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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Monday, March 14, 2016, 15 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante minutes)

Mme Lamarre : Alors, bonjour. D'abord, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances aux proches de M. Dumont, décédé dans une violente volte-face en motoneige il y a quelques semaines. Je tiens aussi à exprimer toute ma sympathie à tous les gens qui ont été témoins de ça et qui ont collaboré parce que je pense qu'il y a eu énormément d'efforts qui ont été déployés par des citoyens pour faire en sorte que la situation n'ait pas cette fin tragique à laquelle on assiste aujourd'hui.

Nous, la question qu'on se pose dans un dossier comme celui-là, c'est : Qu'est-ce qui aurait dû être fait? Et notre constat, c'est que, dans un contexte aussi urgent, eh bien, je pense que le ministre doit avoir une position qui permet une ouverture aux ambulanciers. Il doit clarifier en tout cas et prévoir qu'est-ce qui va se passer pour pas qu'un événement comme celui-là ne se reproduise. C'est un événement tragique, un événement où il y avait un contexte particulier, et je pense que les gens ont essayé d'agir de bonne foi, mais de toute évidence, dans l'anticipation de ce qui doit se passer dans une situation comme celle-là, je pense qu'il faut trouver d'autres moyens pour ne plus que des gens revivent une situation aussi pathétique que celle à laquelle ils ont été exposés.

Mme Richer (Jocelyne) : D'autres moyens, ça veut dire quoi, Mme Lamarre?

Mme Lamarre : Bien, c'est de prévoir, c'est probablement... je pense que c'est au ministre à les déterminer. Mais là on a un contexte qui est très particulier où on avait des ambulanciers, qui ont les compétences pour sauver des vies, qui étaient à très, très courte distance, à trois kilomètres, qui étaient dans un contexte où leur vie n'était pas elle-même menacée.

Alors, ils ont respecté une consigne, une consigne ministérielle, et je pense qu'il faut revoir. Ça semble être une vieille consigne, une vieille convention, alors je pense qu'il faut revoir, avoir un peu plus de souplesse, et clairement, le ministre peut trouver d'autres options s'il le juge à propos, mais certainement, on peut comprendre le désespoir et l'incompréhension des gens qui... des proches et des intervenants aussi qui ont essayé d'agir dans ce domaine-là, dans ce contexte-là, alors qu'il y avait vraiment une situation de vie ou de mort qui était en jeu.

Mme Dufresne (Julie) : Mais est-ce que c'est un problème de directive, de formation ou de jugement de la part des gens?

Mme Lamarre : Bien, écoutez, je pense que le ministre doit y répondre, mais ça semble être plus une question de directive à ce moment-ci et je crois que les ambulanciers, en 2016, devraient avoir une certaine latitude pour être capables de, justement, prendre des décisions qui sont déterminantes, là, qui font la différence entre la vie et la mort d'une personne qui est accidentée dans un contexte où leur propre vie n'est pas en danger.

Mme Dufresne (Julie) : Mais ça passe par, donc, une consigne ministérielle, ou un projet de loi modifié ou une loi...

Mme Lamarre : Bien, en fait, ce qu'on me dit, c'est que ça date d'il y a très longtemps alors il faudrait voir qu'est-ce qui... dans quel contexte c'est imposé de cette façon-là, ou c'est enseigné, ou c'est prescrit aux ambulanciers.

Donc, il ne s'agit pas du tout de blâmer les ambulanciers. Les ambulanciers ont appliqué quelque chose qui leur était convenu, qui était convenu pour eux, mais je crois qu'il y a lieu, à partir de cette expérience-là, d'actualiser et de faire en sorte que ça ne se reproduise plus, là, parce qu'on peut comprendre que c'est totalement inacceptable, là, pour les familles proches. On se rend compte, même les proches aidants, là, les gens qui sont allés vraiment intervenir en première ligne, d'attendre des minutes interminables et des minutes qui font la différence quand quelqu'un est en hémorragie, là, au niveau de sa survie.

Mme Dufresne (Julie) : Le Dr Barrette, ce matin, pour revenir sur l'émission qui a été diffusée hier et les échanges que vous avez eus la semaine dernière, a dit que, pour lui, le dossier était clos, qu'il avait très hâte à la période de questions demain. Est-ce que vous jugez que c'est le cas, que le dossier est clos?

Mme Lamarre : Bien, écoutez, moi, je crois qu'il aurait... J'aurais aimé au moins des excuses. Je crois qu'il le doit. Il ne peut pas être aussi agressif à mon endroit une journée, et faire des fausses accusations, et, le lendemain, tout simplement dire : Ah! finalement, je me suis trompé, c'est la personne la plus intègre que je connaisse. Ça ne fonctionne pas comme ça.

