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Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement

Version finale

Thursday, March 24, 2016, 11 h 12

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures douze minutes)

M. Fournier : Simplement donner quelques explications sur la motion présentée par la CAQ aujourd'hui, prendre la peine de réexpliquer ce qu'on appelle, dans le langage traditionnel, les votes libres, qui sont une expression qui peuvent laisser entendre que, lorsqu'on fait un vote suite à une discussion et l'arbitrage du caucus, qu'on est moins libres. On a la même liberté, les députés votent librement. S'ils décident de ne pas se soumettre à une discussion de caucus, s'ils décident de ne pas se sentir liés dans un caucus, bien, ils ne font plus partie du caucus. Ils ne sont pas forcés d'être dans un caucus, ils sont libres.

Mais, dans notre système parlementaire, l'existence des caucus est une dimension fort inconnue, évidemment. Pour tous les partis, c'est confidentiel, c'est secret, pour permettre, justement, une saine discussion. Et ça ne veut pas dire qu'ils ne font pas partie de notre système parlementaire. Comme vous le savez, les gouvernements sont issus du législatif, sont issus de l'équipe ministérielle, et, pour qu'ils tiennent debout dans notre système, il y a la règle de la confiance, qui fait en sorte que les caucus sont le vecteur de confiance, et c'est là qu'il y a une discussion.

Évidemment, il y a des cas particuliers. Ceux d'ordre moral, par exemple la loi sur les soins de fin de vie, où là il y a eu un vote libre, comme tous les autres qui sont des votes libres, mais où les députés n'étaient pas obligés de convenir qu'ils allaient suivre l'arbitrage exercé par le caucus. Et cette discussion-là avait été prise antérieurement à la discussion au caucus. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de discussion au caucus, mais ça a conditionné, évidemment, le genre de discussion ou… Là, je n'ai pas besoin de vous rappeler comment cette question d'ordre moral est bien différente de la question d'une licence, d'une inscription ou toute autre question de gouverne générale.

En fait, ce que M. Legault met sur la table aujourd'hui, c'est ni plus ni moins qu'une démission face à la responsabilité qu'ont les partis d'offrir une direction. Si un chef ne peut pas rallier librement les membres de son caucus autour de certaines valeurs, il ne peut pas rallier les Québécois.

D'ailleurs, dans cette législature, même dans celle-ci — et je ne parlerai pas de toutes les autres, vous connaissez autant l'histoire que moi, au cours des nombreuses autres législatures, depuis au moins 15 ans — dans cette législature, en décembre 2014, toutes les femmes se sont levées et elles ont indiqué une direction, et nous allons suivre cette direction de l'inscription des armes à feu avec courage, et avec cohésion, et évidemment aussi en s'assurant du minimum d'inconvénients pour l'ensemble des Québécois.

Donc, nous sommes toujours libres, mais nous avons décidé qu'en cette matière, comme dans les autres matières d'ordre de gouverne générale, nous allons respecter le parlementarisme et le véhicule du caucus pour faire ces arbitrages. Je tiens à le dire parce qu'on peut faire des raccourcis parfois. Et M. Legault fait un grand raccourci en prétendant que les députés ne font pas représenter les sons qu'ils entendent de leurs concitoyens. Et nous avons de bons débats là-dessus, dans cette matière comme dans toutes les autres, mais notre système a besoin de stabilité, notre système a besoin de prévisibilité et notre système a besoin d'un leader qui est capable d'indiquer une direction à laquelle se rallient minimalement les membres de son caucus. Si lui n'est pas en mesure de le faire, nous, nous voulons y arriver. Voilà.

M. Robillard (Alexandre) : M. Fournier, est-ce que vous vous adressez à la CAQ ou aux membres de votre caucus avec votre intervention d'aujourd'hui?

