(Douze heures trente-cinq minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Écoutez, dans le dossier du scandale du financement politique
du Parti libéral du Québec, je sens actuellement que les Québécois ont vraiment
perdu confiance, puis pas seulement confiance en le Parti libéral, mais dans
toute la classe politique au Québec. Ça se succède semaine après semaine. On a
eu Nathalie Normandeau, Marc-Yvan Côté, maintenant Sam Hamad.
Je pense, c'est la responsabilité de
Philippe Couillard de poser un geste fort. D'abord, il doit reconnaître que Sam
Hamad a manqué de jugement de garder des relations professionnelles avec
Marc-Yvan Côté, qui a pourtant été banni à vie du Parti libéral du Canada, et
M. Couillard doit, comme le Parti libéral du Canada l'avait fait à l'époque,
déposer un montant substantiel en fiducie s'il veut vraiment tourner la page
sur l'ère Jean Charest. Il sait très bien que des individus comme Marc-Yvan
Côté ont amené de l'argent au Parti libéral, discuté avec des entreprises de
contrats du gouvernement. On en a maintenant la preuve. On sait que plusieurs
millions de dollars ont été collectés sous l'ère de Jean Charest, dans un
système que M. Couillard dénonce lui-même. Quand il nous dit qu'il veut tourner
la page, ça veut dire qu'il y avait quelque chose, avant de tourner la page,
qui n'était pas acceptable.
Donc, s'il veut vraiment se dissocier de
l'ère de Jean Charest, il doit déposer un montant substantiel en fiducie.
La Modératrice
: On va
prendre les questions. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Legault, le fait que Sam Hamad soit en Floride, quel goût ça vous laisse dans
la bouche?
M. Legault
: Bien, moi,
ce qui m'achale le plus, bien honnêtement, c'est de voir que Philippe Couillard
a réitéré sa confiance en M. Hamad, l'a laissé aller en Floride au moment où
c'est grave, ce qui se passe actuellement, là. On a eu la confirmation, dans un
reportage d'Enquête, que Sam Hamad parlait au téléphone avec Marc-Yvan
Côté, l'informait, après avoir parlé à ses collègues, de la progression d'une
subvention à l'entreprise Premier Tech. Écoutez, là, c'est un manque de
jugement.
Donc, M. Couillard, là, doit agir. Il doit
au moins reconnaître qu'il a manqué de jugement et de procéder le plus
rapidement possible aux différentes enquêtes qui sont demandées, puis M. Hamad
doit être disponible, pas en Floride, mais ici, à Québec.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que le premier ministre doit le démettre de l'ensemble de ses fonctions?
Évidemment, il restera député, là, de toute évidence.
M. Legault
: Bien,
écoutez, moi, je pense que c'est grave, le manque de jugement qu'a eu M. Hamad.
Moi, personnellement, là, si j'étais premier ministre, je n'aurais pas accepté
qu'un de mes ministres informe quelqu'un comme Marc-Yvan Côté de la progression
d'une subvention de millions de dollars. Je n'aurais pas accepté ça, ce que M.
Hamad a fait. Donc, moi, j'aurais demandé sa démission définitive comme
ministre.
La Modératrice
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Vous
venez de dire : Nathalie Normandeau, Marc-Yvan Côté et Sam Hamad, c'est la
même chose pour vous.
M. Legault
: Bien, ce
n'est peut-être pas exactement la même chose, mais c'est tout relié au
financement du Parti libéral du Québec et ça s'accumule. Puis je mets à la
place des Québécois qui écoutent ça depuis des semaines, ils se disent :
Ça va être qui le prochain, la semaine prochaine? Et là il y a une obligation
de la part de M. Couillard de poser un geste fort, comme on l'avait fait à
Ottawa. Pour moi, ce geste fort, c'est d'abord reconnaître qu'il y a un
problème, hein? M. Couillard ne peut pas dire : Moi, je suis premier
ministre, mais ça n'a rien à voir. Le cash, l'encaisse qu'il y a au Parti
libéral du Québec, actuellement, il y a de l'argent dans les coffres du Parti
libéral du Québec qui date de l'époque de Jean Charest.
Donc, si M. Couillard veut se dissocier de
l'époque de M. Charest, il doit poser un geste fort puis, oui, il doit faire un
estimé par rapport à ce qui avait été collecté par Marc-Yvan Côté, par Nathalie
Normandeau, par Sam Hamad puis de mettre un montant substantiel en fiducie puis
dire : Bon, ensuite, on passe à autre chose. J'en profiterais aussi pour
passer au confessionnel tous les députés du Parti libéral pour être certain
qu'il n'y en a pas un nouveau qui va sortir la semaine prochaine.
