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Point de presse de Mme Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, et ministre responsable de la région de la Montérégie, et M. Martin Coiteux, ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de Montréal

Version finale

Tuesday, March 15, 2016, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-huit minutes)

Mme Charlebois :1charklAlors, bonjour à tous. Merci d'être avec nous pour justement vous faire prendre connaissance de la raison pour laquelle nous sommes ici. Évidemment, vous le savez, ça concerne les fugues dans les centres jeunesse, et vous savez que, pour notre gouvernement, la problématique des fugues en centre jeunesse est une problématique qui nous concerne beaucoup et qui nous interpelle beaucoup. Alors, pour nous, c'est une priorité depuis le mois de février. Alors, on est action.

Et je veux vous dire que nous rendons public, en ce moment même, le rapport de M. Lebon, M. Lebon qui était le vérificateur que j'avais nommé, vérificateur indépendant. Et vous vous souviendrez que, quand on vous avait rencontrés la dernière fois, nous avions nommé M. Lebon pour nous produire un rapport sur... afin qu'il nous assure que toutes les règles concernant les processus et les procédures d'encadrement dans les centres jeunesse pour éviter les fugues avaient été respectées et appliquées comme elles se devaient. Alors, le rapport m'a été présenté jeudi dernier, et la version finale m'a... nous avons obtenu la version finale hier et nous vous le rendons public aujourd'hui.

Nous désirons vous dire que nous accueillons favorablement les recommandations de M. Lebon et vous dire que nous étions en action même avant que M. Lebon nous produise son rapport. Comment nous avons fait ça? Bien, d'abord, nous l'avons nommé, évidemment, pour nous faire un état de la situation, mais aussi vous vous souviendrez que mon collègue et moi, le ministre de la Sécurité publique, M. Coiteux, et moi avions annoncé qu'il y aurait par la suite un plan global d'intervention qui va interpeller la Santé et les Services sociaux, le ministère de la Justice, la Condition féminine et évidemment la Sécurité publique.

Entre-temps, à la suite de ça, vous vous souviendrez que mon collègue a procédé à une annonce, dont je vais le laisser vous entretenir, qui se nomme Prévention jeunesse.

Ensuite, pour ma part, j'ai rencontré, de mon côté, plusieurs présidents-directeurs généraux, les P.D.G. des CISSS et des CIUSSS, les centres intégrés de santé et services sociaux, en compagnie des DPJ, soient les directrices et directeurs de protection de la jeunesse, le 25 février dernier, afin d'échanger sur cette problématique que sont les fugues dans les centres jeunesse.

Nous avons certainement mis sur la table quelques pistes de solution. Nous avons aussi... J'ai rencontré des jeunes qui ont vécu en centre jeunesse, mais aussi des jeunes qui y sont toujours. J'ai rencontré aussi des organismes communautaires qui travaillent auprès de ces jeunes-là et j'ai rencontré deux chercheurs universitaires, que se nomment M. Lafortune et M. Dorais, deux rencontres extrêmement enrichissantes avec les autres. Et ce que je peux vous dire en ce moment, c'est que la vision de toutes les personnes que je viens de vous nommer est convergente, en ce sens qu'on a tous la même vision : il faut que les services soient adaptés aux besoins d'aujourd'hui parce que la société évolue. Bien, les jeunes aussi évoluent, leur situation évolue. Il faut pouvoir adapter nos pratiques à leurs réalités.

Ce qu'il faudrait aussi davantage, parce qu'on travaille là-dessus tout le temps dans les centres jeunesse, c'est avoir une approche motivationnelle dans le sens où pouvoir créer des pratiques qui peuvent susciter leur intérêt suffisamment pour qu'ils puissent déployer leur intérêt, mais en ce sens-là... puis les jeunes m'ont dit : Si on avait des choses où on pourrait s'investir, qui nous intéressent, bien, il me semble qu'on serait moins portés à fuguer.

Alors, dans ce sens-là, puis j'ai déjà eu des échanges, comme je vous le disais, avec les directeurs de protection de la jeunesse, tout le monde s'est accordé pour dire que oui, effectivement, ce serait une bonne idée de mettre davantage d'emphase là-dessus. Alors, comme je vous l'ai dit, et vous l'avez entre les mains, le rapport, le vérificateur nous dit que le Centre jeunesse Laval a bien respecté tous les protocoles existants concernant les fugues. Alors, vous me permettrez de vous dire qu'à ce moment-ci le Centre jeunesse de Laval a toute ma confiance.

Ce que nous souhaitons vous dire aujourd'hui, c'est que les fugues sont une priorité. Les fugues dans les centres jeunesse sont une priorité pour notre gouvernement, et, comme je vous le disais, les gestes que nous avons posés en témoignent. Il y a déjà des choses qui sont en mouvement. Vous allez voir les recommandations, là, à la fin, à l'onglet 8, les recommandations que nous fait M. Lebon. Mais moi, j'ai déjà retenu des choses sur lesquelles nous travaillons déjà, c'est-à-dire de faire en sorte d'adapter notre pratique pour chacun des jeunes à la réalité d'aujourd'hui, mais aussi d'avoir une approche peut-être un peu plus individualisée et organiser nos interventions auprès d'eux, revoir, dans ce sens-là, un peu l'organisation, la bonifier auprès des jeunes.

Nous sommes aussi à la recherche de solutions intermédiaires, c'est-à-dire qu'entre l'encadrement intensif — vous vous souvenez, je vous en ai déjà parlé — et les milieux de vie ouverts... parce que ce n'est pas vrai qu'on va retourner à l'encadrement intensif. Ce n'est pas la solution, ce n'est pas ce que personne m'a souligné, et le rapport de M. Lebon en fait état, alors... Mais ce qu'il nous souligne, c'est qu'il faudrait peut-être quelque chose, une forme de transition entre les deux qui va permettre aux jeunes de mieux s'adapter.

Nous avons déjà une expertise qui est à l'INESSS. Vous vous souviendrez qu'il y avait l'Association des centres jeunesse, qui existait auparavant, et cette expertise-là, elle a été transférée à l'INESSS, à l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux, et nous allons nous servir de cette expertise pour faire l'inventaire des meilleures pratiques à ce jour et coordonner, mettre en lumière les meilleures pratiques qui doivent être adaptées. C'est-à-dire qu'une fois qu'on a fait l'inventaire des pratiques, voir quelles sont les pratiques qui devront être adaptées pour les jeunes aujourd'hui et, de ce fait, créer un lieu d'échange pour nous permettre le partage de ces connaissances-là, c'est-à-dire de les enseigner, les meilleures pratiques en matière de fugue.

