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Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle, M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation, de recherche et de persévérance scolaire, et M. Nicolas Marceau, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances et revenu

Version finale

Wednesday, March 16, 2016, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures quatre minutes)

M. Péladeau : Merci beaucoup, à vous tous et à vous toutes, donc, de vous joindre à nous, donc, à l'aube de ce troisième budget du gouvernement libéral, ce troisième budget du ministre des Finances Leitão. Nous sommes obligés de constater que la situation économique est très préoccupante, très préoccupante pour les Québécois et les Québécoises.

Je pense qu'il est utile de vous rappeler que, depuis 10 mois, il n'y a aucun emploi qui a été créé ici, au Québec. Et il est utile aussi, donc, de nous rafraîchir la mémoire, de nous rafraîchir la mémoire sur les différents projets d'investissement qui ont été soit abandonnés, soit suspendus. La liste est longue : IFFCO, Stolt, Mine Arnaud, FerroAtlantica, projets de développement dans le domaine de l'aluminium avec Rio Tinto Alcan puis le projet Century Aluminium.

Est-il également nécessaire de vous rappeler la perte et la fuite de nos sièges sociaux? La transaction RONA qui va avoir comme conséquence de le perdre puisqu'il n'y a aucune garantie; le Cirque du Soleil, qui a également, à la suite de la vente, vu son pouvoir décisionnel décentré; Rio Tinto, qui, depuis de nombreuses années, a diminué de façon significative les emplois rémunérateurs dans ce pouvoir décisionnel qui appartient au siège social; Astral.

Est-il utile également de constater que nos régions se vident? Nous avons eu de nombreuses occasions pour les illustrer, que ce soit en matière de transport, que ce soit en matière de projets de développement économique. Il n'y a aucune revendication, sérieuse revendication, de la part du premier ministre pour que nous puissions avoir le retour sur investissement de l'argent que les Québécois et les Québécoises investissent à Ottawa.

Bombardier, on n'est plus certains, et les dernières informations nous amènent à penser que peut-être que cet investissement ne se fera pas. Il y a les chantiers maritimes. Nous en avons un important ici, au Québec et à Québec. Alors, comment se fait-il que celui de la Colombie-Britannique, Seaspan, comment se fait-il que celui du Nouveau-Brunswick, Irving, ne fournissent même pas et qu'en contrepartie nous n'avons aucun ouvrage sérieux à pouvoir proposer à nos chantiers maritimes?

Alors, avec un tel portrait, nous attendons un budget résolument économique pour relancer la croissance. Ça fait deux ans, deux ans qu'il n'y a pas de politique économique. Et donc, la première chose que nous souhaitons, c'est d'en avoir véritablement une. Nous souhaitons aussi, et nous l'avons répété à plusieurs reprises, il a toujours été décalé, le plan stratégique et la politique de placement de cet important outil que constitue Investissement Québec. On ne souhaite pas qu'Investissement Québec vende ses actions dans RONA comme ils l'ont fait, et ce qui m'amène également à dire que ça nous prend une véritable politique de maintien de nos sièges sociaux ici, au Québec.

Mon collègue le député de Rousseau en avait proposé une en étroite collaboration avec le milieu des affaires. Ce que nous souhaitons, c'est qu'il y en ait une, justement, pour faire en sorte, à l'instar des autres pays occidentaux qui reconnaissent l'importance des sièges sociaux, bien, que nous ayons une politique de maintien d'entre eux.

Ce qu'on souhaite également, c'est une véritable stratégie numérique. Là aussi, tous les pays occidentaux s'en sont dotés d'une. Ce que nous souhaitons aussi, c'est une politique d'innovation et de recherche, pas trois phrases creuses dans un discours de la Chambre de commerce du Montréal, comme le premier ministre l'a fait vendredi dernier.

Et ce que nous souhaitons, c'est le rétablissement des outils de développement économique au niveau régional, qui ont fait leur preuve dans le passé, et nous pensons évidemment particulièrement aux centres locaux de développement et aux CRE.

Alors, concluons, là, qu'il est utile de rappeler qu'en termes de richesse le Québec a reculé par rapport à l'Ontario. Il a reculé en 2014, il a reculé en 2015, alors qu'il y avait eu plutôt un rattrapage depuis 2000.

