To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. François Bonnardel, leader parlementaire du deuxième groupe d'opposition

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. François Bonnardel, leader parlementaire du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Wednesday, February 10, 2016, 15 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente-sept minutes)

M. Bonnardel : Bonjour. Écoutez, la saga Anticosti et les contradictions du premier ministre sur le dossier continuent depuis qu'il a dit non à l'exploration et peut-être exploitation d'hydrocarbures sur Anticosti. On sait qu'il a dit que le projet était la faute du Parti québécois. Pourtant, les affirmations, ce matin, les éléments nous confirment que M. Charest et son chef de cabinet, M. Gagnier, Dan Gagnier, étaient déjà à préparer un partenariat avec Corridor Resources, avec Junex, avec Petrolia. Donc, contradiction déjà flagrante entre ce que... le premier ministre, qui disait : Moi, je n'étais pas au courant de ce dossier, c'est le Parti québécois. Donc, une demi-vérité.

Et vous avez aujourd'hui... et surtout, juste avant, un bris de contrat majeur, un bris de contrat majeur. Des éléments graves, briser un contrat, un très mauvais message qu'on envoie à l'international pour attirer des investisseurs potentiels pour développer le Plan Nord. Et là, aujourd'hui, bien, vous avez un journaliste, Mathieu Boivin, de Cogeco, du FM 93, qui pose une question fort simple à l'attaché de presse, donc au principal porte-parole du premier ministre, à savoir : Peux-tu me dire — en parlant de M. Couillard — s'il est allé à la pêche ou à la chasse sur l'île d'Anticosti et, le cas échéant, à combien de reprises? Bien, la réponse, c'est : Aucune. Pourtant, pourtant, le livre The Man Behind the Bow Tie de l'associé de M. Couillard du temps, M. Arthur Porter, lui, confirme, dans ce livre, et je vous lis la traduction française : «Une fois, on est allés au Nouveau-Brunswick pêcher le saumon. Une autre fois, lui et moi avons voyagé par hélicoptère à l'île d'Anticosti[...]. Couillard et moi avons partagé une cabane en bois rond.» Ça, c'est ce que l'associé de Philippe Couillard, Arthur Porter, a dit. Alors, qui dit vrai?

Et l'élément qui me vient, la première chose qui me vient en tête, c'est : Est-ce que Philippe Couillard veut protéger son territoire de chasse ou de pêche au détriment d'un possible développement d'hydrocarbures sur Anticosti? Alors, qui dit vrai aujourd'hui, son associé Arthur Porter ou son attaché de presse?

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, selon vous, vous accordez donc plus de crédibilité à Arthur Porter qu'au premier ministre du Québec?

M. Bonnardel : Bien, je pense que le premier ministre a à répondre aujourd'hui. Cette saga doit cesser. Je veux comprendre d'où vient son obsession, au premier ministre, à dire non à l'exploration, d'aller minimalement au bout de ce contrat avec ces sociétés parce que c'est majeur, de briser ces contrats. Donc, d'où vient son obsession? Puis c'est au premier ministre à répondre si, oui ou non, il est allé sur Anticosti. Puis pourtant son associé, lui, dit oui.

M. Lavallée (Hugo) : Est-ce que ce n'est pas un peu tiré par les cheveux de dire qu'il voudrait annuler le contrat juste pour protéger son territoire? Parce qu'il y a des milliers de Québécois qui sont contre l'exploitation, puis, probablement, ne sont jamais allés, puis n'iront jamais à la pêche ou à la chasse là-bas, c'est... On peut être contre l'exploitation des hydrocarbures dans un milieu comme ça. C'est un peu... Vous lui prêtez des intentions, là.

M. Bonnardel : Bien, vous savez, si M. Couillard n'est jamais allé, il faudrait qu'il nous explique pourquoi son ancien associé, lui, dit le contraire. Est-ce qu'il est allé deux fois, trois fois? Je pense qu'aller sur Anticosti, ça coûte à peu près 1 500 $ par personne pour se rendre là-bas. Bien, moi, je serais intéressé à savoir si, oui ou non, il est allé plusieurs fois dans les dernières années, si son obsession de sauver Anticosti est due au fait qu'il va à la pêche plus souvent qu'autrement sur l'île, et tout ça au détriment, là, d'un contrat dûment signé, et tout ça contrairement au fait qu'on souhaite minimalement aller au bout de ce contrat pour possiblement un jour se dire : Au-delà de l'exploration, il y aura peut-être exploitation.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous, personnellement, M. Bonnardel, êtes-vous déjà allé sur Anticosti?

