(Huit heures dix-neuf minutes)
M. Cloutier : Alors, bonjour à
vous tous. Vous savez qu'on a eu un remaniement ministériel. Maintenant, ce
qu'on demande au gouvernement, c'est aussi de remanier ses priorités. En
matière d'éducation, on a un gouvernement qui est complètement déconnecté de la
réalité. Pendant que nos écoles sont en ruines, pendant que les parents se
mobilisent partout à travers le Québec pour réclamer des investissements importants
en matière d'éducation, pendant que nos jeunes, particulièrement nos jeunes à
besoins particuliers voient les services coupés par l'État, des pertes de
postes de psychoéducateurs, de techniciens en éducation spécialisée partout sur
le territoire québécois, pendant que, donc, il y a un besoin urgent pour le gouvernement
du Québec d'agir, ce même gouvernement nous convie à quoi? À un immense
brassage de structures, et, en plus, ils ont accumulé des délais qui, à ce
stade-ci, nous apparaissent injustifiables.
On a un gouvernement, donc, qui n'est pas
en phase avec le milieu de l'éducation. On les convie à travailler sur le
projet de loi n° 86. On veut mobiliser tout le milieu de l'éducation,
alors que la priorité devrait être sur la réussite scolaire. Ce qu'on demande
donc au gouvernement, c'est de mettre de côté le projet de loi n° 86. Il y
a moyen de donner davantage de pouvoir aux parents sans pour autant se
concentrer sur le brassage de structures. Qu'on revoit donc les priorités et
qu'on se concentre davantage sur la réussite de nos jeunes.
Ce qu'on réclame, c'est le dépôt d'une
véritable politique nationale sur la réussite pour augmenter notre taux de
diplomation, pour nous assurer de se donner du meilleur système d'éducation au
monde. Et le gouvernement ne peut pas rester muet devant l'état de la situation
de nos écoles publiques sur le territoire québécois. Il doit déposer un plan d'infrastructures
pour répondre à la problématique des écoles qui sont carrément en ruines au Québec,
détailler les sommes qui sont prévues ainsi que les délais choisis par le gouvernement
du Québec pour répondre à cette problématique, donc un gouvernement qui doit
revoir ses priorités et être davantage en phase avec le milieu.
M.
Turcotte
: Il
y a un autre projet de loi qui occupe l'actualité, c'est le projet de loi n° 70
qui, vous le savez, concerne principalement une réforme de l'aide sociale. On a
vu un changement de ministre, mais aussi, avec le nouveau ministre, M. Blais,
qui était ministre, à l'époque, du même ministère, il y a même un changement
dans son opinion et dans sa réflexion. Entre le ministre Blais d'aujourd'hui et
l'universitaire, François Blais, de 2001 qui... on le voit, le projet de
loi n° 70 amène une obligation pour les gens à l'aide sociale de retourner
dans un parcours d'employabilité ou un parcours de formation.
Le François Blais de 2001 disait :
Les politiques de type «workfare» ne font rien pour les aider, au contraire.
Elles les forcent à occuper un travail qu'ils ne désirent pas, et dans des
conditions d'employabilité inférieures à celles des autres travailleurs, ce qui
les enferme définitivement dans des statuts de citoyens de second rang. Mais ce
que M. Blais de 2001 mentionne, c'est la même chose que les groupes nous ont
mentionnée en commission parlementaire. Donc, ce que nous demandons, c'est le
retrait du projet de loi n° 70, que le ministre Blais retourne faire ses
travaux, ses devoirs et nous dépose un vrai projet de loi qui va oeuvrer pour
l'employabilité des gens, avec des programmes qui existent, mais aussi qui
pourraient être bonifiés. Parce qu'on le voit, depuis l'arrivée du gouvernement
libéral, ce n'est que des coupures dans les programmes d'employabilité, entre
autres Alternative jeunesse ou le PAAS Action.
Donc, nous demandons au gouvernement de
retirer le projet de loi n° 70, et de refaire ses devoirs, et nous arriver
avec un vrai débat de société sur le revenu minimum garanti, qui est
effectivement une idée qui doit être débattue au Québec.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions. Micro de gauche, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain)
:
Bonjour, M. Cloutier. Vous en avez fait brièvement référence, là, on apprend
que les écoles du Québec, on a 3,5 milliards à investir dans la réparation
des écoles. Qu'est-ce que vous dites au gouvernement? Parce que vous avez été
au pouvoir également durant cette période-là, là, les travaux n'ont pas été
faits, et il y a des écoles qui sont vétustes. Qu'est-ce qu'on doit faire?
M. Cloutier : Lorsqu'on était
au gouvernement, on a déposé un plan d'urgence de 400 millions supplémentaires,
mais la vision du gouvernement du Québec doit être claire sur les
infrastructures. On doit déposer un plan national, le chiffrer, identifier les
écoles et ensuite se donner les moyens pour y arriver. En plus, c'est une
occasion de développement économique pour le Québec, une occasion de stimuler
la construction au Québec, mais le plus important, c'est d'identifier l'éducation
comme étant une réelle priorité pour qu'on ait des écoles publiques dignes de
ce nom et dignes d'une société qui priorise l'éducation.