M. Fournier : Bien, en fait, je m'adresse à vous et pour la deuxième fois aujourd'hui. Alors, je m'adresse, dans le fond, à travers vous, aux Québécois pour expliquer un des éléments importants sur lequel on ne s'arrête pas très, très souvent, à savoir comment fonctionne notre système. Et c'est évident que, dans notre caucus comme dans tous les autres, il y a des discussions. Et je ne vous ne le cacherai pas, il y en a.

Mais, ceci étant, nous avons aussi des façons de faire et une appartenance au caucus qui nous amène à dire : On doit offrir aux Québécois une cohérence dans l'action. Et cette cohérence, elle ne s'exprime pas juste parce qu'on accepte l'arbitrage du caucus, mais aussi les énoncés que nous avons faits.

En décembre 2014, dans cette législature, les femmes de tous les partis politiques se sont levées — je ne sais pas si vous vous souvenez de ce moment, lorsqu'on commémorait l'anniversaire de Polytechnique — elles se sont toutes levées, nous avons tous parlé de ce sujet-là, nous avons tous dit que nous allions suivre cette direction. Et, tout à coup, il y a un chef d'un autre parti qui, de toute évidence, ne veut plus suivre cette direction et qui appelle à ce que les caucus n'ait plus, maintenant, le... ne soit plus le lieu de faire les arbitrages. Je crois que ce n'est pas une bonne gouverne pour l'avenir.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce qu'il y a de vos collègues qui vous ont demandé à vous un vote libre? Est-ce que, autrement dit, aujourd'hui vous leur donnez la réponse?

M. Fournier : Ce que je vous dis aujourd'hui est le fruit d'une discussion, au caucus, que nous avons eue sur la motion de la CAQ. Alors, je vous explique encore une fois comment ça fonctionne : les motions sans préavis nous sont données avec un petit préavis pour qu'on ait le temps, justement, d'en discuter avec les membres du caucus, ce que nous avons fait ce matin. Et ce que je vous dis aujourd'hui et en ce moment est le fruit de l'arbitrage du caucus, c'est-à-dire les membres du caucus, tous et chacun, souhaitent que ce soit là ce que je vous dis.

M. Lacroix (Louis) : M. Fournier, qu'est-ce qui arriverait à un député de votre caucus qui déciderait, malgré ce que vous nous dites là, là, de voter, par exemple, contre la décision du caucus? S'il décidait, par exemple, de dire : Moi, là, le registre des armes à feu, philosophiquement, je suis contre et je vote contre, il arriverait quoi?

M. Fournier : Oui, votre question est hypothétique, mais on... Je ne veux pas vous empêcher...

M. Lacroix (Louis) : Non, non, mais c'est parce qu'il faut qu'ils sachent à quoi s'attendre, les députés, aussi, là.

M. Fournier : Ça y est, alors, votre question est hypothétique, mais je vais y répondre quand même.

M. Lacroix (Louis) : Parfait.

M. Fournier : Voilà. Bravo! Même si je pourrais vous dire qu'elle est hypothétique et je ne répondrai pas.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous l'avez dit, d'ailleurs.

M. Fournier : Non, mais elle est hypothétique, mais elle se répond par les exemples du passé. Ce n'est pas nouveau, les caucus. Ce n'est pas nouveau, ces questions-là qui interviennent. Je me souviens — c'était autour des années 90 ou dans ce coin-là, et je n'étais pas membre de l'Assemblée, mais je suivais ça, un peu comme certains d'entre vous — il est déjà arrivé, je me souviens dans le cas de Russ Williams, à l'époque, qui était adjoint parlementaire du premier ministre Robert Bourassa, qui s'était exprimé d'une façon différente que le caucus et il est resté membre du caucus, mais n'était plus, par la suite, adjoint parlementaire du premier ministre. Alors, je me souviens de cet exemple-là. Ce que ça veut dire, c'est qu'on ne peut pas, à l'avance, prédéterminer — d'où l'hypothèse — quelles peuvent être les conséquences. Par contre, qu'est-ce qu'un...