M. Laforest (Alain) : Tout à
l'heure, il a dit : Je défie quiconque de relever des problèmes au niveau
du financement du parti depuis que je suis élu chef. Est-ce que vous remettez
ça en question?
M. Legault
: Bien, écoutez,
là, je pense qu'il n'y a personne qui va nier que Marc-Yvan Côté a fait du
financement pour le Parti libéral du Québec. Il n'y a personne qui peut nier
que Sam Hamad, un ministre de Philippe Couillard, que Philippe Couillard a
nommé, que ce gars-là, Sam Hamad, a manqué de jugement. Donc, quand M.
Couillard cautionne ce manque de jugement de Sam Hamad, bien, il cautionne des
façons de faire qui ne sont pas acceptables. Donc, pour moi, M. Couillard
manque de jugement actuellement.
M. Laforest (Alain) : Donc,
il ne peut pas se dissocier, selon vous, du...
M. Legault
: Pas se
dissocier, Sam Hamad est dans son Conseil des ministres, il le garde comme
ministre sans portefeuille d'ailleurs, avec plein salaire, et il sait, il ne
peut pas le nier, il sait que Sam Hamad parlait avec Marc-Yvan Côté d'au moins
un dossier de subvention pour une entreprise à la demande de Marc-Yvan Côté.
Journaliste
: M. Daoust
a dit ce matin qu'il n'y avait pas eu de pression, là, de la part de... que
c'était son ministre responsable, qu'il n'y a jamais eu de pression dans le
dossier de Premier Tech. Vous ne le croyez pas?
M. Legault
: Même s'il
n'y avait pas eu de pression, que Marc-Yvan Côté appelle Sam Hamad, que Sam
Hamad prenne juste le téléphone pour s'informer auprès de Michelle Courchesne,
auprès de Jacques Daoust, comment et où est rendu le dossier de subvention de
Premier Tech, pour moi, là, juste ça, c'est un manque de jugement, hein, même
s'il n'a mis aucune pression. Puis là ensuite, il rappelle Marc-Yvan Côté pour
lui dire : Bien, le dossier est rendu là. Puis là, bien, si on se fie aux
échanges de courriels, Marc-Yvan Côté n'est pas content du montant, rappelle
Sam Hamad.
Écoutez, c'est inacceptable. Comment
Philippe Couillard peut-il ne pas comprendre ça que c'est inacceptable? Moi,
j'ai un sérieux problème avec le leadership et puis... le manque de leadership
de Philippe Couillard puis son indifférence devant ce problème d'éthique
important de la part de Sam Hamad.
La Modératrice
:
Gilbert Lavoie, Le Soleil.
M. Lavoie (Gilbert) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lavoie (Gilbert) : J'aimerais
qu'on mette de côté, si possible, Marc-Yvan Côté deux minutes pour puiser,
tenter de réfléchir un peu à haute voix. Vous avez beaucoup d'expérience, à la
fois dans le monde des affaires et dans le monde politique. J'imagine que, que
ce soit à l'occasion de cocktails ou d'événements de toute nature, c'est chose
assez courante pour un ministre du cabinet ou un politicien de se faire poser
des questions par quelqu'un du monde des affaires sur l'état de son dossier.
Comment est-ce que... je ne sais pas si ça vous est arrivé à vous, là. Comment
réagir face à ça?
M. Legault
: D'abord,
ce n'est pas un dossier... Ce n'est pas un dossier qui était dans le comté de
Louis-Saint-Laurent, c'est un dossier d'une entreprise de Rivière-du-Loup. Ça
fait que je peux comprendre qu'un député, dans des cocktails, se fait poser des
questions sur les dossiers dans son comté, mais ce n'était pas dans le comté de
Sam Hamad. Donc, ça, c'est la première chose.
Deuxième chose, il y a des gens qui
peuvent bien s'essayer, mais j'espère que tous les députés ou ministres vont
dire : Écoutez, là, ne pensez pas faire le lien entre votre financement
puis des contrats. Or, dans le cas de Marc-Yvan Côté... parce qu'on est obligés
d'en parler, là. Marc-Yvan Côté, il a eu des contacts, 2010, 2012, avec Sam
Hamad. Marc-Yvan Côté a été banni à vie du Parti libéral du Canada. Pourquoi?
Pour financement politique illégal. S'il y a quelqu'un qui sait ça, c'est Sam
Hamad.
M. Lavoie (Gilbert) : D'accord,
mais ma question, peut-être que je l'ai mal exprimée, portait davantage...
M. Legault
: Oui, mais
mon problème, moi, il est avec Marc-Yvan Côté d'abord.
