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Point de presse de M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile, de santé publique et de prévention, et Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Wednesday, March 9, 2016, 11 h 39

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-neuf minutes)

M. Lisée : Aujourd'hui, c'est la journée écran de fumée. Le ministre Barrette est responsable de la perte de 934 emplois dans des pharmacies partout au Québec, est responsable du fait que, pour la moitié des pharmacies, il y a une réduction des heures d'ouverture de six heures par semaine. Alors, comme il ne voulait pas que ce soit la nouvelle, il a décidé d'inventer un scandale. Il a décidé que quelqu'un était responsable de quelque chose d'autre et, dans un scrum qui a duré 30 minutes, il a décidé de salir la réputation de quelqu'un pour se protéger contre la mauvaise nouvelle qu'il a lui-même créée, c'est-à-dire d'avoir réduit l'accès à des services de soins, des services de santé dans toutes les villes du Québec, dans tous les quartiers du Québec. C'est la méthode Barrette.

Alors, je suis le porte-parole du Parti québécois pour toutes ces questions de médicaments, mais, comme Diane a été scandaleusement accusée de façon mensongère ce matin, je lui ai demandé de rétablir les faits et je ferai un commentaire par la suite.

Mme Lamarre : Alors, de toute évidence, le ministre confond les rôles d'un ordre professionnel et d'un syndicat. En fait, le syndicat, ça, je pense qu'il sait très bien ce que c'est parce qu'il continue un peu, dans certains cas, d'agir comme s'il était encore responsable du syndicat des médecins. Mais, peu importe, moi, comme présidente d'ordre, j'ai toujours bien fait la distinction entre la partie de négociation des honoraires et la partie d'un ordre professionnel.

Alors, présidente d'un ordre professionnel, ça n'implique pas le travail, la perception ou la négociation de quelque honoraire que ce soit. Donc, quand le ministre prétend des choses au niveau de ristournes ou de toutes sortes d'attitudes, il est vraiment dans l'erreur. C'est du salissage comme lui seul, je pense, sait le faire. Je pense qu'il est vraiment le champion du salissage. Et j'ai une réputation d'une grande intégrité comme présidente de l'ordre et, je vous dirais, depuis que je suis députée aussi, parce que j'ai fait bien attention, moi, de ne pas me mêler des histoires de pharmaciens et de confier ça à mon collègue Jean-François. Et donc je connais les limites, alors que lui pousse et tire du même côté depuis qu'il est ministre.

Alors, moi, je veux simplement vous dire que, comme présidente d'ordre, j'ai toujours bien agi, correctement, dans ces dossiers-là. Le processus, quand les gens ont une plainte à formuler par rapport à un coût d'une ordonnance, par exemple, c'est de les référer aux syndics, et les syndics sont vraiment responsables de vérifier cette mesure-là, et c'est ce qui a été fait.

M. Caron (Régys) : Le ministre de la Santé, Mme Lamarre, a dit ceci, en substance : À titre de gardienne du bien commun et de présidente d'un ordre professionnel, Mme Lamarre aurait dû rendre compte du fait que des pharmaciens compensaient le plafonnement des honoraires à l'endroit du régime public d'assurance médicaments pour charger plus cher vers un régime privé, et c'est les assurés qui ont payé pour ça. Il y en avait pour plusieurs millions, a-t-il dit, donc faute morale, même si la chose était légale.

Est-ce que... Où M. Barrette a-t-il erré là-dedans, là? Y a-t-il eu faute morale? Auriez-vous dû dire au public : Oui, les pharmaciens se reprennent auprès des assureurs privés?

Mme Lamarre : Les honoraires sont fixés de différentes façons. Avec le régime d'assurance maladie du Québec, ce sont des honoraires fixes; avec les assureurs privés, ce sont des honoraires qui fluctuent, et ce, depuis 1997, lorsque le régime a été instauré au niveau du régime général d'assurance médicaments. Donc, ce n'est pas nouveau, là, ça date de 1997, cette différence entre les honoraires.

Quand il y a quelque chose qui apparaît comme une dérive, il y a un transfert au niveau du syndic. Vous avez dû voir, dans Le Soleil, même, M. Caron, ce matin, il y a un patient qui, semble-t-il, a démontré qu'entre le moment où il était assuré avec son régime privé et le moment où il passe au régime public, ça lui coûte plus cher au régime public qu'au régime privé. Donc, il y a des cas individuels qui peuvent se nuancer.

