(Onze heures trente-trois minutes)
M. Legault
: Oui.
Bonjour, tout le monde. Bien, je veux vous faire quelques commentaires suite à l'élection
partielle hier dans Chicoutimi. C'est certain qu'on espérait mieux, mais on ne
va pas baisser les bras. Tout le monde sait, puis on le savait qu'on avait
affaire à une forteresse péquiste. J'y suis allé quelques fois pendant la
campagne, et on peut voir que c'est encore très péquiste là-bas. Par contre, c'est
une bataille de perdue, mais on n'a pas perdu la guerre et on va continuer de
se battre pour 2018, pour le vrai rendez-vous, c'est-à-dire pour l'élection
générale.
La CAQ existe depuis seulement quatre ans.
On a à faire connaître les positions de la CAQ, le programme de la CAQ. Les
gens, j'ai pu voir ça à Chicoutimi, connaissent François Legault, mais ne
connaissent pas beaucoup le programme de la CAQ. Ils ne connaissent pas notre programme
constitutionnel. On l'a déposé de façon définitive il y a six mois, au mois de
novembre dernier. Donc, il faut continuer de répéter ce que ça veut dire être
nationaliste. On sait qu'à Chicoutimi c'est un parti qui vote pour la
souveraineté du Québec, pour le PQ depuis 45 ans. Mais, avant de voter pour le
PQ, c'était un comté qui votait pour l'Union nationale, donc c'est un comté
nationaliste, c'est un comté bleu. Mais on doit expliquer ce que ça veut dire,
défendre notre langue, défendre notre identité, avoir plus de pouvoirs en
matière d'immigration, mais à l'intérieur du Canada. Donc, il y a encore
beaucoup, beaucoup de monde qui ne connaissent pas notre option.
On a du travail aussi à faire, et puis je
ne me suis pas caché pour le dire, en région. Je l'ai dit, ça fait quatre ans
qu'on existe, donc les attentes sont grandes à l'égard de la CAQ, mais vous
allez me voir de plus en plus présent au Saguenay—Lac-Saint-Jean puis dans les
régions du Québec. Je veux que les gens des régions comprennent qu'on doit
sortir du monopole libéral. Je souhaite qu'en 2018 on ne fasse pas affaire avec
une polarisation, qu'on ne se retrouve pas encore avec, d'un côté, des souverainistes
péquistes puis, de l'autre côté, des fédéralistes libéraux, mais qu'on offre
une vraie alternative pour relancer l'économie du Québec, entre autres
l'économie des régions, être capables de se parler de vraies solutions en éducation.
Vous voyez qu'un de mes collègues qui fait des propositions audacieuses
aujourd'hui dans un livre.
Donc, on est convaincus que ce que les
gens veulent pour 2018, même à Chicoutimi, ce n'est pas le monopole libéral,
mais ce n'est pas non plus un référendum comme le propose le Parti québécois.
Il faut maintenant faire connaître l'autre alternative qui est la CAQ, et je
suis convaincu que c'est possible de le faire dans les deux ans et demi qui
nous restent.
La Modératrice
:
Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : Merci
beaucoup. M. Legault, ce sont des taux, que vous avez obtenus hier, qui
tournent autour des taux qu'obtient Québec solidaire en élection générale.
Est-ce que ce n'est pas un peu inquiétant pour votre formation politique?
M. Legault
: Bien, il
faut toujours être prudents dans les élections partielles, hein? Le taux de
participation est très faible. Il y a certaines clientèles qui appuient les
deux vieux partis qui, habituellement, sortent plus dans les élections
partielles, c'est démontré. Donc, c'est toujours le défi, faire sortir le vote,
là. On est à 41 %, ce que je comprends. Évidemment, ce n'est pas un taux
de participation qui est élevé. Donc, c'est une autre game, comme on dit, dans
une élection générale.
M. Vigneault (Nicolas) : Mais
quand même, ce n'est pas un bon score. Vous l'avez dit, vous êtes déçu, vous
auriez aimé avoir un meilleur score que ça. Qu'est-ce qui fait que vous avez de
la difficulté à percer ailleurs que dans la grande région de Québec, là, le 450
et tout ça? En région, ça semble extrêmement difficile.
