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Point de presse de Mme Dominique Anglade, ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, et ministre responsable de la Stratégie numérique, et M. Laurent Lessard, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs

Version finale

Wednesday, March 16, 2016, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-trois minutes)

Mme Anglade : Alors, aujourd'hui, on est ici, Laurent Lessard et moi, pour réaffirmer de manière claire la position du Québec par rapport à l'accord du bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis.

Il y a eu une rencontre, la semaine dernière, entre MM. Trudeau et Obama, et il y a eu des émissaires qui ont été nommés pour négocier, dans les 100 prochains jours, une nouvelle entente sur le bois d'oeuvre. Ce qui est clair pour nous, c'est que la position du Québec est très ferme quant à la reconnaissance du régime forestier. Vous savez que, depuis 2013, il y a un nouveau régime forestier au Québec, et ce régime-là correspond à ce que l'on retrouve dans plusieurs États aux États-Unis. Donc, ce que nous voulons, c'est qu'il soit pleinement reconnu dans une entente entre le Canada et les États-Unis.

Ce que l'on a fait, on a eu plusieurs éléments de rencontres... plusieurs rencontres qui ont eu lieu au mois de février. Donc, nous avons rencontré les gens de l'industrie, nous avons également rencontré les différentes personnes impliquées au niveau fédéral, donc nos homologues fédéraux. Nous avons fait parvenir une lettre indiquant clairement la position du Québec à nos homologues fédéraux. Vous avez certainement remarqué que M. Dion, avant même qu'il y ait une rencontre avec MM. Obama et Trudeau, est sorti de manière très forte pour dire que ce qu'il voulait, c'est qu'on protège le libre-échange et que ce soit le libre-échange qui fasse partie des accords entre le Canada et les États-Unis. Notre premier ministre, le 18 février dernier, était à Washington pour rencontrer les personnes responsables des accords étrangers au niveau de l'équipe de M. Obama. Donc, encore une fois, on veut réitérer que ce qui est important, fondamental pour le Québec, c'est que le régime forestier soit reconnu et soit reconnu à sa pleine valeur.

Donc, peut-être que je vais céder la parole à mon collègue Laurent Lessard pour un peu plus de détails.

M. Lessard : Oui, c'est ça, donc, le régime forestier du Québec a été modifié, comme disait ma collègue, en 2013, les particularités suivantes : on sait que l'entente de 2006—2012 prévoyait, jusqu'au 12 octobre... excusez, 2014...prévoyait que... dans ce régime-là, ils taxaient le Québec d'avoir un régime d'État puis ils soupçonnaient toujours que l'État puisse favoriser ou soutenir son industrie par des règles de financement, alors le Québec a modifié son régime québécois pour mettre en concurrence son bois, donc on est dans un régime concurrentiel. En créant le Bureau de mise en marché du bois, nécessairement, on est sur un libre marché. Quand les prix montent, les coûts de la matière montent, quand ils descendent, ça descend, et ça correspond à ce que des États américains... donc, le modèle québécois a été copié sur des modèles américains... pour, donc, leur dire : On est «like-minded people», on est comme vous autres, on pense comme vous autres, on pense que le bois doit être mis en concurrence et répondre aux besoins du marché, à l'offre et à la demande.

Alors, s'étant exposé, ayant fait nos devoirs... le Québec a fait ses devoirs et demande au gouvernement canadien de reconnaître que ces devoirs-là puissent être enchâssés dans une entente avec les États-Unis, alors donc... comme M. Dion, le ministre fédéral, a pu le rappeler. Le premier ministre l'a réitéré, nous en avons parlé ensemble à la ministre Freeland avant la sortie de M. Dion. On est contents de la position canadienne, elle est forte, elle est bien affirmée, puis on va faire nos devoirs à tous les jours. Tous les jours seront des lundis pour les deux ministères que nous constituons, pour le Québec. La voix du Québec va être portée partout là où nécessaire. Nos équipes s'activent avec la ministre des Relations internationales, on va avoir des échanges avec les industriels américains, on les invite à venir visiter les meilleures pratiques du Québec, qui a le régime le plus sévère — un des plus sévères, en tout cas — au monde, le plus certifié du monde en plus. On s'astreint à des pratiques environnementales exemplaires, on limite la possibilité forestière pour répondre aux standards internationaux, puis, dans ce cadre-là, on veut avoir accès quand même au marché américain pour s'assurer que c'est la continuité pour l'accord de bois d'oeuvre et un marché autant canadien qu'américain... alors, nos parts de marché.

