(Onze heures quatre minutes)
M. Legault
: Bonjour,
tout le monde. Je suis accompagné de Donald Martel qui est le porte-parole de
la CAQ en développement économique régional.
Écoutez, premier vendredi du mois, comme à
l'habitude, Statistique Canada sort les nouveaux chiffres d'emploi. On apprend
aujourd'hui que le Québec a perdu, le mois dernier, en janvier,
3 200 emplois. Bon, il faut toujours être prudent quand on regarde
les chiffres mensuels, ça fluctue beaucoup. Par contre, quand on regarde un
certain nombre de mois, c'est beaucoup plus significatif.
Or, ce qu'on se rend compte, c'est que
depuis l'élection de Philippe Couillard, il y a 22 mois, il ne s'est créé
au Québec que 42 700 emplois. Philippe Couillard avait promis
250 000 emplois sur cinq ans, donc environ 50 000 par année.
Donc, étant donné qu'on arrive au terme de la deuxième année, on devrait avoir
à peu près 100 000 emplois de créés. Donc, Philippe Couillard n'a
même pas atteint la moitié de son objectif d'emplois. C'est un échec, sa
promesse de 250 000 emplois. Et Philippe Couillard a beau dire que
les chiffres, ce n'est pas... excusez, ce n'est pas la seule chose... Comment
il a dit ça, hein?
Philippe Couillard nous a dit hier : Il
n'y a pas juste les chiffres dans la vie. Bien, il y a des Québécois
aujourd'hui qui sont en chômage, qui attendent un emploi, qui trouvent que
c'est important les chiffres, qui trouvent que c'est important de respecter ses
promesses pendant une campagne électorale. On se retrouve dans une situation où
le premier ministre doit dire la vérité. Ce n'est pas vrai, là, qu'on va
réussir à atteindre le 250 000 emplois. Il n'a même pas encore déposé
de plan de développement économique après deux ans.
Et là, pire, on apprenait, il y a quelques
jours, que Philippe Couillard encourage des groupes de pression à contester des
projets comme Anticosti. Imaginez-vous le message que le premier ministre envoie
aux gens d'affaires du Québec. Il embauche des groupes de pression pour
contester des projets de développement économique importants comme celui
d'Anticosti. Ça n'a pas de bon sens. Moi, je n'ai jamais vu un premier ministre,
là, qui s'intéresse aussi peu au développement économique du Québec.
Maintenant, quelles sont les solutions?
Bien, on en a proposé au début de l'année, deux propositions importantes. À
cause de la valeur avantageuse du dollar canadien, là, 0,72 $, c'est le
temps d'augmenter les exportations. 87 % des exportations, ça vient du
secteur manufacturier. Or, combien il s'est créé d'emplois dans le secteur
manufacturier depuis 22 mois? Zéro, aucun. On en a perdu 4 200 depuis 22
mois dans le secteur manufacturier, des emplois payants. M. Couillard doit agir
dans le secteur manufacturier, on doit profiter de l'opportunité de la valeur
du dollar canadien pour augmenter nos exportations du secteur manufacturier. Je
lui demande de copier notre proposition d'un fonds manufacturier au Québec le plus
rapidement possible.
On a proposé aussi, pour relancer la
consommation... C'est quand même important parce qu'il y a beaucoup de magasins
actuellement qui ferment leurs portes un petit peu dans toutes les régions du Québec.
J'étais avec Donald hier en Mauricie. Les gens, là, les acteurs économiques en
Mauricie sont découragés. On est rendu à plus de 10 % de chômage en
Mauricie, salaire moyen 10 % plus bas que dans l'ensemble du Québec. On
voit des entreprises fermer et aucun appui du gouvernement libéral. Pourtant,
en Mauricie, il y a cinq députés libéraux, et là on a beau passer de Julie
Boulet à Jean-Denis Girard à Julie Boulet, il n'y a jamais d'aide qui vient de
Québec dans les régions du Québec.