M. Legault
: Bien,
écoutez, actuellement, on voit que, dans Chicoutimi, c'est une forteresse
péquiste depuis 45 ans. Beaucoup de gens se disaient : C'est joué
d'avance, ça va être le PQ qui va être élu, donc est-ce que ça vaut la peine
d'aller voter dans une partielle? On a vu que le taux de participation n'était
pas grand. Ils ne connaissent pas bien la CAQ. Je me suis promené, les gens
disent : On vous aime bien, M. Legault, mais qu'est-ce que vous nous
proposez? Êtes-vous encore au PQ? Êtes-vous devenu fédéraliste? Les gens ne
connaissent pas la position de la CAQ, donc on a un défi de faire connaître
notre position.
La Modératrice
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : C'est
la sixième partielle, là, où vous ne performez pas, là.
M. Legault
: Oui? Bien,
attendez une minute, là. Dans Sorel, on a fait beaucoup mieux que ce qui était
prévu. Dans Lévis, on a gagné avec une grosse majorité. Je pense qu'il ne faut
pas généraliser. Si on se fie aux sondages, s'il y avait une élection partielle
demain matin à Québec, je pense qu'on serait très compétitifs à peu près dans
tous les comtés à Québec.
Il faut être prudents avec les partielles.
On l'a vu dans l'histoire, là, autant du côté du PQ que du côté de l'ADQ. Il y
a des partis qui ont gagné beaucoup de partielles puis, quand est arrivée
l'élection générale, qui ont perdu. Donc, il faut être très prudents avec les
partielles.
M. Laforest (Alain) : Oui,
sauf que les libéraux ont maintenu le même score qu'ils ont eu à l'élection de
2014. Vous, vous n'allez même pas chercher le remboursement au DGEQ, là.
M. Legault
: Oui, mais
on sait que les personnes âgées, pour ne pas les nommer, appuient beaucoup le
Parti libéral, vont beaucoup voter dans les élections partielles. Donc, c'est
prouvé que, dans les partielles, là, les plus vieux partis, là, c'est plus
facile. Nous, c'est plus un gros défi, on est un jeune parti. On est en train
de se bâtir une équipe dans Chicoutimi pour 2018. On a besoin d'avoir plus de
bénévoles. J'étais déjà content de voir ce qu'on a fait en si peu de temps, mais
il faut en faire plus pour avoir une machine compétitive avec le Parti libéral
puis le Parti québécois.
M. Laforest (Alain) : Bon,
sortons de la partielle. Ce matin, il y a un groupe qui s'est réuni et qui ne
croit pas que le gouvernement va être capable de mettre en place les recommandations
de la commission Charbonneau. Quel message ça envoie, ça?
M. Legault
: Bien, écoutez,
je pense que ça vient représenter ce que beaucoup de Québécois pensent, c'est-à-dire
qu'ils sont inquiets. N'oublions pas que c'est le gouvernement libéral qui
avait mis Sam Hamad en charge de l'implantation des recommandations. Donc, on a
besoin d'être rassurés. Les leaders, certains leaders de notre société sont
inquiets, à savoir : Est-ce que les recommandations de la commission
Charbonneau vont être implantées? Donc, je n'ai pas vu le point de presse ce
matin, mais je pense que c'est une bonne nouvelle. C'est une bonne nouvelle.
M. Laforest (Alain) : Êtes-vous
inquiet, vous?
M. Legault
: Bien, je
suis inquiet, moi, entre autres, je l'ai dit à plusieurs reprises au premier
ministre, que le premier ministre ne soit pas capable de s'engager à rembourser
les sommes qui ont été obtenues de façon illégale dans les années 2000, entre
autres 2007, 2008, 2009. On a déposé des certificats de sollicitation de
Marc-Yvan Côté. À répétition, Philippe Couillard se cache derrière le DGEQ,
puis le DGEQ, bien, il n'a pas le droit d'aller faire enquête avant 2010. Oui.
