(Onze heures quarante-huit minutes)
Mme
Charlebois
:1charklAlors, bonjour à tous. Merci d'être
avec nous pour justement vous faire prendre connaissance de la raison pour
laquelle nous sommes ici. Évidemment, vous le savez, ça concerne les fugues
dans les centres jeunesse, et vous savez que, pour notre gouvernement, la problématique
des fugues en centre jeunesse est une problématique qui nous concerne beaucoup
et qui nous interpelle beaucoup. Alors, pour nous, c'est une priorité depuis le
mois de février. Alors, on est action.
Et je veux vous dire que nous rendons
public, en ce moment même, le rapport de M. Lebon, M. Lebon qui était le vérificateur
que j'avais nommé, vérificateur indépendant. Et vous vous souviendrez que,
quand on vous avait rencontrés la dernière fois, nous avions nommé M. Lebon
pour nous produire un rapport sur... afin qu'il nous assure que toutes les
règles concernant les processus et les procédures d'encadrement dans les
centres jeunesse pour éviter les fugues avaient été respectées et appliquées
comme elles se devaient. Alors, le rapport m'a été présenté jeudi dernier, et
la version finale m'a... nous avons obtenu la version finale hier et nous vous
le rendons public aujourd'hui.
Nous désirons vous dire que nous
accueillons favorablement les recommandations de M. Lebon et vous dire que nous
étions en action même avant que M. Lebon nous produise son rapport. Comment
nous avons fait ça? Bien, d'abord, nous l'avons nommé, évidemment, pour nous
faire un état de la situation, mais aussi vous vous souviendrez que mon
collègue et moi, le ministre de la Sécurité publique, M. Coiteux, et moi avions
annoncé qu'il y aurait par la suite un plan global d'intervention qui va
interpeller la Santé et les Services sociaux, le ministère de la Justice, la
Condition féminine et évidemment la Sécurité publique.
Entre-temps, à la suite de ça, vous vous
souviendrez que mon collègue a procédé à une annonce, dont je vais le laisser
vous entretenir, qui se nomme Prévention jeunesse.
Ensuite, pour ma part, j'ai rencontré, de
mon côté, plusieurs présidents-directeurs généraux, les P.D.G. des CISSS et des
CIUSSS, les centres intégrés de santé et services sociaux, en compagnie des
DPJ, soient les directrices et directeurs de protection de la jeunesse, le
25 février dernier, afin d'échanger sur cette problématique que sont les
fugues dans les centres jeunesse.
Nous avons certainement mis sur la table
quelques pistes de solution. Nous avons aussi... J'ai rencontré des jeunes qui
ont vécu en centre jeunesse, mais aussi des jeunes qui y sont toujours. J'ai
rencontré aussi des organismes communautaires qui travaillent auprès de ces
jeunes-là et j'ai rencontré deux chercheurs universitaires, que se nomment M.
Lafortune et M. Dorais, deux rencontres extrêmement enrichissantes avec les
autres. Et ce que je peux vous dire en ce moment, c'est que la vision de toutes
les personnes que je viens de vous nommer est convergente, en ce sens qu'on a
tous la même vision : il faut que les services soient adaptés aux besoins d'aujourd'hui
parce que la société évolue. Bien, les jeunes aussi évoluent, leur situation
évolue. Il faut pouvoir adapter nos pratiques à leurs réalités.
Ce qu'il faudrait aussi davantage, parce
qu'on travaille là-dessus tout le temps dans les centres jeunesse, c'est avoir
une approche motivationnelle dans le sens où pouvoir créer des pratiques qui
peuvent susciter leur intérêt suffisamment pour qu'ils puissent déployer leur
intérêt, mais en ce sens-là... puis les jeunes m'ont dit : Si on avait des
choses où on pourrait s'investir, qui nous intéressent, bien, il me semble
qu'on serait moins portés à fuguer.
Alors, dans ce sens-là, puis j'ai déjà eu
des échanges, comme je vous le disais, avec les directeurs de protection de la
jeunesse, tout le monde s'est accordé pour dire que oui, effectivement, ce
serait une bonne idée de mettre davantage d'emphase là-dessus. Alors, comme je
vous l'ai dit, et vous l'avez entre les mains, le rapport, le vérificateur nous
dit que le Centre jeunesse Laval a bien respecté tous les protocoles existants
concernant les fugues. Alors, vous me permettrez de vous dire qu'à ce moment-ci
le Centre jeunesse de Laval a toute ma confiance.
Ce que nous souhaitons vous dire
aujourd'hui, c'est que les fugues sont une priorité. Les fugues dans les
centres jeunesse sont une priorité pour notre gouvernement, et, comme je vous le
disais, les gestes que nous avons posés en témoignent. Il y a déjà des choses
qui sont en mouvement. Vous allez voir les recommandations, là, à la fin, à
l'onglet 8, les recommandations que nous fait M. Lebon. Mais moi, j'ai déjà
retenu des choses sur lesquelles nous travaillons déjà, c'est-à-dire de faire
en sorte d'adapter notre pratique pour chacun des jeunes à la réalité
d'aujourd'hui, mais aussi d'avoir une approche peut-être un peu plus
individualisée et organiser nos interventions auprès d'eux, revoir, dans ce
sens-là, un peu l'organisation, la bonifier auprès des jeunes.
Nous sommes aussi à la recherche de
solutions intermédiaires, c'est-à-dire qu'entre l'encadrement
intensif — vous vous souvenez, je vous en ai déjà
parlé — et les milieux de vie ouverts... parce que ce n'est pas vrai
qu'on va retourner à l'encadrement intensif. Ce n'est pas la solution, ce n'est
pas ce que personne m'a souligné, et le rapport de M. Lebon en fait état,
alors... Mais ce qu'il nous souligne, c'est qu'il faudrait peut-être quelque
chose, une forme de transition entre les deux qui va permettre aux jeunes de
mieux s'adapter.
Nous avons déjà une expertise qui est à
l'INESSS. Vous vous souviendrez qu'il y avait l'Association des centres
jeunesse, qui existait auparavant, et cette expertise-là, elle a été transférée
à l'INESSS, à l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux, et
nous allons nous servir de cette expertise pour faire l'inventaire des
meilleures pratiques à ce jour et coordonner, mettre en lumière les meilleures
pratiques qui doivent être adaptées. C'est-à-dire qu'une fois qu'on a fait
l'inventaire des pratiques, voir quelles sont les pratiques qui devront être
adaptées pour les jeunes aujourd'hui et, de ce fait, créer un lieu d'échange
pour nous permettre le partage de ces connaissances-là, c'est-à-dire de les enseigner,
les meilleures pratiques en matière de fugue.