M. Lacroix (Louis) : Mais il y en a une...

M. Fournier : Bien, ça dépend lesquelles puis ça dépend quels sont les manquements.

M. Lacroix (Louis) : Mais là vous citez M. Williams, qui a perdu son poste, là.

M. Fournier : Oui, oui. Bien, il y a d'autres cas où ce n'est pas arrivé, là. Alors, ça dépend, ça peut... ça dépend de la nature, et je ne peux pas prévoir à l'avance ce qui arriverait. Permettez-moi de continuer.

Ceci étant, les membres de notre caucus et tous ceux qui participaient à la discussion ce matin veulent que nous puissions continuer de faire les consultations sur le projet, qu'on en discute et ont tous convenu que nous allons suivre la règle de l'arbitrage du caucus, et nous le faisons tous librement. C'est un peu ce que je peux vous dire ce matin.

M. Lacroix (Louis) : O.K., mais donc ce que vous nous dites, M. Fournier, c'est qu'il y a une conséquence à ne pas suivre la règle d'équipe.

M. Fournier : Il peut — je n'ai pas dit «il doit» — il peut, il y a des exemples. Je m'en souviens d'un où quelqu'un est resté membre du caucus, mais a perdu son poste d'adjoint parlementaire de M. Bourassa à l'époque. Il doit être arrivé d'autres cas où il n'y en a pas eu. Ça dépend de la nature.

Ceci étant, dans le processus, ce n'est pas une sanction qui arrive comme ça, c'est une... ce n'est pas une règle d'expulsion, c'est une règle d'admission. Lorsqu'on fait partie d'un caucus dans un système parlementaire, c'est parce qu'on sait très bien qu'on va vouloir influencer nos collègues, et qu'ils vont nous influencer, et qu'à la fin il faut se rallier autour de certaines valeurs. Et, si on démissionne de notre responsabilité de trouver un point de convergence, nous n'offrons pas aux Québécois une direction cohérente. C'est une démission à l'égard de la nécessité pour les Québécois d'avoir une gouverne prévisible.

M. Lacroix (Louis) : Vous allez conclure, à ce moment-là, qu'un député qui voterait contre n'est pas un bon joueur d'équipe.

M. Fournier : Bien, quelqu'un qui vote contre peut avoir ses raisons, et ça dépend des dossiers, sur les conséquences. Il peut y en avoir, il peut ne pas y en avoir, mais il est bien évident que, lorsqu'on fait partie d'une... D'abord, un gouvernement, c'est une équipe, et, si on décide d'être dans un gouvernement ou dans un parti politique, mais d'être un indépendant, bien, on n'est pas à sa place. Dans un parti politique, on partage des enjeux, on a des valeurs communes. Et je crois que M. Legault, pour des raisons de populisme, est en train de nous dire : Bien, moi, quand ça fait mon affaire, je décide que je ne donne pas de direction. Et, s'il n'est pas capable de rallier son monde autour de certaines valeurs, bien, il ne sera jamais capable de rallier les Québécois. Il vient de nous dire, en fait, qu'il ne serait pas un chef des Québécois.

M. Dutrisac (Robert) : Les députés pourraient s'abstenir, cependant. C'est déjà arrivé que des députés s'abstiennent sur un vote ou sont absents. Est-ce que...

M. Fournier : Il y a des fois que cela peut arriver.

M. Dutrisac (Robert) : Mais ça ne risque pas d'arriver...

M. Fournier : Mme Ouellet, dernièrement, au Parti québécois... Prenons cet exemple-là, puisque c'est hypothétique. Alors, je ne sais pas ce qui peut arriver pour l'avenir, mais essayons de nous inspirer du passé. Alors, Mme Ouellet, il n'y a pas si longtemps, n'a pas participé à un vote, et M. Péladeau et Mme Ouellet n'avaient pas tellement la même raison sur laquelle elle n'avait pas participé au vote, mais donc voilà un cas où une personne s'est retirée pour ne pas exprimer un vote à l'encontre de son propre son propre caucus. Alors, ça, c'est fort...