En terminant, je souhaite vous dire... vous connaissez nos préoccupations, dans notre formation politique, concernant l'éducation. L'éducation est le véhicule le plus important pour l'épanouissement personnel, mais l'épanouissement économique d'une nation. Et je vais laisser le soin à mon collègue Alexandre Cloutier de vous faire part de nos attentes en cette matière.

M. Cloutier : Alors, souvenez-vous, Philippe Couillard, en campagne électorale, il avait dit aux Québécois qu'il ferait de l'éducation une grande priorité nationale. Or, vous savez ce qui est arrivé, le gouvernement libéral a coupé des centaines de millions dans le réseau universitaire, dans le réseau collégial, mais également dans le réseau primaire et secondaire.

Simplement rappeler les chiffres. La moyenne d'investissement en éducation, entre 2004 et 2014, se chiffre de l'ordre de 3,6 %. Or, la croissance du gouvernement libéral, les dépenses qu'ils ont décidé de faire en éducation dans le dernier budget sont moins de 1 % et se chiffrent à 0,9 %. C'est pour ça que ça s'est traduit par des pertes de postes de professionnels, d'orthopédagogues, psychoéducateurs. C'est pour ça qu'il y a eu des coupures dans nos cégeps, dans nos universités.

Les libéraux, depuis leur arrivée au pouvoir, ont mis à mal l'ensemble du réseau de l'éducation. Si le gouvernement avait maintenu ce qu'on a toujours fait au Québec dans les 10 dernières années, entre 2004 et 2014, il y aurait eu des investissements de 3,6 %. Or, le fait qu'ils ont coupé dans les investissements, ça se traduit par un manque à gagner de 1,4 milliard de dollars. Je répète. Si le gouvernement libéral avait maintenu ce qu'on a toujours fait au Québec, il y aurait 1,4 milliard de plus dans le réseau de l'éducation au Québec.

Alors, vous aurez compris que le gouvernement libéral vient de couper les deux jambes au réseau de l'éducation, et là ils demandent aux Québécois de les excuser en leur offrant une paire de chaussures. Vous aurez compris que ça n'a aucun bon sens. Alors, si le gouvernement veut envoyer un signal fort en matière d'investissement, il devra nous faire la preuve qu'il y a le rattrapage de 1,4 milliard, en plus évidemment des investissements prévus normalement pour l'année à venir.

Je veux également vous rappeler que notre formation politique réclamons, depuis des mois maintenant, un plan québécois d'infrastructures. Le gouvernement libéral a coupé de 30 % l'enveloppe qui était dédiée aux écoles les plus mal en point au Québec. Je répète. Dans la dernière année, le gouvernement libéral a coupé de 30 % l'enveloppe pour l'immobilisation pour nos écoles qui en avaient le plus de besoin. Or, les besoins explosent. 3 milliards, le déficit d'entretien pour l'ensemble du Québec, puis, si on prend juste la commission scolaire de Montréal, ça représenterait des investissements de 1 milliard de dollars. Alors, on veut donc que le gouvernement du Québec nous dépose son Plan québécois d'infrastructures pour répondre à la problématique des écoles qui sont vétustes.

Je termine en citant l'Institut Fraser qui... dans lequel ils réclament des investissements de 2 milliards de dollars pour simplement rattraper la moyenne canadienne; et une étude du HEC Montréal, les chercheurs recommandaient récemment un investissement de 1,6 milliard simplement pour combler les coupures qu'a fait le gouvernement du Québec dans les dernières années. Et, sur ce, je cède la parole à mon collègue Nicolas Marceau.

M. Péladeau : Le député de Rousseau.

M. Marceau : Voilà. Merci. Merci, Alex. L'éducation, Alexandre en parlait, c'est au coeur des préoccupations des familles, et moi, je veux vous parler des familles. Bon, vous savez, la croissance économique, elle est faible. Selon la Banque Nationale, elle devrait être sous les 1 % pour 2015, ce qui est du jamais-vu depuis 2009. Et cette croissance faible, évidemment, elle découle, en partie certainement en tout cas, des choix du gouvernement libéral, de l'austérité, de la hausse du fardeau fiscal, des coupes trop sévères dans les dépenses.