Donc, on a besoin d'avoir un premier
ministre qui prend l'économie à bras-le-corps. Il avait fait une grande
promesse, c'est probablement la plus importante promesse, 250 000 emplois
durant son mandat. C'est un échec jusqu'à présent. Donc, moi, je demande à M.
Couillard de se ressaisir. Il ne peut pas seulement dire : Je vais changer
de ministre de l'Économie. Il doit s'impliquer personnellement, un par un, pour
aller chercher des investissements des entreprises. C'est comme ça que ça se
fait, de l'économie. L'économie, ce n'est pas de la théorie, c'est de la
pratique.
On a besoin d'avoir plus de grands sièges
sociaux, pas moins de grands sièges sociaux, et des grands projets comme
Anticosti, où on pourrait faire des milliards de dollars, bien, il faut aller
de l'avant. Puis là, bien, je trouvais ça un peu ridicule, ce matin on apprend
que Pierre Arcand nous dit : Vous savez, c'est les libéraux qui ont initié
les achats chez Pétrolia mais... On est dans une situation où on nous dit, là,
Pierre Arcand dit : Oui, mais ce n'était pas le gouvernement, c'était Jacques
Daoust, le président d'Investissement Québec.
Écoutez, là, ça ne tient pas la route, là,
puis d'abord, Jacques Daoust, il est encore dans le gouvernement de M.
Couillard. Est-ce que ça veut dire que Jacques Daoust est d'accord avec
Anticosti, alors que Philippe Couillard n'est pas d'accord? Est-ce que les
députés vont oser affronter Philippe Couillard pour lui dire : Voyons
donc, on a besoin de développement économique au Québec, on a besoin de créer
de la richesse? Anticosti, c'est un projet qu'il faut au moins regarder. Donc,
on a besoin au Québec, là, d'avoir un gouvernement qui se ressaisit. Et je
pense que M. Couillard doit dire la vérité, là, il doit réviser son objectif.
De toute évidence, jusqu'à présent, il n'a même pas réussi à atteindre la
moitié de son objectif. Puis oui, les chiffres, c'est important dans la vie.
Derrière des chiffres, il y a des travailleurs qui attendent pour se trouver un
emploi.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Legault, justement, sur Anticosti et tout ça, il y a un peu de tergiversations,
là, on s'obstine, c'est les libéraux, les péquistes et tout ça. Votre lecture
des choses, est-ce que vous trouvez que le gouvernement devrait aller de
l'avant, effectivement, avec Anticosti?
M. Legault
: Bien,
écoutez, il faut au moins aller voir le potentiel. On parle d'une possibilité
de dizaines de milliards de dollars. Est-ce que le Québec peut se permettre le
luxe, en étant 57e sur 61 États en Amérique du Nord pour sa richesse, est-ce
qu'il peut se permettre le luxe de dire : Je ne regarderai même pas un
projet important comme Anticosti? Moi, je trouve qu'il y a un peu d'hypocrisie.
On importe plus de 10 milliards par année de pétrole, mais on dit :
Nous, on ne veut pas rien salir. Bien oui, on va laisser les autres salir, mais
on va utiliser du pétrole.
Écoutez, à un moment donné, là, je vous le
dis, le monde des affaires est découragé, puis on envoie un très mauvais
message aux gens d'affaires du Québec et de l'étranger. En plus, on vient
renier la signature du gouvernement du Québec. On n'est pas une république de
bananes, là. Quand il y a une signature qui est donnée, ce n'est pas parce
qu'il y a eu un changement de gouvernement, un nouveau premier ministre qui dit :
Moi, je ne suis pas d'accord avec Jean Charest, je ne suis pas d'accord avec
Jacques Daoust, je ne suis pas d'accord avec le PQ, donc je déchire la lettre
qui a été signée par le gouvernement du Québec. Ça ne marche pas comme ça dans
le monde des affaires. Il faut créer de la confiance, puis M. Couillard fait
tout à fait le contraire que de créer de la confiance actuellement. Puis je ne
peux pas croire que dans son gouvernement il n'y a pas des députés, des
ministres, là, qui ne vont pas le rappeler à la raison, tu sais.
