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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Tuesday, April 19, 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente et une minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Je voudrais revenir sur le plan économique qui a été déposé par le gouvernement libéral jeudi dernier. C'était un plan qui était attendu depuis deux ans, donc évidemment un plan qui est urgent plus que jamais. Rappelons que le Québec n'a créé que 300 emplois au cours des 12 derniers mois comparativement à 85 000 en Ontario. Rappelons que le gouvernement du Québec prévoit que, pour l'année qui vient, il y aura une augmentation de 0 % des investissements des entreprises. Donc, c'était important que le gouvernement libéral donne un coup de barre en développement économique.

Or, on a eu droit à des mots, des papiers, des intentions, mais aucun changement de cap, aucune mesure majeure. Donc, c'est évident qu'avec la même recette libérale on va avoir les mêmes mauvais résultats. Et j'en discutais au cours des derniers jours avec des gens du monde des affaires, ça n'a pas de bon sens qu'un plan d'investissement pour Investissement Québec ne comporte aucun objectif d'investissement des entreprises. C'est clair que, si quelqu'un avait fait ce genre de plan dans l'entreprise privée, il aurait été congédié. C'est totalement inadmissible.

Comment voulez-vous qu'on puisse se donner des moyens, des objectifs, mobiliser tout le monde pour augmenter enfin les investissements des entreprises, alors que le gouvernement ne se donne aucun objectif d'investissement des entreprises dans son plan puis aucune mesure majeure. Donc, un ramassis de mesurettes où on prend le même budget d'Investissement Québec puis qu'on le rebrasse, on ne rajoute pas un sou, ça va donner les mêmes résultats, et c'est inquiétant.

Et moi, je demande aujourd'hui à Philippe Couillard de refaire ses devoirs. On a besoin d'un vrai plan économique, on a besoin d'un vrai plan chez Investissement Québec où on augmente de plusieurs milliards de dollars les investissements des entreprises au Québec. C'est urgent, je le dis souvent, on a, au Québec, 30 milliards d'investissements des entreprises par année, ça en prendrait 50 milliards. Donc, il nous en manque 20 milliards par année. Le gouvernement ne peut pas dire : Je n'ai aucun objectif.

Là, on a le gouvernement Couillard qui a réussi zéro durant ses deux premières années, qui prévoit zéro pour les prochaines années. On ne peut pas continuer comme ça. Le Québec a besoin d'un coup de barre chez Investissement Québec. Et on a attendu deux ans, tout ça pour ça seulement, c'est inacceptable, c'est une farce. Et moi, je demande encore une fois, là, à M. Couillard de refaire ses devoirs puis de nous déposer enfin un plan économique ambitieux avec des objectifs d'investissement des entreprises, avec des objectifs de création d'emplois, avec des objectifs de création de richesse. Le Québec ne peut pas rester 57e sur 61 États en Amérique du Nord, et il faut que Philippe Couillard arrête de se complaire, d'accepter l'inacceptable.

La Modératrice : On va prendre des questions. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Legault, la semaine dernière, vous aviez dit que les gens d'affaires étaient, en quelque sorte, complaisants. Vous dites, vous les avez rencontrés sans doute en fin de semaine. Est-ce que vous leur avez passé le message? Quelle a été la réponse?

M. Legault : Oui. Il y avait même... Hier, j'ai rencontré... j'ai été conférencier au Forum Ghislain Dufour, il y avait à peu près 80 gens d'affaires, dont des gens de la Fédération des chambres de commerce du Québec. J'ai été très clair, là : Ça suffit de voir les associations patronales complaisantes à l'égard du Parti libéral.

Et pourquoi les associations patronales sont complaisantes? Bon, d'abord, elles ont peur d'indisposer le Parti libéral du Québec. Elles sont habituées de faire front commun avec le Parti libéral du Québec contre la souveraineté du Québec, mais ce n'est pas un plan économique, ça, d'être contre la souveraineté du Québec. Ça prend plus que ça.

Donc, mon message a été très clair, et j'ai senti, là, qu'il va commencer à y avoir de la pression, de la part des vrais gens d'affaires, auprès des supposés représentants des gens d'affaires dans les associations patronales pour qu'on dénonce l'inaction du Parti libéral du Québec. C'est important de le faire, là, puis il faut sortir du débat souverainiste ou pas souverainiste, là. Ça prend un plan ambitieux.

Puis tous les gens d'affaires, là, se disent : Ça n'a pas de bon sens qu'à Montréal on ait 11 % de chômage, qu'on soit la pire ville au Canada. Ça n'a pas de bon sens qu'on soit 57e sur 61 États. Ça n'a pas de bon sens que la croissance économique qu'on prévoit soit à la moitié de nos voisins. Ça n'a pas de bon sens qu'on prévoie 0 % de croissance des investissements des entreprises. Tous les gens d'affaires sont d'accord avec ça, ils le disent tous en privé, puis je sens qu'il va y avoir une pression sur les associations patronales au cours des prochains mois pour qu'elles arrêtent d'être complaisantes à l'égard du Parti libéral.

