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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Wednesday, April 6, 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures dix-neuf minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Écoutez, ce matin, je veux revenir sur le dossier de Bombardier. On se rappelle tous qu'à l'automne dernier, Jacques Daoust puis le gouvernement libéral ont signé une entente pour investir 1 milliard US dans Bombardier. Cette entente était conditionnelle à ce que Bombardier trouve un autre milliard US pour compléter ses besoins financiers. Il était prévu que la moitié de la somme, donc 500 millions US, soit versée, au plus tard, le 1er avril. Donc, cette échéance est passée.

Donc, actuellement, ce qu'on comprend, c'est que possiblement le gouvernement du Québec a déboursé 500 millions US dans Bombardier sans aucune entente avec le fédéral, sans avoir su si le gouvernement fédéral avait une meilleure entente que le gouvernement du Québec. Rappelez-vous, en Chambre, Jacques Daoust avait dit qu'il y avait une clause remorque dans son entente, c'est-à-dire que, si le gouvernement fédéral obtenait des garanties de la part de Bombardier, que ça soit sur les emplois, sur le maintien du siège social ou autres, que le gouvernement du Québec obtiendrait les mêmes garanties.

Donc, moi, je suis très inquiet aujourd'hui de savoir est-ce que le gouvernement du Québec va avoir une moins bonne entente que le gouvernement fédéral. Ce serait inacceptable que le gouvernement fédéral ait des meilleures conditions que le gouvernement du Québec, et ça pose aussi un problème sur le plan d'affaires de Bombardier. Si le gouvernement du Québec était convaincu, l'automne dernier, que Bombardier avait besoin de 2 milliards, 1 milliard du gouvernement du Québec puis 1 milliard potentiellement du gouvernement fédéral ou de quelqu'un d'autre, comment peut-il verser 500 millions sans savoir si le reste du montant a été trouvé?

Donc, actuellement, là, je pense que M. Couillard, M. Daoust, qui a gardé le dossier, doivent des réponses à la population. C'est quand même beaucoup d'argent de déboursé, 500 millions de dollars, et moi, je trouve, encore une fois, là, je trouve ça inacceptable que le gouvernement du Québec n'ait pas les mêmes conditions que le gouvernement fédéral puis qu'on ait déboursé l'argent avant d'avoir les conditions qui ont été demandées par le gouvernement fédéral.

La Modératrice : Merci. On va prendre les questions. Régys Caron, Journal de Québec.

M. Caron (Régys) : Bonjour, M. Legault. Est-ce que la Coalition avenir Québec s'est concertée avec le Parti québécois et Québec solidaire pour grouper les questions concernant l'affaire Hamad sur le gouvernement?

M. Legault : Non, il n'y a eu aucune entente.

M. Caron (Régys) : Il n'y a pas eu de consultation?

M. Legault : Non.

M. Caron (Régys) : Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain.

M. Legault : Non, non.

M. Caron (Régys) : Très bien.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous suggérez à M. Hamad qui revient demain?

M. Legault : Écoutez, je suggère surtout à M. Couillard de démettre, de façon permanente, M. Hamad. Je pense que sa petite visite en Floride vient ajouter à son manque de jugement. M. Hamad a continué à maintenir des relations professionnelles avec Marc-Yvan Côté qui a pourtant été banni à vie du Parti libéral du Canada. Il a avoué l'avoir informé de l'avancement d'une demande de subvention importante d'une entreprise qui n'était même pas dans sa circonscription.

Je pense que, de façon très claire, Sam Hamad a manqué de jugement, n'a plus les qualités, n'a pas les qualités pour être ministre, et il serait à peu près temps que Philippe Couillard le reconnaisse puis arrête de se cacher derrière le Commissaire à l'éthique, là. Peu importe le rapport que déposera le Commissaire à l'éthique, je pense que, déjà, M. Couillard a toutes les informations pour montrer que Sam Hamad n'a pas le jugement requis pour occuper le poste de ministre.

M. Laforest (Alain) : Donc, vous ne faites pas confiance au Commissaire à l'éthique?

M. Legault : C'est-à-dire que le Commissaire à l'éthique va essayer de voir s'il est capable de prouver qu'il y a eu un lien entre l'argent qui a été envoyé au Parti libéral via Marc-Yvan Côté et le montant de la subvention qui a été donné à l'entreprise Premier Tech. Ce n'est pas facile à prouver, mais ce qui est facile à prouver, c'est que M. Hamad n'avait pas affaire à donner des informations sur une subvention à Marc-Yvan Côté.

