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Point de presse de M. André Boisclair, chef de l'opposition officielle, et de M. Richard Legendre, député de Blainville

Version finale

Wednesday, August 23, 2006, 14 h 34

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-quatre minutes)

M. Boisclair: Je comprends, mesdames et messieurs, que vous êtes prêts?

Des voix: Oui.

M. Boisclair: Vous êtes prêts? Bien. Alors, je veux vous souhaiter une bonne journée. Je veux vous dire que Richard Legendre et moi passons une belle journée aujourd'hui à discuter d'une question qui est chère aux Québécois et aux Québécoises et qui est chère aussi aux membres du Parti québécois, qui est celle de la question de la famille.
Nous avons, comme priorité nationale, choisi l'éducation. L'éducation, je l'ai toujours abordée au sens large de l'éducation, autant des services à la petite enfance jusqu'à l'enseignement universitaire, mais cet enseignement, nous voulons le mettre au service des familles. Il faut avoir entendu quelques-uns de nos conférenciers, ce matin, pour rapidement comprendre, lorsqu'on parle des questions familiales, qu'on parle bien sûr des chances à donner aux jeunes enfants du Québec pour qu'ils puissent actualiser leurs compétences et puissent être bien équipés pour faire face aux défis de l'avenir. Je peux vous dire qu'on a reçu des gens très compétents: M. Fahey, de la Fédération de l'entreprise indépendante, Mme Diane Gabriel-Tremblay, qui est professeure à l'UQAM. Au moment même où nous nous parlons, Manon Rousseau, qui travaille dans des organisations communautaires, prend la parole, M. Jacques Lisée, du Carrefour municipal Familles, et Marguerite Blais, que vous connaissez, qui est la présidente du Conseil Famille et Enfance au gouvernement du Québec. Donc, chacune de ces personnes viendra nous entretenir de leurs préoccupations.
Nous avons abordé des thèmes qui reviendront régulièrement dans l'actualité, et je vous en liste quelques-uns, dont la semaine de quatre jours, qui aura fait couler beaucoup d'encre à l'occasion de la dernière campagne électorale, toutes les questions d'aménagement du temps de travail, la question des services de garde, la question des congés parentaux, la question de la troisième semaine de vacances. Dans certains cas, dans plusieurs pays européens, c'est non seulement la troisième, mais on parle même d'une quatrième et même d'une cinquième semaine. Toute la question de la place du père dans les congés parentaux; et bien sûr la question de la culture d'entreprise, comment on peut soutenir les petites et moyennes entreprises en particulier à être plus accueillantes pour les familles.
Ce genre d'exercice nous amène à vouloir approfondir notre pensée en vue de la prochaine campagne électorale. Les réflexions que nous avons aujourd'hui se traduiront de façon concrète dans notre plateforme électorale qui viendra enrichir notre programme, et je suis donc très content de participer à ces travaux, et je laisserais mon collègue Richard vous entretenir, quelques instants, lui aussi, de ses préoccupations.

M. Legendre: Merci, M. Boisclair. Bien, effectivement, c'est une journée de contenu, c'est une journée de préparation de contenu pour le prochain rendez-vous électoral, avec l'objectif - un des quatre E justement dont notre chef nous a parlé - de redonner espoir aux familles, parce que je pense qu'il est clair qu'au cours des trois dernières années et demie du gouvernement libéral actuel c'est plutôt du désespoir qu'on a retrouvé auprès des familles québécoises. En termes de promesses et d'engagements rompus, ce sont probablement les familles qui en ont subi les premiers coups.
Première promesse rompue, je vous le rappelle, c'était le fameux engagement de respecter le tarif de 5 $ pour les services de garde, qui est monté à 7 $ dans les premières semaines du mandat libéral. Par la suite également, les baisses d'impôt, qui devaient évidemment aider les familles, se sont transformées en hausses de tarifs. Troisième engagement également, les centres de la petite enfance qui ont subi une attaque frontale, une réduction de plus de 100 millions. Enfin, si ce n'est pas suffisant, bien, il y a deux ministres, au cours des deux dernières années, qui nous ont promis une politique de conciliation famille-travail. En pleine étude de crédits, à deux reprises, le ministre Béchard et la ministre Théberge, ce qu'ils nous ont dit: C'est dans quelques semaines que nous allons vous présenter une politique de conciliation famille-travail, et ça, bien, ça a été remis aux calendes grecques. On n'en a pas vu un paragraphe de cette politique.
Alors, je pense que c'est à nous d'aller de l'avant, de reprendre le bâton et justement de préparer des engagements électoraux où on aura comme objectif, de façon systématique - et c'est ce que l'on entend faire - la qualité de vie, l'amélioration de la qualité de vie des familles.