J'ai l'intention aussi de travailler à
trouver les façons de créer un lieu d'apprentissage, un lieu qui va favoriser
le développement de l'autonomie des jeunes. Les intervenants sont déjà là-dedans,
on le sait, ils y travaillent toujours.
Et ce que je veux vous dire en finalité,
c'est qu'on travaille beaucoup, on va travailler davantage encore, on le
travaille déjà, mais en intersectorialité avec l'ensemble des ministères. Mais
ce qu'il faut retenir, c'est que, la société étant en évolution, les jeunes
aussi le sont. Les moyens changent. Les intérêts, les champs d'intérêt changent
pour ces jeunes-là. Alors, il faut qu'en santé et services sociaux, dans le
domaine de la protection de la jeunesse, nous puissions garder l'intérêt de ces
jeunes-là, avoir... Moi, j'ai entendu les jeunes me parler d'une pratique plus
individualisée, d'avoir une écoute plus adaptée à leurs besoins en ce sens
qu'ils veulent avoir un échange un pour un davantage. Alors, nous allons nous
attarder là-dessus.
Ce que je veux vous rappeler, c'est que le
rapport touchait une partie très importante qui était les fugues, mais en
rapport avec l'exploitation sexuelle, sujet dont va vous entretenir mon collègue
le ministre de la Sécurité publique.
M. Coiteux : Alors, merci.
Bonjour à vous tous. Simplement pour vous rappeler que, quand j'ai été nommé ministre
de la Sécurité publique, le 28 janvier dernier, très rapidement, effectivement,
j'ai eu à me pencher sur cette question non seulement des fugues, mais en
particulier celles qui sont reliées à l'exploitation sexuelle, l'exploitation
sexuelle des jeunes filles.
Donc, dans ce contexte-là, j'ai déjà
rencontré très rapidement... en fait, le 8 février dernier, j'ai rencontré
le directeur du service de police de Laval, M. Pierre Brochet; j'ai rencontré également,
la même journée, le directeur du service de police de Montréal, M. Philippe
Pichet; j'ai parlé avec les gens de la section reliée à l'exploitation sexuelle
au Service de police de la ville de Montréal; puis j'ai eu également des
échanges à différentes reprises, là, au cours des dernières semaines, mais dès
le début de mon entrée en fonction, avec la Sûreté du Québec à ce sujet.
Alors, évidemment, ça a été l'occasion
d'échanger sur les priorités puis sur la meilleure façon d'assurer non
seulement l'intervention policière, mais surtout qu'elle se fasse en
interaction avec les autres intervenants importants du milieu. En même temps,
puis ça a été très important, il y a des membres de mon cabinet qui ont été
aussi en contact et qui ont communiqué directement avec beaucoup d'organismes
des milieux communautaires qui sont actifs sur le terrain en prévention et en
accompagnement des victimes.
Et c'est l'ensemble de ces efforts-là qui
ont permis, pour nous, de lancer, dès le 16 février... j'étais avec ma
collègue Lucie Charlebois évidemment, on était à Laval, de lancer, dès le 16
février dernier, le programme Prévention jeunesse. Alors, le programme
Prévention jeunesse, je le rappelle, ça prévoit un financement de 3 millions
de dollars pour les cinq prochaines années afin que des communautés locales
puissent effectivement monter des projets, des projets qui permettent de faire
travailler ensemble les corps policiers, les intervenants communautaires et les
gens des milieux institutionnels, par exemple les centres jeunesse, mais ça
pourrait être les milieux scolaires également. Des problématiques de sécurité
des jeunes, notamment la question de l'exploitation sexuelle des jeunes...
Alors, dans le cas précis de Laval, le
projet qui a été mis de l'avant par la ville et financé par le programme
Prévention jeunesse, il vise justement à lutter contre l'exploitation sexuelle.
Il vise à renforcer la coordination entre les intervenants locaux sur le
terrain. Il permet donc de mieux outiller les partenaires, de mieux accompagner
les victimes, à la fois en prévention, mais aussi en accompagnement.
Vous savez, ce travail-là qui se fait en
amont de l'exploitation sexuelle, pour essayer de prévenir, est extrêmement
important. Et j'ai souvent parlé, au cours des dernières semaines, du virage
préventif que le gouvernement veut imprimer à la sécurité publique. C'est l'un
des champs où ce virage préventif prend tout son sens. Alors, on regarde le
rapport aujourd'hui, et ce qui est encourageant, effectivement, du point de vue
des initiatives que nous avons déjà prises, c'est que, justement, ce que
recommande le rapport de M. Lebon va directement dans cette direction-là du
virage préventif. Le rapport met en exergue le fait qu'il faut absolument agir
de façon coordonnée et concertée, en prévention, bien sûr, d'abord, mais aussi
pour y aller aussi davantage du côté du travail policier par la suite,
c'est-à-dire les poursuites éventuelles et la répression.
J'aimerais vous dire, concernant le programme
Prévention jeunesse, parce qu'on fait état, évidemment, de ce programme dans le
rapport… On parle également du rapport… On parle également du programme Mobilis
à Longueuil. J'aimerais vous dire que bien entendu que l'approche qui a été
développée à Longueuil, ça a été aussi quelque chose qui a été utilisé dans nos
réflexions pour monter le programme Prévention jeunesse. D'ailleurs, j'ai eu
l'occasion moi-même de discuter avec la mairesse de Longueuil, et on est
justement, à l'heure actuelle, dans le contexte du programme Prévention
jeunesse, en train de travailler pour bonifier l'aide qui est apportée à ce
programme, qui existe, là, qui fonctionne à Longueuil, qui s'appelle le
programme Mobilis.
Alors, le gouvernement est déjà en action
en agissant non seulement sur l'exploitation sexuelle, mais aussi sur d'autres
problématiques qui touchent la sécurité des jeunes. Le virage préventif qu'on
effectue au ministère de la Sécurité publique va justement davantage appuyer
les initiatives locales sur le terrain, d'abord et avant tout, afin d'agir en
amont, ce qui ne veut pas dire qu'on n'est pas parallèlement en train aussi de
travailler dans l'optique de renforcer nos capacités policières. Et c'est ce
qu'on est en train de faire actuellement, on est en évaluation de ce qu'on peut
faire, parce que, vous savez, il ne s'agit pas ici de remettre en question le
travail des policiers. Le travail des policiers, il est déjà très efficace,
très actif. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec les services de police qui
oeuvrent dans ce domaine-là, mais il y a toujours moyen aussi d'appuyer davantage
lorsqu'on travaille tous ensemble, et c'est ce qu'on va faire au cours des
prochaines semaines. Merci.