Journaliste
: Oui,
d'accord. Mais, c'est pour ça, je vous dis, ma question portait davantage sur
l'application de la Loi sur le lobbyisme. Vous êtes ministre au sein d'un
cabinet, il y a des gens qui s'informent auprès de vous où se trouve... mais,
je veux dire, dans un ministère à vocation économique, là, plus
particulièrement, il y a des gens qui vous contactent, lors d'un cocktail ou un
coup de fil, ils demandent à vous parler pour savoir où se trouvent leur
dossier. Vous ne leur parlez pas? Comment ça marche?
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord ça a évolué, hein, depuis la nouvelle Loi sur le lobbyisme qui
avait été mise en place, si je me souviens bien, par le PQ à l'époque. Ça a
évolué. Maintenant, on dit : Avant que quelqu'un puisse vous parler d'un
dossier, vous devez vous assurer que cette personne-là est enregistrée au Registre
des lobbyistes. Avant, ça n'existait pas. Donc, on peut bien parler de ce
temps-là. À l'époque, ce qu'on se disait, c'est : On écoute, mais on
n'intervient pas. Là, maintenant, avant d'écouter, il faut s'informer :
est-ce que la personne est enregistrée au Registre des lobbyistes?
Donc, les règles sont plus claires que jamais,
et il faut cette étape-là puis... Il ne faut pas accepter non plus quelqu'un
comme Marc-Yvan Côté essaie de nous influencer puis de lui donner des réponses
en plus. Qu'il parle au téléphone, qu'il échange avec Marc-Yvan Côté, moi,
c'est là que je vois le plus grave problème actuellement de Sam Hamad.
M. Lavoie (Gilbert) : Alors,
vous êtes, dans une situation hypothétique, ministre dans un cabinet, vous
recevez un appel d'un André Desmarais, mettons, là, vous... Avant de prendre l'appel,
vous dites à votre adjoint : Demandez-lui s'il est inscrit au Registre des
lobbyistes?
M. Legault
: Bien,
écoutez, actuellement, absolument. Absolument. Je pense qu'on s'est donné cette
règle-là du Registre des lobbyistes, donc il faut respecter. Puis, si on est
premier ministre ou ministre, il faut respecter. C'est pour ça qu'on avait posé
la question à Philippe Couillard, lorsqu'il a parlé au président d'Air Canada
pour peut-être abandonner le dossier d'Aveos : Est-ce qu'il s'est assuré
que le président d'Air Canada était enregistré au Registre des lobbyistes? On a
même déposé une demande d'enquête, nous, la CAQ. Donc on dit :
Actuellement, ça doit être respecté par le premier ministre et les ministres.
La Modératrice
: Merci.
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Gagnon (Marc-André) : Un
sondage récemment démontrait qu'une coalition de gauche ou de droite permettrait
de déloger le Parti libéral du pouvoir. Dans l'état actuel des choses, il y a
des analystes qui diront que plus rien ne va au PLQ. Est-ce que c'est une voie
que vous pourriez explorer?
M. Legault
: C'est
impensable d'avoir une coalition entre la CAQ et le PQ. La CAQ a un projet qui
est à l'intérieur du Canada, puis le PQ a un projet qui est à l'extérieur du
Canada dans son article 1. Donc, c'est de la fabulation de penser qu'il peut y
avoir quelque coalition que ce soit entre la CAQ et le PQ.
Maintenant, oui, on a un problème de
monopole libéral. On l'a vu, on a déposé un sondage dimanche, 80 % des
Québécois pense que la situation ne s'est pas améliorée en économie, en poids
de l'impôt, en santé, en éducation puis sur la protection du français. Mais,
malgré ça, le Parti libéral est premier dans les sondages parce qu'il y a
encore beaucoup de Québécois qui votent seulement en fonction de l'option
constitutionnelle.
Donc, il y a une urgence de lutter contre
le monopole libéral parce que les deux tiers des Québécois ne veulent pas d'un
référendum sur la souveraineté. Donc, il y a une urgence, puis c'est pour ça
que la CAQ existe, d'avoir une alternative au Parti libéral du Québec, parce
qu'actuellement les gens ne sont pas satisfaits quand on parle de leurs vraies
priorités, mais ont peur d'un référendum sur la souveraineté avec le PQ, donc
pensent qu'il y a juste une option, entre autres les anglophones. Donc, il faut
effectivement, là, qu'il se passe quelque chose parce que ça n'a pas de bon sens.
Les libéraux sont au pouvoir, ont été au pouvoir 12 des 13 dernières années.