M. Laforest (Alain) : Mais vous ne faites pas confiance au commissaire qui pourrait arriver à la même conclusion d'ici quelques mois? Vous vous dites... vous réglez la sentence tout de suite, là.

M. Legault : C'est qu'on parle de deux choses différentes. Le Commissaire à l'éthique est là pour voir s'il y a une preuve de lien entre le financement puis la subvention; moi, je vous parle de jugement. Ça prend du jugement pour être ministre, et on a déjà toutes les preuves que Sam Hamad a manqué de jugement. Déjà, lui-même a admis avoir parlé à Marc-Yvan Côté. Il a déjà admis avoir fait un suivi auprès de Michelle Courchesne. Donc, il a déjà admis avoir posé des gestes qui démontrent son manque de jugement. Donc, on n'a pas besoin du rapport du Commissaire à l'éthique pour arriver à la conclusion qu'il ne peut plus être ministre.

La Modératrice : Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Allo, M. Legault.

M. Legault : Bonjour, M. Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : Le Commissaire au lobbyisme, qui est chargé de l'application de la loi intitulée Loi sur la transparence en matière de lobbyisme, a adopté une nouvelle politique de communication, ce qui aura pour effet de... qui va cesser de divulguer s'il fait des vérifications ou des enquêtes, sauf en cas de circonstances exceptionnelles.

On a appris hier que le cas de Marc-Yvan Côté ne constitue pas une circonstance exceptionnelle, aux yeux du Commissaire au lobbyisme, pour informer les titulaires de charges publiques s'il fait l'objet d'une enquête. Donc, on a aussi l'Association québécoise des lobbyistes qui serait tout à fait à l'aise avec le fait que le commissaire rende public, quand il fait des enquêtes, à l'étape de l'enquête.

Donc, j'avais pensé vous entendre là-dessus. Dans le contexte actuel, qu'est-ce que ça vous inspire?

M. Legault : Bien, écoutez, évidemment, on souhaite toujours le plus de transparence. Moi, j'aimerais en savoir un peu plus sur pourquoi le Commissaire au lobbyisme considère que ce n'est pas souhaitable de rendre cette information disponible au public. Donc, avant de porter un jugement, je veux en savoir un petit peu plus long.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous pensez qu'il peut être l'objet de pressions? On sait qu'il y a eu des critiques de la part de certains élus...

M. Legault : Je n'ai pas aucune information.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça vous inquiète de voir qu'il procède de cette façon-là, compte tenu que le DGE divulgue ses enquêtes, que le Commissaire à l'éthique divulgue ses enquêtes? Est-ce qu'il y a un double standard, là, ou un manque de cohérence?

M. Legault : Comme je vous dis, là, je n'ai aucune information à l'effet, là, qu'il y a eu des pressions, et je veux regarder comme il le faut ces arguments avant d'apporter une conclusion.

M. Robillard (Alexandre) : Bien, il refuse de donner des entrevues. Est-ce qu'il devrait au moins...

M. Legault : Bien, je pense qu'on devrait quand même aussi savoir pourquoi puis avoir des arguments. Donc...

M. Robillard (Alexandre) : Donc, il devrait s'expliquer.

M. Legault : Je pense qu'il devrait s'expliquer.

La Modératrice : Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Si je comprends bien, M. Legault, pour vous, peu importent les conclusions du Commissaire à l'éthique, Sam Hamad ne doit pas revenir au Conseil des ministres?

M. Legault : Exactement.

M. Vigneault (Nicolas) : Sa carrière est finie.

M. Legault : Exactement. Moi, je pense que Sam Hamad, en maintenant des liens professionnels avec Marc-Yvan Côté, qui a été banni à vie du Parti libéral du Canada pour financement politique illégal, moi, je pense que c'était un manque de jugement. Son aller-retour en Floride est un autre manque de jugement. Je ne vois pas comment M. Hamad pourrait avoir la crédibilité pour être encore un ministre du gouvernement libéral.