M. Chouinard (Tommy) : Merci.
D'abord, peut-être une petite mise au point. Il aurait été approprié, je crois,
d'avoir accès au rapport avant le début de la conférence de presse pour faire
en sorte que les questions soient les plus justes possible puis qu'on puisse
bien éclairer la population à ce sujet-là.
Maintenant, d'abord, sur le cas de Laval,
est-ce que... vous aviez dit, M. Coiteux, je crois, que le centre jeunesse
était l'épicentre — c'est le terme que vous aviez
utilisé — du phénomène des fugues. Est-ce qu'à la lumière de ce
rapport-là cette affirmation-là est confirmée ou infirmée?
M. Coiteux : Écoutez, des
fugues, il y en a sur tout le territoire du Québec. Le centre de Laval est un
centre qui est particulier en ce sens qu'il va héberger des cas qui sont un peu
plus complexes, souvent, dans la région montréalaise. Donc, il est possible
qu'il y ait des problématiques particulières au centre de Laval.
Étant donné qu'il y avait eu plusieurs
fugues qui émanaient du centre de Laval, ma collègue a souhaité voir ce qui se
passait directement, est-ce qu'on respectait d'abord les protocoles existants,
mais on a mis sur pied un programme qui ne s'adresse pas qu'à Laval. Le
programme Prévention jeunesse, il s'adresse à toutes les communautés locales
qui peuvent avoir des enjeux de ce genre.
Donc, c'est un problème social, c'est un
problème qui va au-delà de Laval, mais il y a une problématique particulière
sur laquelle on a eu à se pencher dès le départ.
Mme
Charlebois
:
Il faut savoir que Laval aussi recueille des jeunes, oui, de la région de
Laval, mais aussi de Montréal et des environs. Alors, il y a une unité, là,
d'encadrement intensif qui est plus grande. Alors, à partir de ce fait, bien,
il se peut qu'il y ait plus de problématiques au centre de Laval, mais il ne
faut pas penser que c'est juste au centre Laval qu'il y a des fugues, là. C'est
à travers tout le Québec.
M. Chouinard (Tommy) :
Doit-on comprendre que le coeur de ce rapport-là, c'est la recommandation selon
laquelle il faudrait qu'il y ait, entre l'encadrement intensif, donc, une unité
fermée et donc les unités que je vais qualifier de régulières, une forme de
transition pour empêcher, donc, les jeunes de sortir, si je comprends bien?
Mme
Charlebois
:
Oui. En fait, ce que nous recommande M. Lebon, c'est justement de trouver la
forme transitoire entre l'encadrement intensif et la grande liberté, qu'il y
ait quelque chose de transitoire qui fait en sorte que le jeune puisse évoluer
à travers ce transit-là. Parce que, là, il sort de l'unité d'encadrement
intensif, où tout est barré et tout est très contrôlé, jusqu'à la liberté totale.
Mais, entre les deux, il n'y a comme pas ce pont, j'oserais dire.
Et je me suis aussi fait dire, par
notamment les chercheurs et M. Lebon, qu'il faudrait s'assurer qu'il y ait un
intervenant qui suive le jeune du commencement à la fin, c'est-à-dire qu'une
fois que le jeune est en encadrement qui n'est pas intensif, bref en une forme
de liberté, et qu'il passe à l'autre encadrement, bien, il perd comme une
forme... il perd son intervenant. Pour la durée du temps où il est en encadrement
intensif, ce n'est pas les mêmes intervenants, alors il faudrait trouver un
intervenant pivot qui va assurer une communication, parce que ce qu'ont besoin
les jeunes, hein, c'est d'être entendus, d'être écoutés. Moi, c'est ce que les
jeunes m'ont dit beaucoup et c'est ce que je retrouve aussi dans le rapport.
Les jeunes, ils ont besoin d'être entendus, écoutés, mais, pour ça, il faut créer
un sentiment d'appartenance, il faut qu'il y ait un lien fort avec le jeune. Il
faut garder un intervenant près de lui. Alors, c'est à... Quand je vous parlais
de réorganisation, là, d'organisation de la façon de travailler, bien, ça va
faire partie de ça.
Mme Dufresne (Julie) : Mme
Charlebois, je vais joindre ma voix à celle de mon collègue pour dire que c'est
difficile de poser des questions précises sur un rapport qu'on n'a pas eu le
temps de lire, mais, a priori, je ne vois rien dans ce rapport qui recommande
de verrouiller de façon permanente les portes, à part ce que vous semblez
évoquer maintenant.
Maintenant, est-il de l'intention de votre
gouvernement d'aller plus loin et de réfléchir à ce type d'intervention là dans
le futur ou si cette possibilité-là de garder les portes verrouillées, qui a
été grandement évoquée, vous l'écartez d'emblée?
Mme
Charlebois
:
La porte verrouillée dont vous me parlez, c'est ce qui s'est passé à Laval,
mais je vous rappelle que ce verrouillage-là, c'était une porte qui était
verrouillée, mais les jeunes qui ont le droit de sortir, là, peuvent sortir.
Ils n'ont qu'à présenter un billet au gardien à la porte, et l'intervenant qui
dit : Mon jeune peut sortir, il va sortir quand même, là. Ce n'est pas la
grande barrure, là, ce n'est pas un verrouillage intensif, là. Ceux qui ont le
droit de sortir ont encore le droit de sortir. Est-ce que c'est une des mesures
transitoires qui peut être appliquée dans certains centres? Peut-être, mais
chaque centre va devoir trouver la forme de transition et faire en sorte que,
justement, on puisse passer d'un encadrement intensif mais... à la liberté
totale.
Pour ce qui est du rapport, vous me
permettrez de vous dire que j'ai eu une présentation jeudi, on a eu la copie
officielle hier après-midi. Je suis désolée, j'aurais aimé ça pouvoir le
transmettre avant. Mon intention n'était pas de retenir le rapport, d'ailleurs
on le rend public aujourd'hui, mais il fallait quand même que mes collègues et
moi puissions en prendre connaissance. Et je vous accorde que je suis certaine
que vous allez prendre le temps de le lire, de nous requestionner par après
s'il y a d'autres questions.
Mme Dufresne (Julie) : Mais,
pour revenir à votre réponse, je comprends mal... donc, ce sera à chacun des
centres de décider individuellement comment il va appliquer cette espèce de
mesure transitoire là?
Mme
Charlebois
:
Bien, en fonction... Bien, non. Ce qu'on a dit, c'est qu'on allait recueillir
les meilleures pratiques un peu partout et faire de la formation, mais il faut
adapter nos façons de faire selon les centres. Comme je vous disais, à Laval,
il y a des jeunes de Montréal, il y a des jeunes de Laval, il y en a même des
Laurentides-Lanaudière. Il y a une clientèle qui est peut-être un petit peu
plus active, on va dire ça comme ça.
