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Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle

Version finale

Tuesday, February 16, 2016, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures dix-huit minutes)

M. Péladeau : Bonjour, messieurs dames. Alors, écoutez, nous avons passé les deux dernières années dans le festival du cafouillage : décisions gouvernementales, les perspectives qui varient d'un ministre à l'autre. Et là, tristement, nous sommes obligés de constater que nous nous sommes engagés dans l'incohérence, l'incohérence la plus absolue.

Un P.D.G. doit venir faire un point de presse pour faire en sorte de dire et d'informer la population qu'il y a un contrat signé entre l'État et cette entreprise, que cette entreprise se conforme aux lois et aux règlements, que cette entreprise requiert le respect approprié en ce qui concerne, donc, son existence et ses pratiques d'affaires, et que le gouvernement et le premier ministre, bien, ce qui les intéresse, c'est de tomber, donc, dans l'absence, de se retirer dans ce qui est probablement le plus important pour une société, c'est la société de droits, et tristement, bien, ça crée une instabilité économique, une incertitude juridique qui est en train de créer des préjudices très importants à l'endroit de l'image du Québec et à l'endroit des investisseurs qui souhaitent participer au développement économique du Québec.

Le Modérateur : Merci beaucoup, M. Péladeau. On y va avec le micro de droite, M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Péladeau, bonjour. Est-ce que M. Couillard est en train de vous isoler sur la question du pétrole?

M. Péladeau : Écoutez, je pense que le Parti québécois et de très nombreux citoyens et citoyennes du Québec ont toujours été très favorables à l'exploitation des ressources naturelles. Nous avons des géants du Québec, M. Lévesque, M. Parizeau, qui se sont engagés fortement dans le développement de nos ressources naturelles. Aujourd'hui, évidemment, nous sommes dans un contexte différent. Nous continuons à investir en matière d'énergies propres, vertes et durables, mais il y a également aussi les ressources naturelles qui s'appellent les hydrocarbures. Pour l'instant, ce que nous avons, c'est une absence complète de politique énergétique. Nous l'attendons toujours et nous faisons face à des décisions arbitraires qui sont prises par le premier ministre Couillard.

Il faut quand même se rappeler aussi, là, parce que là, tout d'un coup, la fracturation est devenue très à la mode, mais c'est quand même le gouvernement précédent, celui de M. Charest, qui a fait une vingtaine ou qui a autorisé qu'il y ait des forages sous fracturation à une vingtaine de reprises. Alors, il n'y a pas de continuité avec la politique libérale antérieure, et je pense que tout le monde constate l'incohérence, là. Ce n'est pas uniquement le Parti québécois ou les partis d'opposition, c'est la population en général, ce sont les milieux d'affaires et ce sont également les milieux financiers.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que votre caucus vous suit? Est-ce que l'ensemble de votre caucus vous suit actuellement, dans votre position, où vous dites qu'il faut développer Anticosti?

M. Péladeau : Non. Ce que nous disons, c'est qu'on doit respecter le contrat. Ce contrat-là a été signé de façon légitime, respectueuse à l'endroit... parce que c'est la loi des parties, un contrat. C'est une loi, la loi des parties. Alors, jamais le Parti québécois va ouvrir ou va donner ouverture à ne pas respecter la loi et c'est ce que nous appelons le premier ministre à faire.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que le processus est vicié, selon vous, M. Péladeau, actuellement?

M. Péladeau : Bien, certainement qu'avec les déclarations intempestives du premier ministre, peut-être en mal de notoriété internationale... Il dit quelque chose à Paris, ensuite il dit que les fonctionnaires sont essentiellement, tu sais, à l'ordre des décisions gouvernementales. J'ai eu l'occasion de faire une publication Facebook là-dessus. Au contraire, dans tous les pays occidentaux, la fonction publique, le service public ne doit pas être au service du gouvernement, doit être au service des citoyens et des citoyennes, et c'est la raison pour laquelle il existe des lois, notamment autour de la protection des fonctionnaires et autour de l'absence du bon vouloir du gouvernement de les remplacer comme ça, en fonction des circonstances puis en fonction de leur opportunisme électoral.