M. Bonnardel : Jamais, jamais.

M. Robillard (Alexandre) : Puis, qu'est-ce qui... Qu'il soit allé une fois, deux fois ou trois fois, selon vous, ce serait des sources de conflit d'intérêts?

M. Bonnardel : Est-ce que M. Couillard est allé plus qu'une fois? C'est à lui à répondre. Deuxièmement, deuxièmement, vous le savez, depuis deux semaines, là, on cherche, là, on cherche à quelque part dans son cerveau ce qui a pu débloquer. D'où vient cette obsession de soudainement dire : Le contrat, je le brise, c'est la faute du PQ? Ce n'est pas la faute du PQ, la preuve, ce matin, on l'a, là : Dan Gagnier, le chef de cabinet de Jean Charest, était déjà à préparer une entente, un partenariat avec ces compagnies. De quel droit un premier ministre peut envoyer un message aussi mauvais à l'international et de dire : Moi, là, ce qui a été signé, je m'en fous. Bien, je m'excuse, là, si, à quelque part, on lui pose une question qui peut paraître banale... Moi, ce n'est pas banal. Je veux savoir si, pour lui, Anticosti, c'est plus important que l'exploration.

M. Robillard (Alexandre) : Mais qu'est-ce qu'il se serait passé, selon vous, à Anticosti, lors de ce déplacement-là, qui viendrait interférer dans sa décision de...

M. Bonnardel : Écoutez, il est peut-être tombé en amour avec ce territoire, là, il faudrait lui poser la question. Est-ce que... C'est peut-être la plus belle pêche qu'il n'a jamais faite de sa vie. Moi, j'essaie de comprendre, là, j'essaie de comprendre l'obsession puis j'essaie de trouver des réponses. Puis, face aux non-réponses puis aux contradictions qu'on a face au message qu'il envoie et la vérité, bien, je pense que les Québécois ont le droit de savoir.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, il y aurait une relation avec l'île?

M. Bonnardel : Amour-pêche, peut-être? Il faudrait lui poser la question, là.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, pour vous, l'histoire de Dan Gagnier et de M. Porter, si c'est avéré, ferait partie d'un pattern de cachotteries par rapport à Anticosti, c'est ce que je comprends.

M. Bonnardel : Bien, c'est un paquet de contradictions et de demi-vérités, là, qu'on envoie aux Québécois, là. C'est quand même un dossier important. On a mis 115 millions de dollars, là, 115 millions. J'ai toujours dit : On n'est pas là pour bulldozer le Québec, on n'est pas là pour bulldozer Anticosti, mais quel mauvais message qu'on envoie aux gens à Tokyo, à Singapour, à New York, à Chicago! Toutes ces firmes d'investissement, là, que nos sociétés d'exploration vont rencontrer pour se dire : Aïe! J'ai un contrat signé. Me passes-tu de l'argent? Regarde, le papier du premier ministre, c'est signé. Et là...

Écoutez, j'ai été porte-parole aux ressources naturelles. On m'a dit : You're from Québec? Out of the radar. On ne veut plus investir au Québec ou presque. La parole du premier ministre ou la parole... Un contrat vaut quoi aujourd'hui?

Donc, on veut comprendre l'obsession du premier ministre, puis, dans ces conditions, je pense que la question se pose aujourd'hui.

M. Bellerose (Patrick) : Vous mettez sur un pied d'égalité le premier ministre et un fraudeur mégalomane.

M. Bonnardel : Bien, vous savez quoi? L'homme a écrit un livre. Puis ça a été son associé. Le premier ministre, là, a été associé avec Arthur Porter. Ça, c'est vérifié. Alors, que le premier ministre sorte et qu'il nous confirme si M. Arthur Porter est un menteur ou non.