Alors, peut-être que les moyens devront
être différents à Laval que dans d'autres endroits, mais ça, je pense qu'on a du
personnel qualifié, qui seront capables... d'ailleurs, ils l'ont prise, la
décision, là, quand c'est venu le temps de verrouiller la porte, juste pour
s'assurer qu'il y avait comme une vérification à la porte. Je pense que chaque
centre va être en mesure de prendre ses décisions, effectivement.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
le rapport vous dit de faire des fugues une priorité nationale, vous répondez :
On l'a déjà fait...
Mme
Charlebois
:
C'est déjà une priorité.
M. Gagnon (Marc-André) : C'est
déjà fait, on a pris les bonnes actions, on est dans la bonne direction. Mais, quand
même, est-ce qu'il n'y a pas lieu de mettre de l'avant de nouveaux investissements,
d'ajouter des intervenants?
Mme
Charlebois
:
Quand on me parle de ça, de nouveaux investissements, quand je vous parle de
réorganisation du travail, quand je vous ai dit qu'il y aurait un plan global, effectivement,
aujourd'hui, à part du plan de mon collègue de la Sécurité publique, je ne suis
pas en mesure de vous quantifier les sous qui vont être déployés. Mais, vous
savez, dans les centres jeunesse, là, pour la protection de la jeunesse, mis à
part les infrastructures, c'est tout près de 1 milliard de dollars, là,
qui y sont investis. C'est donc vous dire que pour nous, la protection de la
jeunesse au Québec, pour l'ensemble des Québécois, pas juste pour la ministre,
là, de la protection de la jeunesse, mais pour l'ensemble des Québécois, c'est
un enjeu très important. C'est pour ça qu'on y investit près de 1 milliard
de dollars.
Est-ce qu'il y aura des sous davantage? On
va prendre le temps de tout revoir le rapport, de voir ce qu'on va mettre dans
le plan global avec mes collègues et on va être en mesure de mieux chiffrer la
suite des choses.
Journaliste
: Mme
Charlebois, avez-vous l'impression de rassurer les parents aujourd'hui en
disant : Les procédures ont été suivies. On ne va pas barrer les portes,
et les mesures que vous annoncez n'auront pas d'effet avant moyen terme, long
terme.
Mme
Charlebois
:
Bien, moi, je suis plus ou moins d'accord avec votre affirmation, en ce sens
que, oui, je considère que ça rassure les parents parce que le centre Laval a
déjà pris une décision en ce qui concerne leurs portes, mais ça n'empêche pas
les jeunes qui ont le droit de sortir de sortir.
Je veux aussi vous dire que nous sommes
déjà au travail. Ils savent que nous en faisons un enjeu national. Nous sommes
préoccupés et nous allons nous pencher de plus près là-dessus. Ce n'est pas
pour rien qu'on a fait toutes les rencontres, mon collègue et moi, qu'on a
faites à ce jour. J'ai rencontré des jeunes, j'ai rencontré des DPJ, j'ai
rencontré plein de gens, deux chercheurs qui ont travaillé dans le monde de la
jeunesse. Ce n'est pas pour le fun qu'on fait ça, ces rencontres-là, c'est pour
justement parfaire nos choses. Mais on est déjà en action, c'est ça qui rassure
les parents.
Et ce que je veux vous dire, c'est :
Est-ce que nous serons dans un monde parfait demain matin? Non. Est-ce que nous
pouvons nous améliorer? Oui, et nous y travaillons. Je me sens suffisamment
préoccupée pour vous dire que, dans les centres jeunesse... puis je ne suis pas
la seule, là. Tous les intervenants dans les centres jeunesse, c'est des gens
dédiés, là. Ils ne s'en vont pas là le matin avec leur petite boîte à lunch
pensant de travailler comme des robots. Non, non. Ils ont à coeur de
travailler, ils travaillent avec de l'humain. Un humain est en contact avec l'humain.
Mais est-ce que nous pouvons améliorer nos
façons de faire? Oui, et c'est ça qu'on fait.
Journaliste
: J'aimerais
comprendre, est-ce que la porte du Centre jeunesse de Laval va demeurer barrée?
Mme
Charlebois
:
Ça va être leur décision.
Journaliste
: Ça sera
leur décision.
Mme
Charlebois
:
Ça sera leur décision en fonction du climat qui y sera vécu.
Journaliste
: D'accord.
On voit justement que, par rapport à l'année dernière, il y a seulement cinq
fugues cette année au centre Laval. Il y en avait 15 à pareille date l'an
passé. Est-ce que ça ne démontre pas justement que la porte barrée est
efficace, que c'est une mesure efficace?
Mme
Charlebois
:
Bien, écoutez, moi, je vais vous laisser juger de ça, mais je pense qu'il y a
eu plein d'autres gestes. Non seulement cette porte-là, c'est sûr que ça
retient des pulsions, on va se dire la vérité... parce que, vous le savez, il y
a des fugues qui sont des fugues... Il y en a que c'est leur première fugue
puis qui répondent à une pulsion, mais il y a aussi des fugueurs qui sont des
fugueurs répétitifs.
Alors, pour ceux qui n'ont pas le droit de
sortir, quand ils n'ont pas le billet pour présenter à la porte, bien, c'est
clair que la pulsion... on ne peut pas passer là, ils sont pris en dedans, à
rester avec leur éducateur et à échanger, mais, oui, il y a certainement une
forme là, mais il y a plus que ça. Il y a l'approche, je pense, qui... Tu sais,
les gens, les intervenants là-bas, là, ils étaient déjà en mouvement. Il y
avait déjà deux études qui avaient été commandées. Ils avaient déjà, eux
autres, commencé à réfléchir sur comment on aborde les jeunes, etc., comment on
peut faire différent. Parce que la venue des médias sociaux, là... ce n'était
pas là, ça, avant. Qlors, comment on traite de ça avec les jeunes? Parce que,
quand ils sont au centre jeunesse, ils n'ont pas leur téléphone intelligent,
là, mais, quand ils en sortent, ils l'ont. Comment on traite... comment on peut
faire un... d'un appareil qui peut nous sembler désavantageux, comment on peut
en faire un avantage? Bien, c'est simple, on peut établir des contacts avec
notre jeune via les médias sociaux, etc. Alors...
Journaliste
: Quand ils
sortent pour une sortie de jour, par exemple, ils ont un téléphone et là
accès...