Journaliste: M. Boisclair, il n'y a pas tellement longtemps, on disait que le Québec était le paradis des familles: des crédits d'impôt extrêmement généreux, un service de garde, bon, assez peu coûteux comparé à ce qui se passe ailleurs au Canada, des congés parentaux incomparables à ce qui se passe ailleurs en Amérique du Nord, pourquoi revenir avec ça aujourd'hui alors qu'on sait que, dans la forêt par exemple, il y a des besoins criants, des régions souffrent de chômage grandissant, alors pourquoi revenir avec ça encore? Vous voulez proposer à nouveau aux familles plus de vacances et une journée de travail écourtée?

M. Boisclair: D'abord, la plateforme électorale sera connue en temps opportun, et je suis d'autant plus fier de ce prix qu'on décerne au Québec d'être le paradis des familles, puisque c'est le gouvernement du Parti québécois qui a été l'auteur des principales mesures qui aujourd'hui nous distinguent en Amérique du Nord. Nous sommes le parti qui a mis sur pied les centres à la petite enfance. Nous sommes le parti qui a pris le pari des familles en aidant les familles les plus défavorisées à la Sécurité du revenu en transformant certaines allocations pour leur permettre d'avoir accès au marché du travail. Nous sommes le parti de l'équité salariale. En somme, nous sommes un parti qui a contribué à faire du Québec ce qu'il est.
Cependant, quand je me promène, et en particulier auprès de la jeune génération, ce que je constate encore, c'est la difficulté de plusieurs jeunes couples d'actualiser leur désir d'avoir des enfants. Le désir de fonder des familles, d'avoir des enfants, c'est un désir qui est bien présent dans la population québécoise. Mais la réalité moderne d'aujourd'hui, les exigences qui sont celles du marché du travail font en sorte qu'il y a encore des gens qui, soit n'en ont pas les moyens, ou dans certains cas n'en ont pas le temps. Et je pense qu'on ne peut pas tout simplement laisser les règles du marché aller le jeu de l'offre et de la demande pour penser qu'un jour le milieu de l'entreprise sera plus accueillant qu'il ne l'est en ce moment auprès de familles. Donc, il y a encore un effort...

Journaliste: ...

M. Boisclair: ...vous verrez, écoutez on est en train de réfléchir sur notre plateforme électorale. Si vous connaissez la date de l'élection, je suis prêt, moi, à ouvrir...

Journaliste: ...le débat sur la semaine de quatre jours, qu'il semble qu'on a fait pas mal le tour de la question, les pour et les contre, on les a très bien présentés. Maintenant, vous, votre opinion là-dessus. est-ce que vous trouvez que c'est une bonne idée?