Maintenant, il y avait quand même un enjeu au niveau de la transparence des prix, et nous, on pense que c'est ça qui doit être bien démontré. Et j'ai demandé, quand j'étais présidente de l'ordre, un rapport, qui est le rapport Montmarquette, qui a été complété et qui définit et qui donne des règles pour améliorer la transparence des prix, rapport qui n'a pas été remis pendant que j'étais encore présidente, qui a été remis après que j'ai quitté la présidence de l'ordre, mais je l'avais demandé.

Donc, j'ai bien fait mes devoirs. J'ai une réputation d'intégrité irréprochable, et, s'il y a quelque chose que j'ai toujours très bien fait, c'est défendre l'intérêt de la population. Je pense que j'ai également travaillé très fort au niveau de l'amélioration de l'accès et que le ministre est peut-être un peu jaloux de ce que j'ai réussi comme présidente de l'ordre.

M. Chouinard (Tommy) : Mais reconnaissez-vous qu'il y a eu compensation en exigeant davantage de ristournes de la part des assureurs privés? Est-ce qu'il y a eu...

Mme Lamarre : Depuis 1997. Il y avait cette possibilité-là depuis 1997.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, mais lorsqu'il y a eu plafonnement en 2010‑2011, là, lorsqu'il y a eu le plafonnement, est-ce qu'il y a eu effectivement des pharmaciens...

Mme Lamarre : Oui, les assureurs privés le prétendent parfois, puis, dans d'autres cas, ce n'est pas toujours aussi clair que ça. Alors, cette compensation-là, elle n'a pas à être définie comme étant illégale ou immorale. C'est une compensation qui doit être vérifiée avec l'AQPP, parce que c'est l'AQPP, le syndicat des pharmaciens propriétaires, qui négocie avec les assureurs privés aussi et qui détermine...

M. Chouinard (Tommy) : Il dit que vous l'avez probablement fait vous-même, c'est-à-dire que, comme il y a eu plafonnement des allocations professionnelles de la part du gouvernement, que vous...

Mme Lamarre : Ça, ça s'est fait en 2010 par le ministre Bolduc.

M. Chouinard (Tommy) : ...le ministre Bolduc, mais vous avez probablement vous-même, dit-il, fait en sorte d'augmenter vos allocations qui sont exigées... perçues auprès des assureurs privés.

Mme Lamarre : Je m'excuse...

M. Chouinard (Tommy) : Il dit que...

Mme Lamarre : Les honoraires, pas les allocations. Les honoraires, vous voulez dire?

M. Chouinard (Tommy) : Oui, les honoraires, là, les ristournes.

Mme Lamarre : Oui. Alors, ça, il y a des approches qui sont différentes et il y a des pharmaciens qui, effectivement, ont pu augmenter ces honoraires-là. Les patients avaient la possibilité, quand ils voyaient un dérapage, de le référer au syndic. Parce que les présidents d'ordre ne s'occupent pas de facturation individuelle.

M. Chouinard (Tommy) : ...parce que, lui, c'est ce qu'il affirme, là, vous l'avez probablement fait vous-même.

Mme Lamarre : Que moi-même?

M. Chouinard (Tommy) : Oui.

Mme Lamarre : Bien, voyons donc!

M. Vigneault (Nicolas) : Avez-vous augmenté vos ristournes? Avez-vous augmenté vos tarifs vous-même?

Mme Lamarre : Mais non. Voyons! De quoi... Vraiment, il mélange tout.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Mais vous dites : Ça peut être référé au syndic. Est-ce que...

Mme Lamarre : Parce que là vous faites référence à deux...

M. Chouinard (Tommy) : Sous votre présidence de l'ordre, est-ce que le syndic a été saisi de plaintes au sujet d'honoraires exagérés, exigés depuis le plafonnement...

Mme Lamarre : Écoutez, le syndic est très indépendant par rapport au président de l'ordre, mais, oui, de temps en temps, on sait que le syndic enquête, sans savoir sur quel pharmacien. Oui, il y a eu des dossiers qui ont été portés à son attention. Donc, ça, on le sait. Maintenant, comment il les a réglés, je ne peux pas vous le dire, mais c'est certain qu'il peut y avoir des enquêtes qui sont faites.

Maintenant, déterminer les honoraires d'un médicament, ça relève vraiment... si l'honoraire est juste et raisonnable, c'est le syndic qui peut faire ça. Donc, moi, je n'ai jamais été mêlée dans ces éléments-là.

M. Boivin (Simon) : Mais la question est de savoir si, dans le cas de vos pharmacies à vous, Mme Lamarre...

M. Lisée : Elle a dit non. Elle a dit non.

M. Boivin (Simon) : ...s'il est arrivé que vous compensiez le plafonnement qui était payé par les fabricants par une augmentation de ce que vous chargez aux assureurs privés?

