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Conférence de presse de M. Simon Jolin-Barrette, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de justice

Présentation des grandes lignes de son projet de loi 591, intitulé Loi affirmant la participation du Québec au processus de nomination des juges à la Cour suprême du Canada pour le Québec

Version finale

Thursday, February 25, 2016, 14 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quatorze heures trente minutes)

M. Jolin-Barrette : Bonjour à tous. En octobre dernier, la CAQ a lancé un appel pour rassembler les nationalistes québécois. La prémisse était claire : Les Québécois demandent un parti qui veut faire progresser les intérêts du Québec à l'intérieur de la fédération canadienne, un parti qui prône les intérêts de la nation québécoise d'abord en disposant de plus de pouvoirs et d'autonomie dans le Canada, et aussi il faut briser le monopole libéral. Pourquoi est-ce qu'on doit briser ce monopole libéral? Parce que jamais dans l'histoire du Québec un gouvernement n'a été aussi peu intéressé à défendre ses intérêts ainsi que les intérêts des Québécois et des Québécoises. Sans aucune demande forte, le gouvernement libéral de Philippe Couillard n'ose à ce point pas déplaire au gouvernement fédéral qu'il préfère la mollesse et l'affaiblissement du Québec à la proactivité que nous proposons à la Coalition avenir Québec.

La CAQ est un parti nationaliste. Nous sommes convaincus, comme des millions de Québécois, que le moment est venu pour le Québec de faire des gains à l'intérieur du Canada. Ce que la CAQ vous propose aujourd'hui s'inscrit dans cette démarche. La CAQ vous propose une approche pragmatique, concrète et réaliste qui vise à défendre les intérêts du Québec, des Québécois et des Québécoises.

Avec le projet de loi présenté aujourd'hui, le projet de loi n° 591, nous proposons de faire des gains concrets dès maintenant sans entrer dans des nouvelles négociations constitutionnelles. Et, oui, il est possible pour le Québec de progresser maintenant, et ce, malgré ce que laisse entendre le gouvernement libéral de Philippe Couillard. C'est ça, le nationalisme d'ouverture de la Coalition avenir Québec, un nationalisme qui fait en sorte que nous allons progresser à l'intérieur du Canada.

Le meilleur exemple de ce nationalisme d'ouverture de la CAQ, c'est celui de la nomination des juges québécois à la Cour suprême du Canada. Il n'est pas normal qu'en 2016 le premier ministre du Canada puisse nommer un juge québécois à la Cour suprême sans même que les Québécois n'aient réellement leur mot à dire. Dans le processus actuel de nomination, le premier ministre fédéral, le premier ministre du Canada, n'a pas à consulter le premier ministre du Québec ni aucun élu de l'Assemblée nationale. En résumé, il peut agir unilatéralement sans consulter le Québec. Cette situation est complètement anachronique, contrairement aux derniers jugements qui ont été rendus de la Cour suprême du Canada, qui attribuent une importance fondamentale aux institutions fédérales pour les entités fédérées de la fédération canadienne, surtout lorsqu'on se rappelle que le fait pour le Québec de pouvoir participer au processus de nomination des juges du Québec à la Cour suprême du Canada était l'une des cinq revendications historiques du Québec.

Déjà, dans les ententes de Victoria, de Meech et de Charlottetown, on souhaitait que le Québec puisse participer au processus de sélection des juges. Pourtant, rien n'a changé. Les libéraux ne souhaitent pas défendre les intérêts du Québec. Les libéraux continuent de défendre le statu quo et l'aplaventrisme et ne demanderont pas que ce processus de nomination soit modernisé par le biais de l'Assemblée nationale.

Il fut pourtant une époque où les libéraux étaient d'accord pour le Québec choisisse ses juges à la Cour suprême du Canada. Cette époque est révolue, et la CAQ souhaite mettre de l'avant une proposition concrète pour que l'Assemblée nationale puisse participer à cette sélection.

Je ne pensais pas que c'était possible pour le Parti libéral de renier l'héritage du lac Meech et de Robert Bourassa. Si le parti de Philippe Couillard refuse d'appeler notre projet de loi, c'est pourtant la conclusion que nous devrons en tirer.

De l'autre côté, le Parti québécois est aveuglé par son pays imaginaire, au détriment des intérêts réels et immédiats des Québécois et Québécoises. C'est contraire à sa raison d'être que de faire des propositions pour que la nation québécoise puisse s'épanouir au sein du Canada.

À la CAQ, nous nous battons contre les forces du statu quo. Nous sommes un parti d'idées, un parti nationaliste qui propose des solutions concrètes pour s'assurer de la protection de l'identité québécoise et du maintien de son caractère distinct au sein du Canada. C'est pourquoi, aujourd'hui, je suis heureux de vous présenter un projet de loi qui permettra à la nation québécoise d'avoir enfin son mot à dire dans le processus de sélection de la nomination des juges à la Cour suprême du Canada. Il est nécessaire de se doter d'un processus de nomination transparent et objectif.

