(Huit heures dix-neuf minutes)
M. Legault
: Oui.
Bonjour, tout le monde. Je veux vous parler un peu d'un autre siège social qui
devient vulnérable, un des plus grands, des plus importants sièges sociaux au Québec,
Couche-Tard. Je veux peut-être en profiter pour expliquer un petit peu la situation
de Couche-Tard. D'abord, Couche-Tard, actuellement, est contrôlée par Alain
Bouchard et d'autres fondateurs qui ont une convention entre actionnaires.
Donc, les actionnaires fondateurs,
incluant Alain Bouchard, possèdent environ 23 % des actions de
Couche-Tard, mais plus de 60 % des droits de vote de Couche-Tard. Comment?
Bien, par la mise en place d'actions multivotantes. Donc, chaque action détenue
par le groupe d'Alain Bouchard a 10 droits de vote. Je vous dirais, là, ce
n'est pas unique, sur les 25 plus grandes entreprises québécoises, il y en a
huit qui ont des actions multivotantes. Ce qui est important de dire aussi,
c'est que Couche-Tard est à peu près l'entreprise canadienne qui a eu le
meilleur rendement pour ses actionnaires au cours des 10 dernières années, là.
On parle de rendement de plus de 600 %.
Maintenant, Alain Bouchard est prêt à
céder ses actions à ses enfants, mais à condition de garder le contrôle de
l'entreprise. Or, l'année dernière, Alain Bouchard a demandé à ses actionnaires
d'approuver le renouvellement de la partie multivotante de ses actions. Pour y
avoir droit, il avait besoin d'un vote à 66 % de ses actionnaires. Ça a
été refusé essentiellement par des fonds de pension de Toronto et de Boston,
comme le groupe Fidelity.
Actuellement, on a besoin, au Québec, de
garder d'abord nos sièges sociaux. Je l'ai souvent dit, c'est dans les sièges
sociaux qu'on a des emplois très payants puis c'est grâce aux sièges sociaux qu'on
peut donner des emplois de qualité à des fournisseurs, à des consultants, que
ce soit des avocats, des comptables ou autres.
Donc, c'est important de garder le siège
social de Couche-Tard. J'étais content, d'une certaine façon, d'entendre Carlos
Leitão et Dominique Anglade dire : C'est important de garder Couche-Tard.
Par contre, j'ai une grande inquiétude parce que Mme Anglade et M. Leitão
semblent être passifs. Ils attendent que quelque chose tombe du ciel, une
demande quelconque de Couche-Tard. Or, ce qu'on a besoin, c'est d'actionnaires
qui achètent des actions de Couche-Tard et qui acceptent que le groupe d'Alain
Bouchard garde les actions multivotantes.
Donc, comme je l'ai déjà dit, moi, je
demande à Investissement Québec d'agir avec rapidité. Mais, pour y arriver, il
faut que le gouvernement de M. Couillard donne un mandat à Investissement
Québec. Actuellement, Investissement Québec n'a pas les moyens financiers
d'acheter des milliards de dollars de Couche-Tard. Juste vous donner un ordre
de grandeur, l'équipe de M. Bouchard détient à peu près 8 milliards
d'actions de dollars dans Couche-Tard. C'est une entreprise qui, au total, vaut
33 milliards de dollars.
Donc, l'idée, c'est d'aller chercher un
groupe qui pourrait assurer un vote à 66 % des actions multivotantes
renouvelées à M. Bouchard. Donc, Investissement Québec pourrait demander à la
Caisse de dépôt de se joindre à ce groupe-là, mais ça doit être Investissement
Québec qui, par sa mission de développement économique très claire, doit avoir
le leadership dans cette transaction.