M. Boisclair: Sur la semaine de quatre jours, il y a eu des pour et des contre, cette question n'est pas définitivement tranchée. Ce débat, nous l'avions encore entre nous aujourd'hui. La Fédération de l'entreprise indépendante est venue nous dire que le secteur privé lui-même s'assurait d'être suffisamment accueillant pour les familles compte tenu d'une pénurie de main-d'oeuvre, que les règles du marché faisaient en sorte que l'entreprise, et la petite en particulier, s'adaptait très bien aux besoins des familles. Moi, ma conviction, c'est que cet argument ne tient pas et là où on voit des mesures qui sont disponibles dans le secteur privé, c'est souvent dans des lieux où les employés ont le moins besoin de ce genre de mesures. Donc, l'allocation de ces mesures nécessaires pour soutenir les familles, ne se retrouve pas nécessairement dans l'entreprise dans les milieux là où il y en a le plus besoin. Je pense qu'il faudra définir, avec les gens de la Fédération canadienne de l'entreprise et d'autres partenaires du secteur privé, de nouvelles façons de faire.
Et vous comprenez bien que, dans mes discussions que j'aurai avec les gens du secteur privé, je n'aborderai pas uniquement cette seule question de la conciliation travail-famille, qui est, pour moi, une question importante, où je pense que l'État peut dialoguer intelligemment avec le secteur privé, mais qu'on regardera aussi, dans notre plateforme électorale, tout le contexte de la fiscalité des entreprises. C'est dans ce contexte que...

Journaliste: M. Boisclair, avez-vous pensé à l'aménagement du temps de travail, là, plutôt que de dire... aménagement du temps de travail...

M. Boisclair: C'est clair que ce qu'on souhaite, c'est plus de flexibilité dans le milieu de travail pour permettre aux parents de mieux soutenir les besoins familiaux. C'est de permettre des choses aussi simples, dans certains cas, que des congés d'urgence pour un parent qui doit s'absenter. Imaginons le scénario, là, d'un jeune enfant qui a la varicelle, le parent ne peut pas déplacer l'enfant vers des services de garde, qui est pris, un jour, à devoir rester à la maison. Ce genre de chose, il me semble que ce ne serait pas très compliqué, pour la société québécoise, de répondre correctement à des besoins de parents, qui sont aujourd'hui bien réels.

Journaliste: ...les normes du travail...

Journaliste: M. Boisclair... M. Boisclair, si vous me permettez, il me semblait que le débat sur la semaine de quatre jours, le PQ l'avait fait, vous aviez de nombreuses études que vous nous aviez présentées...

M. Boisclair: Oui.

Journaliste: ...en campagne électorale. Alors, pourquoi donc remettre en question cette idée-là, cet engagement-là que vous aviez pris?

M. Boisclair: C'est pour ça, c'est pour ça que nous en discutons. Mais on a vu aussi comment...

Journaliste: Pourquoi remettre en question cet...

M. Boisclair: Nous continuons tout simplement cette discussion. La semaine, la semaine de quatre jours était une belle idée, une idée qui a été présentée en campagne électorale, et les Québécois ont tranché à l'occasion de la dernière campagne électorale. Alors, ils ont fait le choix d'élire le Parti libéral du Québec à l'occasion de la dernière campagne. Et donc, cette idée, elle demeure encore à l'ordre du jour. La question, c'est comment on peut aussi, dans un contexte plus large, avec les gens de l'entreprise, discuter de ces questions.
Mais je ne suis pas, aujourd'hui... Le premier ministre est en fonction. Le premier ministre et ses ministres se sont engagés à deux reprises à déposer... Et ce n'est pas nous, là. Le ministre Béchard, je me souviens de l'avoir, à plusieurs reprises, entendu parler de ces questions. Et sa collègue Théberge avait aussi pris cet engagement. Deux ministres du gouvernement du Québec se sont commis pour qu'il y ait, au Québec, une politique, adoptée sous le sceau du gouvernement du Québec, menée par M. Charest, pour qu'il y ait une politique de conciliation travail-famille. Nous attendons toujours cette politique.
Le gouvernement de M. Charest nous avait promis d'être accueillant auprès des familles et de maintenir les services de garde à 5 $; il les a augmentés à 7 $. Il nous avait promis des baisses d'impôt de 5 milliards qu'il n'a pas réalisées. Les tarifs de toutes sortes ont augmenté de 2 milliards, en pénalisant en particulier les familles à faible revenu. Alors, je pense que le débat aujourd'hui, il doit porter là-dessus là aussi.

Journaliste: Dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre, M. Boisclair, dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre - c'est ce qu'on nous annonce dans les prochaines années - on ne peut pas se permettre la semaine de quatre jours. C'est utopique, une semaine de quatre jours. Est-ce que c'est ce que vous concluez aussi?