J'ai l'intention aussi de travailler à trouver les façons de créer un lieu d'apprentissage, un lieu qui va favoriser le développement de l'autonomie des jeunes. Les intervenants sont déjà là-dedans, on le sait, ils y travaillent toujours.

Et ce que je veux vous dire en finalité, c'est qu'on travaille beaucoup, on va travailler davantage encore, on le travaille déjà, mais en intersectorialité avec l'ensemble des ministères. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que, la société étant en évolution, les jeunes aussi le sont. Les moyens changent. Les intérêts, les champs d'intérêt changent pour ces jeunes-là. Alors, il faut qu'en santé et services sociaux, dans le domaine de la protection de la jeunesse, nous puissions garder l'intérêt de ces jeunes-là, avoir... Moi, j'ai entendu les jeunes me parler d'une pratique plus individualisée, d'avoir une écoute plus adaptée à leurs besoins en ce sens qu'ils veulent avoir un échange un pour un davantage. Alors, nous allons nous attarder là-dessus.

Ce que je veux vous rappeler, c'est que le rapport touchait une partie très importante qui était les fugues, mais en rapport avec l'exploitation sexuelle, sujet dont va vous entretenir mon collègue le ministre de la Sécurité publique.

M. Coiteux : Alors, merci. Bonjour à vous tous. Simplement pour vous rappeler que, quand j'ai été nommé ministre de la Sécurité publique, le 28 janvier dernier, très rapidement, effectivement, j'ai eu à me pencher sur cette question non seulement des fugues, mais en particulier celles qui sont reliées à l'exploitation sexuelle, l'exploitation sexuelle des jeunes filles.

Donc, dans ce contexte-là, j'ai déjà rencontré très rapidement... en fait, le 8 février dernier, j'ai rencontré le directeur du service de police de Laval, M. Pierre Brochet; j'ai rencontré également, la même journée, le directeur du service de police de Montréal, M. Philippe Pichet; j'ai parlé avec les gens de la section reliée à l'exploitation sexuelle au Service de police de la ville de Montréal; puis j'ai eu également des échanges à différentes reprises, là, au cours des dernières semaines, mais dès le début de mon entrée en fonction, avec la Sûreté du Québec à ce sujet.

Alors, évidemment, ça a été l'occasion d'échanger sur les priorités puis sur la meilleure façon d'assurer non seulement l'intervention policière, mais surtout qu'elle se fasse en interaction avec les autres intervenants importants du milieu. En même temps, puis ça a été très important, il y a des membres de mon cabinet qui ont été aussi en contact et qui ont communiqué directement avec beaucoup d'organismes des milieux communautaires qui sont actifs sur le terrain en prévention et en accompagnement des victimes.

Et c'est l'ensemble de ces efforts-là qui ont permis, pour nous, de lancer, dès le 16 février... j'étais avec ma collègue Lucie Charlebois évidemment, on était à Laval, de lancer, dès le 16 février dernier, le programme Prévention jeunesse. Alors, le programme Prévention jeunesse, je le rappelle, ça prévoit un financement de 3 millions de dollars pour les cinq prochaines années afin que des communautés locales puissent effectivement monter des projets, des projets qui permettent de faire travailler ensemble les corps policiers, les intervenants communautaires et les gens des milieux institutionnels, par exemple les centres jeunesse, mais ça pourrait être les milieux scolaires également. Des problématiques de sécurité des jeunes, notamment la question de l'exploitation sexuelle des jeunes...

Alors, dans le cas précis de Laval, le projet qui a été mis de l'avant par la ville et financé par le programme Prévention jeunesse, il vise justement à lutter contre l'exploitation sexuelle. Il vise à renforcer la coordination entre les intervenants locaux sur le terrain. Il permet donc de mieux outiller les partenaires, de mieux accompagner les victimes, à la fois en prévention, mais aussi en accompagnement.

Vous savez, ce travail-là qui se fait en amont de l'exploitation sexuelle, pour essayer de prévenir, est extrêmement important. Et j'ai souvent parlé, au cours des dernières semaines, du virage préventif que le gouvernement veut imprimer à la sécurité publique. C'est l'un des champs où ce virage préventif prend tout son sens. Alors, on regarde le rapport aujourd'hui, et ce qui est encourageant, effectivement, du point de vue des initiatives que nous avons déjà prises, c'est que, justement, ce que recommande le rapport de M. Lebon va directement dans cette direction-là du virage préventif. Le rapport met en exergue le fait qu'il faut absolument agir de façon coordonnée et concertée, en prévention, bien sûr, d'abord, mais aussi pour y aller aussi davantage du côté du travail policier par la suite, c'est-à-dire les poursuites éventuelles et la répression.

J'aimerais vous dire, concernant le programme Prévention jeunesse, parce qu'on fait état, évidemment, de ce programme dans le rapport… On parle également du rapport… On parle également du programme Mobilis à Longueuil. J'aimerais vous dire que bien entendu que l'approche qui a été développée à Longueuil, ça a été aussi quelque chose qui a été utilisé dans nos réflexions pour monter le programme Prévention jeunesse. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion moi-même de discuter avec la mairesse de Longueuil, et on est justement, à l'heure actuelle, dans le contexte du programme Prévention jeunesse, en train de travailler pour bonifier l'aide qui est apportée à ce programme, qui existe, là, qui fonctionne à Longueuil, qui s'appelle le programme Mobilis.

Alors, le gouvernement est déjà en action en agissant non seulement sur l'exploitation sexuelle, mais aussi sur d'autres problématiques qui touchent la sécurité des jeunes. Le virage préventif qu'on effectue au ministère de la Sécurité publique va justement davantage appuyer les initiatives locales sur le terrain, d'abord et avant tout, afin d'agir en amont, ce qui ne veut pas dire qu'on n'est pas parallèlement en train aussi de travailler dans l'optique de renforcer nos capacités policières. Et c'est ce qu'on est en train de faire actuellement, on est en évaluation de ce qu'on peut faire, parce que, vous savez, il ne s'agit pas ici de remettre en question le travail des policiers. Le travail des policiers, il est déjà très efficace, très actif. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec les services de police qui oeuvrent dans ce domaine-là, mais il y a toujours moyen aussi d'appuyer davantage lorsqu'on travaille tous ensemble, et c'est ce qu'on va faire au cours des prochaines semaines. Merci.