Et ce qu'on doit conclure, c'est que
Philippe Couillard et Dominique Anglade n'ont jamais négocié ce genre de
transactions dans toutes leurs vies. Comme j'ai eu l'occasion de parler avec
quelques personnes du monde des affaires depuis hier, on me dit que, pour avoir
son vote à 66 %, il manquait à peu près 6 % à 8 % d'appuis. C'est
quelques milliards de dollars d'actions. Donc, il faut que Dominique Anglade et
Philippe Couillard donnent un mandat clair à Investissement Québec.
Bon, la CAQ avait déjà proposé de mettre
en place un fonds de 10 milliards de dollars pour protéger nos sièges
sociaux. Ça ne veut pas dire, là, acheter des actions des 30 sièges sociaux
importants au Québec. Ça veut dire faire une veille puis, quand on voit qu'il y
a une situation problématique comme celle d'Alain Bouchard, bien, de structurer
un deal puis d'utiliser l'argent d'Investissement Québec. Or, ce qu'on voit
actuellement, c'est que malheureusement, encore une fois, le gouvernement
libéral n'a aucun plan, seulement des bonnes intentions, pour sauver le siège
social de Couche-Tard, puis j'ai peur que ça se termine comme le Cirque du
Soleil, comme RONA, comme St-Hubert, puis qu'il se réveille trop tard.
Donc, M. Couillard doit agir, doit donner
un mandat à Investissement Québec et doit donner des fonds à Investissement
Québec, puis on parle de milliards de dollars. Puis comme je vous dis, là,
ça vaut la peine de sauver ce siège social. C'est un siège social qui est très
important pour l'économie du Québec.
La Modératrice
: Merci.
Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Legault, vous dites quand même qu'effectivement 8 milliards de dollars on
s'entend que c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent, qu'on n'a pas
vraiment le moyen de racheter l'ensemble de ces actions-là. Vous dites :
C'est quelques milliards pour obtenir le 66 %. C'est de combien, le
savez-vous?
M. Legault
: Bien,
c'est quelques milliards parce qu'évidemment, là, ça dépend qui obtient les
actions multivotantes. Est-ce qu'il y aurait des actions multivotantes pour
tout le groupe? Est-ce que la Caisse de dépôt est prête à prendre un bloc aussi
additionnel? Mais, quand on dit quelques milliards de dollars, on ne parle pas
d'aider un canard boiteux, là, on parle d'aider une des entreprises canadiennes
les plus rentables, qui a obtenu le meilleur rendement pour ses actionnaires.
Donc, ce qu'on pourrait faire, par exemple, c'est utiliser le Fonds des
générations puis, plutôt que de le mettre dans une gestion un peu passive,
bien, le faire gérer en partie par Investissement Québec puis s'assurer
qu'Investissement Québec joue son rôle pour protéger les sièges sociaux.
C'était d'ailleurs dans le programme du
Parti libéral durant la dernière campagne électorale, mais ce qui semble, là...
ce que je comprends, c'est que c'est quelque chose qui avait été mis en place
par Raymond Bachand, mais qui a été refusé par Philippe Couillard, qui ne croit
pas que c'est important de garder les sièges sociaux. Puis bien honnêtement,
avec tout le respect que j'ai, je pense que ni Philippe Couillard ni Domnique
Anglade ne comprennent le dossier, puis ils n'ont jamais fait de deal dans leur
vie de ce genre.
Donc, il faut structurer une transaction
avec des droits de vote multiples pour s'assurer qu'on garde le contrôle au
Québec puis il faut que le gouvernement libéral fasse preuve de leadership et
demande à Investissement Québec de faire preuve de leadership, entre autres
avec la Caisse de dépôt, parce que je ne vois pas pourquoi la Caisse de dépôt
refuserait d'augmenter sa participation dans Couche-Tard quand on regarde le
rendement de l'entreprise Couche-Tard, là. C'est un bon investissement, même
pour nos fonds de pension.
M. Vigneault (Nicolas) : Maintenant,
où ça s'arrête, par contre? Est-ce que, dans quelques années, on ne risque pas
de revenir à la case départ et, encore une fois, on aura besoin d'appui ou de d'autres
investissements pour obtenir le fameux 66 % d'appui, par exemple?