La Modératrice
:
Patrick Bellerose, Huffington Post.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour. Donc, ce que vous dites, dans le fond, c'est que c'est un problème d'organisation,
vous avez eu de la difficulté à faire sortir le vote hier.
M. Legault
: Bien non.
Ce que je dis, c'est qu'on a besoin de faire connaître la CAQ, entre autres la
position nationaliste de la CAQ, parce que Chicoutimi, là, c'est un comté très
nationaliste, hein, des gens... les bleuets, ce sont des gens fiers et très
péquistes depuis 45 ans. On a aussi, dans une partielle, toujours le défi de
faire sortir le vote, donc c'est plus facile pour les vieux partis, qui ont des
plus grosses machines, de le faire. Mais moi, mon objectif, en 2018, c'est
d'avoir une aussi bonne machine à Chicoutimi que les libéraux puis les
péquistes. Et puis je pense qu'on est dans la bonne voie, on a investi pour
2018.
M. Bellerose (Patrick) :
Investi dans quoi? Qu'est-ce que vous avez fait pour arriver en 2018?
M. Legault
: Bien, on a
quand même, là... moi, j'ai vu des nouvelles figures, des personnes que je
voyais pour la première fois à Chicoutimi, qui ont été là pendant 33 jours, qui
ont fait des appels, qui ont été sur le terrain. J'ai vu aussi des gens
intéressés, même dans les médias, dans les radios. Donc, je pense que les gens
vont souhaiter de plus en plus trouver une façon de faire face au monopole
libéral, arrêter de rêver au pays imaginaire du PQ puis de dire :
Qu'est-ce qu'on fait concrètement pour que le prochain gouvernement, ça ne soit
pas un gouvernement libéral? Parce que ce n'est pas ce que les gens souhaitent là-bas.
M. Bellerose (Patrick) : Ce
matin, dans LaPresse, la Fédération canadienne des
contribuables publie une lettre ouverte dans laquelle ils proposent un
processus de révocation des députés qui auraient des problèmes, disons, qui
seraient accusés de mauvaise gestion. Est-ce que c'est un principe que vous
trouvez intéressant?
M. Legault
: C'est une
des propositions qui a été retenue dans un conseil général de la CAQ. Donc, ça
fait partie des propositions. Évidemment, on va finaliser le programme de la
CAQ, mais c'est quelque chose qu'il faut considérer.
La Modératrice
:
Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Robillard (Alexandre) :
Comment vous expliquez que les gens croient que vous êtes encore au PQ, que
vous êtes fédéraliste? Comment vous expliquez ça?
M. Legault
: Bien, écoutez,
la CAQ existe depuis quatre ans, hein? On a un parti, le Parti libéral, qui
existe depuis 100 ans; on a un parti, le Parti québécois, qui existe depuis 40
ans. On a un nouveau parti, plus nouveau même que Québec solidaire, on a un
chef qui a milité puis qui a travaillé pendant un certain temps au Parti
québécois. On a une position constitutionnelle qui a été bien définie en
novembre 2015, donc il y a seulement six mois, on a besoin de la faire
connaître. Même quand on fait des sondages à l'interne, je l'ai déjà dit, moi,
ce qui m'encourage, c'est quand on offre aux gens trois options, le fédéralisme
de statu quo, la souveraineté du Québec ou plus de pouvoirs pour le Québec en
matière de langue et d'immigration, mais à l'intérieur du Canada, c'est la
troisième option qui est la plus appuyée, mais, quand on leur demande à qui
appartient cette option-là, on arrive troisième.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais comment ça se fait que votre message ne passe pas plus que ça?
M. Legault
: Bien, il
faut qu'on le lise davantage dans les médias.
M. Robillard (Alexandre) :
Avez-vous encore l'impression que vous souffrez d'une éclipse médiatique, comme
vous l'avez répété l'année passée?
M. Legault
: Non, je ne
pense pas que depuis...
M. Robillard (Alexandre) :
C'est fini, ça?