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce que ça ne risque pas d'arriver à quelques-uns de vos députés?

M. Fournier : Alors, voici maintenant la réponse que je peux vous donner. C'est très hypothétique, mais j'aime bien répondre aux questions hypothétiques avec le plus de précision. Je suis en rappel, je suis en rappel... Mais c'est bête parce que j'ai perdu votre question.

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce qu'il y a des députés libéraux qui pourraient s'abstenir?

M. Fournier : Ah oui, bon, merci! Bien que ce soit hypothétique, ce que... et je suis content d'être avec vous aujourd'hui, nous avons eu une discussion au caucus là, là, ce matin même, à propos de cette motion-là. Et ce que je vous dis en ce moment, c'est : L'ensemble des députés, l'ensemble des députés sont satisfaits du débat que nous avons en caucus, de la consultation qui se tient et se sentent totalement libres d'appartenir à ce caucus et de me permettre de vous dire que nous allons voter tous selon l'arbitrage du caucus.

M. Dutrisac (Robert) : M. Legault, donc, manque de leadership, littéralement, là? Dans le système actuel, c'est un manque total de leadership?

M. Fournier : Bien, en tout ça, c'est sous le prétexte de dire : Moi, je ne vais pas préciser la direction que ma formation politique va prendre... sous ce prétexte-là, il démissionne de sa responsabilité d'indiquer une direction. C'est son rôle, c'est le rôle qu'on attend des chefs de caucus, des chefs de parti politique. Dans notre système parlementaire, c'est comme ça que ça fonctionne. Alors, ou bien il n'est pas capable ou bien il démissionne directement d'une responsabilité qui lui incombe. Et moi, je dis, s'il n'est pas capable de rallier son propre monde, s'il n'est pas capable d'être assez franc avec les Québécois sur la vraie position que son caucus défend, il n'est pas capable d'avoir la confiance des Québécois.

M. Caron (Régys) : M. Fournier, quand les députés vous disent : Mes commettants me disent qu'ils ne sont pas d'accord, me demandent de voter contre telle mesure quand... Vous évoquez la cohérence de votre gouvernement, mais qu'est-ce que... le député, lui, qui doit voter contre sa conscience... c'est ça que vous demandez aux députés qui sont récalcitrants?

M. Fournier : Pas du tout. Non, pas du tout. Bien, récalcitrants... ils ne sont pas récalcitrants.

M. Caron (Régys) : Mais ils peuvent l'être.

M. Fournier : Je viens de vous dire qu'ils ne le sont pas. Je viens de vous dire la discussion qu'on a eue au caucus qui est à l'effet qu'on veut tous participer à la discussion au caucus et respecter le résultat de l'arbitrage du caucus. Alors, ils ne sont pas récalcitrants, ils sont tout à fait libres.

M. Caron (Régys) : Deux de vos députés nous disaient hier : On est divisés.

M. Fournier : Si vous me permettez... Alors, ils sont tout à fait libres, ils ne sont pas récalcitrants. C'est le mot «récalcitrant» que je veux résister à vous donner.

Ceci étant, lorsqu'on est dans un comté... Alors, je vais vous exprimer comment ça se vit pour moi, mais tous les députés sont pareils, 125, peu importe l'étiquette. Il n'y a jamais unanimité dans un comté, tous les citoyens n'ont pas un même point de vue. Il y a des voix qui se font entendre à gauche, à droite, et cela nous inspire à une discussion au caucus. Cela nous inspire, par exemple, sur une des grandes... des grands éléments qui sont entendus dans ce dossier-là. Il ne faut pas qu'il y ait de tracas pour la population, tout en pouvant répondre à des besoins qu'expriment les policiers. Alors, tout ça, c'est tout dans les nuances, comment on réussi à trouver les bons moyens. C'est ça, un arbitrage, trouver les bonnes méthodes pour que les choses puissent s'appliquer, alors...