M. Legault
: Écoutez,
on a à peu près, je dirais, une trentaine de sièges sociaux clés au Québec, là.
On en a perdu des beaux, hein, Alcan, Provigo. On en a perdu des très beaux,
puis ça explique pourquoi le revenu moyen, le salaire moyen est plus bas au Québec.
La situation évolue. Ça se peut qu'un
groupe se présente puis dise : Moi, je veux remplacer la position d'Investissement
Québec. C'est évolutif, cette situation-là, mais il faut que, quand on se
retrouve comme on se retrouve actuellement dans une situation critique où il y
a un risque réel de perdre un siège social qu'au moins, d'une façon temporaire,
Investissement Québec vienne agir, mais il y a des entreprises actuellement qui
ont déjà un bloc de contrôle, qui ont déjà des actions multivotantes qui ne
sont pas contestées par les actionnaires minoritaires, mais il y a d'autres entreprises
qui sont vulnérables.
Moi, je suis inquiet de perdre
SNC-Lavalin, je suis inquiet de perdre Metro, qui est notre dernier grand
distributeur alimentaire. Je suis inquiet de perdre la Banque Nationale, qui
n'a pas d'actionnaire de contrôle et puis qui est, avec Desjardins, la grande
banque au Québec. Donc, il faut que Philippe Couillard se réveille, il faut que
Philippe Couillard comprenne que tous les États dans le monde le font.
M. Vigneault (Nicolas) : Le commissaire
à l'UPAC, Robert Lafrenière, est venu dire hier notamment, lors de l'étude des
crédits, qu'effectivement il y avait une enquête de la Sûreté du Québec qui
était en cours concernant des fuites potentielles de documents au sein de son organisation.
Est-ce que ça vous rassure, ça vous inquiète? Comment vous voyez ça?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ça me rassure de savoir que M. Lafrenière fait le suivi.
M. Vigneault (Nicolas) : Ça
vous inquiète, ça, ces fuites-là, de façon générale?
M. Legault
: Bien,
c'est toujours inquiétant, mais je veux faire une différence avec les documents
qu'on a remis. Les documents qu'on a remis sont des documents qui étaient déjà
publics, là.
La Modératrice
: Merci.
Régys Caron, Journal de Québec.
M. Caron (Régys) : Oui.
Bonjour, M. Legault. Vous vous inquiétez pour les sièges sociaux, vous parlez
de Couche-Tard. Couche-Tard, il y a un délai de cinq ans, là, d'après ce que
j'ai pu comprendre, là, encore, donc il n'y a pas péril en la demeure. Là, vous
évoquez d'autres entreprises qui seraient vulnérables. Où le gouvernement du Québec
va-t-il prendre les milliards pour défendre ces sièges sociaux là?
M. Legault
: Bon,
prenez le Fonds des générations, là, hein, je pense qu'il y a plus que 10
milliards dans le Fonds des générations . Prenez l'argent qui est à la Caisse
de dépôt, il y a déjà des fonds qui sont investis dans des entreprises. Quand
je vois que les entreprises comme Couche-Tard, qui ont des actions votantes,
performent 2 %, 3 % de mieux que l'indice TSX, là, ce n'est pas gênant
investir dans ces entreprises-là. On ne parle pas d'investir dans des canards
boiteux, on parle d'investir dans des entreprises championnes.
Puis je donne mon exemple. Lorsque j'étais
chez Transat , on a essayé d'acheter des grossistes en voyages en France, en
Allemagne, en Grande-Bretagne. À chaque fois, il y avait un bloc d'actions de
34 %, donc une minorité de blocage, qui était détenu par des institutions
comme Investissement Québec. Puis, peu importe le prix qu'on leur offrait, ce
n'était pas à vendre. Donc, il faut arrêter d'être naïf. Tu sais, je reviens
avec l'exemple d'Alcan, on vend Alcan à Rio Tinto, les Chinois essaient
d'acheter Rio Tinto, le gouvernement australien dit : Ce n'est pas à
vendre. Écoutez, là, tous les États dans le monde essaient de protéger leurs
services sociaux.