M. Boisclair: Je vous invite à... Il y a professeure Tremblay qui nous a fait la démonstration du contraire, et que le contexte de pénurie de main-d'oeuvre pourrait faire en sorte qu'en offrant un milieu plus accueillant pour certaines personnes qui ont fait le choix de se retirer du marché du travail, s'il y avait un milieu de travail plus accueillant, il pourrait y avoir une offre plus importante de main-d'oeuvre.

Journaliste: (Inaudible)

M. Boisclair: La question de la famille est une question importante pour nous et, en campagne électorale, je ferai connaître mes engagements. Mais vous voyez aujourd'hui un Parti québécois qui est en mouvement, qui est préoccupé de bâtir une alternative. On ne fait pas ça en vase clos, quelques-uns péquistes convaincus entre nous, on s'assoit avec du monde, du vrai monde, des spécialistes de ces questions, ça nous donne déjà une idée de là où on veut aller. Et mon défi demeure toujours le même, c'est non seulement de canaliser la colère à l'endroit du gouvernement de M. Charest, mais de bâtir cette alternative.
Les Québécois voient un Parti québécois qui est en mouvement, un Parti québécois qui est en action et qui prend au sérieux le mandat que nous avons dans l'opposition officielle, mais qui comprend très bien l'immense responsabilité que nous avons puis le défi qui se pose à nous de possiblement battre, après un mandat, un gouvernement qui gouverne depuis trois ans.

Journaliste: Il y a des garderies privées aujourd'hui qui ont déposé une requête en justice parce qu'elles estiment qu'elles devraient charger un peu plus, un montant supplémentaire. Est-ce que vous êtes en faveur de ce genre de surcharge là dans notre réseau public de garderies?

M. Boisclair: Permettez-moi ce commentaire. D'abord, je trouve pénible la situation dans laquelle les gens de cette garderie placent les parents. Ils placent les parents dans une situation où ils sont pratiquement otages. Parce que je n'accepte pas, d'abord, l'argument que le réseau de garderies privées est sous-financé. Le gouvernement du Québec s'était donné comme objectif - et c'est vos collègues du Journal de Québec et de Montréal qui avaient à un moment donné coulé un document - il voulait aller chercher 145 millions. Dans ce 145 millions, il y avait 35 millions qui venaient directement du réseau des garderies privées. Donc, un, je n'achète pas l'argument que le réseau de garderies privées est sous-financé.
Deuxièmement, c'est que cette garderie en particulier, en plus d'offrir un service de base, veut offrir une espèce de service plus pour lequel elle exige des frais. Sauf que, dans la réalité, son service de base est inaccessible parce qu'il est ouvert de 6 h 30 le matin à 4 h 30. Lequel d'entre vous serait capable d'avoir accès à un service comme celui-là? Lequel d'entre vous finit l'ouvrage, le travail à 4 heures pour avoir le temps, avant 4 h 30, d'être rendu sur place pour aller chercher l'enfant pour le ramener à la maison?
Donc, ils placent les parents dans une situation de quasi otages, puis le vrai débat, ce n'est pas sur le service plus, c'est sur un service de base qui n'est pas accessible aux parents.
Et c'est ça, moi, que je déplore quand je vois le type de débat qui est mené. À mon avis, le débat ne se fait pas, en ce moment, sur les vrais enjeux: sur le fait que le réseau privé est suffisamment financé et, deuxièmement, sur le fait que le service de base de cette garderie n'est pas accessible, étant ouvert de...

Journaliste: (Question inaudible)

M. Boisclair: Ça ne fait pas partie de nos priorités, c'est clair.

Journaliste: Le gouvernement a pris une bonne décision avec son nouveau règlement.

M. Boisclair: Pardon?

Journaliste: Le gouvernement a pris une bonne décision avec son nouveau règlement.

M. Boisclair: Vous voulez me ramener dans le noir ou dans le blanc. Je viens de vous donner une explication...

Journaliste: ...M. Boisclair. Parce que jusqu'à présent vous nous dites très peu de choses, somme toute, là, mises à part de vagues prétentions.