D'ailleurs, vous le savez, Pierre Fortin a évalué que l'action gouvernementale a soustrait 1 % au PIB du Québec. Et en l'absence croissance économique, en l'absence d'un plan pour stimuler l'économie du Québec, le gouvernement libéral s'est tourné vers les poches des familles québécoises et il a augmenté leur fardeau fiscal de 1 500 $. 1 500 $, cela n'inclut pas les 50 millions de frais accessoires qui ont été instaurés par Gaétan Barrette. Ça n'inclut pas non plus les 65 millions de hausses de tarifs d'électricité qui ont été annoncées ces derniers jours.

Et ça n'inclut pas non plus ce dont a parlé ce matin ma collègue Véronique Hivon, c'est-à-dire cette augmentation des amendes qui ont été incorporées, donc, dans les contraventions, qui génèrent des revenus et qui, plutôt que d'être utilisées aux fins prévues, c'est-à-dire d'aider les victimes d'actes criminels, ces fonds-là dorment dans les coffres du ministère de la Justice. Donc, ça n'inclut pas non plus les 30 millions qui dorment au ministère de la Justice.

Et tout ça, donc ce 1 500 $ plus les autres sommes, dans un contexte où nos familles en arrachent, on le sait, doivent composer avec des prix à l'épicerie qui ont augmenté de façon importante, doivent aussi composer avec des prix de l'essence qui ne diminuent pas autant qu'ils le devraient, en tout cas quand on regarde le prix du baril de pétrole. Et puis, en passant, il n'y a pas seulement les familles qui en arrachent ou, en tout cas, qui sont inquiètes, au plan du fardeau fiscal, vous le savez, il y a aussi les petites entreprises, les PME de moins de trois employés, qui vont, en janvier prochain, voir leur fardeau fiscal augmenter. Il y aura une hausse du taux d'imposition de près de 50 %, de 8 % à 11,9 %. Évidemment, ce n'est rien pour aider à la création d'emplois, ce n'est rien pour aider à la création d'entreprises, ce n'est rien pour aider à l'entrepreneuriat.

Maintenant, revenons aux familles et parlons de la taxe santé, si vous voulez bien. Alors, on a appris que le gouvernement libéral voulait commencer à abolir cette taxe cette année. Bien, il faut quand même rappeler, au départ, que ce sont les libéraux qui l'ont mise en place en 2010 et ce sont donc eux qui ont creusé le trou et qui commencent à le remplir, puis ils voudraient qu'on les applaudisse. Alors, évidemment, ça n'arrivera pas.

Par ailleurs, si la taxe santé de 1 500 $... pardon, si la taxe santé est éliminée, il faut quand même se rappeler que les familles paient 1 500 $. Dans le cas de notre famille qui paie 1 500 $ de plus, elle va économiser 400 $, c'est-à-dire deux fois 200 $. Il restera tout de même 1 100 $ de plus à payer pour nos familles sous le régime libéral. Et donc l'abolition de la taxe santé, c'est un remboursement incomplet de la hausse du fardeau fiscal auquel nos familles ont été assujetties.

Autre point peut-être sur la taxe santé, vous savez que cette taxe santé est versée au Fonds de financement des établissements de santé et de services sociaux, ce qu'on appelle le FINESSS, et toute réduction de la taxe santé doit s'accompagner d'une augmentation des crédits au ministère de la Santé. Autrement, ce sont les patients du Québec qui vont en pâtir, c'est eux qui vont en faire les frais.

Et ça me permet de terminer avec la taxe famille, la fameuse ligne 434. On sait désormais que la facture est tellement élevée que nos familles vont désormais se tourner vers des institutions financières, vers la caisse populaire, par exemple, pour obtenir un prêt leur permettant d'acquitter leur taxe famille. Alors, les frais de garde de nos enfants vont désormais être financés par des prêts à 16 % d'intérêt. C'est ça, là, la taxe famille. Alors, c'est une très grave erreur du gouvernement libéral. Là-dessus, je cède la parole à mon chef.

M. Péladeau : Merci, mon cher Nicolas. Merci, Alexandre. Alors, vous aurez compris évidemment que ce que nous souhaitons, c'est l'abolition, l'abolition pure et simple de la ligne 434, c'est l'abolition de gestes posés pour alourdir le fardeau fiscal des familles au Québec. Le premier ministre, ce matin, parlait de catastrophe, alors j'aimerais quand même lui rafraîchir la mémoire au premier ministre. Il a fait partie d'un gouvernement, de 2003 à 2008, qui a augmenté la dette du Québec de l'ordre de 60 milliards. Alors, au lieu d'accuser qui que ce soit, il devrait regarder dans sa propre cour et constater que, s'il y a eu une détérioration significative des finances publiques du Québec, bien, l'entière responsabilité doit être assumée par le Parti libéral du Québec.