Il y a une particularité aussi dans l'entente. Il faut se souvenir que, dans la dernière entente, il y avait des frontalières. Donc, on a des entreprises qui sont aux limites des limites américaines, qui prennent du bois américain, qui l'amènent au Québec, qui le retournent aux États-Unis. Dans la dernière entente, ça avait été oublié. Il a dû y avoir une séquence de négociation additionnelle pour faire reconnaître ce modèle québécois là qui opère du bois américain. Dans nos revendications, ça fait partie de ça. Donc, un, reconnaître le modèle québécois du régime forestier, deuxièmement toujours de maintenir des accès de nos parts de marché du côté américain et de reconnaître le modèle des frontalières et des mécanismes de différends aussi.

Donc, dans une entente, on dit au gouvernement fédéral : Lorsqu'il y aura... si vous concluez une entente, n'oubliez pas que les règlements de mécanismes de différends sont importants, cadrés dans le temps et contraignants. Alors donc, rappelons-nous que la dernière convention qui a duré toutes ces années-là a fait en sorte que, même quand on gagnait, politiquement, donc, on n'était pas capables de faire appliquer nos modalités, et le gouvernement du Canada — donc nos entreprises canadiennes — laissait des sous sur la table. On est fermes, on est clairs puis on est motivés à réussir, donc, dans nos revendications.

Mme Dufresne (Julie) : Quelles seraient les conséquences de ne pas reconnaître pleinement ces régimes forestiers?

M. Lessard : En fait, vous voyez, on a corrigé... on a changé, donc, les sécurités des entreprises qui ont des garanties d'approvisionnement, on les a exposées à un marché de libre concurrence, ce qu'ils n'avaient pas avant — rappelez-vous, avant, on leur donnait une garantie d'approvisionnement qu'ils l'exploitent ou pas — et les Américains disaient tout le temps : Bon, 92 % de la forêt du Québec appartient à l'État, donc vous n'êtes pas dans un régime de mise en concurrence, personne ne peut avoir accès au bois; une fois que vous avez donné les garanties aux grandes entreprises, il n'y a plus personne qui peut accéder à des volumes de bois. Alors, c'est pour ça que, dans la réforme, on a libéralisé la forêt, on a permis la libre compétition. Puis, plus que ça, lorsqu'ils obtiennent le prix de cette compétition-là, on dit : On prend ce prix-là et on le transpose à ta garantie pour l'ensemble de tes approvisionnements. Alors donc, le jeu de la concurrence sur 25 % du marché est transposé dans leur garantie. Ça change de beaucoup la relation du prix de l'offre et de la demande.

Donc, on voit que ces jeux-là s'exercent. C'est pour ça qu'on dit aux Américains : Venez voir, venez voir ce qui se passe au Québec, c'est différent de ce qui se passe en Ontario, c'est différent de ce qui se passe en Colombie-Britannique. On a fait nos devoirs, on veut faire reconnaître nos devoirs dans cet accord-là.

Mme Dufresne (Julie) : Mais je vous répète la question : Ce serait quoi, la conséquence, s'ils ne le reconnaissaient pas?

Mme Anglade : Bien, écoutez, c'est un impact... C'est 60 000 emplois, hein, dans l'industrie de la forêt. Ce serait un impact direct sur la rentabilité des entreprises parce qu'évidemment elles vont devoir payer. Si on devait aller dans une direction où il y aurait des taxes, par exemple, qui devaient être imposées, il y aura une conséquence sur la rentabilité de ces entreprises-là. Puis on sait que notre industrie de la foresterie a particulièrement été touchée par tout ce qui s'est passé dans les dernières années. Donc, il est extrêmement important pour nous de dire que non seulement on a fait nos devoirs, non seulement on s'est inspirés de ce qui se passe déjà aux États-Unis, mais on veut s'assurer qu'on défende bien l'industrie forestière ici, au Québec. Alors, on a fait nos devoirs pour ne pas être pénalisés pour ça, donc, ce n'est pas une option qu'on veut envisager.