M. Caron (Régys) : Mais il peut y avoir des circonscriptions où il y a une majorité de gens qui poussent sur leurs députés pour dire : Écoutez, on aimerait que vous votiez contre telle mesure.

M. Fournier : Qu'est-ce que vous appelez une majorité? 200 personnes devant le bureau ou 20 %?

M. Caron (Régys) : Bien, plus de 50 %...

M. Fournier : Alors, dites-moi, en ce moment...

M. Caron (Régys) : ...ou 60 % ou 55 %, ou 70 %.

M. Fournier : Très bien, quels sont les outils dont bénéficient les députés pour faire, de jour après l'autre, un nouveau sondage ou pour savoir comment se positionne la population et la semaine d'après? Ce n'est pas par...

M. Lacroix (Louis) : Bien, généralement, un député doit connaître son comté, M. Fournier, il doit savoir comment les gens pensent dans son comté.

M. Fournier : Mais, malheureusement pour vous, les... il n'y a pas une unanimité qui se présente devant nous, il n'y a même pas une façon de pouvoir dire : Est-ce qu'il y en a plus de ce côté-là ou de là? On écoute, on comprend, on se dit : Voici qu'est-ce que les gens sont en train de nous dire. Alors, on n'a pas, comme élus, une qualité que vous avez peut-être, vous, de pouvoir dire : Le peuple pense cela. On a des dimensions différentes qui sont émises, je pense que vous le comprenez facilement.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous n'êtes pas en train de minimiser le rôle du député en disant ça, justement, en disant : Écoutez...

M. Fournier : Je ne veux pas minimiser le vôtre non plus.

M. Lacroix (Louis) : Non, mais c'est parce que les députés, on a toujours dit qu'ils étaient le reflet de ce que leurs commettants pensent dans leurs comtés.

M. Fournier : Oui, tout à fait, bien sûr.

M. Lacroix (Louis) : Mais là vous êtes en train de dire : Il n'y a aucune façon de vérifier, alors il faut s'en remettre au parti.

M. Fournier : M. Lacroix...

M. Lacroix (Louis) : Mais non, mais c'est ce que vous dites, M. Fournier.

M. Fournier : Non, non, c'est vous qui dénaturez mes propos, là. Je fais juste vous dire que, lorsqu'on écoute notre population, hein, il n'y a pas une seule voix qui se fait entendre, il faut peser, mesurer, juger, et c'est ce qu'on fait comme représentants.

M. Dutrisac (Robert) : Dans ce dossier-là, M. Fournier...

Des voix : ...

M. Fournier : Juste un instant, permettez-moi, je vais prendre une question, une question et en anglais. Allez-y.

M. Dutrisac (Robert) : Dans ce dossier-là, quand même, ce qui est clair, c'est qu'il y a une opposition entre les gens des villes puis les gens des campagnes. Je veux dire...

M. Fournier : Encore une fois, c'est réducteur de dire ça parce que ce n'est pas vrai, ce n'est pas...

M. Dutrisac (Robert) : Bien, d'une façon générale...

M. Fournier : Bien, je prends M. Lacroix, là, à témoin, là, hein, je le prends à témoin, on ne peut pas dire ce que vous venez de dire parce qu'il y a des gens qui représentent des régions, qui ont une position différente de d'autres personnes dans d'autres régions. Alors, je fais juste vous dire que ce n'est pas aussi simple. Nous, on a un peu plus de lignes agate dans nos discussions ou un peu plus que le clip de 10 secondes. Allez-y, là.

M. Dutrisac (Robert) : Non, ça va, vous avez répondu à ma question.

M. Croteau (Martin) : M. Fournier, est-ce que cet épisode ne vient pas diluer la valeur des motions unanimes de l'Assemblée nationale, puisque, quand vient le temps d'être conséquents avec une motion, soudainement, là, il y a beaucoup de grenouillage qui se fait dans tous les partis, y compris celui qui est au pouvoir? Il est beaucoup question de...

