(Quinze heures trente-trois minutes)
M. Jolin-Barrette : Bonjour, tout
le monde. Bien, à la période des questions aujourd'hui, j'ai posé une question
fort simple à la ministre de la Justice : Est-ce qu'elle reconnaissait que
des procureurs de la couronne qui ont des dossiers qui font partie de l'escouade
de lutte aux gangs de rue ne seront pas remplacés vont être coupés? Et en fait
la ministre n'a pas répondu à cette question. Donc, c'est fort préoccupant, on
a vu, hein?
Cet automne, la Directrice des poursuites
criminelles et pénales, lorsqu'elle est venue à l'Assemblée nationale, elle a
dit que son plan avait, entre autres, été commandé suite à une commande du président
du Conseil du trésor — on a coupé environ
4,5 millions — et que son plan de restructuration allait
permettre de réaliser des économies de 2,2 millions. Et ce qu'on constate,
c'est qu'il y a certains procureurs, donc, qui luttent contre le crime organisé
et notamment contre les gangs de rue, donc, ceux-ci, il y a certains procureurs
qui vont être dessaisis du dossier, qui vont être coupés. Donc, c'est fort
préoccupant et surtout au moment où on doit être dans l'action, au moment où il
y a une situation qui est préoccupante au Centre jeunesse de Laval, une
situation aussi qui ne touche pas uniquement les jeunes femmes des centres
jeunesse, mais le proxénétisme, les gangs de rue s'attaquent à toutes les
jeunes femmes, peu importe la provenance.
Donc, c'est fort préoccupant, et on voit
que la ministre de la Justice n'a pas répondu à notre question et n'a pas non
plus nié qu'il allait y avoir moins d'effectifs en termes de procureurs de la couronne
qui traitent des dossiers de gangs de rue, d'autant plus que la ministre de la
Justice a annoncé... a fait référence que, le 21 décembre dernier, il y
avait eu un comité qui allait être mis en place pour lutter contre l'exploitation
sexuelle. Mais ce que je dis à la ministre, c'est qu'on est dans l'action
présentement, il y a une situation fort préoccupante au Centre jeunesse de
Laval et il faut s'attarder dès maintenant, pas dans 30 jours. C'est bien,
un rapport d'un vérificateur, mais concrètement, aujourd'hui, il faut déployer
les ressources, il faut donner les ressources aux procureurs de la couronne
pour lutter efficacement contre le crime organisé et surtout contre les gangs
de rue.
M. Lavallée (Hugo) :
Qu'est-ce que vous pensez de la volonté de déposer un plan global? La ministre
a dit : On mettra plusieurs ministères au service du plan, notamment celui
de la Justice, celui de la Santé, celui de la Sécurité publique. Est-ce que
vous pensez que... Qu'est-ce que vous attendez de ce plan global?
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
je ne peux pas vous dire ce qu'on attend du plan. Par contre, ce qu'on constate
aujourd'hui, c'est que le gouvernement est à la remorque... Ça fait déjà plus
qu'une semaine qu'on entend... bien, qu'on a constaté qu'il y avait eu cinq
jeunes femmes qui avaient fugué les centres jeunesse, qui avaient été victimes
d'exploitation sexuelle. L'an passé, je vous rappellerais, les médias ont
véhiculé cette information, 33 jeunes femmes exploitées sexuellement sur le territoire
du Centre jeunesse de Laval, c'est extrêmement préoccupant.
Donc, oui à un plan, oui à une coordination
des ministères, mais il faut dire que le gouvernement n'a pas fait sa job en
amont, et c'est pour ça, aujourd'hui, qu'on a posé la question, et d'autant
plus — je pose la question à la ministre pour qu'elle revienne sur sa
décision par rapport au plan de restructuration du Directeur des poursuites
criminelles et pénales — on limite le nombre de procureurs au niveau
de la criminalité organisée. Il faut que ces criminels-là, les gens qui
exploitent sexuellement, qui font de la traite humaine avec les jeunes filles, qui
les forcent à se prostituer... il ne doit pas y avoir de pardon, il faut que
ces gens-là soient poursuivis en justice, c'est le rôle du Procureur général,
c'est le rôle de la Directrice des poursuites criminelles et pénales, il faut
que la ministre agisse.
Des voix
: Merci.
M. Jolin-Barrette : C'est moi
qui vous remercie.
(Fin à 15 h 37)