Puis, quand on leur demande : Est-ce que la situation s'est améliorée
depuis 2003?, 80 % disent non. Bien là, il va falloir qu'il se passe
quelque chose puis que le Québec arrête d'être dans un cul-de-sac à cause de ce
monopole libéral.
M. Gagnon (Marc-André) : Et
comme vous dites qu'il y a urgence, donc, de déloger le Parti libéral du
pouvoir, vous avez vous-même été au Parti québécois, vous êtes bien placé pour
savoir qu'il y a eu des campagnes électorales où le PQ mettait de côté la question
référendaire ou l'hypothèse d'en tenir un dans le mandat. Alors, si le Parti
québécois décidait…
M. Legault
: Mais ce n'est
pas suffisant.
M. Gagnon (Marc-André) :
Laissez-moi terminer — donc de mettre de côté l'ambition d'un
référendum dans les prochaines quatre années, est-ce que vous pourriez, à ce
moment-là, former une coalition avec le PQ ou vous fermez complètement la
porte?
M. Legault
: Non, je
ferme la porte, parce que ce n'est pas crédible d'aller faire une nouvelle
entente avec Ottawa sur la langue ou sur l'immigration si on a un agenda caché
comme le Parti québécois, qui n'est même pas caché, qui est l'article 1. Et ce
qu'il faut, c'est de faire comme moi, j'ai fait, comme Mario Laframboise a fait,
qui était député du Bloc; comme Donald Martel a fait, il était candidat du PQ;
comme Jean-François Roberge a fait, il était président de l'exécutif de Camil
Bouchard au PQ. Donc, il y a plein de gens qui ont quitté le PQ pour se dire :
Moi, je ne veux plus me contenter de rêver au pays imaginaire, je veux que le Québec
recommence à avancer, être nationaliste, mais à l'intérieur du Canada, là où on
a le deux tiers des Québécois. Et moi, je pense aussi, puis on le voit actuellement
dans toutes sortes de dossiers, il y a des libéraux qui sont insatisfaits de Philippe
Couillard, qui sont évidemment bienvenus à la CAQ. Et moi, j'ai confiance que,
d'ici le 1er octobre 2018, on va être capables, à la CAQ, de rassembler suffisamment
de Québécois pour avoir un gouvernement de la CAQ le 1er octobre 2018.
La Modératrice
: Merci.
Martin Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce
que vous pensez du fait que le ministre de l'Environnement, David Heurtel, ne
sera pas présent au dévoilement de la politique énergétique du gouvernement
jeudi?
M. Legault
: C'est
surprenant. C'est surprenant, surtout avec le virage vert que fait M.
Couillard. Le premier ministre semble continuellement faire un lien entre
énergie et environnement, mais là est-ce que c'est parce qu'il y a une chicane
entre Pierre Arcand puis David Heurtel? Là, il faut leur poser la question à
eux autres, mais c'est surprenant.
M. Croteau (Martin) : Ce
n'est que c'est parce qu'il y a une division entre les deux ministres?
Pouvez-vous élaborer là-dessus?
M. Legault
: Je me pose
la question. Je me pose la question pourquoi il n'est pas là. Je vous dis juste :
C'est surprenant. On peut se demander pourquoi.
M. Croteau (Martin) :
Qu'est-ce qui vous amène à poser cette question?
M. Legault
: Bien,
écoutez, quand j'écoute M. Couillard, il fait toujours le lien entre les deux.
Et évidemment, si on parle d'énergie, bien, il y a plusieurs formes d'énergie,
hein? Il y a des énergies fossiles, il y a des énergies renouvelables. Ça a un
impact majeur sur les gaz à effet de serre, sur les émissions. Donc, comment se
fait-il qu'on présente une politique en énergie sans la présence du ministre de
l'Environnement? Bonne question.
M. Croteau (Martin) :
Qu'est-ce que vous attendez, vous, de cette politique?
M. Legault
: Bien, moi,
je m'attends à une politique ambitieuse d'Hydro-Québec. Il est temps
qu'Hydro-Québec tienne compte du fait qu'au Québec on a des barrages puis on
pourrait développer d'autres barrages avec de l'énergie propre pour fournir une
partie de l'Amérique du Nord, donc du reste du Canada, du nord-est américain.
Donc, je m'attends à un plan ambitieux de la part d'Hydro-Québec.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : Mr. Fournier, this morning, talked a little bit about the human
toll, this whole episode has been taking on Sam Hamad, giving partially an
excuse for maybe why he made the decision to go to Florida. Do you buy that
excuse that's a human…
M. Legault
:
If you look at what happened since a week, Thursday, we have the proof that
there was a link between Marc-Yvan Côté and Sam Hamad, that Sam Hamad accepted
phone calls from Mr. Côté, that he asked for information from his colleagues about a grant to Premier Tech.