M. Chouinard (Tommy) : Merci. D'abord, peut-être une petite mise au point. Il aurait été approprié, je crois, d'avoir accès au rapport avant le début de la conférence de presse pour faire en sorte que les questions soient les plus justes possible puis qu'on puisse bien éclairer la population à ce sujet-là.

Maintenant, d'abord, sur le cas de Laval, est-ce que... vous aviez dit, M. Coiteux, je crois, que le centre jeunesse était l'épicentre — c'est le terme que vous aviez utilisé — du phénomène des fugues. Est-ce qu'à la lumière de ce rapport-là cette affirmation-là est confirmée ou infirmée?

M. Coiteux : Écoutez, des fugues, il y en a sur tout le territoire du Québec. Le centre de Laval est un centre qui est particulier en ce sens qu'il va héberger des cas qui sont un peu plus complexes, souvent, dans la région montréalaise. Donc, il est possible qu'il y ait des problématiques particulières au centre de Laval.

Étant donné qu'il y avait eu plusieurs fugues qui émanaient du centre de Laval, ma collègue a souhaité voir ce qui se passait directement, est-ce qu'on respectait d'abord les protocoles existants, mais on a mis sur pied un programme qui ne s'adresse pas qu'à Laval. Le programme Prévention jeunesse, il s'adresse à toutes les communautés locales qui peuvent avoir des enjeux de ce genre.

Donc, c'est un problème social, c'est un problème qui va au-delà de Laval, mais il y a une problématique particulière sur laquelle on a eu à se pencher dès le départ.

Mme Charlebois : Il faut savoir que Laval aussi recueille des jeunes, oui, de la région de Laval, mais aussi de Montréal et des environs. Alors, il y a une unité, là, d'encadrement intensif qui est plus grande. Alors, à partir de ce fait, bien, il se peut qu'il y ait plus de problématiques au centre de Laval, mais il ne faut pas penser que c'est juste au centre Laval qu'il y a des fugues, là. C'est à travers tout le Québec.

M. Chouinard (Tommy) : Doit-on comprendre que le coeur de ce rapport-là, c'est la recommandation selon laquelle il faudrait qu'il y ait, entre l'encadrement intensif, donc, une unité fermée et donc les unités que je vais qualifier de régulières, une forme de transition pour empêcher, donc, les jeunes de sortir, si je comprends bien?

Mme Charlebois : Oui. En fait, ce que nous recommande M. Lebon, c'est justement de trouver la forme transitoire entre l'encadrement intensif et la grande liberté, qu'il y ait quelque chose de transitoire qui fait en sorte que le jeune puisse évoluer à travers ce transit-là. Parce que, là, il sort de l'unité d'encadrement intensif, où tout est barré et tout est très contrôlé, jusqu'à la liberté totale. Mais, entre les deux, il n'y a comme pas ce pont, j'oserais dire.

Et je me suis aussi fait dire, par notamment les chercheurs et M. Lebon, qu'il faudrait s'assurer qu'il y ait un intervenant qui suive le jeune du commencement à la fin, c'est-à-dire qu'une fois que le jeune est en encadrement qui n'est pas intensif, bref en une forme de liberté, et qu'il passe à l'autre encadrement, bien, il perd comme une forme... il perd son intervenant. Pour la durée du temps où il est en encadrement intensif, ce n'est pas les mêmes intervenants, alors il faudrait trouver un intervenant pivot qui va assurer une communication, parce que ce qu'ont besoin les jeunes, hein, c'est d'être entendus, d'être écoutés. Moi, c'est ce que les jeunes m'ont dit beaucoup et c'est ce que je retrouve aussi dans le rapport. Les jeunes, ils ont besoin d'être entendus, écoutés, mais, pour ça, il faut créer un sentiment d'appartenance, il faut qu'il y ait un lien fort avec le jeune. Il faut garder un intervenant près de lui. Alors, c'est à... Quand je vous parlais de réorganisation, là, d'organisation de la façon de travailler, bien, ça va faire partie de ça.

Mme Dufresne (Julie) : Mme Charlebois, je vais joindre ma voix à celle de mon collègue pour dire que c'est difficile de poser des questions précises sur un rapport qu'on n'a pas eu le temps de lire, mais, a priori, je ne vois rien dans ce rapport qui recommande de verrouiller de façon permanente les portes, à part ce que vous semblez évoquer maintenant.

Maintenant, est-il de l'intention de votre gouvernement d'aller plus loin et de réfléchir à ce type d'intervention là dans le futur ou si cette possibilité-là de garder les portes verrouillées, qui a été grandement évoquée, vous l'écartez d'emblée?

Mme Charlebois : La porte verrouillée dont vous me parlez, c'est ce qui s'est passé à Laval, mais je vous rappelle que ce verrouillage-là, c'était une porte qui était verrouillée, mais les jeunes qui ont le droit de sortir, là, peuvent sortir. Ils n'ont qu'à présenter un billet au gardien à la porte, et l'intervenant qui dit : Mon jeune peut sortir, il va sortir quand même, là. Ce n'est pas la grande barrure, là, ce n'est pas un verrouillage intensif, là. Ceux qui ont le droit de sortir ont encore le droit de sortir. Est-ce que c'est une des mesures transitoires qui peut être appliquée dans certains centres? Peut-être, mais chaque centre va devoir trouver la forme de transition et faire en sorte que, justement, on puisse passer d'un encadrement intensif mais... à la liberté totale.

Pour ce qui est du rapport, vous me permettrez de vous dire que j'ai eu une présentation jeudi, on a eu la copie officielle hier après-midi. Je suis désolée, j'aurais aimé ça pouvoir le transmettre avant. Mon intention n'était pas de retenir le rapport, d'ailleurs on le rend public aujourd'hui, mais il fallait quand même que mes collègues et moi puissions en prendre connaissance. Et je vous accorde que je suis certaine que vous allez prendre le temps de le lire, de nous requestionner par après s'il y a d'autres questions.

Mme Dufresne (Julie) : Mais, pour revenir à votre réponse, je comprends mal... donc, ce sera à chacun des centres de décider individuellement comment il va appliquer cette espèce de mesure transitoire là?

