To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et Mme Nathalie Roy, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'immigration

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et Mme Nathalie Roy, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'immigration

Version finale

Tuesday, March 8, 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quarante minutes)

M. Legault : Je voudrais, évidemment, commencer par souhaiter une bonne Journée internationale des femmes à tout le monde.

Écoutez, hier, le gouvernement a déposé sa politique en matière d'immigration. On a beaucoup de questions puis d'inquiétudes suite à la lecture de cette politique en matière d'immigration. D'abord, rappelons-nous que le Québec accueille 50 000 nouveaux arrivants chaque année et qu'actuellement 30 % de ces 50 000 nouveaux arrivants sont choisis par Ottawa. On l'a déjà dit, la CAQ demande de récupérer, entre autres, toute la portion qu'on appelle «réunification familiale», où il n'y a aucune condition de posée aux nouveaux arrivants par le gouvernement fédéral, de tout récupérer cette portion à Québec. Évidemment, le gouvernement de M. Couillard ne demande absolument rien, il veut continuer de se contenter à ne choisir que 70 % des nouveaux arrivants.

La deuxième inquiétude qu'on a, ça concerne le français. On a des voeux pieux dans la politique d'immigration, mais il n'y a aucun cours de français qui est obligatoire dans la politique d'immigration. Rappelons qu'en 2014, selon les dernières statistiques disponibles, 41 % des nouveaux arrivants ne parlaient pas français. Donc, évidemment, quand on accueille 50 000 nouveaux arrivants à chaque année, c'est un demi-million, au bout de 10 ans, qui vont être à peu près tous dans la grande région de Montréal. Donc, c'est très inquiétant de savoir que le gouvernement de M. Couillard ne pose aucune condition, aucune obligation aux nouveaux arrivants d'apprendre le français.

L'autre inquiétude qu'on a quand on lit la politique d'immigration, c'est qu'on dit que, pour des raisons économiques, ça prendrait 60 000 immigrants au lieu de 50 000 pour être capables de garder la même population active qu'on a actuellement. Écoutez, d'augmenter de 50 000 à 60 000 le nombre de nouveaux arrivants, actuellement, dans le contexte actuel, ce serait complètement irresponsable. On l'a vu avec des reportages, entre autres de la part de Pierre Fortin, si on augmente le nombre d'immigrants de 50 000 à 60 000, ça pourrait poser des problèmes de cohésion sociale. On le voit aussi que, même économiquement, les experts ont démontré que c'était coûteux. Donc, actuellement, dans le contexte du taux de chômage qu'on a, dans le contexte où on a des problèmes graves d'intégration, qu'on n'a pas assez de cours d'intégration, pas assez de cours de français, qu'aucun budget n'est annoncé par le gouvernement de M. Couillard, ce serait irresponsable d'augmenter de 50 000 à 60 000 le nombre de nouveaux arrivants chaque année.

Donc, évidemment, on va avoir des questions. Nathalie Roy, qui est notre porte-parole, va poser des questions à Mme Weil au cours des prochains jours, des prochaines semaines. Mais actuellement M. Couillard nous fait susciter beaucoup d'inquiétudes concernant le nombre d'immigrants, concernant la francisation des immigrants, concernant aussi tous les immigrants qui sont choisis par le gouvernement d'Ottawa. Il ne demande aucun pouvoir additionnel pour avoir un Québec plus fort qui défend mieux son identité. Donc, ça pose problème, à notre avis.

La Modératrice : Merci. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, sur un autre sujet, est-ce que vous êtes pour l'utilisation de la loi spéciale ou de poursuivre les négociations, même s'il y a eu un ultimatum, avec la FAE et la FSSS?

M. Legault : C'est toujours mieux d'avoir une entente négociée. Donc, pour l'instant, on essaie de négocier, donc je souhaite qu'on réussisse à s'entendre avec le syndicat.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'on doit donner plus aux employés pour régler?

M. Legault : Je crois que certains groupes d'employés ont déjà accepté les offres qui sont sur la table, donc ce serait difficile d'offrir davantage. On a déjà dit que certains groupes comme les ingénieurs au ministère des Transports ou les enseignants, pour nous, on pense qu'on aurait dû leur offrir davantage pour valoriser leur rôle puis attirer les meilleurs. Mais, pour les négociations qui sont en cours, c'est difficile de dire que certains...