Pourquoi Jean Lesage a mis en place la
Caisse de dépôt? Double mandat, rendement, mais aussi protéger nos services
sociaux. Écoutez, au Québec, là, on n'a pas une longue tradition, un peu à
cause de la religion catholique, là. Il n'y a pas 10 familles au Québec qui
sont capables d'écrire un chèque de 1 milliard. Or, dans l'économie
mondialisée qu'on connaît, ça se joue avec des milliards de dollars.
M. Caron (Régys) : Oui, mais,
M. Legault, le Fonds des générations, je comprends que la Caisse de dépôt a les
sous peut-être, puis ils ont probablement déjà une participation dans
Couche-Tard, mais, quand on parle du Fonds des générations, le gouvernement du
Québec s'est engagé auprès des créanciers du Québec à mettre de l'argent dans
le Fonds des générations pour compenser la dette.
Là, si vous dites, si vous suggérez qu'ils
prennent de l'argent dans le Fonds des générations pour l'investir ailleurs, il
n'y a pas un bris de contrat, là, il n'y a pas un bris d'engagement envers les
créanciers qui pourraient augmenter... décoter le Québec?
M. Legault
: Pas du
tout. D'abord, l'argent qui est dans le Fonds des générations, ne pensez pas
que ça dort là à rien faire, c'est placé dans des actions de compagnie. Donc,
pourquoi ne pas le placer dans des actions de compagnie québécoises, surtout
des actions de compagnie québécoise qui performent bien, qui ont un excellent
rendement comme Couche-Tard?
M. Caron (Régys) : On apprend
ce matin — je change de sujet, M. Legault, là — que le gouvernement
a réduit les fonds pour la lutte au décrochage l'an dernier, il s'apprête à
faire la même chose cette année. Alors, le gouvernement prétend réinvestir, et
là on apprend qu'on coupe dans les budgets de lutte au décrochage.
M. Legault
: Écoutez,
ça me fâche beaucoup puis ça me touche personnellement parce que le programme
Agir autrement, c'est moi qui l'a mis en place lorsque j'étais ministre de
l'Éducation. Puis grosso modo, à l'époque, je m'étais rendu compte que l'argent
donné par le ministère de l'Éducation est trop, on dit en anglais tagué — en
français, ce serait ciblé — à des programmes. On ne laissait pas de marge
de manoeuvre aux écoles puis on laissait un peu aux commissions scolaires, mais
pas du tout aux écoles.
Donc, avec le programme Agir autrement, j'ai
obligé les commissions scolaires à remettre ce budget aux écoles, puis que ça
soit les équipes-écoles, dans les écoles secondaires, qui choisissent les
meilleurs moyens pour réduire le décrochage des jeunes. Ça a été très apprécié
dans les écoles, d'abord, que l'argent soit décentralisé puis que le choix des
moyens se fasse de façon décentralisée. Donc, d'aller dire qu'on coupe
26 % du programme Agir autrement, ça me fait mal au coeur personnellement.
M. Caron (Régys) : Quelles
seront les conséquences, d'après vous?
M. Legault
: Bien, écoutez,
moi, je pense qu'il faut ajouter de l'argent dans la lutte au décrochage, pas
réduire de l'argent. Actuellement, il manque d'orthophonistes, il manque d'orthopédagogues.
Dans certains cas, c'est des travailleurs sociaux qu'il manque. On a besoin
d'aider les enfants, là, les 15 % d'enfants qui décrochent. On a besoin de
les aider.
M. Caron (Régys) : Changement
de sujet, croyez-vous que le gouvernement... que le premier ministre bluffe
quand il dit qu'il veut retourner 20 ans en arrière dans l'examen des
livres du Parti libéral quant à son financement?