Mme Charlebois : Bien, en fonction... Bien, non. Ce qu'on a dit, c'est qu'on allait recueillir les meilleures pratiques un peu partout et faire de la formation, mais il faut adapter nos façons de faire selon les centres. Comme je vous disais, à Laval, il y a des jeunes de Montréal, il y a des jeunes de Laval, il y en a même des Laurentides-Lanaudière. Il y a une clientèle qui est peut-être un petit peu plus active, on va dire ça comme ça.

Alors, peut-être que les moyens devront être différents à Laval que dans d'autres endroits, mais ça, je pense qu'on a du personnel qualifié, qui seront capables... d'ailleurs, ils l'ont prise, la décision, là, quand c'est venu le temps de verrouiller la porte, juste pour s'assurer qu'il y avait comme une vérification à la porte. Je pense que chaque centre va être en mesure de prendre ses décisions, effectivement.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, le rapport vous dit de faire des fugues une priorité nationale, vous répondez : On l'a déjà fait...

Mme Charlebois : C'est déjà une priorité.

M. Gagnon (Marc-André) : C'est déjà fait, on a pris les bonnes actions, on est dans la bonne direction. Mais, quand même, est-ce qu'il n'y a pas lieu de mettre de l'avant de nouveaux investissements, d'ajouter des intervenants?

Mme Charlebois : Quand on me parle de ça, de nouveaux investissements, quand je vous parle de réorganisation du travail, quand je vous ai dit qu'il y aurait un plan global, effectivement, aujourd'hui, à part du plan de mon collègue de la Sécurité publique, je ne suis pas en mesure de vous quantifier les sous qui vont être déployés. Mais, vous savez, dans les centres jeunesse, là, pour la protection de la jeunesse, mis à part les infrastructures, c'est tout près de 1 milliard de dollars, là, qui y sont investis. C'est donc vous dire que pour nous, la protection de la jeunesse au Québec, pour l'ensemble des Québécois, pas juste pour la ministre, là, de la protection de la jeunesse, mais pour l'ensemble des Québécois, c'est un enjeu très important. C'est pour ça qu'on y investit près de 1 milliard de dollars.

Est-ce qu'il y aura des sous davantage? On va prendre le temps de tout revoir le rapport, de voir ce qu'on va mettre dans le plan global avec mes collègues et on va être en mesure de mieux chiffrer la suite des choses.

Journaliste : Mme Charlebois, avez-vous l'impression de rassurer les parents aujourd'hui en disant : Les procédures ont été suivies. On ne va pas barrer les portes, et les mesures que vous annoncez n'auront pas d'effet avant moyen terme, long terme.

Mme Charlebois : Bien, moi, je suis plus ou moins d'accord avec votre affirmation, en ce sens que, oui, je considère que ça rassure les parents parce que le centre Laval a déjà pris une décision en ce qui concerne leurs portes, mais ça n'empêche pas les jeunes qui ont le droit de sortir de sortir.

Je veux aussi vous dire que nous sommes déjà au travail. Ils savent que nous en faisons un enjeu national. Nous sommes préoccupés et nous allons nous pencher de plus près là-dessus. Ce n'est pas pour rien qu'on a fait toutes les rencontres, mon collègue et moi, qu'on a faites à ce jour. J'ai rencontré des jeunes, j'ai rencontré des DPJ, j'ai rencontré plein de gens, deux chercheurs qui ont travaillé dans le monde de la jeunesse. Ce n'est pas pour le fun qu'on fait ça, ces rencontres-là, c'est pour justement parfaire nos choses. Mais on est déjà en action, c'est ça qui rassure les parents.

Et ce que je veux vous dire, c'est : Est-ce que nous serons dans un monde parfait demain matin? Non. Est-ce que nous pouvons nous améliorer? Oui, et nous y travaillons. Je me sens suffisamment préoccupée pour vous dire que, dans les centres jeunesse... puis je ne suis pas la seule, là. Tous les intervenants dans les centres jeunesse, c'est des gens dédiés, là. Ils ne s'en vont pas là le matin avec leur petite boîte à lunch pensant de travailler comme des robots. Non, non. Ils ont à coeur de travailler, ils travaillent avec de l'humain. Un humain est en contact avec l'humain.

Mais est-ce que nous pouvons améliorer nos façons de faire? Oui, et c'est ça qu'on fait.

Journaliste : J'aimerais comprendre, est-ce que la porte du Centre jeunesse de Laval va demeurer barrée?

Mme Charlebois : Ça va être leur décision.

Journaliste : Ça sera leur décision.

Mme Charlebois : Ça sera leur décision en fonction du climat qui y sera vécu.

Journaliste : D'accord. On voit justement que, par rapport à l'année dernière, il y a seulement cinq fugues cette année au centre Laval. Il y en avait 15 à pareille date l'an passé. Est-ce que ça ne démontre pas justement que la porte barrée est efficace, que c'est une mesure efficace?

Mme Charlebois : Bien, écoutez, moi, je vais vous laisser juger de ça, mais je pense qu'il y a eu plein d'autres gestes. Non seulement cette porte-là, c'est sûr que ça retient des pulsions, on va se dire la vérité... parce que, vous le savez, il y a des fugues qui sont des fugues... Il y en a que c'est leur première fugue puis qui répondent à une pulsion, mais il y a aussi des fugueurs qui sont des fugueurs répétitifs.

Alors, pour ceux qui n'ont pas le droit de sortir, quand ils n'ont pas le billet pour présenter à la porte, bien, c'est clair que la pulsion... on ne peut pas passer là, ils sont pris en dedans, à rester avec leur éducateur et à échanger, mais, oui, il y a certainement une forme là, mais il y a plus que ça. Il y a l'approche, je pense, qui... Tu sais, les gens, les intervenants là-bas, là, ils étaient déjà en mouvement. Il y avait déjà deux études qui avaient été commandées. Ils avaient déjà, eux autres, commencé à réfléchir sur comment on aborde les jeunes, etc., comment on peut faire différent. Parce que la venue des médias sociaux, là... ce n'était pas là, ça, avant. Qlors, comment on traite de ça avec les jeunes? Parce que, quand ils sont au centre jeunesse, ils n'ont pas leur téléphone intelligent, là, mais, quand ils en sortent, ils l'ont. Comment on traite... comment on peut faire un... d'un appareil qui peut nous sembler désavantageux, comment on peut en faire un avantage? Bien, c'est simple, on peut établir des contacts avec notre jeune via les médias sociaux, etc. Alors...