M. Fournier : Eh bien, donnez-moi un exemple, parce que, si vous voulez parler de la motion d'il y a deux jours...

M. Croteau (Martin) : Non, je parle de la motion qui dénonçait, par exemple, la destruction des données du registre fédéral, qui s'élevait contre le projet du gouvernement fédéral de ça. Bien, la prochaine fois que, par exemple, l'Assemblée nationale adopte une résolution unanime pour dénoncer, bien, quelle valeur ça a, maintenant qu'on voit ce qui arrive avec le registre des armes?

M. Fournier : C'est bien embêtant parce que vous avez tellement raison. On a... Moi-même, combien de fois j'ai été en Chambre avec tous les autres partis politiques sur cette question-là, où on se disait... et on poussait Ottawa à ce qu'ils puissent continuer de maintenir le registre, et, quand est venu le moment où ils ont décidé qu'ils ne s'en occupaient plus, on a tous convenu, tous, tous les partis politiques, qu'on se donnerait un système qui ne serait pas, évidemment, d'ordre criminel parce qu'on n'a pas cette juridiction-là, mais d'ordre pénal.

Puis je vous référais tantôt à lorsqu'on a commémoré Polytechnique, je ne sais pas si vous vous souvenez de la scène où toutes les membres féminines de l'Assemblée nationale se sont levées les unes après les autres, où là il y avait un consensus qui était clair, puis tout à coup, malgré toutes les résolutions, la CAQ l'abandonne. On a voté combien de fois sur des motions, notamment celle, il y a deux jours, on a parlé en Chambre tantôt sur le respect de Charbonneau ou du DGEQ? Puis là, deux jours après, c'est oublié. Je veux dire, là, allez leur poser des questions à eux pourquoi ils décident d'avoir une position qui change du lundi au mardi. Ça, c'est leur affaire à eux. Mais c'est encore une question de cohérence, en quelque part, tu sais, puis il faudrait qu'ils le soient.

M. Croteau (Martin) : Mais que vaut une motion unanime de l'Assemblée nationale, à la lumière de ce qu'on voit maintenant?

M. Fournier : Bien, généralement, généralement, lorsqu'on est assez matures pour respecter les votes qu'on prend plus que 48 heures, elles valent quelque chose.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Deux questions...

M. Fournier : Eh oui. Mais là je vais enfreindre ma propre règle, même en rappel. Je vais vous laisser aller, on va aller en anglais par la suite, mais là je le dis vraiment pour tous les autres.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, merci. Tout d'abord, juste une précision, est-ce que la présence de tous les députés libéraux sera requise au moment de l'adoption?

M. Fournier : Comme dans tous les autres votes, s'il y en a qui sont... parce qu'ils ont des raisons...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais parfois vous offrez des permissions pour des activités extérieures.

M. Fournier : Puis ce n'est pas... Mais, voyez-vous, votre question mène à dire : Ah oui! Ils vont voter, mais il y en a qui ne voteront pas. Non, on n'a pas... et on va faire comme d'habitude. Alors, d'habitude, s'il y en a qui ont un rendez-vous chez le médecin, on ne va pas canceller le rendez-vous chez le médecin. D'habitude, s'il y a des gens qui ne peuvent pas être là, bien, ils ne peuvent pas être là, mais essayez... je comprends... Je ne vous en veux pas, là, je comprends que vous essayez de dire : Oui, mais là qu'est-ce qu'ils vont faire, puis tout ça. On va faire comme d'habitude. On va faire comme d'habitude, on va librement vivre notre expérience d'appartenance dans un caucus, on va discuter, on va faire valoir le point de vue de nos concitoyens puis on va dire : Ensemble, c'est la direction qu'on prend pour le Québec. Les Québécois nous envoient ici pour qu'on soit cohérents, qu'on soit prévisibles, qu'on soit capables de faire des débats puis d'avoir une direction. Puis, quand il y a un chef de parti qui dit : Moi, je ne le sais pas parce que moi, je veux gagner un point ici à gauche et à droite sans dire au monde qu'est-ce que je pense vraiment, je pense qu'il ne fait pas la job. Deuxième question.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puisqu'habituellement vous ne répondez pas à des questions hypothétiques, alors je vais essayer de poursuivre dans cette chance-là en vous posant des questions sur un sondage. Je vais vous demander de commenter un sondage dans lequel on apprend que plus de 60 % des Québécois estiment qu'il y a autant de corruption aujourd'hui qu'avant les travaux de la commission Charbonneau. Il y a 79 % qui pensent... bien, en fait, qui ont peu ou pas confiance envers les politiciens en général, tous paliers confondus. Et je vous en donne une autre, là, donnée : 78 % des répondants s'attendent à ce qu'il y ait d'autres politiciens qui soient épinglés pour fraude et corruption au cours des prochains jours. Comment vous réagissez à ces données-là, qui sont quand même troublantes?

