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Point de presse de M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile, de santé publique et de prévention

Version finale

Wednesday, February 24, 2016, 9 h 33

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

M. Lisée : Bonjour. On est ici aujourd'hui pour illustrer comment l'impact cumulatif de l'austérité libérale a un réel impact dans la vie des gens. Il y a des coupures, comme vous le savez, au ministère de la Santé et des Services sociaux, il y a des coupures dans les commissions scolaires, il y a la disparition des CRE dans les régions, la disparition des CLD, la disparition de Solidarité rurale, la disparition de plein de programmes, la fusion dans les hôpitaux avec l'ensemble des institutions de santé a créé un capharnaüm sur qui donnait quoi à qui, ce qui fait en sorte que les organisations communautaires sur le terrain qui viennent en aide aux plus démunis pour des paniers alimentaires, pour de la prévention, pour de l'accompagnement, pour des soins à domicile, eux, ils sont les victimes de cette cascade de coupures, et ça a des conséquences dans la vie de ces gens-là qui travaillent jour après jour pour aider la qualité de vie des démunis puis ça a de l'impact sur les démunis.

Alors, j'ai avec moi aujourd'hui des représentants des tables régionales d'organisations communautaires de Montérégie, Centre-du-Québec, Mauricie, et ils sont représentatifs de ce qui se passe partout dans les régions du Québec, y compris à Montréal et à Québec. Un sondage de 217 organismes en santé et services sociaux du Centre-du-Québec a été fait l'hiver dernier — donc avant d'autres vagues de coupures — montre que 46 %, donc près de la moitié des organismes, ont des problèmes financiers qui les empêchent de mener à bien leur mission, 55 % disent que ça a un impact négatif sur l'organisme et les gens qui les fréquentent, 36 % ont des problèmes de recrutement de ressources humaines compte tenu de la pauvreté des salaires et des conditions de travail qui sont offertes par les organisations communautaires — bien contre leur gré, ils ont de la difficulté à recruter — et 40 % disent qu'ils ont pris une décision visant à diminuer les activités par manque de ressources financières et humaines.

Alors, ça, c'est le portrait d'ensemble. Donc, il y a eu une réduction globale de la capacité des organismes communautaires à bien assumer leur mission, ça veut dire moins de services pour les démunis. Alors, je vais demander à deux porte-parole d'illustrer comment ça se passe dans leur région. D'abord, Mme Johanne Nasstrom, directrice de la table régionale des organisations communautaires de Montérégie. Allez-y, mettez-vous au centre.

Mme Nasstrom (Johanne) : Alors, en effet, la situation actuelle est critique pour les organismes communautaires. En Montérégie, nous avons plusieurs exemples qui nous démontrent les impacts des mesures d'austérité, les impacts du financement inadéquat des organismes communautaires.

On a, par exemple, à Sorel, un organisme communautaire en déficience intellectuelle qui offre du répit aux parents ayant des enfants avec des handicaps, du répit pour ces parents-là, et l'organisme en question a dû fermer cinq journées-semaine. Donc, un organisme qui était ouvert sept journées-semaine, qui offrait de l'hébergement, qui a dû fermer cinq journées par semaine. Alors, pour les parents, ça a été une catastrophe et ça continue, malheureusement.

On a un organisme communautaire à Saint-Hyacinthe qui offre de l'hébergement d'urgence, de l'hébergement pour des jeunes en situation de... problématique, qui devra procéder à la fermeture de neuf places. L'organisme devra en effet procéder à une fermeture de neuf places, puisqu'il devra se départir d'un immeuble faute de financement adéquat.

Un autre exemple qui nous frappe aux yeux, et ça, on a constaté un peu partout en Montérégie, les organismes qui offrent du dépannage alimentaire à des personnes dans des situations très, très vulnérables, des personnes en situation de faim, des organismes en dépannage alimentaire qui doivent dorénavant tarifer, alors qu'ils doivent demander aux gens un montant, un montant qui, pour plusieurs, est un montant énorme lorsque les moyens financiers n'y sont pas.

Enfin, ce qui est aussi nouveau, c'est qu'on constate des travailleuses et travailleurs du communautaires qui vivent avec... dans une situation précaire et des conditions de travail, un salaire... une rémunération si précaire qu'on a des personnes travaillant dans les organismes communautaires qui doivent dorénavant demander du dépannage alimentaire.

Alors, nous, la table régionale des organismes communautaires de la Montérégie, nous avons rencontré le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Barrette, récemment. Il nous a dit de ne pas nous inquiéter, que, dans le prochain budget, il allait penser aux organismes communautaires, à la communauté, à la population. Maintenant, on demande au ministre, au gouvernement de ne pas seulement penser aux organismes communautaires, mais d'agir concrètement, et ce, dès le prochain budget parce qu'on ne peut plus vivre cette situation-là, et, pour le bien commun, pour le bien de la société, nous demandons au ministre Couillard, à ce gouvernement d'agir rapidement. Merci.

M. Lisée : Merci. Alors, je vais maintenant demander à Sylvain St-Onge, qui est coprésident de la Table régionale des organisations communautaires du Centre-du-Québec—Mauricie.

M. St-Onge (Sylvain) : Alors, Centre-du-Québec—Mauricie, ça fait depuis le printemps dernier que nous sommes en mobilisation. On a manifesté dans toutes les villes de nos deux régions. Et il y a toujours des difficultés, les groupes ont toujours des problématiques importantes. En hébergement dépendance, dont on a entendu parler récemment, il y a eu tout un battage par rapport à ça, mais il n'y a rien de réglé. Les organismes à Shawinigan et à Drummondville qui doivent répondre à ça doivent reporter, renvoyer des gens vers d'autres ressources, essayer de leur trouver... parce que, malgré tout ce qui a pu être dit, il n'y a rien qui a été fait à ce jour.