Journaliste : Quand ils sortent pour une sortie de jour, par exemple, ils ont un téléphone et là accès...

M. Coiteux : Bien, ce qu'on comprend, évidemment, c'est qu'il y a un travail qui est beaucoup plus vaste à faire que de simplement considérer si on verrouille ou on ne verrouille pas les portes. Il y a tout un travail d'éducation, il y a tout un travail, évidemment... puis l'éducation, ça fait partie des actions en prévention. Et, en particulier, lorsque ça touche notamment l'exploitation sexuelle ou des questions qui sont liées à la consommation de drogue, bien là, c'est un travail qui fait intervenir tout le monde. Alors, il y a ce qui se passe à l'intérieur des centres de jeunesse, bien sûr, mais il y a la famille, il y a l'école, il y a les travailleurs communautaires, il y a la police qui est impliquée.

Alors, on travaille sur des approches, on est déjà là-dessus. L'un d'entre vous posait la question des ressources tout à l'heure. On a déjà commencé à mettre plus de ressources, mais ça ne sera pas qu'une question de dollars, ça va être une question de quelles approches on finance avec ces nouvelles ressources. On a déjà commencé et on va en faire davantage. Alors, il y a des choses qui sont en cours et il y a des choses qui s'en viennent très prochainement. C'est une réflexion globale qu'on fait. On l'a fait entre nous tous et on est plusieurs collègues concernés. Aujourd'hui, on est tous les deux ici, mais ça interpelle également la Justice, ça interpelle la Condition féminine. C'est ensemble qu'on travaille tout ça actuellement.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais est-ce que les droits des jeunes vont varier d'un centre à l'autre?

Mme Charlebois : Non. Les droits doivent être respectés.

Mme Richer (Jocelyne) : Parce que vous dites qu'un centre pourrait donner des droits de sortie, un autre pourrait dire : Non, ils n'ont pas le droit de sortir.

Mme Charlebois : Non, il y a quand même un cadre de référence qui doit être respecté, là.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce qu'il va changer, ce cadre-là?

Mme Charlebois : Bien, on va travailler s'il y a lieu d'améliorer le cadre de référence, mais ça va être fait globalement, là. Ça va être fait pour l'ensemble du Québec, s'il y a lieu de le faire, et ça va être fait en collaboration avec les DPJ et les intervenants. Comme je vous disais, on veut faire une table de concertation où vont être assis les gens. L'INESSS recueille les meilleures pratiques. Nos gens qui étaient dans l'Association des centres jeunesse sont tous là, là.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais est-ce que certains vont dire : Nous, on verrouille les portes, puis l'autre centre dira : Nous, on ne verrouille pas les portes?

Mme Charlebois : Oui, ça peut arriver.

Mme Richer (Jocelyne) : Ça sera possible, ça?

Mme Charlebois : Oui, ça peut arriver, puis c'est ce qui est arrivé à Laval. Ce n'est pas la ministre qui a pris la décision, à Laval, de verrouiller la porte, là. C'est les D.G. d'établissement là-bas qui ont pris la décision de verrouiller la porte, mais ce n'est pas... Je vous rappelle, là, ce n'est pas une porte qui est verrouillée puis qui empêche tout le monde de sortir. Ceux qui avaient la liberté de sortir déjà peuvent encore le faire.

Alors, ça veut dire qu'il y a des jeunes qui sortent, qui vont chez leurs parents, qui fuguaient à partir de chez leurs parents, peuvent encore le faire. Ce n'est pas ce qu'on souhaite, là, mais tous ceux qui correspondent au profil qui peut sortir vont pouvoir encore sortir sur la recommandation de l'intervenant. C'est ceux qui passaient à la porte, qui répondaient à une pulsion de vouloir fuguer, bien là, ils ne pourront, plus ceux qui n'ont pas le droit de sortir. C'est ce qu'il se passe à Laval, là. À Laval, là, ce n'est pas barré pour tout le monde, là. Ça n'a jamais été barré pour tout le monde.

Mme Dufresne (Julie) : Mais c'est donc dire que le cas de Laval est vraiment exceptionnel à ce moment-là?

Mme Charlebois : Non, il n'est pas plus exceptionnel.

Mme Dufresne (Julie) : Parce que sinon vous auriez pu donner une consigne générale.

Mme Charlebois : Il n'est pas plus exceptionnel qu'ailleurs. À Montréal, ils pourraient prendre la même consigne. Ils peuvent ne pas la prendre. En Montérégie... Chaque centre a une clientèle. Ils peuvent, en fonction des lieux, en fonction de la clientèle, en fonction de besoins... parce que des fugues, là, il y en a partout. Là, on a mis Laval sur la place publique, là, mais il y en a partout des fugues.

Oui, il y a plus de chances d'exploitation sexuelle dans les grands centres. Oui, ça, je vous le concède. C'est pour ça qu'on a nommé le vérificateur là, parce qu'il est dans un grand centre à Laval, comme Montréal est un grand centre, et les clientèles plus problématiques, qui nécessitaient encadrement intensif à Montréal, étaient référées à Laval. C'est pourquoi on a nommé l'enquêteur là. Mais ça ne veut pas dire qu'ailleurs ils n'auront pas besoin de faire ça, mais il faut juste qu'ils prennent les décisions. Puis je pense que les gens sont capables de prendre ces décisions-là sans brimer le droit des jeunes, hein? Parce qu'on se rappellera que les jeunes ont des droits, et ça a été vérifié par la commission de protection... la CDPDJ, là.

M. Coiteux : En passant, le programme Prévention jeunesse, il n'est pas que pour Laval, là. C'est un programme qui s'adresse à toutes les communautés locales au Québec qui ont un projet à soumettre, là. Laval est le premier en ligne, mais on est en discussion avec Longueuil puis on sera en discussion avec d'autres municipalités qui voudront aller de l'avant.

C'est précisément parce qu'on pense que ce n'est pas un problème qui est spécifique à Longueuil. C'est un problème malheureux, c'est un problème qui existe dans plusieurs communautés au Québec puis c'est pour ça qu'on va le prendre dans le cadre d'une politique nationale, pas d'une politique lavalloise. Ça va être une politique, et c'est déjà national.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Coiteux, si vous le permettez, sur un autre dossier sur votre bureau à titre de ministre de la Sécurité publique, celui du registre des armes à feu ou du fichier, les armes à feu, il y a un groupe ce matin qui appelait... un collectif qui appelait à l'adoption rapide par l'Assemblée nationale de ce projet de loi là, tandis qu'il y a des chasseurs qui se disent préoccupés notamment par la lourdeur administrative, là, qui va mener à l'enregistrement de l'arme. Qu'est-ce que vous avez à répondre à leurs préoccupations?

