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Point de presse de M. Sylvain Pagé, porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille

Version finale

Tuesday, March 15, 2016, 13 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures trente-quatre minutes)

La Modératrice : Donc, bonjour et bienvenue à ce point de presse. Prendra la parole pour commencer Mme Véronique De Sève, elle est vice-présidente de la CSN; ensuite, Mme Lucie Longchamps, elle est représentante des responsables des services de garde en milieu familial; ensuite prendra la parole Mme Louise Labrie, elle est représentante pour les CPE; ensuite, Mme Gabrielle Mercier, elle est responsable pour les services de garde en milieu scolaire. Et conclura M. Sylvain Pagé, il est député de Labelle et porte-parole de l'opposition officielle en matière de familles. Mme De Sève.

Mme De Sève (Véronique) : Merci. Alors, aujourd'hui, 15 mars 2016, nous déposons 25 000 cartes postales signées main à main par la population, les travailleuses et les travailleurs, mais aussi les familles qui croient à un service de garde éducatif de qualité. On dépose ces cartes postales là dans des boîtes de souliers pour enfants. Pourquoi? Il y a un budget cette semaine. D'habitude, les ministres changent de chaussures, et, pour nous, investir dans nos services de garde, bien, c'est investir dans nos tout-petits. Alors, c'est le symbole qu'on faisait aujourd'hui.

Un service qui fait la renommée internationale du Québec, un service qui a permis à des femmes de retourner sur le marché du travail, et, pour nous, c'est des réseaux, hein, services de garde en milieu scolaire, en milieu familial, dans les installations, en centres de petite enfance, un réseau qu'on croit que le gouvernement Couillard doit soutenir et non soutenir des garderies commerciales. C'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui avec ce dépôt.

Alors, je vais laisser la parole à ma collègue Lucie Longchamps, qui est représentante des responsables des services de garde en milieu familial.

Mme Longchamps (Lucie) : Donc, bonjour. Effectivement, je représente le volet familial des responsables de services de garde qui sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux et à la CSN.

Le saccage qui a été mis en place par le gouvernement est le plus important que l'on ait connu depuis 1997, soit depuis la création des centres de la petite enfance et de la mise en place de la contribution réduite.

Plusieurs responsables voient leurs parents utilisateurs quitter leurs milieux depuis le 22 avril 2015, depuis la modulation des tarifs, pour de la garde commerciale privée, pour des choix déchirants d'ordre monétaire. Ces parents ont, pour la plupart, pas ou peu de choix. La méconnaissance de la rigueur qui s'impose dans nos milieux reconnus et réglementés ne nous aide en rien. Ces enfants se retrouveront dans des milieux mal réglementés, mal encadrés, peu ou pas surveillés et avantagés par des crédits d'impôt. Pour nous, c'est un non-sens.

Il y a eu, au dernier recensement fait par la fédération, plus de 900 places chez les responsables de services de garde en milieu familial identifiées libres. C'est du jamais-vu. C'est l'équivalent d'une demi-place par responsable. Ça met plusieurs d'entre nous dans une précarité financière ou, du moins, dans une difficulté. Elles se dévouent pourtant corps et âme depuis de nombreuses années pour ce qui est l'avenir du Québec pour les tout-petits. Notre campagne Un réseau qui fait grandir! a besoin de chaque citoyen qui a à coeur le bien-être des enfants. Le réseau doit être préservé. C'est un modèle efficace, il a fait ses preuves. C'est un modèle différent en milieu familial selon le besoin de chaque parent.

Il y a trois volets : le milieu familial, le centre de la petite enfance et le milieu de garde scolaire. En vouloir la destruction, c'est vouloir mettre en place des inégalités, des injustices. Il n'est pas normal qu'une démocratie, on avantage un modèle non réglementé et que l'on place en précarité un modèle efficace et qui a à coeur l'égalité des chances de tous les enfants du Québec. Merci.

Mme Labrie (Louise) : Alors, moi, je veux vous parler de la refonte des règles de financement dans les centres de la petite enfance. Vous avez vu récemment que le ministre a annoncé une refonte du financement, des subventions qui vont rentrer dans les centres de la petite enfance. Cette refonte va avoir un effet majeur sur la qualité des services.

Il y a un sous-financement de la structure qui s'en vient. On va sauver un peu la mise dans la prochaine année, parce qu'il y aura des montants pour la transition, mais on va se retrouver dans nos CPE avec, d'une part, les parents qui vont déserter notre réseau puisque le commercial est plus avantageux financièrement pour une partie d'entre eux. Donc, quand ils vont faire leurs impôts bientôt et qu'ils vont voir la facture, ils vont trouver ça difficile à prendre.

Et, d'autre part, en diminuant les subventions et en attaquant directement les subventions aux CPE, on va se retrouver dans des situations où les coupures... Vous les avez entendus, on coupe dans la nourriture, on coupe dans le matériel, on coupe dans la formation, on coupe aussi dans les postes et, dans les postes, on annonce des coupures qui pourraient être de l'ordre de 2 000 à 2 500 postes coupés dans les CPE. Puis moi, je ne le sais pas, là, mais il me semble que, dans n'importe quel autre secteur, quand il y a des annonces de coupures de postes, le gouvernement réagit pour s'assurer du maintien des emplois, et là c'est lui-même qui vient affecter le financement des CPE, c'est lui-même qui vient provoquer les coupures d'emploi.

Donc, ça va être important de continuer à nous suivre, de continuer à nous appuyer. On dénonce les attitudes de ce gouvernement-là parce qu'il attaque de front l'ensemble de nos services de garde pour lesquels on s'est battus et qui rendent des services efficaces et bien appréciés de l'ensemble des gens.