M. Vigneault (Nicolas) : Et, par exemple, le fait... Si on lui retirait tous ses privilèges de ministre, est-ce que ça, ce serait suffisamment pour vous ou il doit absolument quitter? Le fait qu'il soit payé, par exemple, et qu'il n'effectue pas le travail de ministre...

M. Legault : Bien, c'est inacceptable. On ne peut pas non plus dire : Je n'ai aucune responsabilité de ministre, mais je suis payé comme un ministre. Ce n'est pas acceptable.

La Modératrice : Régys Caron, LeJournal de Québec.

M. Caron (Régys) : Rebonjour, M. Legault.

M. Legault : Rebonjour.

M. Caron (Régys) : Le gouvernement arrive à mi-mandat. Quelle analyse faites-vous de l'état de la situation compte tenu de l'affaire Normandeau, l'implication de Marc-Yvan Côté, l'affaire Hamad? Quelle analyse faites-vous, donc, de l'état des lieux pour le gouvernement sur le plan de l'éthique, sur le plan...

M. Legault : Oui. Bien, ce qu'on voit, c'est qu'après seulement deux ans le gouvernement Couillard est usé, hein? Il n'a pas rien à proposer pour rétablir la confiance de la population à l'égard de la classe politique, mais il n'a rien à proposer non plus en économie, il n'a rien à proposer pour réduire les impôts des Québécois. On l'a vu, les gens sont insatisfaits des services en éducation, en santé. Donc, on a vraiment un gouvernement qui est usé, un gouvernement qui, dans le fond, n'est pas très différent du gouvernement Charest.

Et donc, au cours des 13 dernières années, on a eu 12 années libérales, puis le Québec tourne en rond. Le Québec descend au classement des États nord-américains pour sa richesse, donc n'a pas les moyens ni de bien financer les services, ni de réduire enfin les impôts de la classe moyenne. Donc, c'est un gouvernement... J'ai vu plusieurs chroniqueurs l'écrire, là, on ne sait pas pourquoi Couillard est en politique, on ne sait pas quel est son objectif, qu'est-ce qu'il veut changer au Québec, qu'est-ce qu'il veut améliorer au Québec. À part de quelques phrases creuses, là, M. Couillard semble indifférent. Des fois, je me demande même s'il est encore intéressé à être premier ministre, là. Il semble, en tout cas, manquer d'énergie, là. Quand on le voit à la période de questions, il semble dans un état, là, où il ne me semble pas très heureux d'être là.

M. Caron (Régys) : Est-ce qu'il est encore... Enfin, que reste-t-il de la légitimité qu'il a eue? Il a quand même obtenu un mandat de quatre ans.

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, on a un système parlementaire qui lui permet de rester jusqu'au 1er octobre 2018, mais il a de moins en moins de légitimité, et la façon dont il a géré le dossier de Sam Hamad est inacceptable. On se retrouve dans une situation où il aurait eu besoin de poser un geste fort pour rétablir la confiance, comme les libéraux fédéraux l'avaient fait, là, en mettant de l'argent en fiducie. Lui, il ne fait rien de ça, là, il attend les procès, les procès qui vont avoir lieu après le 1er octobre 2018. Donc, il accepte de facto de faire la prochaine campagne électorale avec de l'argent sale collecté par Marc-Yvan Côté et compagnie. Donc, je me demande s'il va se représenter en 2018, Philippe Couillard.

M. Caron (Régys) : J'aimerais revenir sur ma question de tout à l'heure, M. Legault. La députée péquiste de Taschereau a indiqué sur une station de radio de Québec ce matin qu'il y avait eu concertation entre les trois partis d'opposition pour grouper des questions sur le gouvernement au sujet de l'affaire Hamad. Vous, vous dites : Il n'y a pas eu de concertation.

M. Legault : En tout cas, moi, je ne suis pas au courant de ça. Moi, je ne suis pas au courant de ça. Non.

La Modératrice : Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour, M. Legault. Vous avez évoqué, il y a quelques mois, la réflexion de certains députés de d'autres partis pour peut-être considérer un éventuel saut au sein de la Coalition avenir Québec. Est-ce que vous pensez que les troubles que vivent actuellement les libéraux pourraient en inciter plus d'un à amorcer cette réflexion-là et peut-être vous contacter?