M. Coiteux : Bien, on va avoir l'occasion d'en discuter de façon très publique bientôt, parce que les consultations autour du projet de loi sont sur le point de commencer. Les dates sont déjà à l'agenda, comme vous le savez, puis des groupes sont déjà confirmés, là. Alors, on va avoir l'occasion d'en discuter.

Notre intention ici, ce n'est pas d'empêcher les chasseurs de se livrer à leur activité préférée. Notre intention, c'est de faire en sorte que notamment les policiers disposent d'un outil important, qui est de savoir, lorsqu'ils interviennent sur un lieu, est-ce qu'il y a une arme d'épaule, il y en a combien, de quelle nature. Cette connaissance-là, elle est utilisée en prévention. On ne veut pas le faire en empêchant les chasseurs de se livrer à leur activité puis on ne veut pas le faire à un coût qui n'a pas de sens.

Alors, on va rassurer les gens là-dessus, et je tiens à rassurer les gens là-dessus, ça ne sera pas un outil qui va être invasif pour les chasseurs, ça ne sera pas quelque chose qui va coûter beaucoup d'argent. Ça va être quelque chose qui va être simple à utiliser et qui va permettre de répondre à un objectif qui est important, qui est la prévention de différents types de crime, et on va le faire dans cette optique-là.

Alors, ça va être l'occasion, en consultations, à la fois d'écouter les groupes, puis laissez-moi vous dire que je vais les écouter très attentivement. J'arrive avec évidemment toute la disposition à écouter les suggestions et les recommandations, mais j'en profiterai aussi pour rassurer les gens sur un certain nombre de choses qu'on entend, qui ne correspondent pas à l'intention du projet de loi.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Justement, le burinage sur...

M. Coiteux : Par exemple. Il n'y en aura pas de burinage. Alors, on peut le dire tout de suite : Il n'y en aura pas. Alors, on peut déjà exclure ça.

M. Gagnon (Marc-André) : L'étiquette, est-ce que ça peut tenir le coup? Si on met une étiquette à la place du burinage...

M. Coiteux : Lorsque nécessaire. Parce que, dans la plupart des cas, les armes ont déjà un numéro de série, et ça suffit.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Coiteux, François Legault, sur le congrès des chefs pompiers, voit un problème de conflit d'intérêts dans le fait que certaines activités, des cocktails, des repas, soient financées par les fournisseurs des services incendie. Vous en pensez quoi?

M. Coiteux : Bien, j'aurai l'occasion de poser des questions à cet effet, parce que ce n'est pas parce que je suis à la Sécurité publique et plus au Trésor que je ne me préoccupe plus... bien au contraire, je me préoccupe toujours du bon usage des deniers publics et je vais m'en préoccuper dans ce cas-là comme dans tous les autres cas qui m'ont tenu occupé au cours des deux dernières années.

Donc, soyez certains que je vais poser des questions à cet effet, mais mon rôle comme ministre de la Sécurité publique, c'est de rencontrer aussi les gens qui assurent la sécurité sur le territoire du Québec. Puis la sécurité incendie, c'est fondamental. Donc, bien sûr que je dois rencontrer et que je vais rencontrer les policiers, ce qui ne m'empêchera pas de poser des questions.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que vous serez au congrès? On sait que votre sous-ministre sera conférencier.

M. Coiteux : Bien, j'ai l'intention de m'adresser à eux, mais j'ai aussi l'intention de leur poser des questions.

Mme Dufresne (Julie) : Mme Charlebois, moi, j'ai une question sur le reportage de mon collègue, hier soir, sur la fondation Chagnon. Il y a certains des partenariats qui ont été réalisés avec votre ministère. Est-ce que vous êtes satisfaite des résultats? Est-ce que ça a donné les résultats escomptés?

Mme Charlebois : Moi, ce que je peux vous dire, c'est que le partenariat avec la fondation André-et-Lucie-Chagnon a fait en sorte que le Québec a pu voir une transformation de sa vision sur les saines habitudes de vie. Je pense qu'il nous a amenés à cheminer. Juste en ce sens-là, moi, je veux les remercier. Honnêtement, là, on ne peut pas faire autrement, parce que changer les habitudes, changer les attitudes, ça prend du temps. Et la fondation Chagnon, quand ils ont investi dans Québec en forme, c'était le but visé.

Maintenant, vous voulez me parler du reste des sommes. Nous sommes en discussion en ce moment avec la fondation pour voir comment seront déployées le reste des sommes, mais soyez assurés que ces sommes-là vont demeurer investies en prévention et en santé, c'est clair. C'est clair, clair, clair, ça.

Mme Dufresne (Julie) : Trouvez-vous que les sommes ont été investies de façon judicieuse? Il y a un bon pourcentage de l'argent qui a été utilisé pour les salaires. Est-ce qu'à votre avis c'est la bonne façon d'utiliser cet argent qui est aussi celui des contribuables?

Mme Charlebois : Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a eu beaucoup de demandes de reddition de comptes. Drôle de hasard, avant même que vous fassiez votre reportage, j'ai rencontré quelqu'un dans une municipalité, qui travaille justement à déployer ces programmes-là, puis elle me disait qu'avant d'investir des sous, oui, il y aurait des demandes de reddition de comptes aux organismes pour lesquels ils investissaient de l'argent, parce qu'ils veulent s'assurer que l'argent soit utilisé à bon escient.

Moi, comment Québec en forme a géré ses budgets, là, je n'ai pas tout le contenu de tout ça, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'ils ont contribué largement à changer nos mentalités au Québec, et, si on voit plein d'événements au Québec en ce moment, que ce soit de la course à pied, des tours de vélo ou toute autre forme d'activité physique, bien, moi, je pense qu'on peut dire merci beaucoup à la fondation Chagnon, merci beaucoup à Sylvie Bernier qui en a fait la promotion grandement, parce que, oui, c'est tous des gens qui ont travaillé autour de la fondation Chagnon.

Est-ce que les salaires sont plus élevés, pas assez élevés? Moi, ce que je dis, là, c'est merci d'avoir contribué à faire en sorte que la société québécoise améliore ses habitudes de vie.