M. Boisclair: Je vous dis que je trouve...

Journaliste: Si vous me permettez, vous n'êtes même pas capable de dire que la conciliation travail-famille sera un de vos engagements électoraux.

M. Boisclair: C'est une fantastique question, que j'apprécie, mais la réalité est la suivante, c'est que le débat en ce moment, c'est que le service de base n'est pas accessible aux parents. Il est là, le drame, puis il est là, le problème. Les gens sont en train de nous amener dans un débat où ils veulent forcer des parents à payer davantage que ce qui est prévu au règlement, alors que le service de base n'est pas accessible. C'est ça qui n'a pas de bon sens. Puis, moi, je veux un service de base qui est accessible.
Et, je le répète, ce n'est pas vrai, l'argument d'un réseau privé sous-financé, je ne l'achète pas. Et je souhaite non seulement qu'on évite ce genre de formule, mais qu'on s'assure que le service de base soit accessible. Il place les parents dans une situation d'otages.

Journaliste: ...nouveau règlement.

M. Boisclair: Je pense que ça va dans la bonne direction.

Journaliste: M. Boisclair, concernant la semaine de quatre jours, vous n'avez pas peur que vos adversaires se moquent de ça, parce que le Parti québécois s'est un peu cassé les dents avec ça en 2003?

M. Boisclair: Non, je pense que c'est une question... On est préoccupé de réfléchir sur la famille et sur le thème de la conciliation travail-famille. C'est une vraie question qui se pose au Québec. Et je regarde, moi, les gens de ma génération puis les plus jeunes qui commencent à avoir des enfants, les gens que je côtoie puis que j'ai rencontrés un peu partout dans les régions, il y a encore beaucoup de jeunes couples qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, puis, quand ce n'est pas sur le plan financier, c'est sur le plan du temps.
Et puis notre société, vous le savez, est confrontée à des vrais défis démographiques, puis l'ambition qu'on porte, au PQ, c'est de permettre de faire en sorte que tous celles et ceux qui veulent avoir des enfants puissent en avoir. Et je regarde, par exemple, les débats qui se mènent en ce moment à l'Union européenne, où ils ont des politiques bien différentes des nôtres. Je ne dis pas qu'il faut, aujourd'hui, ici, prendre le modèle de l'Union européenne ou de certains pays scandinaves puis les amener chez nous, mais je pense qu'il y a encore une responsabilité collective que nous avons, et l'État en particulier, de faire en sorte que ces mesures soient accessibles dans l'entreprise. Et nous avons, je pense, au cours des prochaines années, d'importants défis à relever de ce côté-là, puis on sera capables, puis en campagne...

Journaliste: Sur les services de garde, M. Boisclair, est-ce que vous allez geler les tarifs à 7 $?

M. Boisclair: Je ne suis pas... Mon cadre financier sera connu au moment de la campagne électorale. Je ne commencerai pas à la pièce, il y aura une vue d'ensemble qui sera présentée, et sur le plan des finances publiques, et sur le plan de la capacité de l'État de financer des services publics. Le prochain document le plus pertinent qui sera publié par le Parti québécois sera la mise à jour de M. Legault, dont il vous a entretenu, si j'ai bien compris, aujourd'hui.

Journaliste: ...ce document-là va s'attaquer à la prophétie de Mme Marois voulant qu'après un oui il y aurait cinq ans de perturbations?

M. Boisclair: Ce n'est pas une opinion que je partage. Je me suis longuement...

Journaliste: Ce document-là va s'attaquer à ce...

M. Boisclair: Ce n'est ni dans l'intérêt du Québec, ni dans l'intérêt du reste du Canada, que ce soient des Ontariens, des Albertains ou des gens de Colombie-Britannique qui ont investi des sommes colossales au Québec, de faire en sorte qu'il y ait des difficultés qui se posent sur le plan économique. Il y a une réalité qui fait en sorte qu'au delà du débat politique, les règles économiques et la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux va garantir une fluidité dans les façons de faire.

