To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Thursday, February 11, 2016, 9 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures vingt et une minutes)

Mme Lamarre : Alors, bonjour. Ce matin, je veux attirer l'attention, encore une fois, sur une situation de débordement d'urgence, ce qui est fréquent en février, mais ce qui devrait, selon les politiques instaurées par le ministre, être en situation de résorption. Alors, ce que ça prouve aujourd'hui, c'est que, même si les gens sont inscrits à un médecin de famille, ils n'ont pas nécessairement plus facilement accès à ce médecin de famille là.

Actuellement, des cas de grippe et de gastroentérite se retrouvent encore... Les parents qui ont des enfants avec une grippe ou une gastroentérite sont obligés d'aller à l'urgence d'un hôpital. C'est anormal, ce n'est pas comme ça que ça devrait se passer, c'est là qu'on a besoin de notre médecin de famille. Alors, il faut procéder autrement, et, de toute évidence, le ministre n'a pas été capable de prendre les mesures pour assurer à la population du Québec un accès minimal, on parle de grippe et de gastroentérite, d'autant plus que ce sont des situations contagieuses et, quand on envoie les gens à l'urgence d'un hôpital, bien, on contamine d'autres personnes qui ont des maladies respiratoires chroniques, des bronchites chroniques, des pneumonies, et donc on aggrave le risque pour les autres.

Alors, ce qu'on dit, c'est : On le voit, l'accès n'est pas au rendez-vous. Le ministre a été incapable, actuellement, de faire quoi que ce soit qui a amélioré l'accès. À chaque jour, moi, j'ai des dizaines de situations qui me sont rapportées par des citoyens du Québec avec désespoir, en disant : Est-ce que ça a du bon sens que je sois obligé d'attendre aussi longtemps? On a eu, cette semaine enquête Canada qui a démontré que le Québec était en dixième position par rapport à toutes les provinces du Canada, juste avant le Yukon. D'après moi, ça fait depuis 2003 à peu près, quand on regarde les statistiques, qu'on est dans cette position-là. Il y a quelque chose qu'on fait de pas correct. Et la solution préconisée par le ministre, on le voit, elle ne donne pas les bons résultats.

Alors, on en a, des solutions, on en a. Je peux vous en donner deux tout de suite. Dans le projet de loi n° 20, on a demandé à répétition, à force d'amendements et d'amendements répétés au ministre, d'assurer des heures d'ouverture défavorables dans les cliniques, dans les GMF. Le soir, les fins de semaine, ça nous prend aussi des médecins pour traiter ces situations de grippe et de gastroentérite là. Deuxième élément, si on ne peut pas le faire ou si ce n'est pas suffisant, les IPS, les infirmières praticiennes spécialisées, ou superinfirmières, des cliniques privées où elles vont pouvoir accueillir... privées dans le sens des cliniques autonomes ou qui vont multiplier le nombre de points de service, le nombre de points d'entrée pour la première ligne et où ces infirmières vont pouvoir donner des soins et très bien gérer. Dans le fond, on ne guérit pas une grippe, on contrôle les symptômes. Alors, ces infirmières vont pouvoir aider la famille à vérifier s'il n'y a pas des complications plus graves et gérer les symptômes d'une grippe et d'une gastroentérite.

Alors, il y en a, des solutions, mais celles que le ministre propose ne donnent pas des résultats. Ça fait deux ans, il nous a fait plein de promesses, il demande encore aux Québécois d'attendre en 2018. C'est inacceptable. Il faut faire les choses autrement, il faut partir de la trajectoire et du parcours des patients quand ils sont à domicile, améliorons concrètement l'accès à la première ligne. Et on le voit, c'est un constat d'échec aujourd'hui, le ministre n'a pas réussi à améliorer cette première ligne là deux ans après son arrivée au pouvoir.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais, justement, le ministre Barrette, depuis qu'il est là avec ses... il a fait des réformes importantes, avec la loi n° 10, la loi n° 20. Il disait que tout ce qu'il faisait, c'était justement pour augmenter l'accès. Est-ce qu'on peut dire que c'est un constat d'échec, à ce moment-là, ou... Qu'est-ce qu'il faut en conclure?

Mme Lamarre : C'est qu'il n'a pas pris les bonnes mesures. Il a pensé que les leviers qu'il mettait... D'abord, il a donné énormément de temps pour que ces leviers-là soient en vigueur, 2018, mais il n'a pas choisi les bons leviers. Il n'a pas été capable... Ce n'est pas l'inscription qui est importante, ce qui est important, c'est l'accès réel. Tant qu'on n'a pas l'accès réel à un médecin de famille, on n'est pas en situation de contrôle du problème de santé, de la grippe ou de la gastroentérite. La seule porte d'entrée dans le système de santé reste encore l'urgence des hôpitaux, ce qui est... ce n'est pas approprié pour la population, et en plus c'est coûteux, ça nous coûte très cher, cette dimension-là, parce que, quand on va à l'urgence, ça coûte beaucoup plus cher que d'aller dans une clinique médicale et...