M. Boivin (Simon) : Et ce qu'on comprend, c'est que, là, les États-Unis avaient l'impression que vous faisiez une forme de dumping avec la forêt québécoise?

M. Lessard : Oui, en fait, on pourrait... donc, ce n'est pas la libre concurrence. Aux États-Unis, c'est à peu près moitié-moitié, moitié forêt publique, moitié forêt privée, dépendamment des États. 92 % de la forêt appartient à l'État ici et était donné en garantie en disant : On sécurise l'approvisionnement. Donc, il n'y a pas de mise en concurrence. On a forcé la mise en concurrence pour s'assurer que ça soit représentatif d'un libre marché. On a dit aux Américains : Non, non, quand ils paient le bois, ils le paient aussi cher; quand les sous-produits sont hauts, ils paient le coût de la fibre élevée. D'ailleurs, ça nous vaut des critiques entre provinces. On a dû faire même une analyse comparative entre le Québec puis l'Ontario, et les conclusions vont être rendues publiques prochainement.

Donc, deuxièmement, dans notre entreprise au Québec, on a aussi une forêt très ambitieuse. Donc, on a adhéré aux certifications, on a limité entre nous autres même la possibilité forestière pour respecter des idéaux environnementaux. Donc, on a fait notre travail.

Et maintenant, sur le flux de volume vers les États-Unis, on veut donc... comme on est comme eux autres, on dit : Reconnaissez ce modèle-là, c'est le modèle qui doit faire l'objet des négociations. D'ailleurs, dans les... puis j'aborde aussi l'aspect des différends, ça n'a pas empêché les Américains aussi de faire, dans d'autres volets qui ne touchent pas les accords de bois d'oeuvre aussi, une montée des recours. La difficulté quand on...

Pourquoi on voudrait, pour continuer sur le sujet, avoir un accord? C'est pour la pérennité, donc la stabilité dans l'investissement. Parce que, quand il n'y a pas d'accord, puis un accord qui reconnaît nos particularités, bien, il arrive aussi, donc, que le tribunal américain initie des démarches d'enquête auprès de nos entreprises canadiennes. Rappelez-vous, récemment, quand une entreprise, du côté de la Nouvelle-Écosse, que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse avait supportée dans le papier surcalandré qui a valu, donc, une dénonciation de producteurs américains, le département a ouvert une enquête l'an passé, à peu près à la même période, a dit : Les entreprises canadiennes, O.K., ont reçu des avantages pour changer... pour faire de la formation, investir dans les technologies. Ça a valu au Québec une imposition de 17,87 % de taux de taxation à Résolu, alors que c'était New Hawkesbury qui était sous examen du côté de la Nouvelle-Écosse.

Donc, ça peut générer un lot de conflits lorsque les règles ne sont pas claires, quand les mécanismes de différends ne sont pas clairs, quand la façon d'amener un différend n'est pas claire. C'est pour ça que, si le gouvernement canadien va dans ce sens-là, on veut qu'on puisse clarifier les règles du jeu et faire reconnaître notre modèle.

Mme Anglade : Puis, peut-être... je ne sais pas si ça a déjà été clarifié par le passé, mais le nouveau régime permet, pour 25 %, donc, de la coupe, de dire qu'il va y avoir... ça va être même mis aux enchères. Donc, on détermine, grâce aux enchères, le coût que ça va générer et, basé là-dessus, on est capables de déterminer le coût moyen. Donc, c'est pour ça qu'on est capables de dire qu'on a un système qui est de libre-échange, hein. Je ne savais pas si ça avait été particulièrement...

Mme Dufresne (Julie) : Quel genre d'échos vous avez d'Ottawa? Est-ce qu'il semble y avoir un accueil favorable de la part des Américains?

M. Lessard : Bon, écoutez, certainement qu'il y aura une compétition par rapport à ça, ils ont leurs propres revendications. Ils ont détesté l'ancienne entente parce qu'ils ont perdu sur tous les différends qu'on a eus avec eux autres. Malgré ça, le Québec puis le Canada en a payé un large tribut en laissant plus d'un milliard sur la table. Alors donc, on dit : Non seulement on veut une entente, mais on veut que ça soit... qu'on respecte les principes de l'entente, qu'on respecte les applications de ces ententes-là quand les différends sont à l'avantage de l'un ou de l'autre. Évidemment, on a été... on dénonce encore le fait que les anciennes ententes n'ont pas été respectées par notre partenaire américain.