M. Legault
: Je ne
pense pas que, depuis le début de l'année 2016, on souffre de ce qu'on a
souffert en 2015 avec l'arrivée d'un nouveau chef, ce qui est normal. On a beaucoup
parlé d'économie. On a beaucoup parlé dernièrement de corruption. Est-ce qu'on
a parlé de constitution? On en a parlé un petit peu lorsqu'on a sorti notre
position en novembre et on va en reparler à notre congrès de l'automne
prochain. Mais ce n'est pas vrai qu'actuellement les Québécois connaissent la
position constitutionnelle de la CAQ. Il faut y travailler, puis moi le
premier, il faut que je travaille à faire connaître la position
constitutionnelle de la CAQ.
M. Robillard (Alexandre) :
Sur le financement au PLQ, la semaine dernière, M. Couillard nous a dit qu'il
n'était pas responsable de ce qui s'est passé avant 2013. M. Charest est venu
ici hier. Selon vous, qui est responsable des pratiques de financement au PLQ?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ce qu'on sait actuellement, c'est que Mme Normandeau est accusée puis
des accusations graves de corruption. M. Marc-Yvan Côté, qui a déjà été un
ministre libéral, est accusé de corruption. Il y a une enquête sur Sam Hamad.
On a demandé à Philippe Couillard : Bon, ce n'était peut-être pas vous qui
était le premier ministre à cette époque-là, mais est-ce que vous vous engagez,
si on arrive à un procès qui condamne ces personnes-là, à rembourser l'argent
sale? Il refuse de le faire. Il dit : Moi, je ne veux pas rien rembourser
plus que sept ans avant aujourd'hui. Donc, moi, je pense que...
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que M. Charest est responsable...
M. Legault
: ...M.
Couillard essaie de se distancer de Jean Charest, mais, en même temps, il veut
garder l'argent qui a été collecté pendant l'ère Jean Charest. Donc, il n'y
arrivera pas.
La Modératrice
:
Geneviève Lajoie, LeJournal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être
un mot sur ce que vous pensez... Est-ce que Québec, la ville de Québec devrait recevoir
les Jeux olympiques? Est-ce que, selon vous, c'est une bonne chose? Est-ce que
le gouvernement devrait investir là-dedans?
M. Legault
: Bon, moi, je
pense que c'est un beau projet. Moi, j'aime les grands projets; par contre, j'aime
la gestion responsable. Donc, je voudrais voir un plan d'affaires. On a vécu
les Olympiques de Montréal avec le résultat financier qu'on connaît. Je
voudrais être capable, là, d'avoir un plan d'affaires crédible, qui nous montre
que c'est abordable, qu'il y a des retombées suffisantes pour justifier les investissements.
Pour l'instant, je n'ai pas vu ce plan d'affaires, mais je ne suis pas fermé à
l'idée.
Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être
revenir sur l'élection partielle, M. Legault. Bon, vous expliquez depuis tout à
l'heure, là, vous évoquez plusieurs raisons pour expliquer le fait que vous
avez perdu des points, là, depuis la dernière élection, mais n'êtes-vous pas quand
même déçu, M. Legault, de ce résultat-là?
M. Legault
: Bien, écoutez,
j'espérais faire mieux que ce qu'on a fait hier. C'est certain qu'on souhaite
toutes les gagner, mais, en même temps, je ne vous dirais pas la vérité en vous
disant que, dans les dernières semaines, là, je pensais que la CAQ, là, j'étais
convaincu que la CAQ gagnerait. Je savais que j'étais dans un château fort
péquiste depuis 45 ans, on a une organisation qui essaie, pour 2018,
d'être prête dans les 125 comtés au Québec. On a une position nationaliste
qui n'est pas encore connue.
J'ai du travail à faire pour être plus
présent dans les régions. Dans les quatre premières années, je me suis beaucoup
concentré dans la partie, disons, autour de Montréal, 450, Mauricie, Centre-du-Québec,
Québec, Chaudière-Appalaches. Donc, je suis allé, j'ai fait les 17 régions
au moins deux fois, mais il faut que j'y aille plus souvent. C'est sûr qu'en
région les positions qu'on a prises sur l'éolien, sur la cimenterie en
Gaspésie, ça n'a pas aidé notre image, puis évidemment nos adversaires en ont
profité pour laisser entendre qu'on n'était pas intéressés.
