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Point de presse de M. Gaétan Lelièvre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement des régions

Version finale

Thursday, March 10, 2016, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures dix-huit)

M. Lelièvre : Bonjour à tous. Il me fait plaisir d'être ici avec mes collègues aujourd'hui — François Gendron, d'Abitibi, Sylvain Gaudreault, de Jonquière, Alexandre Cloutier, du Lac-Saint-Jean, Sylvain Roy, de Bonaventure, Harold LeBel, de Rimouski, Pascal Bérubé, de Matane — pour vous entretenir sur des récentes données de l'Institut de la statistique du Québec qui démontrent clairement les problématiques des seuils migratoires dans les régions, notamment dans les régions ressources. C'est des données qui sont quand même très inquiétantes. Puis, au-delà de ces chiffres-là, ce qu'il faut prendre en compte, c'est la situation économique et sociale, je dirais, qui est très malmenée au niveau, notamment, des régions ressources au Québec.

Quelques exemples concrets : sur la Côte-Nord, on parle de fermeture de l'usine FerroAtlantica, 345 emplois qui ont été perdus; la fermeture de Cliffs au lac Bloom, 500 emplois de perdus; au Saguenay—Lac-Saint-Jean, cette année, il y a autant de fermetures et de saisies de propriétés en deux mois qu'on a eues durant l'année 2015, donc une année 2016 qui s'annonce extrêmement difficile au niveau du Saguenay—Lac-Saint-Jean; au Bas-Saint-Laurent, on parle de coupures importantes dans l'ensemble du Québec, mais qui ont un impact particulier au niveau du Bas-Saint-Laurent au niveau de la forêt publique et de la forêt privée, on parle d'une hausse de 16,4 % des faillites d'entreprises en 2015 au Bas-Saint-Laurent. Également, récemment, le rapport Gagné déposé par le gouvernement du Québec, qui est un exemple concret de mise à mal des communautés rurales qui sont dans l'industrie du sirop d'érable, vraiment un rapport inadapté qui démontre vraiment la méconnaissance de la réalité des régions.

En Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, notamment, le dossier des transports rend très difficile le développement d'entreprises, l'occupation du territoire. Un bref portrait du côté aérien : un billet d'avion entre Gaspé et Québec est autour de 1 500 $, c'est du jamais-vu. Du côté du chemin de fer, qui est propriété du gouvernement du Québec, de Transports Québec depuis un an, c'est la fermeture complète du tronçon Matapédia-Gaspé. Et, du côté du service interrégional par autocar avec Orléans Express, on le sait, il y a eu une diminution de 50 % du service, et sans parler que le secteur de Percé et Forillon est dorénavant non desservi, absolument non desservi par le service d'autocar, c'est du jamais-vu. Donc, c'est très difficile de développer l'industrie touristique avec l'état de situation des transports en Gaspésie.

Du côté de l'Abitibi, la deuxième région en importance à être touchée par les mesures qu'on apprend aujourd'hui par les données démographiques, l'Abitibi-Témiscamingue qui prend un dur coup, on parle notamment de la fermeture de Québec Lithium, 200 emplois, on parle de nombreux arrêts temporaires, mais qui affectent l'économie locale, au niveau de l'industrie forestière, au niveau des scieries.

Donc, en résumé, ce sont les conditions de base au développement et à l'occupation du territoire qui sont absentes de nos régions ressources. Donc, c'est extrêmement difficile pour les intervenants locaux et régionaux d'arriver à développer le territoire.

Les grandes causes? Bien, d'abord, le gouvernement du Québec a mis en place... a tenté de mettre en place deux politiques nationales, soit la Stratégie maritime et le Plan Nord, deux stratégies nationales qui ne livrent aucun résultat, notamment dans les régions ressources. En plus de ces stratégies nationales là, qui sont complètement inefficaces pour assurer le développement des régions ressources, on a assisté, durant l'arrivée du gouvernement libéral, à l'abolition de nombreux outils de développement dans les régions, qu'on pense à l'abolition des conférences régionales des élus, qui détenaient des budgets importants au niveau du développement économique, qu'on pense à l'abolition des CLD, des forums jeunesse, le Fonds de développement des territoires, qui est passé de 180 à 110 millions, une diminution de 55 % des budgets affectés au développement des régions, donc des outils financiers qui ne sont plus à la disposition du monde municipal et des intervenants socioéconomiques. Les élus municipaux sont vraiment abandonnés à eux-mêmes avec l'ensemble des partenaires qui tombent partout autour d'eux, et le pacte fiscal, également, qui dessert très mal les régions ressources.

On a deux ministres qui sont censés être au fait des problématiques des régions. Malheureusement, le ministre responsable de l'Occupation du territoire et la ministre responsable du Développement économique des régions sont deux députés de l'île de Montréal. Les régions sont défendues par deux ministres issus de l'île de Montréal, c'est du jamais-vu. En 25 ans de travail, personnellement, dans le développement régional, je n'ai jamais vu un tel démantèlement des régions, un tel démantèlement du coffre à outils des régions. Il y a réellement urgence de s'occuper des régions ressources.

Après deux ans d'arrivée du gouvernement libéral, il n'est pas trop tard. Le gouvernement doit s'assurer de mettre en place, vraiment, une stratégie de développement des régions. Même si les deux années ont été extrêmement stériles, extrêmement difficiles, le gouvernement doit s'affairer immédiatement à mettre en place une véritable stratégie de développement des régions ressources. Il doit démontrer — ce qu'il n'a pas fait jusqu'à aujourd'hui — une vision, une volonté et des actions concrètes pour soutenir le développement des régions. Il doit également écouter les acteurs du développement économique des régions, qui ont des choses à dire et qui connaissent les solutions à leurs problématiques et connaissent les solutions pour relancer leurs territoires.

Donc, on se demande : Est-ce que le gouvernement attend que le point de non-retour soit atteint dans certaines régions pour agir? On espère que non. Et on se demande, une fois de plus, qui, au gouvernement, qui, au Conseil des ministres, connaît et défend les régions. Merci.

(Fin à 13 h 24)

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