Mme Dufresne (Julie) : Donc, le gouvernement compte prendre le relais à la fin de ce partenariat?

Mme Charlebois : Nous avions une entente où chacun — pour la partie qui me concerne, Québec en forme — où chacun mettait des montants à des niveaux égaux, et nous comptons... nous travaillons ensemble en ce moment, la fondation Chagnon et nous, pour faire en sorte que ces sommes-là demeurent en prévention.

Mme Dufresne (Julie) : Mais, juste pour bien comprendre, les organismes, dans le reportage, disaient : Qu'est-ce qui va arriver à la fin de tout ça? Nous, on a encore besoin de financement. Est-ce que votre gouvernement est prêt à jouer ce rôle-là et à investir les sommes?

Mme Charlebois : Pour le moment, tout ce que j'ai à vous dire, c'est que nous travaillons et nous négocions avec la fondation Chagnon. Nous allons investir ces sommes-là en prévention en santé.

Journaliste : M. Coiteux, juste sur le burinage, pourquoi reculer sur le burinage?

M. Coiteux : On n'a jamais eu l'intention d'imposer le burinage, donc ce n'est pas un recul. C'est juste redire ce que nous avons toujours eu l'intention de ne pas faire, c'est-à-dire d'obliger les gens à buriner. Ça ne sera pas le cas, ça n'a jamais été dans nos intentions.

Journaliste : Est-ce qu'il y a lieu d'avoir un vote libre sur le projet de loi?

M. Coiteux : Je pense qu'on a pris un engagement et je pense que la population s'attend à ce qu'on livre nos engagements. Alors, on va travailler ensemble pour livrer le meilleur projet de loi possible, dans l'intérêt de l'ensemble des Québécois.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais votre candidate dans Chicoutimi songe à voter contre.

M. Coiteux : Écoutez, il y a des préoccupations qui s'expriment, il y a des gens qui posent des questions, qui posent des questions tout à fait légitimes. Alors, elle entend certainement des gens dans son comté qui lui posent des questions, comme moi, j'en entends aussi, des questions. Il y a des questions qui sont posées, elles sont totalement légitimes.

Alors, ça sera l'occasion, lors des consultations parlementaires, de répondre à l'ensemble des questions et de tenir compte aussi des recommandations, des suggestions qui vont nous être faites.

Mme Dufresne (Julie) : Y aura-t-il un vote libre, M. Coiteux?

M. Coiteux : Regardez, on va livrer nos engagements. On est un gouvernement qui a l'intention de livrer ses engagements, alors on va le faire, mais on va le faire en écoutant les gens et en entendant leurs préoccupations.

Journaliste : Si c'est légitime d'écouter les gens, c'est quand même légitime pour un représentant, par exemple, à Chicoutimi ou ailleurs, de venir voter et de dire : Je vote contre parce que...

M. Coiteux : Ce n'est pas une question de vote, là, c'est une question d'écouter les questions de ses concitoyens et de transmettre les questions de ses concitoyens. C'est pour ça qu'on fait du travail parlementaire ici. Quand on dépose un projet de loi, s'il y a lieu de l'améliorer, c'est justement à travers ces consultations qu'on le fait.

M. Gagnon (Marc-André) : ...votre engagement, donc il faut quand même qu'une majorité de députés libéraux votent en faveur de ce registre-là, on s'entend.

M. Coiteux : Bien, pour livrer les engagements, il faut effectivement que nous votions en faveur des projets de loi qui nous permettent de livrer nos engagements et nous allons livrer nos engagements.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Comment vous assurer qu'il n'y aura pas de dépassements de coûts important? J'imagine que vos réflexes d'ancien président du Conseil du trésor ont été mis à profit?

M. Coiteux : Oui, oui, absolument. Absolument. Vous pouvez bien penser que les premières questions... peut-être pas les premières, mais très rapidement, mes questions ont porté sur la question des coûts. Écoutez, on ne va pas réinventer la roue ici, on va utiliser une solution informatique qui existe déjà, qui est celle du Directeur de l'état civil. Donc, on est capables de baliser les coûts. On s'est prévu un petit coussin, et, dans les chiffres qui ont été avancés, ça inclut... donc il n'est pas question de dépassement par rapport aux chiffres qui ont déjà été avancés. Pourquoi? Parce qu'on a un certain nombre de données à valider et on est en train de les valider.

Et, au fur et à mesure où on les valide, on est encore plus certain qu'on s'en va vers une solution qui va être abordable, surtout dans l'optique où c'est un outil qui va être extrêmement important en prévention et surtout dans le cadre du travail de nos policiers, là, sur le territoire.

Journaliste : Mais de combien, donc, le budget...

M. Coiteux : Bien, le chiffre qui a été dit publiquement, incluant la contingence, est de l'ordre d'une vingtaine de millions de dollars. Ça ne dépassera pas ça.

M. Hicks (Ryan) : I think one of the fundamental questions that people had about this situation with the Laval group home and one of the fundamental questions for the Auditor was : How did this happen? How did five teenage girls ran away from this group home? So what's the answer?

Mme Charlebois : Yes, of course, like we said, our «meilleur» resumé of what I said in French, if you permit me, you know that, for us, it is a priority to address… How do you say «fugue»…

M. Hicks (Ryan) :Runaways.

Mme Charlebois : Runaways, to address the runaways from the girls. But, you know what, there are some runaways around all the Québec, and it might be some boys, even, with girls, you know? It's not only a matter of girls that's going on.

About what's going in Laval, we are in action and, like I told previously the people, is that we take seriously the runaways in Québec. And we had Mr. Lebon that made a report and said that, in Laval, they respect all the procedure that was in place for the Québec. But if there is some need that we can... for the next days, we can work on being better, you know? I'm sorry for my English this morning, I don't know what's going on. But, you know, we can look after organizing the work with the youth people and we can look about making them feel comfortable, have a better... un intervenant pivot...

M. Hicks (Ryan) : Like a social worker…

Mme Charlebois : Yes, that is always with them, because they asked us. He says that we need a procedure where we can have, instead of just having all the liberty and all the repression, that we can have, in the middle of there, something that they can adapt, you know? But still, they need to be with the same person so they can build a confidence in one person and exchange. They've got to be listened from… you know, they've got to be confident and they need space so that they can have some kind of interest like, in French, we say «l'apprentissage», and that they can develop their autonomy more than they can do now. But all that we've got in the «centres jeunesse» in youth protection is already good. We just have to adapt for what we are living today.