Moi, je crois, quand je regarde... là, on
revient à Chicoutimi, que c'est un comté, depuis 45 ans, qui a voté pour
le PQ. Avant ça, il a voté pendant longtemps pour l'Union nationale. Marc-André
Bédard, je dirais, qui est dans l'aile plus centre droit du Parti québécois, je
dirais aussi son fils Stéphane... Donc, moi, je pense qu'il y a un terreau
fertile, il faut juste faire connaître nos idées, pas juste faire connaître
François Legault. Vous avez vu le sondage, là, quand on demande aux gens quel
chef ils préfèrent, ils disent : C'est François Legault. Quel est le
programme de François Legault? Bien on ne le connaît pas. Donc, écoutez, on a
quatre ans, on s'est concentrés ailleurs, mais je vous promets que, dans les
prochains mois, on va être plus présents dans les régions.
Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être
juste un petit mot... Qu'est-ce que vous pensez du fait que le Parti libéral se
servait de Nathalie Normandeau pour aider les ministres qui ne réussissaient
pas à atteindre leurs objectifs de financement?
M. Legault
: Bien, ça
dépend toujours comment c'est fait, hein? Si Nathalie Normandeau, comme
ministre, est oratrice invitée, c'est correct. Si, dans la salle — puis
moi, j'aimerais bien avoir la liste des participants — on a des gens
à qui on laisse peut-être entendre qu'ils pourraient avoir de contrats en
échange, bien là, j'ai un gros problème avec ça.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Des questions en anglais?
M. Croteau (Martin) : ...une
dernière en français.
La Modératrice
: Ah!
excuse-moi, Martin, je ne te voyais pas. Il y a trop de caméras.
M. Legault
: En
anglais, Mr. Croteau.
M. Croteau (Martin) : J'étais
caché. Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Croteau (Martin) : Vous
avez souvent dit que votre parti était un peu pris dans la dynamique, là, vous
avez dit, des vieux partis, entre les fédéralistes d'un côté et les
souverainistes de l'autre.
Est-ce que l'arrivée d'un nouveau parti
fédéraliste de gauche, comme souhaitent créer des militants néo-démocrates, est
susceptible d'altérer cette dynamique-là, à vos yeux?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ce n'est pas simple, démarrer un nouveau parti, hein? Moi, ça fait
quatre ans que j'y travaille, puis on a encore beaucoup de travail à faire,
donc bonne chance. Évidemment, pour la démocratie, on souhaite avoir le plus de
partis possible, mais ce n'est évidemment, là, pas simple d'ajouter un autre
parti. Mais, bonne chance
Et puis ce que ça montre, écoutez... les
gens qui sont dans ce parti-là, je pense entre autres à Camil Bouchard... c'est
un ancien péquiste qui arrive à la même conclusion que moi, c'est-à-dire qu'on
ne s'en va nulle part avec la souveraineté du Québec. Par contre, il trouve que
la CAQ n'est pas assez à gauche. Bon, écoutez, c'est vrai qu'au Québec on a
comme deux axes, là : fédéraliste-souverainiste puis gauche-droite. Donc,
techniquement, ça pose au moins quatre, cinq, six alternatives.
Donc, moi, ce que j'essaie de faire, c'est :
trouvons un compromis sur l'axe souverainiste-fédéraliste et faisons un débat
sur qui a le meilleur programme, entre autres en éducation puis en économie.
M. Croteau (Martin) : Mais à
quel point est-ce que la création d'un NPD Québec est susceptible de changer la
dynamique politique au Québec?
M. Legault
: Écoutez,
il y a déjà beaucoup de partis au Québec, là, mais évidemment, là, personne ne
peut s'opposer au fait d'avoir des nouveaux partis qui amènent des nouvelles
idées. Tu sais, on revient un peu à l'idée d'avoir un parti plus à gauche, mais
qui n'est pas nécessairement souverainiste. C'est défendable.