Et je termine en souhaitant la bienvenue à notre candidate dans la partielle de Chicoutimi, Mme Mireille Jean. Merci, Mireille, d'être avec nous, ce midi. Nous avons bien hâte de t'accueillir au caucus.

Le Modérateur : Merci beaucoup, messieurs. On va y aller avec les questions. Micro de droite, Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, messieurs. Le premier ministre, vous en avez fait référence, M. Péladeau, a dit ce matin que le Québec était en train de couler. Alors, on le laissait couler ou on le sortait de l'eau?

M. Péladeau : Bien, je viens de vous répondre, M. Laforest. Je peux répéter. C'est le gouvernement de M. Charest, dans lequel le ministre de la Santé a participé de 2003 à 2008, qui a augmenté la dette de 60 milliards de dollars. Alors, c'est toujours facile de blâmer un gouvernement qui a été au pouvoir pendant 18 mois. S'il y a quelque chose qui coule, bien, il doit en assumer l'entière responsabilité, parce que la solidarité ministérielle a fait en sorte que c'est eux qui nous ont engagés dans cette direction. C'est trop facile de botter en touche, M. Laforest, et d'accuser des gens qui n'ont pas eu la capacité, justement, de retourner le paquebot de bord.

M. Laforest (Alain) : Sauf que, si rien n'avait été fait, est-ce que la situation ne serait pas pire?

M. Péladeau : Bien, tu sais, vous savez, il y a une formule en droit, M. Laforest. Elle s'appelle : Nul ne peut invoquer sa propre turpitude, et c'est malheureusement ce que le premier ministre Couillard fait de façon systématique.

M. Laforest (Alain) : Oui, mais si vous aviez été au pouvoir, M. Péladeau... M. Marceau, lorsqu'il était ministre des Finances, disait qu'il allait atteindre l'équilibre budgétaire. Est-ce que vous auriez agi de la même façon? Est-ce que l'objectif de l'équilibre budgétaire était un incontournable ou vous auriez remis de l'argent dans la dette?

M. Péladeau : Nous avons toujours été préoccupés des finances publiques, mais je l'ai répété à plusieurs reprises, M. Laforest, et cette obsession du gouvernement de Philippe Couillard sur les dépenses a entraîné des causes et des impacts majeurs pour les familles, et c'est sans compter le fardeau qui leur a été imposé. Vous avez certainement participé à la période de questions ce matin, mais nous sommes tombés dans le régime, malheureusement, de l'indignité. Nous serons dorénavant obligés d'avoir recours à sa carte de crédit pour financer les frais de garde au Québec. C'est du jamais-vu, M. Laforest.

Et je termine en insistant sur le fait qu'il n'y a pas de stratégie industrielle, il n'y a pas de politique économique. Ça fait plus d'un an et même davantage, lorsque j'étais porte-parole de l'économie, que nous interpellions le ministre de l'Économie pour avoir le plan stratégique et la politique de placement d'Investissement Québec. Bien, il n'y a toujours rien à l'horizon, M. Laforest. Est-ce que c'est normal qu'un gouvernement qui a des leviers qui sont ceux auxquels je viens de faire référence ne les utilise pas pour relancer nos entreprises et relancer nos emplois et qu'il est fasciné par cette obsession du régime de l'austérité en ne travaillant que sur la réduction des dépenses? Notre réponse est claire, nette et précise, c'est non.

Le Modérateur : Merci. M. Gagnon, Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour, messieurs. On sait que la Coalition avenir Québec réclame, bon, une baisse d'impôt de 500 $. Pour les libéraux, on semble plutôt privilégier, donc, comme vous l'avez dit, l'abolition progressive de la taxe santé pour réduire le fardeau fiscal des Québécois. Vous avez vous-même fait référence aux hausses de tarifs qu'ont subies les contribuables dans les derniers mois. Est-ce qu'il n'est pas temps de leur donner, justement, un peu de répit? Est-ce que le Parti québécois serait favorable à des baisses d'impôt ou vous continuez de dire qu'on n'a pas les moyens?