M. Coiteux : Bien, ce qu'on
comprend, évidemment, c'est qu'il y a un travail qui est beaucoup plus vaste à
faire que de simplement considérer si on verrouille ou on ne verrouille pas les
portes. Il y a tout un travail d'éducation, il y a tout un travail, évidemment...
puis l'éducation, ça fait partie des actions en prévention. Et, en particulier,
lorsque ça touche notamment l'exploitation sexuelle ou des questions qui sont
liées à la consommation de drogue, bien là, c'est un travail qui fait
intervenir tout le monde. Alors, il y a ce qui se passe à l'intérieur des
centres de jeunesse, bien sûr, mais il y a la famille, il y a l'école, il y a
les travailleurs communautaires, il y a la police qui est impliquée.
Alors, on travaille sur des approches, on
est déjà là-dessus. L'un d'entre vous posait la question des ressources tout à
l'heure. On a déjà commencé à mettre plus de ressources, mais ça ne sera pas
qu'une question de dollars, ça va être une question de quelles approches on
finance avec ces nouvelles ressources. On a déjà commencé et on va en faire
davantage. Alors, il y a des choses qui sont en cours et il y a des choses qui
s'en viennent très prochainement. C'est une réflexion globale qu'on fait. On l'a
fait entre nous tous et on est plusieurs collègues concernés. Aujourd'hui, on
est tous les deux ici, mais ça interpelle également la Justice, ça interpelle
la Condition féminine. C'est ensemble qu'on travaille tout ça actuellement.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
est-ce que les droits des jeunes vont varier d'un centre à l'autre?
Mme
Charlebois
:
Non. Les droits doivent être respectés.
Mme Richer (Jocelyne) : Parce
que vous dites qu'un centre pourrait donner des droits de sortie, un autre
pourrait dire : Non, ils n'ont pas le droit de sortir.
Mme
Charlebois
:
Non, il y a quand même un cadre de référence qui doit être respecté, là.
Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce
qu'il va changer, ce cadre-là?
Mme
Charlebois
:
Bien, on va travailler s'il y a lieu d'améliorer le cadre de référence, mais ça
va être fait globalement, là. Ça va être fait pour l'ensemble du Québec, s'il y
a lieu de le faire, et ça va être fait en collaboration avec les DPJ et les
intervenants. Comme je vous disais, on veut faire une table de concertation où
vont être assis les gens. L'INESSS recueille les meilleures pratiques. Nos gens
qui étaient dans l'Association des centres jeunesse sont tous là, là.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
est-ce que certains vont dire : Nous, on verrouille les portes, puis
l'autre centre dira : Nous, on ne verrouille pas les portes?
Mme
Charlebois
:
Oui, ça peut arriver.
Mme Richer (Jocelyne) : Ça
sera possible, ça?
Mme
Charlebois
:
Oui, ça peut arriver, puis c'est ce qui est arrivé à Laval. Ce n'est pas la ministre
qui a pris la décision, à Laval, de verrouiller la porte, là. C'est les D.G. d'établissement
là-bas qui ont pris la décision de verrouiller la porte, mais ce n'est pas...
Je vous rappelle, là, ce n'est pas une porte qui est verrouillée puis qui empêche
tout le monde de sortir. Ceux qui avaient la liberté de sortir déjà peuvent
encore le faire.
Alors, ça veut dire qu'il y a des jeunes
qui sortent, qui vont chez leurs parents, qui fuguaient à partir de chez leurs
parents, peuvent encore le faire. Ce n'est pas ce qu'on souhaite, là, mais tous
ceux qui correspondent au profil qui peut sortir vont pouvoir encore sortir sur
la recommandation de l'intervenant. C'est ceux qui passaient à la porte, qui
répondaient à une pulsion de vouloir fuguer, bien là, ils ne pourront, plus
ceux qui n'ont pas le droit de sortir. C'est ce qu'il se passe à Laval, là. À
Laval, là, ce n'est pas barré pour tout le monde, là. Ça n'a jamais été barré
pour tout le monde.
Mme Dufresne (Julie) : Mais c'est
donc dire que le cas de Laval est vraiment exceptionnel à ce moment-là?
Mme
Charlebois
:
Non, il n'est pas plus exceptionnel.
Mme Dufresne (Julie) : Parce
que sinon vous auriez pu donner une consigne générale.
Mme
Charlebois
:
Il n'est pas plus exceptionnel qu'ailleurs. À Montréal, ils pourraient prendre
la même consigne. Ils peuvent ne pas la prendre. En Montérégie... Chaque centre
a une clientèle. Ils peuvent, en fonction des lieux, en fonction de la clientèle,
en fonction de besoins... parce que des fugues, là, il y en a partout. Là, on a
mis Laval sur la place publique, là, mais il y en a partout des fugues.
Oui, il y a plus de chances d'exploitation
sexuelle dans les grands centres. Oui, ça, je vous le concède. C'est pour ça
qu'on a nommé le vérificateur là, parce qu'il est dans un grand centre à Laval,
comme Montréal est un grand centre, et les clientèles plus problématiques, qui
nécessitaient encadrement intensif à Montréal, étaient référées à Laval. C'est
pourquoi on a nommé l'enquêteur là. Mais ça ne veut pas dire qu'ailleurs ils
n'auront pas besoin de faire ça, mais il faut juste qu'ils prennent les
décisions. Puis je pense que les gens sont capables de prendre ces décisions-là
sans brimer le droit des jeunes, hein? Parce qu'on se rappellera que les jeunes
ont des droits, et ça a été vérifié par la commission de protection... la CDPDJ,
là.
M. Coiteux : En passant, le
programme Prévention jeunesse, il n'est pas que pour Laval, là. C'est un
programme qui s'adresse à toutes les communautés locales au Québec qui ont un
projet à soumettre, là. Laval est le premier en ligne, mais on est en
discussion avec Longueuil puis on sera en discussion avec d'autres
municipalités qui voudront aller de l'avant.
C'est précisément parce qu'on pense que ce
n'est pas un problème qui est spécifique à Longueuil. C'est un problème
malheureux, c'est un problème qui existe dans plusieurs communautés au Québec
puis c'est pour ça qu'on va le prendre dans le cadre d'une politique nationale,
pas d'une politique lavalloise. Ça va être une politique, et c'est déjà national.
M. Bélair-Cirino (Marco) : M.
Coiteux, si vous le permettez, sur un autre dossier sur votre bureau à titre de
ministre de la Sécurité publique, celui du registre des armes à feu ou du
fichier, les armes à feu, il y a un groupe ce matin qui appelait... un
collectif qui appelait à l'adoption rapide par l'Assemblée nationale de ce
projet de loi là, tandis qu'il y a des chasseurs qui se disent préoccupés
notamment par la lourdeur administrative, là, qui va mener à l'enregistrement
de l'arme. Qu'est-ce que vous avez à répondre à leurs préoccupations?