M. Authier (Philip) : Mais ce monsieur-là est connu comme un criminel. Alors, vous prenez la parole de M. Porter à la place de la parole de M. Couillard, qui a nié, il y a cinq minutes, qu'il n'a jamais mis le pied sur l'île?

M. Bonnardel : C'est son attaché de presse qui a dit : Oh que non!

M. Authier (Philip) : Mais son attaché de presse, c'est lui, ça, non?

M. Bonnardel : Bien, je m'attends, moi, à ce que...

M. Authier (Philip) : Ce n'est pas assez pour vous, ça?

M. Bonnardel : Non. Je m'attends à ce que le premier ministre lui-même sorte et nous dise...

M. Authier (Philip) : O.K. Mais pourquoi donnez-vous autant de crédibilité à un criminel qui a écrit...

M. Bonnardel : Bien, cet homme a écrit...

M. Authier (Philip) : Puis il y a beaucoup d'éléments dans ce livre-là qui ont été questionnés.

M. Bonnardel : Bien, vous savez, oui, ça peut être un criminel, comme vous le dites, là, mais, quand le gars prend le temps d'écrire son voyage de chasse et de pêche au Nouveau-Brunswick, et que par la suite il a pris un hélicoptère pour se rendre sur Anticosti, et que par la suite il a bien pêché, qu'il a bien mangé, qu'il a habité dans une petite... «cabin», qu'on appelle, bien là il y a des limites à inventer des histoires, là. Alors, moi, je veux juste... ce qu'il a dit là-dedans, bien, que le premier ministre le confirme ou non, et, s'il a menti, bien là je croirai le premier ministre. Mais là on a quand même inventé plus qu'une petite histoire de pêche, là.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, selon vous, c'est vrai, ce qu'il y a dans le livre?

M. Bonnardel : Bien, cette portion, que le premier ministre la confirme.

M. Lavallée (Hugo) : Mais c'est votre seule source, là, si je comprends. Vous n'avez pas d'autres éléments qui vous portent à croire que le livre est...

M. Bonnardel : Non, parce que... Bien là, écoutez, M. Couillard, on le sait très bien, là, a pêché plus souvent qu'autrement avec son ex-associé, le défunt monsieur, mais qui...

M. Bellerose (Patrick) : Quel intérêt M. Couillard aurait à mentir sur ce voyage de pêche là à Anticosti?

M. Bonnardel : Bien, je m'attends juste à ce qu'il confirme lui-même.

M. Bellerose (Patrick) : Pourquoi est-ce qu'il mentirait? C'est ça, la question.

M. Bonnardel : Bien, pourquoi est-ce qu'il mentirait? Moi, je m'attends à... Bien, premièrement, s'il nous dit que ce qu'il y a d'écrit dans ce livre ou cette portion du livre est fausse, bien, on fermera le dossier, on fermera le dossier.

Mme Lajoie (Geneviève) : Et, si on apprend qu'il est allé sur Anticosti, là, pour vous, ça veut dire quoi?

M. Bonnardel : Bien, qu'il nous confirme... Puis je vous dis, s'il est allé sur Anticosti...

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais qu'est-ce que ça veut dire en lien avec le projet?

M. Bonnardel : Bien, premièrement, c'est un amour, peut-être, du territoire, là. Il faudrait peut-être lui poser la question. On le sait tous, là, que M. Couillard aime la pêche. Bon, bien, à part aller pêcher en Gaspésie pour le bon saumon ou sur Anticosti, peut-être qu'il est tombé en amour avec l'île et que soudainement il s'est dit : C'est impossible, moi, que je développe ou que j'aille au bout de cette exploration pour des raisons amour-pêche sur Anticosti. C'est peut-être la seule raison. Je ne sais pas, j'essaie de trouver l'obsession, j'essaie de trouver le message, j'essaie de trouver pourquoi un premier ministre du Québec a envoyé un message aussi négatif, aussi fort aux investisseurs ailleurs dans le monde. C'est ça, le message, là. Au-delà de son obsession, là, de dire non à Anticosti aujourd'hui, il a envoyé un message partout aux firmes d'investissement, aux sociétés québécoises, canadiennes en disant : J'ai un contrat signé? Je le déchire. Mais ça veut dire quoi, ça, au Québec? Alors, voilà.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 46)

Participants


Document(s) Related