Mme Dufresne (Julie) : Mais donc je comprends qu'il y a encore une résistance, ce n'est pas une bataille qui est...

Mme Anglade : Aux États-Unis?

Mme Dufresne (Julie) : Oui.

Mme Anglade : Non, ça ne sera pas une bataille qui va être facile, et ça, on en est bien conscients. Et c'est pour ça que c'est important pour nous... Mon collègue Laurent Lessard mentionnait qu'il va falloir que, dans les 100 prochains jours, on soit très actifs. Ce n'est pas une bataille qui est futile et qui est gagnée d'avance, bien au contraire, et c'est pour ça que la sortie de Stéphane Dion était importante avant la rencontre entre M. Trudeau et M. Obama. Donc, c'est loin d'être gagné d'avance, et on sait que les Américains ne sont par entichés à l'idée de reconnaître, nécessairement, une situation de libre-échange. Donc, il va falloir pousser de manière très forte.

Mme Dufresne (Julie) : Même si on est dans une nouvelle ère des relations avec les États-Unis?

Mme Anglade : Alors, la nouvelle ère, on l'espère positive pour nous, on va dire ça comme ça, on l'espère très positive pour nous.

M. Boivin (Simon) : Une simple reconduction de l'accord tel qu'il existait présentement ne suffirait pas? Vous voulez absolument que le bois d'oeuvre fasse partie intégrante de l'ALENA pour qu'on n'ait pas à revivre cette espèce psychodrame là, aux six, sept ans, là?

M. Lessard : Effectivement, donc, l'entente, elle est terminée le... au mois d'octobre. Pendant un an, dans l'année que nous sommes jusqu'au mois d'octobre prochain, nous, dans une zone de libre-échange, actuellement, où est-ce qu'il n'y a pas de tarif. Ça veut dire quoi, libre-échange? Il n'y a pas de quota, on ne se limite pas à expédier, on l'envoie, le prix a baissé, évidemment, tout le monde a peut-être envoyé... et il n'y a pas de tarif, donc, imposé. On savait que, dans la dernière entente, l'Ouest avait choisi des hauts tarifs, mais il y avait du gros bois, donc ils disaient : Je peux les livrer pareil, des produits, même en payant des surtaxes. Puis le Québec et d'autres provinces avaient choisi plutôt une limitation, des tarifs plus bas, mais des quotas au-delà desquels on ne pouvait pas livrer sans cette taxation-là. Donc, on a changé notre régime pour éliminer ces aspects-là de contrainte puis c'est là qu'on dit au gouvernement canadien : Défendez le régime. Honnêtement, on était satisfaits de la position que M. Dion a défendue devant le gouvernement américain, on le réitère. Puis ça ne sera pas facile. C'est sûr que les Américains nous abordent en disant : Non, non, c'est des quotas, on ne veut pas plus de production canadienne vers les États-Unis, sans quoi vous devez payer de forts tarifs. Alors donc, on… Il y aura donc une phase de négociation, nécessairement, parce qu'on est comme un peu à l'opposé l'un de l'autre.

Journaliste : On est dans une année électorale aux États-Unis, est-ce qu'il y a un parti en lice qui vous semble plus réceptif à en arriver à un accord satisfaisant en matière de bois d'oeuvre?

Mme Anglade : C'est sûr que le libre-échange... tout parti qui est plus en faveur du libre-échange, ça nous favorise. Maintenant, lorsque M. Obama s'est exprimé, il a clairement dit qu'il avait une volonté de régler ça avant qu'on rentre dans une période de transition et qu'on n'ait pas, justement, à gérer ça avec un nouveau parti au pouvoir au niveau américain. Donc, je ne me prononcerai pas à savoir qui serait le mieux d'un point de vue démocrate ou républicain pour le Québec. Nous, ce que l'on veut, c'est que ce soit réglé avant le mois d'octobre.