M. Coiteux : Bien, on va avoir
l'occasion d'en discuter de façon très publique bientôt, parce que les consultations
autour du projet de loi sont sur le point de commencer. Les dates sont déjà à
l'agenda, comme vous le savez, puis des groupes sont déjà confirmés, là. Alors,
on va avoir l'occasion d'en discuter.
Notre intention ici, ce n'est pas
d'empêcher les chasseurs de se livrer à leur activité préférée. Notre
intention, c'est de faire en sorte que notamment les policiers disposent d'un
outil important, qui est de savoir, lorsqu'ils interviennent sur un lieu, est-ce
qu'il y a une arme d'épaule, il y en a combien, de quelle nature. Cette
connaissance-là, elle est utilisée en prévention. On ne veut pas le faire en
empêchant les chasseurs de se livrer à leur activité puis on ne veut pas le
faire à un coût qui n'a pas de sens.
Alors, on va rassurer les gens là-dessus,
et je tiens à rassurer les gens là-dessus, ça ne sera pas un outil qui va être
invasif pour les chasseurs, ça ne sera pas quelque chose qui va coûter beaucoup
d'argent. Ça va être quelque chose qui va être simple à utiliser et qui va
permettre de répondre à un objectif qui est important, qui est la prévention de
différents types de crime, et on va le faire dans cette optique-là.
Alors, ça va être l'occasion, en
consultations, à la fois d'écouter les groupes, puis laissez-moi vous dire que
je vais les écouter très attentivement. J'arrive avec évidemment toute la
disposition à écouter les suggestions et les recommandations, mais j'en
profiterai aussi pour rassurer les gens sur un certain nombre de choses qu'on
entend, qui ne correspondent pas à l'intention du projet de loi.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Justement,
le burinage sur...
M. Coiteux : Par exemple. Il
n'y en aura pas de burinage. Alors, on peut le dire tout de suite : Il n'y
en aura pas. Alors, on peut déjà exclure ça.
M. Gagnon (Marc-André) : L'étiquette,
est-ce que ça peut tenir le coup? Si on met une étiquette à la place du
burinage...
M. Coiteux : Lorsque
nécessaire. Parce que, dans la plupart des cas, les armes ont déjà un numéro de
série, et ça suffit.
M. Gagnon (Marc-André) : M.
Coiteux, François Legault, sur le congrès des chefs pompiers, voit un problème
de conflit d'intérêts dans le fait que certaines activités, des cocktails,
des repas, soient financées par les fournisseurs des services incendie. Vous en
pensez quoi?
M. Coiteux : Bien, j'aurai
l'occasion de poser des questions à cet effet, parce que ce n'est pas parce que
je suis à la Sécurité publique et plus au Trésor que je ne me préoccupe plus...
bien au contraire, je me préoccupe toujours du bon usage des deniers publics et
je vais m'en préoccuper dans ce cas-là comme dans tous les autres cas qui m'ont
tenu occupé au cours des deux dernières années.
Donc, soyez certains que je vais poser des
questions à cet effet, mais mon rôle comme ministre de la Sécurité publique, c'est
de rencontrer aussi les gens qui assurent la sécurité sur le territoire du
Québec. Puis la sécurité incendie, c'est fondamental. Donc, bien sûr que je
dois rencontrer et que je vais rencontrer les policiers, ce qui ne m'empêchera
pas de poser des questions.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que vous serez au congrès? On sait que votre sous-ministre sera conférencier.
M. Coiteux : Bien, j'ai
l'intention de m'adresser à eux, mais j'ai aussi l'intention de leur poser des
questions.
Mme Dufresne (Julie) : Mme
Charlebois, moi, j'ai une question sur le reportage de mon collègue, hier soir,
sur la fondation Chagnon. Il y a certains des partenariats qui ont été réalisés
avec votre ministère. Est-ce que vous êtes satisfaite des résultats? Est-ce que
ça a donné les résultats escomptés?
Mme
Charlebois
:
Moi, ce que je peux vous dire, c'est que le partenariat avec la fondation André-et-Lucie-Chagnon
a fait en sorte que le Québec a pu voir une transformation de sa vision sur les
saines habitudes de vie. Je pense qu'il nous a amenés à cheminer. Juste en ce
sens-là, moi, je veux les remercier. Honnêtement, là, on ne peut pas faire autrement,
parce que changer les habitudes, changer les attitudes, ça prend du temps. Et
la fondation Chagnon, quand ils ont investi dans Québec en forme, c'était le
but visé.
Maintenant, vous voulez me parler du reste
des sommes. Nous sommes en discussion en ce moment avec la fondation pour voir
comment seront déployées le reste des sommes, mais soyez assurés que ces
sommes-là vont demeurer investies en prévention et en santé, c'est clair. C'est
clair, clair, clair, ça.
Mme Dufresne (Julie) :
Trouvez-vous que les sommes ont été investies de façon judicieuse? Il y a un
bon pourcentage de l'argent qui a été utilisé pour les salaires. Est-ce qu'à
votre avis c'est la bonne façon d'utiliser cet argent qui est aussi celui des
contribuables?
Mme
Charlebois
:
Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a eu beaucoup de demandes de reddition
de comptes. Drôle de hasard, avant même que vous fassiez votre reportage, j'ai
rencontré quelqu'un dans une municipalité, qui travaille justement à déployer
ces programmes-là, puis elle me disait qu'avant d'investir des sous, oui, il y
aurait des demandes de reddition de comptes aux organismes pour lesquels ils
investissaient de l'argent, parce qu'ils veulent s'assurer que l'argent soit
utilisé à bon escient.
Moi, comment Québec en forme a géré ses
budgets, là, je n'ai pas tout le contenu de tout ça, mais ce que je peux vous
dire, c'est qu'ils ont contribué largement à changer nos mentalités au Québec,
et, si on voit plein d'événements au Québec en ce moment, que ce soit de la
course à pied, des tours de vélo ou toute autre forme d'activité physique,
bien, moi, je pense qu'on peut dire merci beaucoup à la fondation Chagnon, merci
beaucoup à Sylvie Bernier qui en a fait la promotion grandement, parce que, oui,
c'est tous des gens qui ont travaillé autour de la fondation Chagnon.
Est-ce que les salaires sont plus élevés,
pas assez élevés? Moi, ce que je dis, là, c'est merci d'avoir contribué à faire
en sorte que la société québécoise améliore ses habitudes de vie.