Mme Lamarre : Moi, je vais vous dire quelque chose d'encore plus précis que ça. Je suis une pharmacie indépendante, je n'appartiens à aucune chaîne ou bannière et je n'ai jamais touché de ristournes avant qu'elles soient autorisées par le ministre Bolduc. Et ça, vous pouvez le vérifier, je n'ai aucune inquiétude.

Donc, de me faire salir dans ce dossier-là, c'est encore plus sur un plan personnel. Moi, je vous avoue que je ne savais pas qu'il m'avait attaquée même sur mon plan personnel de ma pharmacie. C'est vraiment, vraiment très bas de sa part. Vraiment. Vous savez, ce que je constate du ministre Barrette, là, c'est que, quand on réussit à démontrer certaines de ses incompétences, ou peut-être, dans ce cas-ci, parce qu'on a évoqué l'incorporation des médecins, quand on touche à de l'argent, il se transforme, il se métamorphose en quelqu'un qui devient vraiment sans aucun scrupule. Et là, vraiment, je vous le redis, je n'ai même jamais touché aux allocations quand... Je n'en ai jamais reçu, moi, de ça. Pas de chaîne, pas de bannière, indépendante, donc je n'avais que ma rémunération autorisée.

Quand le ministre Bolduc a autorisé en 2010, j'ai dit : Ah! bien là, je vais pouvoir avoir 15 %. Et je n'ai pas eu jamais plus que ça. Alors...

M. Lisée : Je vais résumer. Oui. Je vais résumer. Écoutez, donc, Diane a été très, très claire et transparente avec vous. Sur le fond des choses, une problématique sur les honoraires des assureurs... des pharmaciens pour les assureurs privés existe depuis 1997, est légale, a été accélérée par un plafond imposé en 2010 par un ministre libéral qui n'a pas agi pour le reste des honoraires, pour les réguler. Il aurait pu le faire, les rendre transparentes, il aurait pu le faire. Donc, le ministre Bolduc ne l'a pas fait, le ministre Barrette ne l'a pas fait.

La présidente de l'ordre, elle, elle a agi de deux façons. D'abord, lorsqu'il y avait des dérives, le syndic a fait son travail indépendant, et elle a réclamé une étude pour voir quelle était l'ampleur du phénomène et quel remède on pouvait y apporter, l'étude Montmarquette, que son successeur a reçue, à l'ordre. Le travail de Diane est exemplaire sur cette question-là comme sur les autres.

Et aujourd'hui, tout ce qu'on a, c'est un ministre de la Santé qui est responsable de la réduction des services de pharmacie partout au Québec et qui décide que, plutôt que de prendre ses responsabilités, d'admettre son erreur, décide de salir une collègue parlementaire. Alors, je pense que ça dit quelque chose sur le personnage et j'espère que vous, les médias, vous n'allez pas tomber dans son panneau. Le scandale qu'il y a aujourd'hui, c'est le scandale d'un ministre qui réduit les services à tous les patients du Québec et qui essaie de s'en tirer en accusant faussement une collègue parlementaire. Je vous remercie.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur l'incorporation des médecins, rapidement, le ministre Barrette réplique en vous attaquant tous les deux, entre autres — bien, en fait, son cabinet, là — en disant que vous êtes... Si vous pouvez peut-être retourner au lutrin...

Des voix : ...

M. Lisée : Je suis en commission parlementaire. Écoutez...

M. Gagnon (Marc-André) : Oui. Que vous êtes tous les deux, donc, aussi incorporés.

M. Lisée : Nous sommes tous les deux incorporés et nous n'avons pas une clientèle captive de patients québécois qui n'ont nulle part d'autre où aller que dans mon entreprise de communication, qui est dormante, et que dans la pharmacie de madame. C'est absurde. C'est absurde, c'est tout.

Mme Lamarre : Il n'y a pas de mal à s'incorporer. Ce qui est...

M. Lisée : Il faut que j'aille à la commission sur les médicaments. Je...

Mme Lamarre : Alors, l'incorporation, elle est permise et elle est souhaitée au Québec. La seule chose qu'on dit, c'est qu'actuellement il y a certains médecins qui reçoivent comme rémunération exclusivement de l'État un chèque qui arrive sur leur bureau à toutes les deux semaines. Et ça, ça ne nous apparaît pas refléter l'esprit dans lequel une incorporation doit être faite et les abris fiscaux auxquels elle a droit. C'est tout.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Leitão disait encore aujourd'hui : Ça appartient aux ordres...

Mme Lamarre : Alors, bien, je pense qu'il y a une partie qui appartient au gouvernement.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 11 h 50)

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