(Onze heures trente-neuf minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour. Premièrement,
à toutes ces dames, je nous souhaite collectivement une belle et bonne journée
internationale des droits des femmes. Ce n'est pas pour rien que cette journée
existe, c'est qu'on a encore du chemin à faire. Et c'est pourquoi, aujourd'hui,
je dépose une motion pour permettre à l'Assemblée nationale de réaffirmer son
appui, unanime d'ailleurs, au registre des armes à feu. Si on se rappelle,
suite à, je dirais, l'élan du coeur du premier ministre lors du 25e anniversaire
de commémoration de la Polytechnique, il y a eu une mobilisation, encore une
fois, de l'Assemblée nationale pour dire et redire l'attachement du Québec au
registre des armes à feu.
Pourquoi je fais ça aujourd'hui? Bien,
d'une part, pour nous rappeler collectivement que ce débat va se faire dans le
cadre du projet de loi n° 64, qui devrait sous peu être entendu en
commission parlementaire, mais aussi parce qu'il faut se rappeler que le
registre vise d'abord et avant tout à sauver des vies, et ça, il faut s'en
rappeler. Et, nous les femmes, on s'en souvient de façon particulière, puisque,
suite à 1995, on a vu chuter, au Canada, de 50 % les femmes tuées par
armes d'épaule, et ça, pour nous, ça parle. Mais ce n'est pas seulement les
femmes qui sont aussi victimes des armes d'épaule et ce n'est pas seulement
pour prévenir les meurtres des femmes, mais bien aussi de l'ensemble des
personnes, mais aussi au niveau du suicide, parce qu'au niveau du suicide aussi
les policiers et policières, lorsqu'une personne se sent dans une position plus
vulnérable, que son entourage a peur pour elle, peuvent faire des saisies
préventives qui permettent donc de sauver des vies aussi en matière de suicide.
Alors, aujourd'hui, je dépose cette
motion, que nous puissions collectivement, en cette journée du 8 mars,
réaffirmer l'importance pour le Québec d'un registre des armes à feu.
M. Bellerose (Patrick) :
Mme Massé, pourquoi est-ce que vous déposez la motion? Est-ce que vous
voyez des hésitations parmi les élus?
Mme Massé : Bien, je pense que oui.
On a entendu quelques hésitations dans différents partis. Je pense qu'il y a
une dimension informative qui est importante. Il faut avoir... Il faut que ce
débat-là se fasse avec de la bonne information. Et il faut surtout comprendre
que le registre des armes à feu n'a rien contre les chasseurs, qu'ils soient
hommes ou femmes, d'ailleurs, n'a rien contre les personnes qui exercent le
sport de tir. Mais c'est précisément dans une perspective de prévention, pour
prévenir les victimes potentielles avec des armes à feu.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que les chefs de parti devraient imposer la ligne de parti à leurs
députés?
Mme Massé : Bien, vous savez,
ici, au Parlement, c'est rare que des lois sont adoptées où tout le monde, tout
le monde est d'accord avec la loi. Moi, je pense que… Le projet de loi va être
appelé en commission parlementaire, on va débattre, et ça tombe juste sous le sens.
Il faut juste pouvoir en parler, il faut juste pouvoir avoir la bonne
information. C'est ce qui va nous permettre, je pense, de faire les bons choix.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, vous ne souhaitez pas la ligne de parti pour le vote sur le projet de
loi?
Mme Massé : Bien, je pense que
les autres partis utilisent souvent la ligne de parti, alors pourquoi pas pour
celui-là, hein? Mais, ceci étant dit, moi, j'en appelle à juste une question de
logique. On parle de vies humaines. C'est quoi, enregistrer une arme? Pas parce
que la personne qui a son permis est considérée comme criminelle, mais tout
simplement que l'arme que cette personne-là a, on doit pouvoir la suivre, on
doit pouvoir savoir où elle est pour protéger des vies.
M. Bellerose (Patrick) : On
voit déjà que le ministère prévoit des augmentations possibles de 50 % des
coûts du registre. Est-ce que vous êtes inquiète des dépassements de coûts?
Mme Massé : Bien, écoutez, là
je suis un peu surprise, et je n'ai pas… et c'est pourquoi la commission parlementaire
est très importante. Je n'ai pas eu l'opportunité de voir le détail de ces
hypothèses-là, mais ce qu'on sait, c'est que le registre canadien, lorsqu'on a
soustrait les armes d'épaule, sur l'ensemble du Canada, on a parlé d'une
économie d'entre 1 et 4 millions. Alors, c'est pour ça, je me dis, je vais
avoir besoin de voir les chiffres. Puis la commission parlementaire doit
commencer rapidement parce que c'est là qu'on va pouvoir avoir toutes ces
informations-là. Merci.
M. Bellerose (Patrick) :
Merci.
(Fin à 11 h 44)