Mme Dufresne (Julie) : Donc,
le gouvernement compte prendre le relais à la fin de ce partenariat?
Mme
Charlebois
:
Nous avions une entente où chacun — pour la partie qui me concerne,
Québec en forme — où chacun mettait des montants à des niveaux égaux,
et nous comptons... nous travaillons ensemble en ce moment, la fondation
Chagnon et nous, pour faire en sorte que ces sommes-là demeurent en prévention.
Mme Dufresne (Julie) : Mais,
juste pour bien comprendre, les organismes, dans le reportage, disaient :
Qu'est-ce qui va arriver à la fin de tout ça? Nous, on a encore besoin de
financement. Est-ce que votre gouvernement est prêt à jouer ce rôle-là et à
investir les sommes?
Mme
Charlebois
:
Pour le moment, tout ce que j'ai à vous dire, c'est que nous travaillons et
nous négocions avec la fondation Chagnon. Nous allons investir ces sommes-là en
prévention en santé.
Journaliste
: M.
Coiteux, juste sur le burinage, pourquoi reculer sur le burinage?
M. Coiteux : On n'a jamais eu
l'intention d'imposer le burinage, donc ce n'est pas un recul. C'est juste
redire ce que nous avons toujours eu l'intention de ne pas faire, c'est-à-dire d'obliger
les gens à buriner. Ça ne sera pas le cas, ça n'a jamais été dans nos
intentions.
Journaliste
: Est-ce
qu'il y a lieu d'avoir un vote libre sur le projet de loi?
M. Coiteux : Je pense qu'on a
pris un engagement et je pense que la population s'attend à ce qu'on livre nos
engagements. Alors, on va travailler ensemble pour livrer le meilleur projet de
loi possible, dans l'intérêt de l'ensemble des Québécois.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
votre candidate dans Chicoutimi songe à voter contre.
M. Coiteux : Écoutez, il y a
des préoccupations qui s'expriment, il y a des gens qui posent des questions,
qui posent des questions tout à fait légitimes. Alors, elle entend certainement
des gens dans son comté qui lui posent des questions, comme moi, j'en entends
aussi, des questions. Il y a des questions qui sont posées, elles sont
totalement légitimes.
Alors, ça sera l'occasion, lors des
consultations parlementaires, de répondre à l'ensemble des questions et de
tenir compte aussi des recommandations, des suggestions qui vont nous être
faites.
Mme Dufresne (Julie) : Y
aura-t-il un vote libre, M. Coiteux?
M. Coiteux : Regardez, on va
livrer nos engagements. On est un gouvernement qui a l'intention de livrer ses engagements,
alors on va le faire, mais on va le faire en écoutant les gens et en entendant
leurs préoccupations.
Journaliste
: Si c'est
légitime d'écouter les gens, c'est quand même légitime pour un représentant, par
exemple, à Chicoutimi ou ailleurs, de venir voter et de dire : Je vote
contre parce que...
M. Coiteux : Ce n'est pas une question
de vote, là, c'est une question d'écouter les questions de ses concitoyens et
de transmettre les questions de ses concitoyens. C'est pour ça qu'on fait du
travail parlementaire ici. Quand on dépose un projet de loi, s'il y a lieu de
l'améliorer, c'est justement à travers ces consultations qu'on le fait.
M. Gagnon (Marc-André) :
...votre engagement, donc il faut quand même qu'une majorité de députés
libéraux votent en faveur de ce registre-là, on s'entend.
M. Coiteux : Bien, pour livrer
les engagements, il faut effectivement que nous votions en faveur des projets
de loi qui nous permettent de livrer nos engagements et nous allons livrer nos engagements.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Comment vous assurer qu'il n'y aura pas de dépassements de coûts important?
J'imagine que vos réflexes d'ancien président du Conseil du trésor ont été mis
à profit?
M. Coiteux : Oui, oui, absolument.
Absolument. Vous pouvez bien penser que les premières questions... peut-être
pas les premières, mais très rapidement, mes questions ont porté sur la question
des coûts. Écoutez, on ne va pas réinventer la roue ici, on va utiliser une
solution informatique qui existe déjà, qui est celle du Directeur de l'état
civil. Donc, on est capables de baliser les coûts. On s'est prévu un petit
coussin, et, dans les chiffres qui ont été avancés, ça inclut... donc il n'est
pas question de dépassement par rapport aux chiffres qui ont déjà été avancés.
Pourquoi? Parce qu'on a un certain nombre de données à valider et on est en
train de les valider.
Et, au fur et à mesure où on les valide,
on est encore plus certain qu'on s'en va vers une solution qui va être
abordable, surtout dans l'optique où c'est un outil qui va être extrêmement important
en prévention et surtout dans le cadre du travail de nos policiers, là, sur le territoire.
Journaliste
: Mais de
combien, donc, le budget...
M. Coiteux : Bien, le chiffre
qui a été dit publiquement, incluant la contingence, est de l'ordre d'une
vingtaine de millions de dollars. Ça ne dépassera pas ça.
M. Hicks (Ryan) : I think one of the fundamental questions that people had about this
situation with the Laval group
home and one of the fundamental questions for the Auditor was : How did
this happen? How did five teenage girls ran away from this group home? So
what's the answer?
Mme
Charlebois
: Yes, of course, like we said, our «meilleur» resumé of what I said
in French, if you permit me, you know that, for us, it is a priority to
address… How do you say «fugue»…
M. Hicks (Ryan) :Runaways.
Mme
Charlebois
: Runaways, to address the runaways from the girls. But, you know
what, there are some runaways around all the Québec, and it might be some boys, even, with girls, you know? It's not
only a matter of girls that's going on.
About what's going in
Laval, we are in action and, like I told previously the people, is that we take
seriously the runaways in Québec. And we had Mr. Lebon that made a report and said that, in Laval, they
respect all the procedure that was in place for the Québec. But if there is some need that we can... for the next days, we can
work on being better, you know? I'm sorry for my English this morning, I don't
know what's going on. But, you know, we can look after organizing the work with
the youth people and we can look about making them feel comfortable, have a
better... un intervenant pivot...
M. Hicks (Ryan) : Like a social worker…
Mme
Charlebois
: Yes, that is always with them, because they asked us. He says that
we need a procedure where we can have, instead of just having all the liberty
and all the repression, that we can have, in the middle of there, something
that they can adapt, you know? But still, they need to be with the same person
so they can build a confidence in one person and exchange. They've got to be
listened from… you know, they've got to be confident and they need space so
that they can have some kind of interest like, in French, we say
«l'apprentissage», and that they can develop their autonomy more than they can
do now. But all that we've got in the «centres
jeunesse» in youth protection is already good. We just
have to adapt for what we are living today.