Journaliste: M. Parizeau et M. Campeau avaient préparé un plan d'urgence avec la Caisse de dépôt, Desjardins, etc. pour mettre un certain nombre de milliards de côté au cas où il y aurait des perturbations. Est-ce que la mise à jour de M. Legault...

M. Boisclair: Ça, c'est le préambule...

Journaliste: ...va prévoir une mesure de ce type-là?

M. Boisclair: On est rendu dans le plan O, ce n'est pas pire. Mais, moi, je vous invite, sur le plan O, à demander à M. Charest, aussi. Moi, j'étais présent à l'Assemblée nationale alors M. Charest, sur le plan O, nous pose une question semblable à la vôtre, et M. Landry se lève à l'Assemblée nationale - et c'est un moment dont je vais me souvenir - et il dit: Je vous mets au défi de publier le plan O. Est-ce que M. Charest a publié un quelconque document au lendemain de cette offre qui avait été faite par M. Landry? Allez donc au bout des choses. Qu'est-ce que ça contenait véritablement ce plan O? Que M. Charest le publie.
En anglais, s'il vous plaît.

Journaliste: ...private day care are preparing a plan to essentially violate the Day Care Law in Québec. What is your reaction to that?

M. Boisclair: I do oppose this kind of proposal from the private sector. I feel that this proposal is even more unacceptable that the services, the basic services, that should be offered by these day care centers aren't available to parents, because the services they offer are offered only between 6.30 in the morning and 4.30. Basically, there are not many families in the South Shore of Montréal that can fit this kind of schedule. So not only am I opposed to such a kind of policies, but I do ask that the private day care centers that are funded by the Québec government make sure that the basic services are really offered to the population.

Journaliste: They say that they are underfunded so can't do...

M. Boisclair: I don't buy this, I don' buy this disagreement. Figures from the Québec Government show that there's more than 35 million dollars of surpluses in the private day-care centers.

Journaliste: So what should be done then?

M. Boisclair: I do... I'm asking for... I think the government took a right step in making sure that these kinds of deals wouldn't be acceptable and tolerated, and I'm simply asking for the respect of the reglementation and the principles that are behind the creation of these day-care centers.

Journaliste: But what if the regulations don't meet the principles, in other words, there's a hole there somewhere for these people to drive through?

M. Boisclair: Well, the administrators of these centers should be held accountable, and there's many ways for the government to make sure that these people are accountable and respect the reglementation. They are funded by the State, so it's not very difficult for the State to make sure that the reglementation is really respected.

Journaliste: M. Boisclair...

Journaliste: When your Government was in power, you started the CPE...

M. Boisclair: Yes.

Journaliste: ...and the new Government seems to be more... has brought in more private day care. Would you have more public day care? Is that the way to go? Because, as you say, the basic service isn't there right now, within the private system. Is public day care the way to go?

M. Boisclair: That's... I'm sorry if you understood me this way. What I'm saying here: In some private day-care centers, the basic services are offered from 6:30 to 4:30, and they are offering to parents a «service plus». And everybody has to go to take the «service plus» because obviously the basic services aren't accessible to parents. Who of you could be able to go and pick up your child at 4:30? You would have to leave your job at 4:00. That's almost impossible.
So they are... d'une certaine façon, ils détournent... «détourner» would be in English, «contourner» or...

Journaliste: Getting around.

M. Boisclair: They're are getting around the reglementation.

Journaliste: ...CPE's...

M. Boisclair: CPE's, it's a great achievement not only because of the service that is offered to the parents, but also because of the quality of the educational program that is offered to these young children. And I feel that, the more that society will invest in the development of these services, more we will have young kids that will be able to have success in life and...

Journaliste: Would you expand the CPE share of the market?

M. Boisclair: Well, soon this network will be at maturity. There's still place for some growth in the number of places, but soon this network will be at maturity, and I think that the private sector can play a positive role.

Journaliste: Merci beaucoup.

M. Boisclair: Merci. Merci.

(Fin à 14 h 57)

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