Le processus proposé par la CAQ dans le projet de loi est simple : un concours pour la réception des candidatures basé sur la compétence des candidats; la mise en place d'un comité de sélection provenant de différents milieux composé d'élus de chacun des partis politiques reconnus à l'Assemblée nationale et d'experts, comprenant un juge de la Cour du Québec, un représentant du Barreau, un représentant de la Chambre des notaires et un représentant des facultés de droit du Québec; la sélection des trois candidats par les membres de l'Assemblée nationale dans un vote au trois quarts des députés à l'Assemblée; et la transmission de la liste de ces trois candidats au premier ministre du Canada par le président de l'Assemblée nationale, qui choisirait enfin le prochain juge à partir de cette liste.

Cette proposition a le mérite de donner une voix au Québec sans que cela nécessite de nouvelles négociations constitutionnelles. Le premier ministre du Canada aura à prendre la décision finale, mais il le ferait parmi les meilleurs candidats sélectionnés par les élus québécois. Il s'agit d'une procédure de conomination qui respecte le cadre constitutionnel applicable.

La Cour suprême est l'arbitre ultime pour le droit civil. C'est le droit qui gouverne la majorité des Québécois entre eux, c'est le droit privé qui s'applique ici, il devrait être normal que les Québécois aient leur mot à dire dans le choix des juges qui siégeront à la Cour suprême. Nous visons, par le dépôt, et éventuellement par l'adoption de ce projet de loi, d'établir une nouvelle convention constitutionnelle avec le gouvernement fédéral, et c'est possible. Nous demandons donc au gouvernement libéral d'avoir le courage de défendre les intérêts du Québec une fois pour toutes et de procéder à l'adoption de ce projet de loi rapidement.

S'il reste un brin de nationalisme au Parti libéral, s'il reste un minimum de volonté de placer les intérêts du Québec d'abord, comme à l'époque du premier ministre Robert Bourassa, de respecter son héritage, le premier ministre libéral Philippe Couillard acceptera de faire cheminer notre proposition et donnera son concours à celle-ci.

En terminant, la CAQ lance un appel à tous les nationalistes qui se trouvent dans tous les partis, déçus notamment par le manque de sensibilité de Philippe Couillard à l'identité québécoise à la défense de ses intérêts : Vous trouverez une place à la Coalition avenir Québec. Le nationalisme d'ouverture de la Coalition avenir Québec, c'est de défendre les priorités du Québec, des Québécois et des Québécoises. Je vous remercie

M. Lacroix (Louis) : J'aurai une question, peut-être. Vous l'avez mentionné dans votre allocution, mais pour quelle raison est-ce que le gouvernement appellerait votre projet de loi? Il n'a aucune raison de l'appeler. Vous dites vous-même, dans votre prémisse, que le gouvernement ne veut pas changer la situation de lui-même, alors pourquoi est-ce qu'il appellerait un projet de loi qui lui ferait faire quelque chose qu'il ne veut pas faire?

M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, je pense qu'on offre une opportunité au Parti libéral du Québec de vraiment démontrer qu'il s'intéresse aux intérêts du Québec, vraiment qu'il veut défendre les spécificités du Québec, et surtout les traditions juridiques. Il y a un jugement qui a été rendu en 2013 par la Cour suprême du Canada dans l'arrêt Nadon, qui parle des valeurs sociales du Québec, et il s'agit véritablement d'un exercice concret pour démontrer la spécificité du Québec, son caractère distinct. Donc, si M. Couillard veut défendre les intérêts du Québec, il va appeler notre projet de loi parce que c'est un projet de loi qui va bénéficier à tous les Québécois, il s'agit de la protection de notre régime juridique et des intérêts des Québécois.

M. Lacroix (Louis) : Mais s'il ne le fait pas?

M. Jolin-Barrette : Bien, ça voudra dire que Philippe Couillard n'est pas nationaliste, qu'il préfère ne pas faire de demandes au gouvernement fédéral et qu'il ne préfère pas prioriser les intérêts des Québécois au niveau de la Cour suprême du Canada. Parce que, vous savez, on est une province qui a trois sièges de réservés à la Cour suprême du Canada, et ça serait tout à fait normal — et ça a été demandé par des précédents premiers ministres — qu'il y ait un processus de conomination. Et aujourd'hui ce qu'on fait, c'est qu'on le rend davantage démocratique et plus transparent en y faisant participer les élus du peuple québécois, les élus à l'Assemblée nationale.

M. Lacroix (Louis) : Je n'ai pas d'autre question.

M. Jolin-Barrette : Merci beaucoup.

(Fin à 14 h 38)

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