M. Legault
: Écoutez,
on a un premier ministre qui est devenu champion des phrases floues. Vous
l'avez vu comme moi, hier, à la période de questions, un pas en avant, deux pas
en arrière. Jeudi dernier, il nous disait : Je vais faire une enquête à
l'interne. Première réponse à une question, il nous dit : L'enquête
interne est commencée. Troisième réponse : On ne le sait plus, on attend
le DGEQ, on attend de discuter le projet de loi, ou on vous le dit à l'avance :
On ne reculera pas plus que sept ans en arrière.
Donc, c'est vraiment le flou total. J'ai
l'impression que Philippe Couillard essaie de gagner du temps. Ce qu'on
apprend, c'est qu'il y a une chicane dans son caucus. Donc, on a une situation
où il y a certains députés libéraux qui ont un sens moral un peu plus élevé
puis qui se disent : Voyons donc, il faut faire le ménage, puis il y en a
d'autres qui disent : Non, non, non, il faut continuer à garder ça secret.
Écoutez, moi, je pense, là, que, si on
veut retrouver la confiance de la population, il est temps qu'on fasse le
ménage dans les 20 dernières années. Pourquoi les 20 dernières
années? Parce qu'on sait, entre autres, qu'en 2007, 2008 et 2009, Marc-Yvan
Côté a collecté de l'argent pour le Parti libéral, puis c'est le même gars qui
a été banni à vie du Parti libéral du Canada pour financement politique
illégal. Donc, comment se fait-il que Philippe Couillard n'a toujours pas fait
le ménage, au moins dans l'argent qui a été collecté par Marc-Yvan Côté.
La Modératrice
:
Quelqu'un d'autre avait des questions en français? Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour. Est-ce que vous considérez que M. Daoust a une expertise?
M. Legault
: Écoutez,
M. Daoust, lorsqu'il était à la Banque Nationale, là, c'était un spécialiste en
ressources humaines. Quand je regarde la façon dont l'entente a été négociée
avec Bombardier, c'est une mauvaise entente. Donc, moi, l'entente avec
Bombardier m'a convaincu que Jacques Daoust n'avait pas la compétence pour
négocier ce genre de transaction.
M. Laforest (Alain) : Donc,
il n'est pas capable d'aider les autres dans la transaction?
M. Legault
: Je pense
qu'il ne sera pas capable. S'il n'a même pas été capable d'exiger le maintien
du siège social puis de certains emplois en mettant 1,3 milliard, s'il n'a
pas été capable d'exiger d'avoir des actions de tout le groupe Bombardier plutôt
que de la seule division qui perd de l'argent, moi, je ne fais pas confiance à Jacques
Daoust pour négocier.
Donc, on se retrouve dans une situation où
Philippe Couillard ne connaît pas ça, Dominique Anglade a été une consultante
qui n'a jamais négocié un deal puis qui n'a jamais géré une entreprise, puis Jacques
Daoust a prouvé son incompétence dans le dossier de Bombardier. Donc, il va
falloir que Philippe Couillard aille chercher de l'expertise ailleurs.
La Modératrice
:
D'autres questions? Ah! Alain, d'autres questions?
M. Laforest (Alain) : Si ça
ne vous fait rien, je vais en poser une autre.
La Modératrice
: Pas de
problème.
M. Laforest (Alain) : Ça va
être quoi, votre position concernant la décriminalisation de la marijuana pour
votre parti?
M. Legault
: Ça va être
un sujet très chaud, mais on va attendre que le projet de loi soit déposé en
2017 avant de donner notre position. Je veux voir d'abord le projet de loi. Le gouvernement
Trudeau a le temps de changer 10 fois d'avis avant 2017, donc on va attendre à
2017.
M. Laforest (Alain) : Mais la
position du chef, c'est quoi?