M. Legault : Je sais qu'il y a des députés libéraux qui ne sont pas très heureux de la performance de Philippe Couillard. Maintenant, est-ce qu'ils sont prêts à changer de parti? Je n'en sais rien.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Québec solidaire hier mentionnait comme une des qualités ou un des plus grands défauts du Parti libéral sa discipline de fer.

Vous qui avez vécu dans deux partis politiques, est-ce qu'effectivement on peut penser que l'unanimité de façade du caucus libéral pourrait s'effriter sous ces questions-là d'intégrité ou si, pour vous, c'est vraiment...

M. Legault : Bien, moi, j'avoue que j'ai été impressionné hier de ne voir aucun député libéral se lever pour dénoncer Sam Hamad. On a vu Gerry Sklavounos un petit peu, Laurent Lessard un petit peu, mais tous les députés libéraux, un peu comme des moutons, là, suivent Philippe Couillard, là, en défendant l'indéfendable.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Et demain — une dernière question — est-ce que vos questions vont continuer à être dirigées vers le premier ministre ou vous allez vraiment poser des questions à Sam Hamad? Puisque là il est ministre sans portefeuille.

M. Legault : Écoutez, moi, mes questions, je vais les poser à Philippe Couillard parce que je pense que le plus gros problème, actuellement, c'est le manque de jugement de Philippe Couillard. Que Philippe Couillard ne soit même pas capable de reconnaître que Sam Hamad n'aurait pas dû avoir des échanges avec Marc-Yvan Côté, bien, moi, ça me pose des questions sur le premier ministre. Puis le problème commence d'abord avec Philippe Couillard.

Journaliste : Juste une petite précision pour terminer. Où est rendu la réflexion des députés du Parti québécois qui voulaient s'en venir chez vous, parce que...

M. Legault : Je n'ai pas de commentaire.

Journaliste : ...vous en avez parlé il y a un mois.

M. Legault : Je n'ai pas de commentaire.

Journaliste : Mais ça évolue? Vous discutez? Ils sont où?

M. Legault : Je n'ai pas de commentaire, il n'y a pas eu de changement.

Journaliste : Donc, ça n'avance pas, là.

M. Legault : Il y a toujours des réflexions.

La Modératrice : Questions en anglais, Raquel Fletcher de Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you. Good morning. Can we expect more in question period today of what we saw yesterday in question period, the collaboration between your party and the Parti québécois?

M. Legault : OK. I think that right now… I do not know what the other parties will do today, but I know that right now we are in a situation where there is a large lack of confidence of the population, because of the Sam Hamad, and Nathalie Normandeau, and Marc-Yvan Côté affairs. So, of course, we will continue to ask Mr. Couillard to make a major move to change his mind, to at least acknowledge that Mr. Hamad had some misjudgment in the… first in leaving for Florida for a few days, second in accepting to give information to Marc-Yvan Côté. So we will continue to ask Mr. Couillard to do something.

Right now, it is pretty tough for the population to listen to any other subjects, and we have important subjects, like I was telling, that, regarding Bombardier, the closing date for the first half billion dollars was April 1st. So it means that right now, most probably, the $500 millions has been paid by the Québec Government without knowing if Bombardier has found the second billion dollars, if they will have better conditions from the federal Government. So it's unacceptable.

Right now, we have a government in a major storm, and the Québec's economy is suffering.

Mme Fletcher (Raquel) : We also heard weeks of testimony on the Bill 86. Yesterday, again, we had another group coming up saying that there is no mention of student success in that bill. They are denouncing that…

M. Legault : No mention of?

Mme Fletcher (Raquel) : Of student success.

M. Legault : Yes.

Journaliste : They are denouncing that bill. We've heard number of... dozens of groups come, and testify, and say that they are also denouncing the bill. But, as of today, we haven't heard from the Minister himself. He has made no comment to the media. Is that acceptable, do you think?

M. Legault : It's another example of a total mess. Right now, we don't understand, nobody understand what they want to do with school boards, what they want to do with powers, which decision do they want to transfer from school boards to schools teams, and right now we don't understand. We know that Sébastien Proulx was part of the ADQ and, at the time, he was against school boards. Right now, he is for school boards, but against school boards election. So it's a total mess.

And I can understand why all people representing school boards, students, parents, teachers, they don't know where the Government is going. And, of course, education should be our… must be, our top priority. So, right now, I worry about the situation in our schools. Thank you.

(Fin à 8 h 3 5)

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