Friday morning, Mr. Hamad
is accepting all kinds of interviews saying that he has nothing… has not did
anything wrong.
Saturday, he decided to
resign temporarily, but Mr. Couillard said that he still had confidence in Mr.
Hamad. Then he goes to Florida, and now we just heard that he's coming back
Thursday from Florida.
So, of course, it's a
total mess in communication, but
what is the most important part
of all this saga is about Mr. Couillard who said that he had all confidence…
still confidence in Mr. Hamad. The way I see it, for me, Mr. Hamad had an important lack of judgement in accepting
phone calls from Mr. Côté. We have to remember that Mr. Côté was thrown out for
all his life out of the federal Liberal Party. So how come Mr. Hamad accepted
to give him some information
about a grant of an enterprise who was not in the riding of Mr. Hamad?
So, right now, I don't
understand why Mr. Couillard is not at least saying that there was misjudgement
from Mr. Hamad and also putting some money in trust, an important amount in trust like the federal
Liberal Party did in the scandal at the time. So Mr. Couillard has the responsibility to make a strong move right
now to rebuild the confidence of Quebeckers.
M. Hicks (Ryan) :When it comes to lobbying, I imagine if
you're a minister and there is a cocktail, anybody could come up to you to talk
to you. How do you insulate yourself from coming in contact with people who
might be questionable?
M. Legault
:OK, two things.
First, right now, with the new law on lobbying, you have to make sure that the
person who's talking to you about a matter regarding a contract with the Government is registered. All right? So you
have to do that, everybody has to do that.
Second, if there was
somebody who knew Marc-Yvan Côté in all the Province of Québec, it was Mr.
Hamad. So he cannot say : I didn't know that Mr. Côté was a wrong guy, a
guy who did some bad financing for some political parties in the past. He knew
that. So he should have never answered phone calls of Mr. Côté. But he did
worse than that, he did the follow-up on a grant, asking his colleagues, like
Mrs. Courchesne, about the matter asked by Mr. Côté. What a misjudgement.
La Modératrice
:
Caroline Plante, The Montréal Gazette.
Mme Plante
(Caroline) : Mr. Legault, we've heard a lot of
talk recently about Marc-Yvan Côté wheeling, and dealing, and being very
present, and everybody knew him. Was it even possible for Liberal ministers at
the time to avoid him?
M. Legault
: They should have avoided him. And, from what we understand, we were
in 2010 and 2012, so… Mr. Côté had been thrown out of the Liberal Party in
2005, so everybody should have known that. I thought honestly that Mr.
Couillard or Mr. Hamad were not talking anymore to Mr. Côté. I was surprised to
see that Mr. Hamad did a follow-up on a grant for an enterprise for Mr. Côté.
Come on!
Mme Plante (Caroline) : Do you expect that other Liberal ministers did the same?
M. Legault
: Like all Quebeckers,
we're waiting for the next one. After Mrs. Normandeau, Mr. Côté, Mr. Hamad, who
will be the next, next week? So that's why I'm saying Mr. Couillard has to do a
strong move to make sure that we really turn the page. He should first ask all
his MNAs... Will there be another one next week? So he should pass them one by
one at the confessional in his office. And, second, I think he should put a
substantial amount in trust, like they did at the Liberal level.
Mme Plante (Caroline) : But having contact with Marc-Yvan Côté doesn't necessarily prove
anything like... You're putting Sam Hamad in the same boat as Nathalie
Normandeau. Why are you doing that?
M. Legault
: Yes, but it's more than having contacts with Mr. Côté. Mr. Hamad
admitted that he gave some information to Mr. Côté regarding the Premier Tech demand. It's unacceptable.
How come Mr. Couillard doesn't understand that? Yes.
La Modératrice
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : What do you make of the
Premier's... He won't say... He defended Hamad's decision to go to Florida, but
his remarks about Hamad going to Florida amid these allegations, what do you
make of the way the Premier responded to that?
M. Legault
: Again, it's misjudgement. It's a lack of judgment. You cannot, when
you're asking yourself for an inquiry about yourself, go out of Québec. Come on! It's only a simple question of good judgment, good sense. I
don't understand. So I guess somebody must have told him that he should be
here. So he'll be here Thursday, but it shows again his lack of judgment.
Mme Fletcher
(Raquel) :And what
does that lack of judgment show about the Liberal Party?
M. Legault
: If I was Premier, I wouldn't accept a minister having this kind of
lack of judgment. So, for me, he wouldn't be a minister anymore. Thank you.
(Fin à 12 h 58)