Journaliste : Concernant Mme Carole Poirier, vous avez certainement entendu, lu les propos, actes de violence. D'abord, est-ce qu'elle est allée trop loin et est-ce qu'il n'y a pas lieu de commencer peut-être à changer le ton? Depuis le début de la session, quand même, il y a eu des propos assez durs, de part et d'autre, là, de l'ensemble des partis.

M. Legault : Oui. Effectivement, là, il y a eu, je pense, un peu de dérapage, de part et d'autre. C'est très important, les problèmes de violence, de harcèlement auprès des femmes. C'est un problème qui est réel. Donc, il ne faut pas banaliser ce problème-là en se lançant des tomates et d'un bord et de l'autre.

Donc, moi, je vais laisser les deux vieux partis, là, le PQ puis le Parti libéral se chicaner, mais je n'ai pas d'autres commentaires à faire là-dessus.

La Modératrice : Marie-Laurence Delainey, TVA.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Est-ce que vous êtes d'accord quand même avec les propos de Mme Poirier sur la violence du gouvernement?

M. Legault : Bien, écoutez, même Mme Poirier a reculé, là. Elle a dit qu'elle s'est emportée, elle n'a pas utilisé les bons mots. Bien là, écoutez, là, qu'on ne banalise pas le harcèlement puis la violence qui est faite aux femmes, là. C'est trop grave.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Est-ce que ça prend trop de place, justement, dans le débat politique, cette histoire-là? Est-ce que c'est de faire de la politique sur le dos des femmes?

M. Legault : Bien, actuellement, on a deux vieux partis, là, qui essaient de faire de la petite politique sur le dos d'un problème qui est grave, qui est réel, dont on doit s'occuper : la violence qui est faite aux femmes. Mais il ne faut pas essayer de le faire, là, pour marquer des points politiques, puis je pense que Mme Poirier l'a admis elle-même.

La Modératrice : Patrick Bellerose, Huffington Post.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. La semaine dernière, on a entendu le premier ministre Couillard défendre le bilan du gouvernement Charest. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, il y a quelques semaines, M. Couillard semblait vouloir prendre ses distances du gouvernement Charest, gouvernement Charest qui avait une vice-première ministre qui s'appelle Nathalie Normandeau, qui faisait collecter de l'argent par Marc-Yvan Côté. Là, il nous dit : J'appuie le gouvernement Charest. Donc, j'espère que ça ne veut pas dire qu'il appuie les méthodes du gouvernement Charest et je continue à dire que c'est important, si M. Couillard veut tourner la page, qu'il mette de l'argent en fiducie, qu'il fasse un estimé.

Moi, j'ai été surpris, en commission parlementaire jeudi dernier, quand je lui ai demandé : Avez-vous fait une enquête au Parti libéral pour voir l'argent qui a été collecté par Marc-Yvan Côté en 2007, 2008, 2009? Il semblait mal à l'aise. Je crois l'avoir entendu dire qu'il ferait faire les vérifications, mais j'étais surpris de voir qu'il n'avait encore rien fait. Il y a vraiment un manque de leadership de la part de M. Couillard puis là, bien, en plus, il s'en va cautionner ce qui avait été fait par le gouvernement Charest. Donc, comment vous voulez que les Québécois voient quelque chose de nouveau en M. Couillard?

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce qu'il a minimisé les méthodes du gouvernement Charest en faisant ça?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je me dis, là, je serais à sa place, je serais chef d'un parti qui a fait collecter de l'argent pendant trois ans par un homme qui a été banni du Parti libéral du Canada pour financement politique illégal, je ne sais pas, là, mais je me dirais, là : Je ne veux pas que ça me rebondisse dans la face à la veille des élections 2018, là. Donc, j'aurais fait faire une enquête tout de suite.

Comment ça se fait que M. Couillard n'a pas ce réflexe d'avoir du leadership puis de poser un geste moral important pour rebâtir la confiance avec les Québécois? Moi, je pense qu'il y a un réel manque de leadership.

M. Bellerose (Patrick) : La semaine dernière, votre parti a soulevé des allégations assez sérieuses à propos de Premier Tech, donc la question d'un monopole. Est-ce que vous prévoyez demander une enquête ou faire un suivi sur ces faits-là que vous avez soulevés?

M. Legault : Bien, on est en train de regarder les différentes alternatives qui se présentent, mais il faut d'abord avoir plus d'explications de la part du gouvernement. Comment se fait-il que le gouvernement, au lendemain de l'élection de 2014, a donné un monopole à Premier Tech? Ouis comment se fait-il qu'une fois que ça soit sorti par l'émission Enquête, qu'un dimanche après-midi en Abitibi on vienne enlever ce monopole-là? Tu sais, je veux bien donner la chance au coureur, là, mais disons que ça regarde mal comme hasard.

M. Bellerose (Patrick) : Quelles sont les alternatives que vous étudiez? Vous avez dit...

M. Legault : Différentes alternatives, là : de déposer des plaintes, de faire étudier les dossiers par les différents commissaires qu'on a. Donc, on va vous revenir là-dessus.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 42)

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