M. Laforest (Alain)
:
Dans le dossier d'Anticosti, justement, ce que M. Couillard dit, ce que M.
Arcand a répété ce matin, c'est qu'ils vont aller au bout du processus, donc
respecter le contrat initial qui a été signé avec Maurel & Prom,
Corridor Resources et Pétrolia, mais que, par la suite, lui, Anticosti, ce
n'est pas… il n'ira pas de l'avant, mais il va aller de l'avant avec les autres
projets.
M. Legault
: Oui, mais,
écoutez…
M. Laforest (Alain)
:
Autre chose, juste avant, pour vous donner une bonne idée, là, M. Arcand nous
dit également qu'en 2040 le projet serait à terme et qu'en 2050 il faut réduire
de 80 % nos gaz à effet de serre. Donc, c'est un peu illusoire de vouloir
lancer un projet pétrolier alors qu'on va être obligé de baisser les gaz à
effet de serre.
Moi, ce que je veux savoir de vous, M.
Legault, c'est quoi, le signal que ça envoie aux autres promoteurs de projets
pétroliers, parce qu'il y en a d'autres au Québec, là, c'est quoi, le message
qu'on envoie aujourd'hui?
M. Legault
: Bon, d'abord,
la proposition du gouvernement Couillard de dire : On va explorer, mais on
vous dit déjà que jamais on ne va exploiter, ça ne fait pas de sens. Ça donne
quoi d'explorer si on ne veut pas exploiter puis éventuellement donner la
permission de pouvoir exploiter le pétrole à Anticosti. Ça ne tient juste pas
debout, là. Je me mets à la place des actionnaires, entre autres, de Pétrolia,
puis on est actionnaires via Investissement Québec, ça n'a pas de bon sens.
Maintenant, ce qui est surtout inquiétant, c'est que ça envoie un mauvais
message à tous les investisseurs potentiels au Québec. On se retrouve dans une
situation où on va dire aux investisseurs, là : Au Québec, vous n'êtes pas
le bienvenu.
C'est la même chose, hier, je parlais avec
des intervenants en Mauricie puis dans le Centre-du-Québec, le fameux projet
IFFCO qui nécessite du gaz. Ils nous disent : Écoutez, comment vous voulez
qu'on convainque le promoteur d'IFFCO qui a besoin du gaz, alors qu'on a un
premier ministre qui dit : Je ne crois pas à ça, le gaz? Pourtant, aux
États-Unis, on a un président démocrate qui dit : Nous, on va avoir du gaz
pour les 40 prochaines années. Il est rendu, là, avec plus de 1 000 puits
de forés. Donc, on est vraiment dans une situation où Philippe Couillard, là,
n'aide pas l'économie du Québec, n'aide pas à attirer des investisseurs, envoie
un mauvais message.
M. Laforest (Alain)
:
La réponse de M. Couillard hier, lorsqu'on lui dit : Votre prise de
position fait en sorte que les investisseurs sont peut-être plus frileux à venir
au Québec, a été de dire : J'ai ramené un demi-milliard d'investissements
lors de mon dernier voyage à Davos.
M. Legault
: Bien,
écoutez, au Québec, là, on a à peu près 30 milliards d'investissements
privés par année. Pour se comparer à nos voisins, ça en prendrait
50 milliards. Donc, il nous manque 20 milliards par année. Donc, M.
Couillard peut bien nous donner quelques petits exemples, il reste qu'au total
son bilan est négatif. Puis on le voit aujourd'hui, après deux ans, il n'a même
pas livré la moitié de ses promesses. Donc, il a beau nous donner des exemples
puis dire : J'ai un petit investissement ici. Bien oui, mais de l'autre
côté, on en perd, puis on ne livre pas la marchandise, puis on est toujours en
dessous de nos voisins en termes d'investissements privés, en termes
d'investissements des entreprises. Donc, M. Couillard n'a pas livré la
marchandise.