M. Péladeau : Bien, moi, je pense que tout le monde est favorable aux baisses d'impôt, mais encore faut-il avoir un plan pour pouvoir justement le détailler. Et il y a deux colonnes à l'intérieur d'un compte d'exploitation : il y a les revenus et il y a les dépenses. Vous pouvez augmenter les revenus en augmentant les taxes et les tarifs, comme l'a fait le gouvernement libéral, ou vous pouvez les augmenter en faisant en sorte de créer des nouvelles entreprises, de stimuler l'économie, d'utiliser les leviers qui sont à la disposition de l'État pour justement nous donner une perspective qui va les créer, ces entreprises, et les emplois. Lorsque vous créez des emplois, évidemment, vous créez des revenus, vous allez payer des impôts, et c'est ce que nous souhaitons.

Mais le gouvernement de Philippe Couillard nous dit qu'il ne souhaite pas... ou il nous accuse de vouloir mettre un mur autour du Québec puis il laisse partir RONA. Bien, quand on laisse partir RONA, quand on laisse partir nos sièges sociaux, nous laissons partir également les emplois qui sont hautement rémunérateurs. Un, d'une part, il ne crée pas d'emploi, il ne stimule pas les entreprises et il n'est même pas capable de protéger celles que nous avons, alors que mon collègue Nicolas Marceau, précédé du ministre des Finances de l'époque, Raymond Bachand, avait mis en place déjà une stratégie pour maintenir le siège social de RONA. Il avait pris une participation de 10 %, la Caisse de dépôt a suivi avec une participation de 17 %. Le capital était presque verrouillé.

Qu'est-ce qu'a fait le gouvernement de Philippe Couillard? Il a vendu le 10 % de RONA qui nous permettait justement de mettre en place les outils pour garder un siège social aussi important que RONA.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous dites, bon : Des baisses d'impôt, on pourrait toujours en souhaiter. Mais, si vous étiez au pouvoir, est-ce que le Parti québécois, donc, proposerait des baisses d'impôt aux contribuables? Est-ce qu'on a les moyens?

M. Péladeau : Ce que nous souhaiterions et ce que nous ferions, c'est relancer l'économie.

M. Gagnon (Marc-André) : Et sur les baisses d'impôt, c'est que...

M. Péladeau : Et, vous savez, le gouvernement de Mme Marois, auquel participaient mes deux collègues avait des chantiers qui étaient extrêmement porteurs.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous ne répondez pas. Est-ce que des baisses d'impôt sont souhaitables?

M. Péladeau : Il y avait l'électrification des transports... Pardon?

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que des baisses d'impôt sont souhaitables? C'est ça, ma question.

M. Péladeau : Mais oui, en soi, mais c'est trop simple que de dire qu'on veut des baisses d'impôt. Encore faut-il s'engager dans la stimulation des revenus, parce que ce n'est pas vrai qu'on va purement et simplement faire face à un manque à gagner si on n'a pas cette stimulation adéquate.

Le Modérateur : Merci. M. Marceau.

M. Péladeau : Il y a Nicolas qui aimerait...

M. Marceau : Oui, juste vous rajouter un petit bout en deux secondes. Pierre Karl, donc, vous dit : Il faut que ça soit financé, là, essentiellement, et le financement proposé par la CAQ, c'est essentiellement de financer des baisses d'impôt pour les contribuables d'aujourd'hui en envoyant la facture à nos enfants, hein, parce que ça va créer un endettement supplémentaire pour le Québec que de faire ce que la CAQ propose. Évidemment, on ne peut pas être à l'aise avec ça. On est d'accord avec des baisses d'impôt, mais pas en finançant ça en envoyant la facture à nos enfants. Voilà.

Le Modérateur : Merci. M. Salvet, micro de droite, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour à vous trois. La question s'adresserait peut-être davantage à M. Marceau, si vous permettez.

M. Péladeau : Avec plaisir, M. Salvet.

M. Salvet (Jean-Marc) : M. Marceau, au tournant de 2014‑2015, le gouvernement de M. Couillard, M. Couillard lui-même, avait déclaré que 81 % de l'effort pour atteindre le déficit zéro en 2015‑2016 allait être réalisé par le gouvernement, 81 %, et donc 11 % allait être fait par les entreprises et 8 % à la charge des contribuables pour atteindre le déficit zéro en 2015‑2016.