Alors, je passe la parole à Gabrielle.

Mme Messier (Gabrielle) : Les services de garde en milieu scolaire sont présents dans presque toute la totalité des écoles primaires au Québec pour les enfants de cinq à 12 ans. Les services de garde en milieu scolaire sont aussi victimes des baisses d'allocations et l'augmentation des frais chargés aux parents. L'impact majeur est au niveau du taux de fréquentation des élèves, notamment lors des journées pédagogiques. On a déjà noté, au moment où est-ce qu'on se parle, une diminution de plus de 50 % de la clientèle. Nous allons revenir avec... évidemment avec l'inquiétude... situation des enfants la clé au cou, les privant d'un service de garde de qualité déjà établi, très efficace et qui a fait aussi ses preuves.

Également, l'offre des sorties éducatives devra être retirée par manque de financement. Aussi, le renouvellement du matériel dans les services de garde est menacé. C'est grandement problématique. On est inquiets pour les parents, pour les enfants, pour les nombreuses travailleuses et travailleurs. Les services de garde en milieu scolaire sont un service nécessaire pour les parents, important, qui est nécessaire pour solidifier la réussite scolaire des enfants dans leur cheminement scolaire dans les écoles du Québec. Merci.

M. Pagé : Alors, bonjour, tout le monde. Vous avez vu la semaine dernière qu'on a fait la démonstration en Chambre, avec mon collègue le député de Rousseau, que le bordel est pris dans les rapports d'impôt de nombreuses familles. Et c'est ce qui arrive quand on adopte une loi sous bâillon, comme on l'a fait l'année dernière, et qui va complètement à l'inverse de ce que ce gouvernement avait annoncé en campagne électorale, où on nous avait dit qu'on augmenterait les tarifs de garde pas plus que l'inflation, et, avec la modulation, dans plusieurs cas, on va jusqu'à 174 % d'augmentation.

Ce que cette nouvelle tarification fait aussi, et les gens l'ont bien exprimé avant moi, fait en sorte que, pour un grand nombre de familles, pour un grand nombre de parents, la tarification revient moins chère au privé, de sorte qu'il y a un grand nombre de familles qui décident d'aller au privé, mettant à mal de façon considérable le réseau... fragilise le réseau et surtout fragilise qui? Les enfants. Les enfants pour qui on avait mis un magnifique réseau sur pied, les enfants pour qui on voulait l'égalité des chances, les enfants pour qui, et c'est prouvé maintenant, les données sont probantes, on réussit... réussissent beaucoup mieux lorsqu'ils arrivent au milieu primaire, ou secondaire, ou même ultérieurement. Donc, ça fonctionne, ce système.

Donc, ce gouvernement fait le choix délibéré de mettre à mal un système qui fonctionne, fait aussi le choix délibéré de punir, de punir nombreuses femmes à travers le Québec, parce que, la présidente des femmes du Québec l'a dit, ce sont des mesures antifemmes. Pourquoi? Parce que le réseau qu'on a mis en place il y a maintenant 20 ans a permis à 70 000 femmes, 70 000 femmes de retourner sur le marché du travail, 12 000 éducatrices... éducateurs, mais essentiellement des éducatrices, qui y ont trouvé un emploi de qualité au lieu d'un emploi souvent au noir, malheureusement, et qui offre un service de qualité à tous les enfants du Québec, pour le bénéfice de toutes les familles du Québec.

Alors, aujourd'hui, ce que l'on dit, dans cette semaine budgétaire, nous demandons au gouvernement de reprendre raison, de cesser ces coupures, comme ils ont annoncé, et de revenir à une tarification universelle, comme nous l'avons fait il y a maintenant 20 ans.

La Modératrice : Merci. Alors, pour la période de questions, micro de droite, Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Salut, M. Pagé. Selon vous, quel est l'avenir des garderies subventionnées en milieu familial?

M. Pagé : Écoutez, en milieu familial, je pense qu'il y a des gens ici qui pourraient le mentionner, on entend toutes sortes de choses et des choses énormément déplorables, parce qu'on entend que, par attrition, le gouvernement souhaiterait presque en fermer pour aller vers le privé. Et ça, c'est tout à fait inadmissible, parce que la qualité qu'on offre maintenant en milieu familial, ce n'est pas la même qualité. On assure, via le réseau des CPE, on assure une qualité de service qu'on n'offrait pas avant. Alors, il faut absolument que le gouvernement reprenne raison.

M. Hicks (Ryan) : Et, pour la représentante des garderies en milieu familial, est-ce que vous voyez cette attitude de pousser les gens vers le privé, du gouvernement?

Mme Longchamps (Lucie) : Malheureusement, oui. La modulation des tarifs, c'est ce qu'elle a fait depuis le 22 avril 2015. Elle dirige nos parents directement vers du privé commercial. Pourtant, le milieu familial, régi et réglementé tel qu'on le connaît, que nos responsables de service de garde nous proposent, est tout à fait adéquat. C'est un volet de tout le réseau qui est tout à fait efficace. C'est un modèle qui devrait être mieux reconnu, mieux connu et on doit cesser de dire que c'est tout du pareil au même parce que ce n'est pas tout du pareil au même.

Ce que l'on offre comme services, c'est tout à fait adéquat et de qualité, et j'invite toute personne qui voudrait venir visiter mon propre milieu de garde, parce que moi, je suis encore sur le terrain, à venir y passer une journée, puis il se rendrait compte de toutes les beautés qui y sont faites.

M. Hicks (Ryan) : Est-ce que vous parlez un peu l'anglais?

 Mme Longchamps (Lucie) :Non, malheureusement, je suis désolée.

Des voix : Merci.

(Fin à 13 h 46)

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