M. Gagnon (Marc-André) : Pour
ce qui est des retombées de Davos, quand même, on ne parle que d'ententes de
principe. Est-ce que vous craignez qu'on se retrouve dans une situation un peu
comme FerroAtlantica, où finalement les beaux projets annoncés ne se
concrétisent pas?
M. Legault
: Écoutez,
au Québec, là, on a besoin d'avoir 50 milliards par année d'investissement
des entreprises. Ça, ça veut dire 1 milliard par semaine, O.K.? M. Couillard,
il nous dit, là : Moi, je vais aller une semaine par année à Davos, je vais
chercher 500 millions, puis les 51 autres semaines, je ne fais rien.
Ce n'est pas vrai que l'économie du Québec, c'est d'aller une semaine par année
à Davos. L'économie du Québec, là, puis s'impliquer, là, c'est à chaque
semaine. À chacune des 52 semaines, M. Couillard doit se demander :
Cette semaine, est-ce que je suis allé chercher des investissements des
entreprises? Ça doit devenir son obsession.
M. Gagnon (Marc-André) : On
sait que M. Couillard ne semble pas très favorable au projet Énergie Est.
Est-ce que, pour vous, dans le dossier Énergie Est, comme Anticosti, Québec se
prive d'opportunités et d'investissements?
M. Legault
: Bien, dans
le dossier d'Énergie Est, M. Couillard n'est pas clair, hein?
M. Arcand a dit qu'il était ouvert au projet. Nous, ce qu'on dit depuis le
début, là, si moi, j'étais à la place de Philippe Couillard, je serais en train
de négocier actuellement des compensations avec l'entreprise. J'ai déjà
rencontré la direction de TransCanada, ils ne ferment pas la porte à des
compensations avec le gouvernement de l'Alberta, avec le gouvernement canadien.
On a actuellement un projet, là, qui pourrait amener des dizaines de milliards
de profits à l'Alberta. Est-ce que le Québec peut avoir 10 %, 20 % de
ces profits-là en compensations?
Comment se fait-il que Philippe Couillard
n'est pas en train de négocier actuellement les retombées de ce projet-là? On
dirait, il est comme un observateur. C'est comme si Philippe Couillard n'avait
pas réalisé que c'est lui, le premier ministre du Québec. C'est comme s'il
observe, il regarde, mais il faut qu'il agisse, il faut qu'il s'implique. C'est
un projet important. Si le Québec est capable d'aller chercher quelques
milliards de dollars de compensation pour le projet de TransCanada, bien, il ne
peut pas dire : Je ne regarde même pas ça. On a besoin d'argent
actuellement. Puis en plus, n'oublions pas, là, qu'avec la baisse du prix du
pétrole, il y a un risque réel qu'au cours des prochaines années notre
10 milliards par année de péréquation diminue de façon importante, donc on
va avoir un manque à gagner. Donc, il faut chercher des sources de revenus.
C'est bien beau dire : Moi, je suis
vert puis je ne veux rien savoir d'Anticosti. Même si les 240 habitants
d'Anticosti sont d'accord, moi, je suis un chasseur puis je n'aime pas ça,
explorer puis exploiter Anticosti... Il peut bien dire : Ah! je regarde
ça, là, puis j'attends pour TransCanada. Il laisse les maires de Montréal
monter la grogne contre le projet, il appelle des groupes de pression
environnementalistes pour dire : Pouvez-vous sortir, s'il vous plaît,
contre le projet d'Anticosti pour m'aider? Ça n'a pas de bon sens. Ça n'a pas
de bon sens.
M. Gagnon (Marc-André) : Son
côté plus vert, plus «green», là, en bon français, serait un frein à l'économie.
M. Legault
: Bien,
c'est qu'à un moment donné, là, il n'y a plus d'équilibre. Il n'y a plus
d'équilibre. On parle de développement durable. Bien, dans «développement
durable», il y a deux mots, il y a aussi le mot «développement». Si on n'a pas
de développement au Québec, là, le Québec va rester 57e sur 61, le Québec va
continuer d'être la dernière province pour le revenu disponible par habitant,
le Québec va continuer de ne pas avoir d'argent pour financer ses services, ses
programmes sociaux, le Québec va continuer à ne pas avoir d'argent pour réduire
les impôts de la classe moyenne.
