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Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour le Conseil du trésor et en matière d'efficacité de l'administration publique

Version finale

Tuesday, April 5, 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-quatre minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Évidemment, aujourd'hui, là, on voulait poursuivre sur le dossier de Sam Hamad, d'abord rappeler que le député de Louis-Hébert fait face à des allégations extrêmement graves, qu'on avait demandé et qu'on avait dit au premier ministre, dès vendredi... que c'était, pour lui, un test de leadership extrêmement important. Force est de constater, aujourd'hui, que ce test de leadership là a été échoué.

Philippe Couillard nous a habitués à ne pas être à la hauteur de sa fonction dans les situations éthiques qu'il commandait — souvenez-vous du scandale, entre autres, avec les primes d'Yves Bolduc, où Yves Bolduc est parti avec ses généreuses primes sous le regard bienveillant du premier ministre — et aujourd'hui, malheureusement, ça ne fait pas exception. Le premier ministre du Québec, dans une décision où il a soufflé le chaud et le froid, a décidé de garder Sam Hamad comme président du Conseil du trésor, de lui conserver ses avantages et le salaire, mais en lui retirant les responsabilités. Et donc Sam Hamad est payé pour un travail qu'il ne fait pas sous le regard bienveillant, encore une fois, du premier ministre, et, pour nous, c'est inacceptable.

Vous savez, c'est dans l'adversité que les grands leaders se réveillent... se révèlent, pardon, mais c'est aussi dans l'adversité que les chefs qui n'en sont pas se révèlent. Et aujourd'hui Philippe Couillard a encore une chance de se resaisir. Parce que ce qu'il est en train de faire, c'est de se servir de l'article 11 de la Loi du Conseil exécutif, qui lui permet de transférer les responsabilités d'un ministre à un autre sans démettre ce ministre-là de ses fonctions officiellement. C'est une disposition de la loi qui existe pour, par exemple, permettre à un ministre de prendre congé pour des raisons de maladie. C'est le cas de madame... ça a été le cas de Mme Thériault. Mais, pour nous, les allégations qui pèsent sur le député de Louis-Hébert, qui jettent une ombre sur l'éthique du gouvernement, ça n'a rien à voir avec la maladie, et donc on ne peut pas jouer dans ce film-là, malheureusement.

Autre question qu'on soulève, c'est : Est-ce que le premier ministre va aller au bout de sa décision? Est-ce qu'il va enfin démettre véritablement le député de Louis-Hébert de ses fonctions? C'est ce que nous, on souhaite, c'est ce qu'on lui demande, qu'il démette Sam Hamad de ses fonctions de ministre et non pas, là, utiliser des subterfuges pour souffler le chaud et le froid, comme il fait.

Ce qu'on souhaite aussi, c'est que Sam Hamad revienne le plus rapidement possible pour faire face à la musique. Alors, jeudi, il niait sa responsabilité; dans la nuit de samedi à dimanche, il a décidé de la fuir. Aujourd'hui, on lui demande de faire face à ses responsabilités, de répondre aux questions qu'on pourrait lui poser, notamment : Le cas qui a été révélé par Enquête, est-ce que c'est le seul cas? Est-ce qu'il y a d'autres cas? Est-ce que Marc-Yvan Côté l'a sollicité pour d'autres dossiers, dans d'autres dossiers? Écoutez, je pense que ces questions-là se posent.

Et on sait maintenant que Sam Hamad va faire face à une enquête du Commissaire à l'éthique, on sait qu'il va faire face à une enquête du Directeur général des élections. Je vous dis aujourd'hui que nous allons demander officiellement, aujourd'hui, au commissaire au lobbying à se pencher sur cette question-là. Et, comme l'UPAC enquête présentement sur Marc-Yvan Côté, on peut penser que l'UPAC aussi va enquêter sur cette question-là. Et donc, pour nous, il n'est pas question que Sam Hamad puisse revenir à des fonctions de ministre tant et aussi longtemps que tous ces acteurs-là n'auront pas conclu qu'il n'avait rien à se reprocher. Là-dessus, je suis prêt à prendre vos questions.

Journaliste : M. Caire, donc vous dites : Philippe Couillard doit carrément se débarrasser de Sam Hamad même si, par exemple, bien, il y a toujours la présomption d'innocence qui est évoquée par les gens du gouvernement.