M. Marceau : Ça, c'est ce que M. Couillard disait.

M. Salvet (Jean-Marc) : Au tournant 2014‑2015, effectivement, c'était son engagement pour, donc, le déficit zéro. Je sais que vous martelez le 1 500 $ de hausse de fardeau fiscal. Est-ce que, tout de même, la proportion, ce que vous pouvez observer et celle-là... et en avez-vous une autre? Mais je comprends que...

M. Marceau : Non. Écoutez, j'aimerais bien vous dire que j'ai fait les calculs. Je peux vous dire que les entreprises passent à la caisse. Page B.41 du budget de l'année dernière — je la connais par coeur — il y en a pour 2,5 milliards pour cinq ans pour les entreprises. Pour nos familles, encore une fois, c'est 1 500 $ par famille. Mais les proportions, il faudrait que j'y travaille. Je suis désolé, je n'ai pas fait... C'est une arithmétique, en passant, qui est malléable, je suis certain.

M. Salvet (Jean-Marc) : Oui, vous pensez?

M. Marceau : Ah! pas mal certain.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bon. Est-ce que vous seriez favorable à des mesures d'écofiscalité?

M. Marceau : Écoutez, question un peu hypothétique, on verra. On verra ce qu'il y aura...

M. Salvet (Jean-Marc) : Mais l'idée de mesures...

M. Marceau : Les principes auxquels... évidemment, nous, on est favorables à ce que les Québécois adoptent des comportements favorables à l'environnement, cela va de soi. Cela étant, on a une préoccupation très forte pour le fardeau fiscal des familles, et je ne voudrais pas que ce soit un prétexte, là, que l'écofiscalité pour arriver à alourdir le fardeau fiscal. Alors, on verra au cas par cas, on verra ce qu'il y aura dans le budget, s'il y a des choses comme celles-là.

M. Salvet (Jean-Marc) : Merci.

Le Modérateur : Merci, M. Salvet. M. Péladeau.

M. Péladeau : ...vous me permettez, M. Salvet. J'ai mon collègue Sylvain Gaudreault... mais, même avant que Sylvain arrive.... et je tiens à le dire, c'est que, là, on doit faire preuve, lorsqu'on parle d'écofiscalité, aussi de progressisme et d'imagination.

Alors, ce que nous souhaitons, au Parti québécois, c'est de mettre en place des mesures au niveau des appels d'offres. Que ce ne soit pas uniquement au plus offrant, mais que nous établissions des critères, des critères à l'intérieur desquels on va favoriser nos entreprises, on va favoriser, justement, ce qu'on pourrait considérer être une empreinte carbone des produits que l'État est appelé à acheter dans sa mission. Or, il se trouve que, d'aucune façon, nous ne retrouvons cette mesure progressiste. Et mon collègue Sylvain en a même fait un projet de loi. Voilà.

Le Modérateur : Merci. M. Vigneault, Radio-Canada.

M. Péladeau : Tu ne t'attendais pas à ça, Sylvain, hein?

M. Vigneault (Nicolas) : M. Péladeau, je comprends votre idée de relancer l'économie et tout ça, mais est-ce que cette solution-là n'est pas plus incertaine? Les marchés peuvent fluctuer, il y a une foule de choses qui peuvent influencer la colonne des revenus, alors que si, par exemple, on donne du répit directement aux citoyens, qu'il soit par baisse d'impôt ou baisse de certains frais, que ce soit les frais de garde et tout ça, l'assurance médicaments, est-ce que, ça, ce ne sont pas des mesures un peu plus certaines que ce que vous proposez?

M. Péladeau : Oui, bien, elles sont probablement peut-être plus certaines, mais elles sont certainement néfastes pour la collectivité et, par définition, elles manquent d'audace et d'ambition.

M. Vigneault (Nicolas) : Dans quel sens?

M. Péladeau : Moi, ce n'est pas comme ça que j'ai engagé mon parcours professionnel antérieur, parce que la chose la plus facile à faire… Le gestionnaire qui n'a pas d'imagination, justement, il s'attaque aux dépenses. Ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas être attentifs aux dépenses, mais nous devons aussi et surtout être attentifs à la création de nouveaux revenus. Si j'avais, donc, suivi la grande philosophie de gestion du Parti libéral du Québec, là, avec la stratégie économique, ou son absence, du gouvernement de Philippe Couillard, bien, je suis désolé, je n'aurais pas fait ma job.