M. Legault
: J'ai des
réticences. Je veux être certain qu'on ne banalise pas l'utilisation de la
mari. Je veux être certain qu'on n'encourage pas l'utilisation du pot au Québec.
C'est déjà un problème très grave, dans nos écoles, quand on parle de décrochage
scolaire. Donc, je veux voir comment on va s'assurer qu'il n'y ait pas une augmentation
de la consommation de pot au Québec.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez une position conservatrice?
M. Legault
: Je n'aime
pas ça, ce genre d'étiquette.
M. Laforest (Alain) : Bien, c'est
un peu ça.
M. Legault
: Je n'aime
pas ce genre d'étiquette. Sur certains dossiers...
M. Laforest (Alain) : Bien,
vous n'êtes pas progressiste dans votre position, là.
M. Legault
: Bien, je
pense qu'il n'y a personne à l'Assemblée nationale qui souhaite plus s'investir
en éducation que moi. Je n'appelle pas ça conservateur.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault.
M. Legault
: Good morning.
Mme Johnson (Maya) : Do you think that the latest poll numbers coming from CROP and La
Presse this morning are more accurate reflection of the CAQ's support
amongst the population in general and amongst Francophones specifically? Given
that after the results of the Chicoutimi by-election at 12%, you said that you felt that that was not the
sense that you were getting on the ground, that you felt you had more support.
So, you know, where do you really stand?
M. Legault
: Yes, I think it reflects better the
situation we see, talking with different people in all regions in Québec. But,
still, we have to realize that we still have this liberal monopoly. Even with
all errors and mistakes of the Couillard Government, the Liberal Party
is still first. Why is that? Because we're still living in a 40 years
period where there's polarization between sovereignists and federalists. And
all people or many people, especially of the English community, they vote
liberal because they are against the sovereignty of Québec.
And the reason why I
started the CAQ is because I hoped that next general election be about who has
the best economic program, not about are we for or against the sovereignty of
Québec. Because, it doesn't make sense, right now, to see the Liberal Party at 33%, being the first
support…
Mme Johnson (Maya) :And just a follow-up on Mr. Laforest's
question, what is your position regarding the federal Government's move next spring towards legalizing marijuana?
M. Legault
:OK. I want to make
sure that it doesn't increase consumption, because right now, we have a real
problem affecting results of our children in our schools. So I want to wait
until I see the bill next year before having a final opinion.
La Modératrice
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Just a follow-up on some of the
questions from my French colleagues. What is your concern with the sale of
Couche-Tard?
M. Legault
: OK, regarding Couche-Tard, right now, we have a very important
headquarter, Couche-Tard, a large company worthing $33 billion. We have an
owner, Alain Bouchard, having with his group about 23% of shares and 60% of
voting rights. Mr. Bouchard is ready to transfer his shares to his
children, but at one condition, that he keeps control of the company. Right
now, he's trying to pass a resolution to get the support of 66% of shareholders to keep those multivoting shares. That was
refused.
So it's important that
Investissement Québec help him, with the Caisse de dépôt, in making sure that
Investissement Québec buy some shares of Couche-Tard and make sure that we keep
this headquarter in Québec because it's a key for good salaries to have more
headquarters.
And, when you look at the
last five years, in total, net, we lost 14 headquarters in Québec. So it's
about time we stop this trend. And all governments in all countries, they have
ways to make sure to keep good headquarters. And I have no fear regarding the
yield. Couche-Tard, for the last 10 years, had one of the best yields of all
Canadian companies. So I think it's key that the Couillard Government gives a
clear message to Investissement Québec to do something, not wait for something.
The problem we have is
that neither Mr. Couillard or Mrs. Anglade are able to structure a deal. They
never did so. So I'm scared to see that there is nobody with experience being
able to structure a deal to keep the shareholding of Couche-Tard in Québec.
Mme
Fletcher (Raquel) : Thank you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
M. Legault
: Merci,
tout le monde.
(Fin à 8 h 44)