(Quinze heures vingt-quatre minutes)
M.
Therrien
:
Alors, nous allons procéder à la réaction préliminaire de la politique nationale
de l'énergie, qui a été déposée aujourd'hui par le gouvernement libéral.
Évidemment, c'est préliminaire parce qu'on n'a pas toutes les informations. À
l'instar de ce que touche le gouvernement libéral, c'est toujours la déception,
on ne fait pas exception ici avec la politique nationale de l'énergie. D'abord,
il y a beaucoup de cibles. Des cibles, oui, c'est bien, il faut avoir des
cibles, il faut avoir des endroits où on compte aller, mais il faut savoir le
chemin qu'on doit parcourir et comment on veut le parcourir, et là il y a une
absence totale à ce niveau-là. En tout cas, on n'a pas encore les moyens qui
seront utilisés pour atteindre ces cibles-là.
Et, quand on parle des cibles libérales, il
faut comprendre qu'on a été habitués dans les déceptions : les 250 000
emplois, cible non atteinte; croissance économique, les cibles ne sont jamais
atteintes; réduction de la dette, les cibles ne sont pas atteintes. Les seules
cibles qui sont atteintes avec le gouvernement libéral, c'est dans le
financement illégal; ça, ils atteignent leurs cibles, absolument.
Deuxième chose, tout repose autour de la
politique économique du gouvernement. Malheureusement, la politique économique
est absente, et c'est elle qui est censée chapeauter la politique énergétique
et la lutte aux changements climatiques. Alors, si tu as absence de quelque
chose qui chapeaute autre chose, on peut deviner que ça ne sera pas tellement
efficace comme politique énergétique.
Ensuite, l'incertitude. Depuis décembre,
on a souvent parlé, mentionné le problème qu'avait posé l'intervention de
M. Couillard à Paris. Ça avait créé de l'incertitude dans les minières,
chez les investisseurs. Malheureusement, on n'a pas réglé ce problème-là, au
contraire. Pour les hydrocarbures, on n'a absolument rien pour l'instant. On
nous promet une loi, éventuellement, donc on reporte encore le cadre législatif
qui servira, justement, à planifier l'exploitation des hydrocarbures, que ce
soit à Anticosti, que ça soit en Gaspésie ou ailleurs. Il y a aussi l'éolien :
rien là-dedans non plus, on n'a aucune nouvelle. C'est mentionné à quelque part
quand on parle des tarifs hydroélectriques, mais c'est à peu près tout. Donc,
incertitude à ce niveau-là aussi.
La seule chose qu'on entend parler, et à
peu près la seule chose qu'on entend parler, c'est du gaz naturel. Ça, c'est
surprenant parce que le premier ministre, quand il avait été à la COP21 à
Paris, avait dit que c'était la fin du gaz naturel au Québec d'ici 2050, et ce
qu'on s'aperçoit, c'est que la politique énergétique, actuellement, tourne
autour, justement, de l'augmentation de l'utilisation du gaz naturel.
Il y a quand même des bons côtés à la
politique énergétique. D'abord, la loi zéro émission, ils ont finalement décidé
de la mettre de l'avant. Nous, on l'avait déposée en avril 2015. Donc, ça leur
a pris un an à comprendre que cette loi-là était essentielle, justement, à la
lutte au réchauffement climatique. On va mettre 4 milliards pour assurer
la transition énergétique, c'est la moitié du Fonds vert. Alors, à ce
moment-là, on peut se dire : Est-ce que c'est suffisant pour assurer
l'atteinte de ces cibles-là? Pas certain, pas certain. Et surtout, de la façon
dont est géré le Fonds vert, on peut quand même être inquiets de ce qui va
arriver de ce 4 milliards là si la gestion n'est pas plus serrée. Donc, en
gros, c'est nos réactions préliminaires, parce que, comme je vous dis, on n'a
pas encore toute l'indexation.
En terminant, je dirais, l'indexation des
tarifs hydroélectriques, ça, ça se trouve à être une bonne nouvelle aussi.
Alors, voilà, ça fait le tour pour l'instant de la critique de la politique
nationale de l'énergie. Merci.
(Fin à 15 h 27)