Le Modérateur : Merci. On y va avec M. Lacroix, Cogeco. Merci d'avoir une question, une sous-question.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Péladeau. Est-ce que, compte tenu du fait que M. Couillard s'est prononcé comme quoi il ne veut pas l'exploitation de l'île d'Anticosti, là, est-ce qu'il ne devrait pas négocier, à ce compte-là, une sortie de crise avec Pétrolia et ses partenaires, à votre avis, compte tenu du fait qu'il a déjà dit : Regardez, moi, je ne veux pas faire d'exploitation sur Anticosti?

M. Péladeau : Bien, il s'est certainement mis dans une position très délicate, très délicate avec des déclarations qui, le jour où elles vont être proposées et déposées devant un tribunal, risquent de créer des dommages substantiels, des dommages évidemment immédiatement économiques, mais également des dommages compensatoires à l'endroit d'une société, d'une entreprise qui a respecté les lois, qui a respecté son contrat. C'est très inhabile.

M. Lacroix (Louis) : Mais, à ce compte-là, est-ce qu'il ne devrait pas, justement, pour éviter de se retrouver devant un tribunal qui va le condamner à des amendes importantes, est-ce qu'il ne devrait pas négocier une sortie de crise avec Pétrolia plutôt que...

M. Péladeau : Bien, ce n'est pas moi qui vais lui dicter sa politique, mais ce que nous souhaitons, nous l'avons dit, et répété, et réitéré, c'est qu'il existe un contrat, nous devrions aller au bout du contrat et terminer la phase d'exploration telle qu'elle a été décrite, telle qu'elle a été négociée entre les parties.

M. Lacroix (Louis) : Sur un autre sujet, sur l'affaire Jutra, qu'est-ce que vous pensez? Est-ce que Québec Cinéma devrait changer le nom du gala et des prix?

M. Péladeau : Écoutez, ce que nous savons pour l'instant, bon, la première chose, c'est que ces révélations et ces accusations... et ces allégations sont troublantes. Mais, chose certaine, elles n'ont pas fait l'objet d'une preuve. Et, vous savez, moi, je suis juriste et toujours, là aussi, comme je le disais à votre collègue, je suis respectueux de la loi. Et il existe une loi, évidemment, qui gouverne les tribunaux et il existe également des procédures.

Alors, si cette situation devait être exacte, bien, il va falloir faire en sorte d'obtenir la preuve nécessaire pour pouvoir justement en témoigner. Pour l'instant, ça m'apparaît beaucoup trop préliminaire pour être en mesure de déterminer de façon définitive, là, qu'est-ce que nous devrions faire à cet égard.

Le Modérateur : Merci, M. Lacroix. M. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. À quoi bon investir 57 millions de dollars — c'est la somme à laquelle le gouvernement s'est engagé à investir dans l'exploration des hydrocarbures à Anticosti — alors que le premier ministre a dit qu'il n'y aura jamais de fracturation sur Anticosti? À quoi bon, dans le fond, respecter ce contrat-là, alors que tous ces efforts-là…

M. Péladeau : Bien, à quoi bon respecter un contrat...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais pourquoi ne pas négocier une sortie comme…

M. Péladeau : Mais si on ne commence pas à respecter les contrats, nous allons créer une incertitude juridique. Les investisseurs vont être effrayés, parce que ça va être au bon vouloir, ça va être à la tête du client, en fonction de décisions arbitraires qui sont prises par le premier ministre. Nous vivons en démocratie. Nous devons respecter les lois, et les contrats sont les lois des parties. Alors, si on sort de ce cadre-là, je suis désolé, c'est le chaos et c'est l'incertitude qui y est reliée et ça va être extrêmement préjudiciable à l'économie du Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, c'est plus le symbole de rompre un contrat que les...

M. Péladeau : Bien, ce n'est pas un symbole.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...que les dédommagements, parce que, par exemple, Mme Marois, lors qu'elle était première ministre, elle a décidé de tourner le dos au nucléaire, donc Gentilly, de fermer Gentilly. Elle a aussi décidé de tourner le dos à l'amiante. Ça a suscité... Il y a eu des coûts de ces décisions-là importantes. Alors, M. Couillard décide, lui, de tourner le dos à la fracturation. Ce n'est pas légitime, ça, comme décision?