Bon, si on a vraiment un problème de répartition d'effectifs médicaux sur le territoire, bien, il faut permettre à des infirmières de le faire. Et je vais vous donner un exemple. Vous savez, le ministre a allongé, a ajouté 148 millions. Quand il a fait l'étalement avec les médecins, il a choisi de leur donner 148 millions de dollars. La Vérificatrice générale a dit : Ce n'était pas prévu, expliquez-vous là-dessus. Le ministre n'a pas voulu s'expliquer jusqu'à maintenant. 148 millions de dollars, là, c'est correct, c'est suffisant, et, avec ça, on aurait pu former 1 000 infirmières praticiennes spécialisées. Le ministre, dans sa campagne électorale, avait promis 2 000 infirmières praticiennes spécialisées en 10 ans. Il n'a pas posé un seul geste, actuellement, pour nous les donner. Alors, avec ce 148 millions là, s'il nous avait donné, en l'espace de deux ans, 1 000 infirmières praticiennes spécialisées — parce que ça inclut la formation et le salaire — bien, on aurait très rapidement un meilleur accès à notre première ligne.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce qu'il ne s'agirait pas d'orienter plutôt les gens vers les GMF, non?

Mme Lamarre : Bien, les GMF sont des points de services, mais il y en a 262 au Québec. C'est un beau modèle, mais là on parle de situation... Les GMF sont surtout conçus pour la prise en charge de patients qui ont des maladies chroniques, alors diabète, hypertension, plusieurs maladies ensemble, cholestérol. Mais, quand on parle de situation de grippe et de gastroentérite, ce sont des urgences mineures donc ça prend un lieu d'entrée pour des situations urgentes, on ne peut pas attendre quatre, cinq jours; mineures parce que ce n'est pas quelque chose qui nécessite le plateau technologique d'un hôpital, et ça, cet endroit-là, bien, ça devrait être en partie les GMF, ça peut être des cliniques médicales qui existent déjà, mais on a besoin de plus de points de services. Et les infirmières praticiennes spécialisées, en Ontario, ils en ont déjà 2 300 depuis plusieurs années, mais au Québec, avec nos 350, on n'est pas capables de répondre à cette offre de services là alors qu'on a le bulletin le pire au niveau de l'accès. Et la population le dit, là, les gens en ont assez. C'est exaspérant. Et qu'est-ce qui arrive comme conclusion? Bien, les gens finissent par dire : Bien, notre système public n'est pas capable de répondre à nos besoins. Ce n'est pas vrai. Notre système public est capable de répondre à nos besoins, ce sont les choix qui sont mal faits et l'argent qui n'est pas mis au bon endroit.

Mme Richer (Jocelyne) : Pour désengorger le système, M. Barrette avait aussi promis de créer des supercliniques, puis ça fait quand même deux ans, puis on n'entend plus parler de ça. Vous pensez quoi de ça?

Mme Lamarre : Bien, ça aussi, il faudra voir. Est-ce que ces supercliniques... Il avait prévu que ce soit pour des territoires où il y a au moins 50 000 personnes, alors ça ne répond pas aux besoins, certainement, des régions, d'aucune façon. Et, dans ces supercliniques-là, il faudra voir s'il n'y a pas une intention de faire financer des infrastructures, des cliniques médicales, mais qui, cette fois-ci, seraient plus coordonnées et propriétés de médecins spécialistes.

Alors... Mais effectivement on n'en entend pas parler. On aimerait bien ça qu'il nous donne sa vision concrète et non pas qu'il nous fasse des annonces spectaculaires, comme il aime le faire, en disant : Bon, bien, j'en ouvre une dizaine, sans qu'on ait réfléchi sur le modèle d'affaires qu'il est en train de prévoir pour ces cliniques-là.

Mme Richer (Jocelyne) : Parce que la conclusion, finalement, de ça, c'est que quelqu'un qui se lève un matin puis qui est grippé ou qui est mal en point, il ne sait toujours pas où aller, il se retrouve à l'urgence, et puis il attend des heures, comme avant, finalement, rien n'a changé.

Mme Lamarre : Exactement, exactement, vous avez tout à fait raison. Quelqu'un qui se réveille le matin avec une grippe ou une gastroentérite, il ne sait pas où aller, et l'endroit où il se dirige n'est pas le bon. Et tout le monde va vous le dire à travers la planète : Dans les systèmes de santé, ce n'est certainement pas l'urgence d'un hôpital qui est le bon endroit dans ces situations-là.

Donc, il faut des options. Ces options-là, elles existent, elles sont facilement aménageables en l'espace de quelques mois, mais le ministre n'envoie pas ce message-là. Et ce qu'il a négocié ne va pas dans ce sens-là non plus.

(Fin à 9 h 29)

Participants


Document(s) Related