M. Caire : Écoutez, la présomption d'innocence... Philippe Couillard a exclu partiellement ou, en fait, pas... a exclu Sam Hamad du Conseil des ministres quant à ses responsabilités, donc le premier ministre lui-même admet du bout des lèvres que les allégations qui pèsent sur Sam Hamad sont de nature à jeter le discrédit sur son gouvernement et font en sorte que, tant que les enquêtes n'auront pas été complétées, Sam Hamad n'est plus en position d'assumer les responsabilités inhérentes à sa charge. Maintenant, il doit aller au bout de sa logique, de sa propre logique. Quand on exclut un ministre du Conseil des ministres, sauf les cas d'exception dont j'ai fait mention, on doit l'exclure véritablement, donc ça veut dire qu'il perd son titre, ses avantages et son salaire, pas juste les responsabilités. Et, dans ce sens-là, croyez-le ou non, bien, Philippe Couillard réussit à faire moins que Jean Charest. Alors, on s'entend tous, là, que, quand on regarde dans le dictionnaire, qu'on cherche le mot «éthique», ce n'est pas la photo de Jean Charest qui est là, là. Bien, Philippe Couillard a trouvé le tour de faire moins que Jean Charest en matière de gestion de l'éthique. Parce que, souvenez-vous, quand Julie Boulet a fait face à des allégations d'avoir enfreint son code d'éthique comme pharmacienne, Jean Charest l'avait carrément exclue du Conseil des ministres. Or, ce n'était pas ménager la chèvre et le chou comme Philippe Couillard l'a fait avec Sam Hamad.

Journaliste : Et, pour vous, cette plainte, en quelque sorte, au Commissaire au lobbyisme, elle est essentielle dans le contexte actuel?

M. Caire : Bien, elle est essentielle. Elle s'inscrit d'ailleurs dans le fait que Commissaire au lobbying a un peu signifié que lui attendait, effectivement, qu'il y ait peut-être une réaction formelle, là, de la part de nous ou d'autres entités. Nous, on a décidé d'aller au-devant puis de s'assurer qu'il y aurait enquête dans ce dossier-là parce que... écoutez, Sam Hamad l'a dit lui-même sur les ondes publiques, dans le dossier qui nous préoccupe, il voyait effectivement une infraction à la loi sur le lobbying. Et donc, pour nous, c'est normal que le commissaire au lobbying fasse enquête là-dessus.

Journaliste : Et vous dites : Il doit revenir absolument. On sait déjà qu'il va revenir jeudi. Pour vous, ce n'est pas suffisant?

M. Caire : Bien, d'abord, moi, je me méfie du Parti libéral. Le diable se cache dans les détails et, croyez-moi, le diable est libéral. Et actuellement on nous dit : Il va revenir au Québec. Parfait. À quel titre? Sera-t-il encore président du Conseil du trésor? Va-t-il siéger comme député? Va-t-il être encore membre du caucus libéral? Va-t-il participer aux études de crédits? Moi, c'est ça que je veux savoir, là. Parce que, si on le paie comme ministre, il faut qu'il fasse le travail; s'il ne fait pas le travail de ministre, il faut qu'on arrête de le payer. Si on le paie comme député, il faut qu'il fasse le travail; s'il ne fait pas le travail de député, il faut qu'on arrête de le payer comme député. Comprenez-vous? Il y a une logique là-dedans, là.

Alors, je comprends qu'on ne peut pas démettre un député de ses fonctions, ça prend une élection pour ça, mais on peut au moins l'exclure du caucus, et, auquel cas, on se gouvernera en conséquence. Mais, pour l'instant, tout ce qu'on me dit, c'est : Sam Hamad devrait être au Québec jeudi. O.K., il va faire quoi?

Journaliste : Qu'est-ce que ça vous laisse comme impression, là, sur le fait qu'il soit en Floride, et tout ça? Est-ce que c'est une erreur de jugement de M. Hamad?

M. Caire : C'est une erreur de jugement de sa part, mais ça nous démontre à quel point Philippe Couillard n'est pas le chef qu'il prétend être. Écoutez, là, je vous donne juste un exemple : souvenez-vous, il y a quelques années, mon collègue Daniel Ratthé avait vu son nom mentionné à la commission Charbonneau. M. Legault… puis ce n'était pas une décision facile à prendre puis ce n'était pas une décision plaisante à prendre, mais il l'avait exclu d'emblée du caucus en lui disant : Écoute, va démontrer que tu as patte blanche. Ça, c'était la décision d'un chef. Ça, c'est un chef, un leader.

Alors, Philippe Couillard, lui, a dit : Bien, écoute, tu vas rester président du Conseil du trésor, on va continuer à te payer, on va te laisser tes avantages, mais va te reposer. Ça, ça a été la réaction du chef du Parti libéral, qui était incapable de s'élever à la hauteur de sa fonction.

Le Modérateur : D'autres questions?

M. Caire : Merci.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 11 h 41)

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