M. Hicks (Ryan) :So what is it, if the auditor said that the group home fall the protocols? What is it about the protocols that's out of date that allowed this to happen?

Mme Charlebois : Well, you know what, we work together, like I told in introduction, we work together with the Public Security now, we're having exchanges with other ministries, but my colleague had put in place a program called Prévention Jeunesse, and he is going to talk about it better than me because it is his program, but we are working together to make sure that the youth protection is better.

M. Coiteux :  Yes. If you allow me, we had several runaways in a few days coming from the Laval Center, which doesn't mean that the problem exist only in Laval. It exists all over the province. It's not only a matter of youth centre. It happens also, runaways from home, OK? So we got this problem, this social problem in general. But we took the opportunity of looking at what happens at the Laval centre not to question our approach, but to see whether we could improve on our current approach, and this is exactly the kind of work that we're doing together right now.

We already started in prevention by announcing, in February, Prévention jeunesse. Prévention jeunesse is one way of preventing those problems and accompanying better the victims of sexual exploitation in particular. But it's not the end of the story. We are still in the process of improving our ways of dealing with this issue, and it's a work that we're doing altogether.

M. Hicks (Ryan) : But what is it that needs to be improved? I mean, you said : Accompanying victims of sexual exploitation, but what is it in the protocol? I think that's a fundamental question.

Mme Charlebois : You mean, in the centres?

M. Hicks (Ryan) : In the centres, yes. What is it and… I mean, you're talking also about across the province. I mean, what is in that needs to be improved?

M. Coiteux : It's better coordination with all the persons that are involved. The police services are involved, social workers are involved, people working in youth centres and schools are involved, the community is involved, families are involved. So we have to coordinate better the efforts of all the persons that are involved around our young people. There are programs that do that. We have decided that we will invest in one particular program that will do more. That's not the end of the story. We will work in a more global approach to that social problem and there will certainly be more announcements to come.

Mme Charlebois : Yes, and there is already something that we are doing in the youth protection center. I am sorry for my English, I am not able to tell you exactly what I said in French, but I can tell you that we are going to have, with l'INESSS, the way to take all the good practices that are done, but to improve those practices so… and after that, they are going to do… how do you say «formation»?

Des voix :Training.

Mme Charlebois : Training to all the people that are working in the center. Like I told you, we are going to make sure that the youth people are more on one-on-one, you know, so that they can exchange, and, in French, we say have «un sentiment d'appartenance», you know. So they need to be listened.

M. Hicks (Ryan) :Feel belong.

Mme Charlebois : Feel belong, that's right. Thank you. I am going to be good in English, one in those days.

M. Hicks (Ryan) :Are you saying that, for example, the protocols that are in place right now around how runways are exploited through social media aren't up to date right now and that the people who work in these homes don't really understand Snapchat, Twitter and all of those?

Mme Charlebois : It can be improved, but it's not a matter of what they don't know. They already know that there… some social media is there. But, you know, can we use it as a tool that can help us? I think so.

M. Coiteux : It goes beyond the protocols. We have to look beyond the mechanics of how we work in the youth center. It's important, of course. And, the mandate of M. Lebon… one of his mandates was precisely to look at how they were respecting the current protocols, right, and they did, they respected them. This is the conclusion that we received.

Now, we have to work all together. When they are out, outside of the youth center, the problematics still exist. So how do we work better? It involves again, as I said, people in the youth center, it involves people in the police service, it involves social workers, it should involve families as well. So these are the kind of programs that we're working on to design the best possible program with the information and the research that we receive, and this report is telling us that we're in the right direction.

Mme Plante (Caroline) : One of the main conclusions of the report is that the phenomenon or the problem is province-wide. Do you think that's reassuring to parents today to find out from a report that it's a bigger problem than perhaps that we thought it was?

Mme Charlebois : It's not a bigger problem. We've got a…

Mme Plante (Caroline) :

Mme Charlebois : Yes, but you know what? We've got to comfort the parents, because we're working on being more efficient, OK, and, like I told everybody, the runaways were there a lot of years before. It's there and it's going to be still there for the next years.

It's not that I want that to happen, but we've got to make sure that the youth people are protected properly, and that's why we're working together to make sure that they're going to be protected, you know. So we've got to work inside with the organization to perform, to… — I don't know — improve the way they're working, because, you know what, Mr. Lebon said... And Mr. Lafortune, Mr. Dorais and I met with social organism and… from youth people too, and everybody was telling that the tools are there, but they've got to be improved. And after that, outside, we've got to work together to make sure that, when youth people go out of youth protection centres, we've got to make sure that they are properly protected.

But you know what? There's some youth people that go out from their families and, at the end, come at the youth protection center because parents don't know what to do with those kids. So we're working together to make sure all those kids that we care about in Québec… You know, we're investing near… how do you say «1 milliard»?

M. Coiteux : 1 billion.

Mme Charlebois : $1 billion per year in youth protection, not for the building, for youth protection services. It's because it's a matter... it's very important for us.

Mme Plante (Caroline) : So the problem is province-wide. In my guess, it's that it's probably across the country as well. Do you plan on taking any cues from other provinces?

Mme Charlebois : Yes, but we're going to start with our youth people here and we are going to improve our services here.

Journaliste :

M. Coiteux : Maybe last question because we need to go to our caucus right now. I think we… Maybe one last question.

Mme Johnson (Maya) : …couple of other issues if you had enough already. OK. Thank you. Just on the prison break, the video that has been released, I mean, what has been done to increase security measures in light of what happened?

M. Coiteux : Remember that, after the events, we asked Mr. Bouchard to make an investigation and make recommendations, and we have already applied some of those recommendations. We have responded to some of those recommendations and we are in the process of responding to other of these recommendations. So some of the areas have been covered by special… let's put it this way, but also our procedures within the jails have been improved also. So the kind of situation that happened would be less likely now that we are applying those recommendations.

Mme Johnson (Maya) : And just one final question about the victim… not the victim, the suspect in the Toronto situation yesterday. We know now that he is from Montréal. Was he on any kind of watch list as far as you are aware?

M. Coiteux : Well, I will ask for more information about this case in particular, because it has happened in Toronto. He has been arrested by the Toronto police, he attacked members of the military, but, of course, it is a situation in which we exchange information about this, so has to make sure that everybody is cooperating to the inquiry.

Des voix : Merci.

(Fin à 12 h 35)

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