M. Hicks (Ryan) :So what is it, if the auditor said that the
group home fall the protocols? What is it about the protocols that's out of
date that allowed this to happen?
Mme
Charlebois
: Well, you know what, we work together, like I told in introduction,
we work together with the Public Security now, we're having exchanges with
other ministries, but my colleague had put in place a program called Prévention
Jeunesse, and he is going to talk about it better than me because it is his
program, but we are working together to make sure that the youth protection is
better.
M. Coiteux : Yes. If you allow me, we had several runaways in a few days coming
from the Laval Center, which doesn't mean that the problem exist only in Laval.
It exists all over the province. It's not only a matter of youth centre. It
happens also, runaways from home, OK? So we got this problem, this social
problem in general. But we took the opportunity of looking at what happens at
the Laval centre not to question our approach, but to see whether we could improve on our current
approach, and this is exactly the kind of work that we're doing together right
now.
We already started in
prevention by announcing, in February, Prévention jeunesse. Prévention jeunesse
is one way of preventing those problems and accompanying better the victims of
sexual exploitation in particular. But it's not the end of the story. We are
still in the process of improving our ways of dealing with this issue, and it's
a work that we're doing altogether.
M. Hicks (Ryan) : But what is it that needs to be improved? I mean, you said :
Accompanying victims of sexual exploitation, but what is it in the protocol? I
think that's a fundamental question.
Mme
Charlebois
:
You mean, in the centres?
M. Hicks (Ryan) : In the centres, yes. What is it and… I mean, you're talking also
about across the province. I mean, what is in that needs to be improved?
M. Coiteux :
It's better coordination with all the persons that are
involved. The police services are involved, social workers are involved, people
working in youth centres and schools are involved, the community is involved, families
are involved. So we have to coordinate better the efforts of all the persons
that are involved around our young people. There are programs that do that. We
have decided that we will invest in one particular program that will do more.
That's not the end of the story. We will work in a more global approach to that
social problem and there will certainly be more announcements to come.
Mme
Charlebois
: Yes, and there is already something that we are doing in the youth
protection center. I am sorry for my English, I am not able to tell you exactly
what I said in French, but I can tell you that we are going to have, with l'INESSS,
the way to take all the good practices that are done, but to improve those
practices so… and after that, they are going to do… how do you say «formation»?
Des voix
:Training.
Mme
Charlebois
: Training to all the people that are working in the center. Like I
told you, we are going to make sure that the youth people are more on one-on-one,
you know, so that they can exchange, and, in French, we say have «un sentiment
d'appartenance», you know. So they need to be listened.
M. Hicks (Ryan) :Feel belong.
Mme
Charlebois
: Feel belong, that's right. Thank you. I am going to be good in
English, one in those days.
M. Hicks (Ryan) :Are you saying that, for example, the
protocols that are in place right now around how runways are exploited through
social media aren't up to date right now and that the people who work in these
homes don't really understand Snapchat, Twitter and all of those?
Mme
Charlebois
: It can be improved, but it's not a matter of what they don't know.
They already know that there… some social media is there. But, you know, can we
use it as a tool that can help us? I think so.
M. Coiteux : It goes beyond the protocols. We have to look beyond the mechanics
of how we work in the youth center. It's important, of course. And, the mandate
of M. Lebon… one of his mandates was precisely to
look at how they were respecting the current protocols, right, and they did,
they respected them. This is the conclusion that we received.
Now, we have to work all
together. When they are out, outside of the youth center, the problematics
still exist. So how do we work better? It involves again, as I said, people in
the youth center, it involves people in the police service, it involves social
workers, it should involve families as well. So these are the kind of programs
that we're working on to design the best possible program with the information
and the research that we receive, and this report is telling us that we're in
the right direction.
Mme Plante (Caroline) : One of the main conclusions of the report is that the phenomenon or
the problem is province-wide. Do you think that's reassuring to parents today
to find out from a report that it's a bigger problem than perhaps that we
thought it was?
Mme
Charlebois
:
It's not a bigger problem. We've got a…
Mme Plante (Caroline) : …
Mme
Charlebois
:
Yes, but you know what? We've got to comfort the parents, because we're working
on being more efficient, OK, and, like I told everybody, the runaways were there
a lot of years before. It's there and it's going to be still there for the next
years.
It's not that I want that
to happen, but we've got to make sure that the youth people are protected
properly, and that's why we're working together to make sure that they're going
to be protected, you know. So we've got to work inside with the organization to
perform, to… — I don't know — improve the way they're
working, because, you know what, Mr. Lebon said... And Mr. Lafortune, Mr.
Dorais and I met with social organism and… from youth people too, and everybody
was telling that the tools are there, but they've got to be improved. And after
that, outside, we've got to work together to make sure that, when youth people
go out of youth protection centres, we've got to make sure that they are
properly protected.
But you know what?
There's some youth people that go out from their families and, at the end, come
at the youth protection center because parents don't know what to do with those
kids. So we're working together to make sure all those kids that we care about
in Québec… You know, we're investing near… how do you say «1 milliard»?
M. Coiteux :
1 billion.
Mme
Charlebois
:
$1 billion per year in youth protection, not for the building, for youth
protection services. It's because it's a matter... it's very important for us.
Mme Plante (Caroline) : So the problem is province-wide. In my guess, it's that it's probably across the country as well. Do you plan on taking any cues
from other provinces?
Mme
Charlebois
: Yes, but we're going to start with our youth people here and we are
going to improve our services here.
Journaliste
:…
M. Coiteux : Maybe last question because we need to go to our caucus right now.
I think we… Maybe one last question.
Mme Johnson (Maya) : …couple of other issues if you had enough already. OK. Thank you. Just on the prison break, the video that has been
released, I mean, what has been done to increase security measures in light of
what happened?
M. Coiteux : Remember that, after the events, we asked Mr. Bouchard to make an
investigation and make recommendations, and we have already applied some of
those recommendations. We have responded to some of those recommendations and
we are in the process of responding to other of these recommendations. So some
of the areas have been covered by special… let's put it this way, but also our
procedures within the jails have been improved also. So the kind of situation
that happened would be less likely now that we are applying those
recommendations.
Mme Johnson (Maya) : And just one final question about the victim… not the victim, the suspect in the Toronto
situation yesterday. We know now that he is from Montréal. Was he on any kind of watch list as far as you are aware?
M. Coiteux : Well, I will ask for more information about this case in
particular, because it has happened in Toronto. He has been arrested by the
Toronto police, he attacked members of the military, but, of course, it is a
situation in which we exchange information about this, so has to make sure that everybody is cooperating to
the inquiry.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 12 h 35)