M. Laforest (Alain)
: On
prend l'argent où?
M. Cloutier : On prend l'argent
en identifiant les bonnes priorités. Vous le savez comme moi que c'est une question
de choix. Lorsqu'on décide de couper, comme fait le gouvernement, sans cesse,
des centaines de millions dans l'éducation au Québec, par définition, c'est se
tirer dans le pied. On le voit avec l'état de nos infrastructures. On ne peut
pas accepter comme société que nos jeunes soient dans des écoles qui ne soient
pas dignes de ce nom pour les accueillir. Le Québec n'est pas pauvre à ce
point. C'est au gouvernement de répondre à ces questions, mais nous, comme formation
politique, on a clairement identifié l'éducation comme devant être une priorité.
M. Laforest (Alain)
:
Mais vous le saviez, il y a deux ans, qu'il y avait des problèmes, là.
M. Cloutier : C'est pour ça
qu'on a mis de l'argent en conséquence. Il y a eu le point de presse important
de ma collègue Marie Malavoy pour annoncer un plan d'urgence, 30 millions
pour la reconnaissance de la moisissure dans les écoles, un autre
40 millions pour les investissements dans des écoles, etc.
La Modératrice
: Micro
de droite, Jean-Marc Salvet, Le Soleil.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Bonjour, M. le député. La question s'adresserait à votre collègue. D'abord,
j'aimerais savoir ce qui vous plaît dans l'idée d'un revenu minimum garanti et
si, à vos yeux, ça n'annonce pas un grand chambardement dans les structures.
M.
Turcotte
:
Bien, moi, je crois qu'effectivement le revenu minimum garanti, c'est un débat
qu'on doit avoir de société. Est-ce que je peux vous dire si je suis pour ou
contre à l'heure actuelle? C'est très dur de le dire. Pourquoi? Parce que nous
ne savons pas de quoi on parle. Est-ce que c'est la proposition que François
Blais a fait en 2001 ou c'est une nouvelle proposition? Quand le ministre a
lancé ça lors de l'assermentation, ce n'était pas clair.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Mais, pour vous, un revenu minimum garanti, c'est quoi ou ça doit être quoi
pour vous?
M.
Turcotte
:
Bien, c'est de faire en sorte qu'on puisse offrir une dignité à tous les
Québécoises et Québécois, ce que le projet de loi n° 70 ne fait pas actuellement.
Donc, oui, il faut faire un débat de société puis faire en sorte... Il y a un
plan de lutte à la pauvreté que le gouvernement est en train de faire des
consultations, mais qu'il ouvre les consultations en incluant l'enjeu du revenu
minimum garanti, qui, on doit le dire, ça vient de sortir de nulle part de la
part du gouvernement actuel. Ce n'était pas là lors du dépôt du projet de loi
n° 70 et ce n'était pas là lors de l'ouverture des consultations sur le
plan de lutte.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
...le gouvernement également dit «dans la direction de»... Il n'a pas annoncé,
hein, «dans la direction de», il y a une nuance.
M.
Turcotte
:
Tout à fait, parce qu'il y a aussi un enjeu fédéral, hein? Le fédéral aussi a
beaucoup de programmes, entre autres l'assurance-emploi, la prestation de
sécurité de la vieillesse aussi. Donc, effectivement, il faut faire un débat
pour ça.
La Modératrice
: Micro
de gauche, Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : Mr. Cloutier, when you talk about reinvestment in infrastructure and education, paint me a
picture of what you think the Government should be doing?
M. Cloutier : Well, what they should be doing is having public schools that are
meant to accompany our young people, our students in Québec. It doesn't make any sense that we have to shutdown schools in Québec. I mean, we are… it should be a
priority in Québec. We should
make sure all infrastructures
are well equipped and adapted to the reality of 2016, and obviously it's not the case right now. This
is why we're asking the QuébecGovernment to act and put some money in
place and make sure we're not going to be in that situation anymore very soon.
M. Hicks (Ryan) : And is this something that you want them to do in the budget that's coming up or do you want them
to do something right now?
M. Cloutier : They have to do something right now. As you know, the infrastructureprogram
goes directly to the debt. So, I mean, it's all a matter of choice. Usually,
we're about… between $9 billion to $10 billion in infrastructure
every year in Québec. Then, it's a matter of choice. Where do you put that
money? And what we're saying today : It just doesn't make any sense in
Québec that we have to move young students from a school to another because
there is moisture in one of them.
La Modératrice
:
Micro de droite.
Journaliste
: Hi. I'll just have another question. You spoke about
the reality of 2016 but we know that Québec is going to have more and more
children in our school system in the future. Can you talk about your
infrastructure plan for Québec education beyond 2016?
M. Cloutier :
Beyond 2016. Well, as I was saying, it's all a matter of priority. As I said,
the Québec Government spends about $10 billion a year in infrastructure, and
it's all a matter of choice. How can you explain that in Québec you have to
shutdown schools that are supposed to teach to our young students? It just
doesn't make any sense. It's a matter of priority.
We're saying the Québec
Government, they should put that higher and we hope they're going to correct
the situation. This is why we're asking for a real Québec national plan
identifying all the money that has to be spend and then a frame time period to
correct the situation. Merci.
(Fin à 8 h 29)