Alors, quand on porte atteinte à l'intégrité des gens, je pense qu'il faut y réfléchir beaucoup plus sérieusement que ça. Donc, j'espère encore avoir des excuses. Je pense que ce serait la bonne façon pour lui d'indiquer qu'il a clairement l'intention de changer, qu'il a clairement l'intention, parce que ce n'est pas quelque chose d'inusité, là, c'est quelque chose qu'il a perpétué pendant deux ans, alors de prendre quelques secondes pour s'excuser clairement... Je pense qu'aussi, quand je regarde la réaction des gens, les gens ont été très surpris et très déçus qu'il ne s'excuse pas.

Mme Richer (Jocelyne) : Avez-vous l'impression, dans ce dossier-là, que le ministre Barrette et le premier ministre vous traitent à la légère?

Mme Lamarre : Bien, en tout cas, je me questionne beaucoup sur la... Quand le premier ministre nous a clairement dit, en début de session parlementaire, qu'il voulait absolument avoir, en début de législation, de notre 41e législature, qu'il voulait que ça se passe autrement, qu'il voulait avoir plus de respect mutuel, et quand il le répète encore à d'autres moments... je pense que, là, il y a vraiment, vraiment eu dérive majeure, et il me semble que ce serait la moindre des choses que le premier ministre fasse finalement... exprime des regrets publics. Puisque son ministre ne semble pas être capable de le faire, qu'au moins lui le fasse.

Mme Richer (Jocelyne) : M. Couillard disait même que ses ministres devraient s'abstenir de dire ce que lui ne dirait pas...

Mme Lamarre : S'abstenir de dire que?

Mme Richer (Jocelyne) : De faire des remarques que lui ne ferait pas.

Mme Lamarre : Exactement. Alors, est-ce qu'on doit conclure du silence du premier ministre qu'il serait d'accord avec ce que son ministre fait? Il cautionne jusqu'à un certain point. Ça m'apparaît mériter certainement une intervention publique.

Mme Dufresne (Julie) : Mais, sans vouloir détourner le débat, il n'en demeure pas moins que votre propre chef a lui-même employé le mot «tartufe» pour parler du Dr Barrette. Est-ce qu'il n'y a pas des fautes qui ont été commises de part et d'autre?

Mme Lamarre : Bien, je crois qu'à un moment donné il y a une notion de densité de répétition. Vous savez, l'intimidation, le harcèlement, dans la définition, c'est quand c'est répétitif.

Alors, il y a une différence entre un incident exceptionnel et une répétition. Et je pense que vous qui êtes souvent présents, vous êtes en mesure de constater que, dans le cas de M. Barrette à mon endroit, il y a répétition, il y a une constance, et c'est sa stratégie, et c'est une stratégie qui essaie de m'intimider, mais qui ne réussit pas. Ceci étant dit, je pense que la semaine dernière, il est vraiment allé très, très loin, et là il a porté atteinte à mon intégrité avec de fausses accusations. Alors, c'est pour ça que je dénonce.

Mme Richer (Jocelyne) : Juste une dernière question à ce sujet, parce que l'ex-député libéral Gilles Ouimet, ce midi, à la télé, a dit que le Commissaire à l'éthique devrait intervenir parce que l'attitude générale du ministre peut laisser croire qu'il a enfreint un article, l'article 6, alinéa 3°, qui dit que les parlementaires sont tenus de faire preuve de respect entre eux. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que le Commissaire à l'éthique devrait faire enquête?

Mme Lamarre : Bien, moi, je pense que cet événement-là a été amplement médiatisé et que toutes les instances qui ont une certaine autorité et qui considèrent que c'est important, le respect mutuel, pour... pas seulement pour les individus, je vous dirais, personnellement, ce que j'ai eu à dénoncer, c'est aussi pour le respect de l'institution.

Moi, je crois beaucoup au respect de l'institution, de l'Assemblée nationale, de la démocratie, et je pense que, quand on laisse aller des choses comme celles-là, on contribue au cynisme de la population et au discrédit. Et pour moi, je ne veux pas que ça arrive. Je trouve que c'est trop important qu'on ait confiance dans nos gouvernements, qu'on ait confiance dans nos politiciens. Et c'est beaucoup ça qui m'anime, un peu comme quand j'étais président de l'ordre, je me portais vraiment… pour qu'on ait toujours une intégrité irréprochable.

Alors, je pense qu'on a vraiment du travail à faire tous ensemble, mais je pense que là, cette fois-ci, sincèrement, la priorité et la balle est du côté du premier ministre et de son ministre de la Santé. Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 49)

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