M. Péladeau : Écoutez, là, vous faites référence, donc, à des situations dont je n'ai pas une connaissance personnelle. Alors, est-ce qu'il y avait un contrat avec différentes entreprises dans le domaine du nucléaire? Est-ce qu'il y avait un contrat qui, effectivement aussi, prévoyait, le cas échéant... parce que ça peut se prévoir dans un contrat, des clauses d'annulation et, éventuellement aussi, donc, un calcul des dommages, et ça fait partie, donc, des dispositions contractuelles qu'on peut retrouver.

Alors, vous faites référence à des situations qui, premièrement, donc, datent de nombreuses années et, d'autre part, qui, en ce qui me concerne, me sont inconnues. Mais, pour l'instant, ce que nous en savons, avec le contrat d'Anticosti avec Pétrolia, il n'existe pas des clauses de cette nature.

Le Modérateur : Merci. M. Croteau, La Presse.

M. Bélair-Cirino (Marco) : J'aimerais vous entendre rapidement sur l'investissement de 26 millions de dollars au Zoo de Saint-Félicien. Est-ce que ça vous apparaît un usage approprié des fonds publics?

M. Péladeau : Écoutez, ce que nous souhaitons, c'est encore davantage de projets dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Nous souhaitons des projets qui sont porteurs. Là, tout d'un coup, le premier ministre décide… Bon, c'est une très bonne chose, mais, par ailleurs, je pense qu'il a laissé tomber également, donc, l'industrie papetière. Il n'y a pas de projet, il n'y a pas de véritable politique régionale au niveau économique au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Et nous attendons toujours qu'il puisse effectivement nous engager dans notre développement économique pour l'ensemble des régions et, pour l'instant, nous n'avons rien à cet égard.

Le Modérateur : Merci. M. Croteau, LaPresse. Merci, une question et une sous-question pour qu'on puisse arriver à l'heure à la période de questions.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, M. Péladeau. Une question sur un autre sujet, si vous permettez. Il y a ce matin des dizaines de milliers de candidats à l'immigration qui sont dans le noir parce qu'il y a eu un cafouillage sur le site Mon projet Québec qui est inactif.

Que pensez-vous de la manière dont le ministère de l'Immigration a géré la mise en place de ce portail et quelle action attendez-vous du gouvernement pour la suite des choses dans ce dossier?

M. Péladeau : Écoutez, M. Croteau, je vais vous dire bien honnêtement, je n'ai pas pris connaissance de cette information. Ceci étant, vous vous souviendrez quand même, en décembre dernier et en novembre, quand, donc, la crise de la venue d'un certain nombre de membres de la communauté syrienne... bien, nous avons dit : Prenons notre temps. Prenons notre temps de bien accueillir ceux et celles qui ont décidé de venir ici, et nous avons tristement effectivement soulevé la possibilité qu'il y ait du cafouillage.

Et là, bien, vous en êtes le témoin, et il ne faut pas se surprendre, malheureusement, parce qu'on a agi peut-être dans l'improvisation, alors que nous aurions souhaité, parce que c'est très important, que lorsque des gens, des hommes, et des femmes viennent, et des familles décident de venir s'installer ici au Québec, bien, qu'elles puissent le faire adéquatement.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce que vous pensez de l'embauche par Agropur de cadres unilingues anglophones et de la manière dont l'entreprise a géré cette crise?

M. Péladeau : Bien, écoutez, je pense que l'entreprise a fait ses excuses. Je pense qu'il y a peut-être eu un certain nombre de malentendus au départ, mais les choses sont rentrées dans l'ordre. Évidemment, vous pouvez être certain de notre position, de ma position. D'ailleurs, la semaine dernière, vous vous souviendrez que nous avons déposé une motion à cet égard. La protection du français est essentielle et elle doit évidemment aussi se faire dans le cadre de l'entreprise.

M. Croteau (Martin) : Donc, ça a été une erreur de la part d'Agropur d'embaucher...

M. Péladeau : Bien, je pense qu'ils l'ont reconnu eux-mêmes. Pas d'embaucher, mais de bien s'assurer qu'ils puissent avoir un accompagnement pour que le français soit disponible également pour l'ensemble des gens, des salariés au sein de l'entreprise.

Le Modérateur : Merci. M. Lavoie, Le Soleil.

M. Lavoie (Gilbert) : Oui. Bonjour, M. Péladeau.

M. Péladeau : M. Lavoie.

M. Lavoie (Gilbert) : Martine Ouellet estime que... est surprise de voir que les élus vont accueillir les gens d'Uber en commission parlementaire cette semaine. Vous ne croyez pas que les élus du Parti québécois devraient se retirer de la commission parlementaire, si les gens d'Uber veulent témoigner à tout prix, tant et aussi longtemps qu'ils contreviennent aux lois québécoises?