M. Laforest (Alain) : C'est les enseignants qui sont là, là.

M. Legault : Oui, mais c'est difficile de dire que certains enseignants gagneraient plus que d'autres enseignants.

La Modératrice : Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Bonjour, madame, bonjour, M. Legault. Bon, essentiellement, sur la question de l'immigration, si le gouvernement s'engageait à investir davantage puis offrir plus de services pour l'intégration, la francisation des immigrants, est-ce que ce serait envisageable de hausser le seuil d'immigration?

M. Legault : Bien, écoutez, dans le contexte actuel, là, parlons des prochaines années, on sait le taux de chômage au Québec, on connaît les problèmes de manque de cours d'intégration. Donc, actuellement, ce serait irresponsable. Est-ce que, dans 10 ans, dans 20 ans, ça pourrait être envisageable? Peut-être, mais à condition d'avoir, entre autres, des cours de français obligatoires.

On ne peut pas se permettre, actuellement, d'avoir plus d'immigrants qui ne parlent pas français. Je vous rappelle : 41 % des immigrants actuels ne parlent pas français à l'arrivée, donc... Et puis il y en a 71 % qui ne suivent pas de cours de français. Donc, c'est un problème, là, qu'il faut regarder de très près. On sera toujours vulnérables, en Amérique du Nord, pour protéger notre langue. Donc, 50 000, là, c'est déjà beaucoup.

M. Dutrisac (Robert) : On a vu, durant les consultations sur le projet de loi n° 77, que le milieu des affaires, d'une façon générale, insistait pour qu'on puisse pallier à des pénuries de main-d'oeuvre avec des travailleurs qualifiés qui ne sauraient pas nécessairement le français et qui pourraient être francisés par la suite. Qu'est-ce que vous pensez de ce point de vue là, là?

M. Legault : Bien là, il faut voir, effectivement, quelles sont les obligations qui seraient posées à ces employés-là. Vous connaissez la position de la CAQ. On souhaite avoir des tests obligatoires, entre autres en français.

Donc, oui, c'est bon que les nouveaux arrivants répondent aux besoins du marché du travail davantage que ce qu'on voit actuellement, mais on doit mettre en place un mécanisme pour les obliger à apprendre le français.

La Modératrice : Merci. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Alors, justement, un peu dans la même veine, notre collègue Sophie Langlois a fait un reportage sur des médecins syriens qui n'arrivent pas à travailler après avoir pratiqué pourtant plusieurs années dans leur pays d'origine. Comment vous trouvez ça?

M. Legault : Bien, c'est triste de voir qu'on demande à des spécialistes de recommencer complètement leur formation dans leur spécialité, là. C'est inacceptable, c'est du corporatisme de la part du Collège des médecins. Il faut trouver des moyens, là. Oui, je peux comprendre qu'il peut y avoir nécessité d'avoir une transition, mais il faut arrêter, c'est corporatiste. Puis il faut utiliser ces personnes, là, qui sont qualifiées puis dont on a bien besoin dans notre société. Donc, je trouve ça très triste de voir ce reportage.

M. Vigneault (Nicolas) : Mme Thériault... Évidemment, la semaine dernière, ça a été une semaine assez difficile, merci. Journée de la femme... On posait la question tout à l'heure à M. Péladeau : Est-ce qu'elle, encore, mérite le titre de ministre de la Condition féminine, dans tout ce que vous avez entendu?

M. Legault : Écoutez, moi, je pense que ce qui est important, là, c'est d'avoir des résultats. On a une situation, actuellement, où, au Québec, il y a eu du travail de fait pour atteindre la parité hommes-femmes, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Prenez juste le nombre de députés : 27 % seulement de nos députés ici, à l'Assemblée nationale, sont des femmes. La CAQ propose un régime de vote mixte, donc, pour être capables d'avoir des listes, et on s'est engagés... je me suis engagé, vendredi dernier, à ce que, sur ces listes de candidats, 50 % soit des femmes. Donc, il faut surtout proposer des moyens.

La définition, est-ce qu'on est féministe ou pas féministe, là... Moi, quand je regarde la définition de «féministe», c'est de souhaiter l'égalité entre les hommes puis les femmes, donc je suis féministe. Mais, au-delà des étiquettes, qu'est-ce qu'on propose pour faire une plus grande place aux femmes à l'Assemblée nationale, dans la direction de nos entreprises? C'est plus là, là, que je vais évaluer Mme Thériault.

La Modératrice : Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Bonjour. Est-ce que la ministre de la Condition féminine doit obligatoirement être féministe? Et est-ce que le premier ministre doit obligatoirement être féministe?