M. Couillard, là, doit créer de la
richesse. Ça devrait être sa priorité, créer de la richesse. Moi, j'ai toujours
pensé que le Parti libéral, ça faisait partie un peu de leur marque de
commerce. Là, M. Couillard, il nous dit : Non, non, non, moi, je suis
rendu avec Greenpeace, puis David Suzuki, puis avec tous ces groupes-là, puis
la richesse, ce n'est plus important pour le Parti libéral. Je vous le dis, là,
les gens d'affaires sont découragés actuellement. Yes.
Mme Plante (Caroline)
: Mr. Legault, do you believe that Philippe Couillard is letting his
own personal feelings get in the way when it comes to Anticosti?
M. Legault
: Yes. I think that right now Mr. Couillard doesn't look like
somebody interested by the economic development. For him, it's very important
to keep Anticosti available for people who would like to go there for fun, but
he's not interested in the creation of jobs. What we see today is, after two
years, we have only created 42,000 jobs. We were supposed
to create 50,000 jobs per year. That was the promise during the electoral
campaign. So we are at half of Mr. Couillard's promise, so it's about time that
we think about the economy, not only the environment.
Mme Plante (Caroline)
:
Last Friday, he said, about his promise to create 250 000 jobs, he said
that it is still very much mathematically possible to achieve that objective.
That's what he said last Friday in a scrum. Do you believe him or not?
M. Legault
: No, I don't believe that, because right now, after two years, it's
a fail. So why would it change for the next two years? It's not only replacing
Mr. Daoust by Mrs. Anglade that will change the situation. The Prime Minister,
the Premier cannot only, once a year, go to Davos and get half a billion
dollars of investment. We need $50 billion a year of investment. So he has to
be involved week after week to get more investments.
Mme Plante (Caroline)
: Do you think that the Liberal MNAs, ministers are being muzzled,
that they can't express their real feelings about projects like Anticosti?
M. Legault
: I'm hearing like you that some MNAs are not happy with the position
of Mr. Couillard on Anticosti. Also, they are not happy with the job for a life
that has been given to Mr. Perrino. So I think that right now it's not going
very well in the caucus of the Liberal Party, for sure.
Mme Plante (Caroline)
: And with the Cabinet shuffle they were talking about, moving from
austerity to prosperity as a message, do you think that they are on track with
their message?
M. Legault
: They still don't have any strategic plan. So, right now, they
failed for the first two years. And have you seen something different for the
next two years? I haven't seen anything. So you cannot only have words, you
need to have action, and I don't see any plan right now.
Mme Plante (Caroline)
: What could be the possible consequences of all this on future investments? And what is the message that Québec is sending investors?
M. Legault
: For me, it's the first time I see a Prime
Minister asking groups to be against a project like
Anticosti. So, of course, right now, people in the business community, at least
in Montréal, I can tell you
that they are very unhappy with these positions of Mr. Couillard and I think
it's sending a message that Québec is not a good place to invest.
Mme Fletcher (Raquel) : Earlier this week, we heard a suggestion from the Montréal Board of Trade that Québec should realign with its
immigration reform, should realign its priorities and perhaps consider skills
and training above French language skills. What is your opinion about that?
M. Legault
:
The position of the CAQ is very clear regarding this subject. We think that
skills should be the first criteria. First, when we choose the next immigrants,
we should only use one criteria skill. But after three years there should be a
test in French. So I would like to give them the chance to learn French. Of
course, some of them will already be able to speak French, some will maybe take
six months, 12 months to learn French, but after three years it will be
required to learn French. But I think the board is right, we have to put more
emphasis on skills to answer the needs of the market, of the… travail… work
market. Merci.
(Fin à 11 h 24)