Journaliste : Dans les deux partis, M. Sanders et M. Trump ont exprimé des réticences face au libre-échange. Est-ce que c'est… À quel point êtes-vous préoccupés par ça?

Mme Anglade : Bien, écoutez, nous sommes préoccupés dans la mesure où ça pourrait toucher, effectivement, l'aspect du bois d'oeuvre, et c'est pour ça qu'on était contents d'entendre le premier ministre… pas le premier ministre, pardon, mais le président Obama dire qu'il voulait régler l'entente dans les 100 prochains jours. Alors, ça, c'était quand même une bonne nouvelle.

Maintenant, de régler dans les 100 prochains jours, ça veut dire quoi, exactement, pour le Québec? Et c'est là que ça doit être extrêmement clair pour le Canada et le reste du Canada de dire que nous, ce que l'on veut, c'est que la position… notre position de libre-échange soit maintenue.

Journaliste : Craignez-vous qu'un règlement dans les 100 prochains jours devienne invalidé à la suite des élections? Est-ce que c'est une possibilité qui est réelle à vos yeux?

Mme Anglade : Je ne pourrais pas répondre à la question. Je ne sais pas si c'est une possibilité réelle. À partir du moment où tu as un nouveau président qui entre en place, on présume que les accords qui ont été négociés par le président précédent demeurent, comme c'est le cas également dans n'importe quel pays, donc on présume que… Je n'ai pas de raison de supposer qu'il y aurait un changement là-dessus, mais je ne sais pas, je ne peux pas avoir…

Mme Dufresne (Julie) : Est-ce que le Québec fait cavalier seul ou s'il y a d'autres provinces qui ont des situations assez similaires avec lesquelles vous pourriez faire front commun?

M. Lessard : Bien, nous, notre partenaire naturel, vu que les derniers choix qu'on avait faits, c'est le régime ontarien... Alors, on a beaucoup de représentation qui est faite du côté de l'Ontario. Actuellement, ils savent en temps réel toutes les positions que Québec prend. On a vu, il y a à peu près deux semaines, la Colombie-Britannique émettre son souhait de voir reconduire les éléments de la dernière entente. Eux, ils ne veulent pas de quotas, c'est l'entreprise qui a la plus grande… province qui est productrice de bois d'oeuvre, du bois à forte dimension. Ils ont deux alternatives, en plus, eux, autant sur le marché américain que sur le marché de la Chine. Alors donc, à peu près la moitié de la production s'en va du côté de la Chine. Quand la Chine baisse, bien là ils inondent le marché américain, comme ça a été le cas pour l'Alberta aussi. Alors, eux avaient choisi de forts tarifs, sachant qu'avec la qualité de leur bois ils étaient capables de compétitionner les Américains aussi. Donc, dans le sujet qui nous occupe, le Québec et l'Ontario étaient sur la limitation des quotas et des tarifs faibles. Comme le Québec a fait ses devoirs et comme on dit aussi pour l'Ontario, l'Ontario aurait à se prononcer certainement là-dessus, mais il y a certaines décisions du département américain, qui avaient reconnu que, dans la façon dont l'Ontario faisait les choses, qu'ils étaient donc comme des «free traders», donc des libre-échangistes sur le domaine du bois.

Alors, est-ce que ce sera une position réitérée par l'Ontario? On échange beaucoup avec eux autres, mais on n'attend pas après personne, on affirme notre position claire puis une position ferme, une position qui a été défendue par le gouvernement canadien. Et, forts de cette position-là, je pense, ça nous place de bonne stature pour envisager la négociation. Québec ne commencera pas à se limiter en disant : Ah oui! J'accepte-tu de me couper un bras puis une jambe ou deux bras, deux jambes? Non. On a fait nos devoirs, on a fait nos travaux, puis notre travail, c'est de faire reconnaître ce modèle-là à travers les pourparlers que le gouvernement américain aura avec le gouvernement canadien, et, jusqu'à maintenant, c'est bien parti.

Mme Anglade : Oui, puis, encore une fois, on les invite à venir ici nous rencontrer pour qu'on démontre à quel point le système est équivalent à ce qu'ils ont dans plusieurs États américains. Donc, voilà. C'est bon? Merci.

(Fin à 13 h 41)

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