M. Legault : Écoutez, je crois que la ministre et le premier ministre doivent souhaiter l'égalité entre les hommes puis les femmes. À ce titre, bien, ils doivent être féministes, mais, bon, on ne fera pas des guerres de définition. Ce qui est important, c'est : Est-ce que le premier ministre et la ministre de la Condition féminine sont prêts à proposer des mesures pour améliorer la situation des femmes? C'est surtout ça qui est important.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce que vous pensez du fait que l'ex-premier ministre Jean Charest est intervenu auprès du cabinet de M. Trudeau dans le dossier d'Énergie Est?

M. Legault : Bien, j'espère qu'il était, d'abord, inscrit comme lobbyiste, hein? Parce qu'on a une loi, on s'est dotés d'une loi importante sur le lobbyisme, là, donc j'espère qu'il s'est inscrit comme lobbyiste. Mais, à partir du moment où il est inscrit, bien, il a le droit d'essayer de faire les rencontres qu'il veut bien faire. Ça vient peut-être montrer que certains amis de M. Couillard ne sont peut-être pas là où sont les paroles de M. Couillard.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce que vous voulez dire par là?

M. Legault : Bien, écoutez, on l'a vu, M. Couillard se drape de vert depuis sa rencontre à Paris, mais il est entouré de beaucoup de gens qui sont moins verts, donc il aura probablement...

M. Robillard (Alexandre) : Vous parlez de M. Charest, là?

M. Legault : ...des relations à reconstruire ou des décisions personnelles à prendre, mais, bon, je suis content, en passant, de voir que M. Couillard a accepté de sortir de sa tanière, de cesser d'hiberner pour une journée, demain, puis de rencontrer enfin la direction de Pétrolia. Il était temps. Trois semaines après l'avoir promis, le partenaire du gouvernement du Québec, là, a le droit d'avoir des réponses. Il prévoit, dès le mois de mai, dès le début mai, faire trois forages, puis ils attendent des réponses du gouvernement. On voit le prix de l'action de Pétrolia qui est très bas, à 0,24 $, là, il y a des risques de poursuites. Donc, M. Couillard est en train de s'embarquer, là, dans une trajectoire qui est très différente de l'ADN du Parti libéral, donc j'ai hâte voir de voir la suite.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, est-ce que vous seriez surpris d'apprendre que M. Charest est intervenu de la même façon auprès de M. Couillard qu'il a tenté de le faire auprès de M. Trudeau? Puis est-ce que monsieur... Oui?

M. Legault : Je ne serais pas surpris, là, oui.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que M. Couillard doit faire preuve de transparence concernant cette question-là? Est-ce qu'il doit dire s'il a été contacté ou pas par M. Charest?

M. Legault : Bien, moi, je pense qu'il doit être transparence puis dire qui il a rencontré. De la même façon qu'on le disait avec Air Canada, là, il nous a dit qu'il avait rencontré le président d'Air Canada. Est-ce qu'il a été question des 1 800 employés d'Aveos? Je pense que M. Couillard, que ça soit en environnement ou que ça soit en économie, il doit être transparent sur qui il rencontre puis quelle est la teneur des discussions.

La Modératrice : Simon Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Legault, on va parler hockey un peu.

M. Legault : O.K. Bien oui.

M. Boivin (Simon) : Vous avez déjà dit que M. Péladeau lui-même était un obstacle à la venue d'une équipe à Québec, compte tenu que les gouverneurs de la ligue nationale ne seraient pas intéressés à donner une équipe à un séparatiste. Hier, on a M. Mulroney qui est venu nous dire qu'avec la valeur du dollar canadien, ce n'était pas pour demain une franchise de la LNH. Est-ce que vous pensez qu'il faut oublier ça, une franchise de la LNH à Québec?

M. Legault : Non, écoutez, moi, je suis un amateur de hockey. Vous m'avez peut-être entendu avec Ron Fournier la semaine dernière. Il était, à ce moment-là, arbitre entre les Nordiques puis le Canadien, puis on se rappelait les bons souvenirs des matchs entre le Canadien puis les Nordiques. Donc, moi, je souhaite revoir des matchs Canadiens-Nordiques. Je comprends que c'est un processus coûteux et long, mais je souhaite la venue des Nordiques.

M. Boivin (Simon) : Est-ce que vous partagez l'analyse de M. Mulroney à l'effet que, tant que le dollar va être à ce niveau-là, ça sera trop coûteux de faire venir une équipe à Québec?

M. Legault : C'est plus coûteux, mais je continue à penser, là, qu'il faut souhaiter la venue des Nordiques. Merci.

(Fin à 11 h 53)

Participants


Document(s) Related