M. Vigneault (Nicolas) : Vous dites : Faisons disparaître la ligne 434 et... En fait, vous la remplacez par quoi? Parce que le premier ministre, ce matin, il vous a dit : Bien, notre politique est quand même plus équitable que ce que le Parti québécois avait proposé avec une hausse généralisée à 9 $ pour les tarifs de garde à l'échelle du Québec. Est-ce qu'on revient avec le 9 $ pour tous?

M. Péladeau : Bien, ce que nous souhaitons et ce qui nous apparaît vraiment essentiel… parce que le CPE, c'est une institution originale. C'est une institution qui est enviée par de très nombreuses autres régions en Amérique du Nord. C'est une institution qui participe au continuum de l'éducation. C'est une institution qui fait en sorte de pouvoir procurer des opportunités aux femmes de retrouver le marché du travail, de retrouver les études. C'est une institution, également, qui permet une socialisation de nos enfants, qui permet aussi un signalement dans des milieux moins favorisés.

Alors, ce que nous souhaitons, au Parti québécois, là, c'est un rétablissement d'une véritable stratégie de protection de nos CPE. Ce n'est pas son abolition. Et là on est dans une espèce de régime d'une complexité… Il y a les CPE, il y a les garderies privées subventionnées, les garderies non subventionnées, les garderies en milieu familial. On peut discuter longuement sur les seuils, mais les seuils, ils sont très bas, M. Vigneault. Et c'est pour ça que les institutions financières… Et c'est là la question que j'ai posée ce matin au premier ministre, qui, une fois de plus, n'a pas été capable de répondre…

M. Vigneault (Nicolas) : Mais est-ce qu'on revient au 9 $?

M. Péladeau : Mais lorsque vous voyez les institutions financières proposer des produits pour financer les frais de garderie, bien là, là, il me semble qu'on a atteint une étape, là, qu'on n'aura jamais vue dans le passé.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce qu'on revient au 9 $ pour tous? C'était l'objet…

M. Péladeau : Ce qu'on souhaite, et c'est ce qui était effectivement… ce qui avait été proposé par Mme Marois, c'est un tarif universel.

Le Modérateur : Merci. M. Croteau, LaPresse, micro de droite.

M. Croteau (Martin) : Bonjour, messieurs. Bonjour, M. Péladeau. Vous avez énuméré plusieurs priorités, là, ou, en tout cas, plusieurs mesures que vous aimeriez voir dans le budget : abolition de la ligne 434, stratégie de développement économique, investissements en éducation. S'il y avait une priorité qui vous semble particulièrement importante, là, quelle serait-elle, à vos yeux?

M. Péladeau : Bien, je pense qu'il faut quand même avoir, je dirais, une appréciation générale. Il ne faut pas, malheureusement, être obsédé, comme le Parti libéral au Québec, puis se dire qu'il y a juste une colonne, là, qui existe dans un état financier, c'est-à-dire les dépenses. Alors, nous persistons à penser et nous le réitérerons toujours que l'éducation est la voie royale pour notre développement économique et notre développement social. Nous allons persister à répéter que la croissance économique doit se faire avec la stimulation économique de nos entreprises et nous allons répéter que nous ne pouvons pas utiliser le fardeau fiscal des familles pour faire l'équilibre budgétaire.

M. Croteau (Martin) : Est-ce que vous attendez des mesures concrètes en matière d'éducation? On parlait de réinjection, là. Tu sais, y a-t-il peut-être une ou deux mesures, là, que vous allez chercher en particulier, qui vous donneraient un indice de la sensibilité du gouvernement dans ce domaine?

M. Péladeau : Bien, Alexandre en a parlé, mais nous souhaiterions, là, une véritable politique, pas, tu sais, comme disait, donc, une de vos collègues anglophones, hier, du «window dressing», comme le ministre des Finances a fait lors de la mise à jour économique. Il a dit qu'il allait réinvestir, dans l'éducation, 20 millions. Savez-vous combien ça représente, 20 millions, dans le réinvestissement dans le réseau de l'éducation? C'est 1/2 de 1 %. Et là il s'est pété les bretelles en disant qu'il s'agissait d'un réinvestissement.

Alors, nous allons attendre et nous allons être assis très assidûment pour voir les chiffres, parce que la stratégie ou les stratégies de relations publiques du gouvernement de Philippe Couillard, là, je pense qu'il n'y a plus personne qui tombe dans le panneau. Et soyez assurés que le Parti québécois va être là pour le mettre en valeur.