En matière de sécurité alimentaire, il y a eu... cette année seulement, on parle d'au moins 3 000 demandes de plus, 3 000 demandes supplémentaires, mais on a moins d'employés pour les traiter parce que les programmes qui permettaient de les payer ont été resserrés.

En matière de prévention auprès des jeunes, que ça soit à Louiseville, à Victoriaville, à Trois-Rivières, il y a des organismes qui ont été coupés, on ne fait plus de prévention auprès des jeunes. Que ça soit en matière de dépendance, que ça soit en matière de justice alternative, de délinquance, il n'y a plus de prévention qui est soutenue dans la majorité des villes.

L'autre exemple que je pourrais vous donner aussi, c'est en matière de — et là je cherche — personnes handicapées. Personnes handicapées, tout ce secteur-là, ce qui arrive, c'est une forte pression du réseau public, qui n'est pas... qui n'a pas de documents, mais, de plus en plus, le réseau public demande aux groupes de faire plus auprès des personnes pour pouvoir délester le réseau public vers les organismes communautaires, mais sans soutien financier, même de ressources. Il n'y a pas plus d'aide pour les groupes, mais on leur demande d'en faire plus avec ce qu'ils n'ont pas. Merci.

M. Lisée : Alors, la situation, donc, vous voyez, elle est multiforme, elle est transversale. Tout le monde est touché. Si vous êtes à faibles revenus, si vous avez des besoins particuliers, si vous êtes une personne handicapée, il y a quelque chose en quelque part qui fonctionnait relativement correctement avant, ce qu'on aurait dû et qu'on aurait voulu améliorer, et qui fonctionne moins bien maintenant. C'est la situation. C'est la situation, alors que le premier ministre, M. Couillard, dès son élection, avait dit, dans son discours d'ouverture, dans son premier grand discours de politique générale : Nous allons avoir une attention particulière pour les plus vulnérables, hein, c'était son engagement. Alors, de toute évidence, ce n'est pas le cas. Et donc les tables régionales d'organismes communautaires... ceux de Centre-du-Québec—Mauricie ont décidé de faire une campagne de publicité à ce sujet-là. Puis je vais demander à Renaud Beaudry, qui est leur coordonnateur, de nous en parler.

M. Beaudry (Renaud) : Merci. Alors, M. Philippe Couillard, le premier ministre, comme une marmotte qui n'a pas vu son ombre, a déclaré récemment que l'austérité, la rigueur libérale va prendre fin dans quelques semaines avec l'annonce du prochain budget du gouvernement du Québec, puis effectivement ça nous a inspirés. Alors, on veut prendre au mot le premier ministre, qui s'était engagé, lors de la campagne électorale et depuis qu'il est au gouvernement, d'agir en bon gestionnaire, en bon médecin, mais en bon père de famille. Il s'est aussi engagé à faire en sorte que la rigueur libérale ne touche à aucune personne au Québec, ne touche pas les services et ne touche pas, plus particulièrement, les personnes les plus vulnérables.

Donc, notre campagne... notamment un panneau routier en plein coeur de la ville de Québec, tout près de la gare de Québec, et, dans quelques jours, dans des médias comme Le Devoir, nous allons rappeler ses engagements à M. Couillard, puis on va lui demander jusqu'à l'annonce du budget, donc dans quelques semaines, d'agir en bon père de famille, mais surtout d'agir avec justice parce qu'effectivement des centaines de milliers de Québécois, Québécoises subissent les affres de l'austérité libérale. Il y a des gens qui ne réussissent pas à manger à leur faim, il y a des gens qui perdent leur emploi, il y a des gens qui n'ont pas accès à des services. Et le réseau public se décharge de plus en plus sur le mouvement communautaire, et partout au Québec, pas rien que dans nos régions. C'est totalement inadmissible.

Donc, on demande à M. Couillard de respecter son engagement puis on lui demande de mandater les ministres responsables de la Santé et des Services sociaux pour que, finalement, enfin, on reconnaisse le mouvement communautaire, on le soutienne, mais que, d'abord et avant tout, on soutienne les citoyens puis les citoyennes du Québec. Merci.

M. Lisée : Merci. Alors, je ne sais pas si la caméra prend bien l'image. Alors, c'est : «Un bon père de famille doit prendre soin des vulnérables.» Alors, je pense que le message est bien passé.

Et je dirais aux gens qui nous écoutent, qui se demandent : Mais qu'est-ce qu'on peut faire pour aider? Bien, évidemment, les organisations communautaires font leur action, font leur publicité, font leur réseau, mais ce que vous pouvez faire pour aider, si vous êtes dans un comté où il y a un député libéral puis vous le voyez à l'épicerie, sur la rue, au cinéma, au restaurant, allez le voir puis dites-lui que ça n'a pas de bon sens, ce qui se passe avec les organisations communautaires puis avec les démunis, et qu'il faut qu'ils réinvestissent dans le budget. Il faut, là, que ça arrive tellement souvent, là, que, quand ils vont venir à Québec, ils vont dire : Écoutez, ça ne va pas, là, tout le monde m'en parle, il faut faire quelque chose. Alors, votre pouvoir à vous, là, dans vos comtés, si vous avez un député libéral, c'est d'aller lui dire que ça ne marche pas, ça ne peut pas, puis, s'ils sont des bons pères de famille puis des bonnes mères de famille, ils doivent faire quelque chose pour les démunis, puis ça, ça passe par un vrai réinvestissement dans le prochain budget.

Merci. Merci à vous de vous être déplacés. Bonne chance, bon courage et bonne journée.

(Fin à 9 h 45)

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