M. Péladeau : Bien, écoutez, le raisonnement de Martine est tout à fait adéquat. Alors, le premier ministre... le ministre des Transports dit que c'est une application qui, aujourd'hui, donne ouverture à du transport illégal. Et effectivement c'est troublant d'accepter que des gens qui ne respectent pas la loi viennent ici, dans le foyer de la démocratie, ici, où les débats se font pour que, justement, nous puissions promulguer des lois pour faire en sorte qu'il y ait comme, je dirais, Rousseau le disait, cette loi essentielle qui est cette capacité de rassembler la communauté, les citoyens et les citoyennes.

M. Lavoie (Gilbert) : Et, à ce moment-là, est-ce que les élus du Parti québécois vont accepter de les entendre quand même?

M. Péladeau : Bien, écoutez, nous en avons discuté, nous allons continuer à en discuter, mais le raisonnement de Martine est tout à fait approprié.

M. Lavoie (Gilbert) : ...à savoir qu'on ne les écoute pas, on sort de la commission parlementaire?

M. Péladeau : Nous vous répondrons en temps et lieu au moment opportun. Nous continuons à en discuter.

Le Modérateur : Merci. Charles Lecavalier, Journal de Montréal, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. Je voudrais revenir sur la subvention à Saint-Félicien. Est-ce que vous croyez que, dans le contexte de restrictions budgétaires actuel, qu'une subvention à un zoo comme ça, c'était le meilleur investissement pour la région?

M. Péladeau : Je réitère ce que je disais tout à l'heure, je pense que c'est important aussi de nous engager dans une politique économique. Alors là, bien que je ne veuille pas dire que ça ne sera pas un bon projet... mais on ne peut pas avoir une politique économique d'essaimage, tu sais, à gauche et à droite, en fonction des circonstances. Et c'est ça aussi qui témoigne de l'incohérence de la politique économique du premier ministre Couillard.

Alors, ce que les Québécois et les Québécoises souhaitent, c'est d'en avoir une et une qui va également s'articuler autour de la politique énergétique. Nous l'attendons depuis je ne sais pas combien de temps, tout comme nous attendons aussi le plan stratégique d'Investissement Québec. Le premier ministre nous a dit en Chambre qu'il allait le déposer, nous sommes toujours en attente.

M. Lecavalier (Charles) : Mais 26 millions pour le Zoo de Saint-Félicien, est-ce que c'est un bon choix?

M. Péladeau : Écoutez, la décision en m'appartient pas, c'est celle du premier ministre. Alors, ce que nous souhaitons, c'est le développement économique du Québec.

Le Modérateur : Merci. En anglais, Mme Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Bonjour, M. Péladeau. So the school board reform hearings are getting under way this afternoon. We know that you've been advocating for the English-Montréal School Board to be able to participate, that in fact they credit you with helping put pressure on the Liberal Government to have them included, because they weren't originally. Today, though, they won't be speaking as they were going to be on the schedule and they say they don't know, in fact, when they'll be speaking and they're feeling a little bit frustrated. So I'm just wondering what your reaction is to all of these changes.

M. Péladeau : Again I will tell you, you know, it's completely unacceptable to me, today, as it was, you know, a few weeks ago. It looks like that, you know, the minister decided, because he had pressure, on saying yes. But, if the yes is clearly not a real yes, but seems to me a no, the way that you're just describing it, I guess that it's again a kind of PR campaign that the Liberal Party are showing up.

Mme Johnson (Maya) : Just to be clear, they have been told that, yes, they will be included in the discussions. Originally, they were on a schedule today. They have been bump down the list and they say they have no information, they have no idea when they are going to appear and they are a little bit frustrated because they have been preparing to be present today.

M. Péladeau : I don't know what to say other than, you know, to reiterate the fact that it's again, you know, arbitrary decision. And I guess that the minister have been inspired by the Premier which is always going with arbitrary decisions.

So it's completely unacceptable. To me, you know, every citizen, every group, every association should have the right, especially, you know, the English-Montréal School Board which, as you know, is significant in education, to be able to be a witness in such a thing like so important topic which is in relation with education. Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 34)

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