M. Croteau (Martin) : C'est
quelque chose qui vous inquiète?
M. Legault
: Non, pas
pour la CAQ. La CAQ, nationaliste, au centre, je pense que c'est là que se
retrouve la majorité des Québécois. Il faut juste maintenant faire connaître
nos idées.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
Questions en anglais. Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning.
M. Legault
: Good morning.
Mme Fletcher (Raquel) : The Health Minister, this morning, announced a new online system
for Quebeckers to register if
they are in need of family doctors. He said that over a million Quebeckers are without family doctors and he
put a large part of that responsibility on the doctors
themselves, saying that they just didn't have the will to take on new patients.
What is the problem in Québec, do you think, about family doctors?
M. Legault
:
As you know, I know very well the Minister of the Health. I've had long
discussions with him two years ago while he was at the CAQ. I think it's very
important that all Quebeckers have a family doctor available seven days a week,
including on night and including on Saturdays and Sundays. At the time, four
years ago, Mr. Barrette was in agreement with me. He was also in agreement with
me for a few months as a minister, but after six months, he decided to give the
keys of his ministry to the two unions and right now he's not requesting
anymore that family doctors be available on night and on weekends.
So, for me, it means
nothing to have a family doctor if he's not available, him, or somebody else,
or a nurse on nights and on weekends. So, of course, we'll continue to see
urgencies full at these times of the weeks, on night and during weekends
because no family doctors are available. So I think he showed a lack of courage
in letting family doctors not working on nights and on weekends.
Mme Fletcher (Raquel) : What about the Quebeckers who don't have a family doctor at all and
have to always use some sort of walk-in clinic or hospital?
M. Legault
:
Yes, but the problem in Québec is not from 9 :00 to 5 :00 from Monday
to Friday. I think that people are well-served from 9 :00 to 5 :00 from Monday to Friday. The real problem in the healthcare system is at night and during
weekends. So Mr. Barrette is not really offering an answer, a solution to this
problem.
La Modératrice
:
Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Good morning, Mr. Legault.
M. Legault
: Good morning.
Mme Johnson (Maya) : To what extend is it frustrating that, despite all of the negative
headlines we've seen over the past several weeks about the Liberal Party, that the CAQ still do not
manage to make inroads in Chicoutimi last night and steal away some support
from the Liberals?
M. Legault
:OK. I think that, still, after only six
months of tabling our constitutional position, it's a bit normal that people
who don't want to get out of Canada, that they still don't know about our
position. So people who refuse the referendum on sovereignty, now and still,
including in Chicoutimi, they vote for the Liberal Party, including people who
are not following closely politic. So we have to work on informing the
population about our platform on constitution.
Mme Johnson (Maya) : And that is obviously an issue that you're saying is specific to
the regions? Because you've been able to make inroads in the Montréal area, but
the regions are more of a challenge.
M. Legault
:
There is an additional challenge to inform the population in regions. So, of
course, I started the CAQ four years ago, so I didn't have the time, except for
maybe twice or three times, to visit each region in Québec. I've spent more
time in Montréal and in Québec City than in places like Saguenay, but I promise
to be more present in Saguenay and in regions to inform the population about
our platform.
Because, when you look at
the polls in Chicoutimi, when people were asked : Who's the best leader?,
I was first. But, when you were asking people : What about the program?,
they don't know our program. So we still have a lot of work to do in Chicoutimi
and in regions.
Mme Johnson (Maya) : So, for you, last night's results in a by-election aren't
necessarily representative of what the CAQ can achieve in 2018?
M. Legault
:
Yes. I'm sure that our support is at more than 12% in Chicoutimi, but the
Liberal Party, they have a machine. They had so many people, and not people who
were from Chicoutimi, and, during the last month, they spent a lot of time
making sure that their voters go and vote.
And it's always like that
in by-elections. The Liberal Party, they get more
support then the average because their voters are known to vote more than the
average.
Des voix
:
Merci.
M. Legault
: Thank you.
Merci.
(Fin à 11 h 57)