M. Fournier : Je vais laisser d'autres commentateurs commenter. Ce n'est pas une question d'hypothèse. Il y a plein de monde à l'extérieur qui pourront apporter leur commentaire là-dessus. Je ne peux pas dire grand-chose d'autre.

Mme Plante (Caroline) :Mr. Fournier, are you satisfied with Mr. Chagnon's comment or decision in the House this morning…

M. Fournier : I'm not satisfied or dissatisfied. He's just applying a rule that we know for so many years, so I'm not satisfied, not dissatisfied, not surprised.

M. Hicks (Ryan) : So, have you… So, just to clarify, have all Liberal MNAs agreed to vote for the gun registry bill?

M. Fournier : What I said is that we are in a caucus where we share the information, the discussion about that proposition. And the motion on the table today coming from the CAQ is to suggest that, even in a case like that, or every case, in fact, it's just… a normal case of governance, they said : Well, now, as a leader of my caucus, we will no more have a position. So, one can be on the right, one can be on the left, one can be yes, one can be no. That is not how the system works, and certainly it's not how a leader is supposed to work. He is supposed to be clear and frank with the population, he is supposed to say : Where I stand, which are my values. He is supposed to be able to rally people of his own caucus around those values. In fact, what he is saying today is it's impossible for him to have some value that can rally his members. If he cannot have that, he will never rally Quebeckers.

M. Hicks (Ryan) : So, then, the answer to my question is yes?

M. Fournier : The answer to your question is : We table a bill, we table it with the support of our caucus. That bill is not finished yet. There is a consultation, as you know. So, we will hear people. What we want is to respect the objective, and, at the same time, be at… listening to what people are saying, and we heard that they say : We don't want any trouble with it, we don't want to have complication with it. And we are working in a direction to have the minimum complication for people. We don't want to bother people, we want to save lives, save lives of policemen who save lives of Quebeckers. And I think that is... that was the position that we had for, let say, 20 years, in this Assembly.

I'm just talking that December 2014, commemoring Polytechnique, all women of the Assembly — I'm talking about this legislature, they are still there, in the Assembly — they rise up, one after the other, to call for that. We were all clapping in our hands, standing up, even the CAQ, even Legault. We were saying : Yes, we're going to go in that direction. Now, he is changing the course for what? Just to gain little points. And, with that, having bad effect on our parliamentary system, bad effect on governance, bad effect about what people can think about politicians. So, I think that he is just in… carried away. «Démission», how do you say that? He's quitting his responsibility of giving a direction, not able to rally his own people, never be able to rally Quebeckers.

Mme Plante (Caroline) : Do you think… The pole results today, do you think that he's thinking : Well, I'm rising in the poles, so why not?

M. Fournier : Well, he… I don't want to put myself in his head. The way he expressed himself this week and sometimes, I can tell you, I disagree with what he has in his head. Thank you very much.

(Fin à 11 h 34)

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