(Quinze heures vingt-deux minutes)
Mme Massé : Bonjour, tout le
monde. Merci beaucoup d'être là. Alors, c'est certain, je suis là en réaction
aux propos de M. Gagnon de Pétrolia, sa conférence de presse il y a quelques
minutes. Je suis assez surprise de voir... en fait, même indignée de voir qu'un
chef d'entreprise, entreprise qui a déjà une multitude, lui et sa filiale
gazière et pétrolière, qui ont une multitude de lobbyistes, demander en public
une rencontre avec le premier ministre, comme si, dans le fond, il était
légitimé de rencontrer le premier ministre pour le convaincre que ce qu'il s'en
va faire à Anticosti, ça n'aura pas d'impact.
Alors, c'est fascinant, parce que, d'une
part, disons qu'autant avec l'armée de lobbyistes qu'ont les entreprises
gazières et pétrolières au Québec, il ne manque pas d'opportunités de
rencontrer ni le premier ministre, ni le ministre des Ressources naturelles,
etc., et deuxièmement parce que le premier ministre a à être principalement au
service de sa population. Et la population du Québec l'a dit, elle était très
fière de son premier ministre quand, à Paris, il a dit qu'Anticosti c'était
assez. Elle était très fière de voir que le premier ministre tenait en compte
les intérêts du peuple avant de tenir en compte les intérêts d'une pétrolière
qui, dans les faits, le peuple québécois est propriétaire à autour de 16 %.
Alors, je suis surprise de ça et je suis
d'autant plus surprise de voir les deux chefs d'opposition qui se font les
porte-parole de cette entreprise-là, qui... Pas plus tard que durant son point
de presse, M. Legault disait au premier ministre : Bien, écoutez, si vous
êtes du bord de Québec solidaire... Bien, je vais dire à M. Legault que, si tel
est le cas, bien, on est plutôt fiers du premier ministre parce que c'est du
bord du peuple québécois qu'il est. Et, dans ce sens-là, ce que nous attendons
du premier ministre, c'est qu'il pose les gestes, soit par loi, par règlement,
qu'il pose les gestes pour mettre fin à l'incertitude dont fait état M. Gagnon
et les deux autres chefs de l'opposition.
Mais j'aimerais collectivement nous
rappeler une chose, c'est que ce n'est pas une formalité de recevoir un
certificat d'autorisation. Ce n'est pas une formalité, ça fait partie de la Loi
sur la qualité de l'environnement. C'est une loi qu'on s'est donnée pour faire
en sorte que l'environnement au Québec ne soit pas qu'une ressource qu'on prend
et qu'on jette, mais que ce soit réellement quelque chose qu'on tient en
compte, qu'on protège et qu'on utilise intelligemment. Et, dans le cas de la
fracturation hydraulique, ce qui est nécessaire pour sortir les gaz et pétroles
de schiste comme à Anticosti, le Québec a déjà dit non, a déjà dit non, et le gouvernement
Charest de l'époque avait reculé en émettant un moratoire sur la question de l'exploration
et de l'exploitation dans la vallée du Saint-Laurent.
Alors, pour moi, il n'y a rien de neuf. Ce
qu'il faut : mettre fin à l'incertitude, et le premier ministre peut le
faire en adoptant loi et règlement. Je vous remercie.
(Fin à 15 h 26)