Le Modérateur : Merci. On y va en anglais, Mme Fletcher, Global. Ah! M. Cloutier, ensuite on va en anglais.

M. Cloutier : M. Croteau, si vous permettez, juste de compléter sur… vous avez demandé le concret, mais tout à l'heure on a fait appel à un plan québécois pour la rénovation de nos infrastructures scolaires. Ça fait des mois qu'on réclame une politique nationale sur la persévérance scolaire pour aider nos jeunes qui sont plus susceptibles au décrochage scolaire. On a fait référence au bilan, au manque à gagner de 1,4 milliard des deux dernières années, aux coupures qui ont été faites, psychoéducateurs, orthophonistes.

Alors, vous aurez compris qu'on veut une vision d'ensemble du développement de l'éducation parce que tout le réseau, de la petite enfance jusqu'à l'université, a été touché.

Le Modérateur : Merci. En anglais, Mme Fletcher. Global.

M. Péladeau : There you go.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you. The Bill 86 hearings are continuing today with more presentations from representatives from the Anglophone school system. Last week, both of you gave a… alongside representatives from English school boards, saying : Yes, there is a major problem with Bill 86 and supporting them when they call to scrap the bill.

What are you hoping now this week for continuing with these hearings? But the Government hasn't really said anything about whether there are going to accommodate English school boards. What would you like to hear from them? 

M. Péladeau : Well, you know, certainly, we are going to wait, but I guess, and I hope, and we hope that the Government will listen. And what you said is completely right and, you know, what I learned… or if we were to use a formula, you know, regarding… and the numbers are there, really, you know, to show up that, if it's not broken, don't fix it. And this is what the Anglophone system is all about, and they will be forced to listen. And if they don't, well, I guess that they will face the music.

Mme Fletcher (Raquel) : M. Cloutier, could you also give your side of things as well as being a member of that committee?

M. Cloutier : Yes, of course. What Mr. Péladeau has just said, I mean, that's totally our position. We totally support the English community. We do agree that they have a constitutional right, a right to be represented, a right to decide in their own community. But in the same time, I also agree with you when you say that the Government hasn't given any sign. You want to know what I think? They have no idea where they are going. I'm totally honest with you, I mean, we have a new minister, he just came out in this subject. He's now trying to put in place a new reform of the education system, and himself has no idea what should be put in place. So I'm not surprised that you are under the impression that they have no idea where they are going with… we will come back with our final position on the project of law.

But so far, from what we've been hearing, I mean, nine groups out of 10 are against the project. I mean, at the end, we're asking the Government to hear all the education professionals that have been part in the commission.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.

M. Péladeau : In fact, you know, what we should say, we should call it… it's a hot potato for them, and they don't know what to do with it.

Le Modérateur : Dernière question, M. Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Mr. Péladeau, just... the big ticket item in the budget tomorrow is probably going to be the reduction of the health services tax. Would you not cut the health services tax and would you go back to the old PQ formula on that or… What's your proposal on that? Because it seems to be the only tax relief of a sort that will be in the budget.

M. Péladeau : Well, again, you know, I would be forced to mention again, you know, that what we're facing basically, it's always a PR kind of strategy by the Liberal Government. I guess that you should remember what Nicolas said. This tax was implemented by the previous Liberal Government, and what we're seeing… and I would ask Nicolas to give you more details, because specifically, you know, we'll find out what will be the measures, but we should not, you know, be flabbergasted because of was they will announce. They were the ones that introduced that tax, and we'll find out the way that they will deal with it.

Nicolas, as-tu d'autres choses à ajouter?

M. Marceau : Well, maybe just to add the fact that, as I have mentioned earlier, the tax bill of the average Québec family has increased by $1,500. Now, if indeed the health tax is abolished, it will represent two times $200 for this average family, which is $400, and we're left with a tax bill that has increased by $1,100. So when they say we should be pleased with the fact that they are going ahead with the abolition of the health tax, what I'm saying is that we're still left with $1,100 of extra tax bills for our families and I will certainly never applaud that.

M. Péladeau : Let's call it what it is : window dressing.

Une voix : I'll give you that.

M. Péladeau : I will remember, I like this…

Le Modérateur : Merci beaucoup, mesdames et messieurs.

(Fin à 13 h 38)