(Onze heures sept minutes)
M. Blais : Bonjour à tous. D'abord,
M. Alexandre Soulières, qui est président du Réseau des carrefours
jeunesse-emploi du Québec... M. Serge Duclos, pardon, qui est le président; M.
Soulières est directeur.
Mesdames et messieurs, bonjour. C'est une
belle journée aujourd'hui pour la jeunesse québécoise, en particulier, disons,
pour les jeunes qui ont eu un peu plus de difficulté dans leur vie. Je suis
heureux d'être ici aujourd'hui pour vous annoncer la signature d'une
entente-cadre avec le Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec. Cette
entente d'une durée de trois ans témoigne de l'importance que nous devons
accorder aux jeunes Québécoises et Québécois qui portent la responsabilité de
bâtir le Québec de demain.
Je l'ai dit souvent, la situation
démographique du Québec évolue, et cela a un impact significatif sur le marché
de l'emploi. De nombreux travailleurs prendront leur retraite au cours des
prochaines années, et il est essentiel de bien préparer, dès aujourd'hui, la
relève.
Pour ce faire, notre gouvernement a fait
le choix de miser sur le développement d'une meilleure adéquation entre, d'une
part, les compétences en demande sur le marché du travail et, d'autre part, celles
des travailleurs. Toutefois, il faut d'abord s'assurer que les jeunes et les
futurs travailleurs aient les outils nécessaires pour connaître les besoins des
entreprises et faire un choix éclairé sur le marché du travail.
Avoir un projet constitue une source de
motivation importante. Afin de les aider à atteindre cet objectif
professionnel, nous devons faire en sorte qu'ils aient les moyens pour
développer leurs compétences, leurs habiletés personnelles à travers une offre
de services variée.
Autre réalité, nous devons nous assurer
que tous les jeunes, tous les jeunes puissent trouver leur place sur le marché
du travail. C'est dans cet esprit que nous avons déposé le projet de loi
n° 70 qui prévoit la mise en place du programme Objectif emploi. Ce programme
s'adressera aux primo demandeurs à l'aide de dernier recours et leur permettra,
grâce à des incitatifs financiers, de profiter d'un encadrement bonifié afin de
leur faciliter l'accès au marché du travail.
L'entente signée aujourd'hui est une
réponse à tous ceux qui s'interrogeaient quant à notre capacité à bien répondre
aux besoins des jeunes qui seront visés par le programme Objectif emploi. Nous
garantissons à ces jeunes un accès à l'expertise et à l'accompagnement
spécialisé développé par le Réseau des carrefours jeunesse-emploi. La présence
des carrefours jeunesse-emploi dans l'ensemble des régions du Québec, leur
expertise auprès des jeunes de moins de 35 ans, sont des atouts essentiels pour
nous permettre ensemble de faire une réelle différence.
Les carrefours jeunesse-emploi sont les
spécialistes dans l'accompagnement personnalisé depuis de nombreuses années.
Ils savent comment motiver les jeunes à entreprendre une démarche d'intégration
du marché du travail. Les jeunes qui fréquentent les carrefours jeunesse-emploi
savent qu'ils en ressortiront mieux outillés pour construire leur avenir. Ils
peuvent alors plus aisément intégrer un emploi ou encore s'inscrire à une
formation répondant à leurs aspirations.
Je vous annonce donc que l'entente conclue
assurera un financement annuel minimal de 45,7 millions de dollars pour les
trois prochaines années. Ils pourront donc compter sur un financement stable.
Et les jeunes et le gouvernement pourront compter, advenant l'adoption par
l'Assemblée nationale du projet de loi n° 70, sur un partenaire ayant
l'expertise pour accompagner les jeunes qui participeront au programme Objectif
emploi. Nous sommes convaincus que les carrefours jeunesse-emploi pourront
accomplir cette tâche avec brio et nous aider à mettre en place des actions
concertées au bénéfice des jeunes, au bénéfice des futurs travailleurs. Ainsi,
nous pourrons accompagner et aider les jeunes de façon efficace pour qu'ils
tracent leur propre chemin, qu'ils réalisent eux aussi le Québec de demain. Je vous
remercie.
Le Modérateur
: Merci.
J'invite maintenant M. Serge Duclos, président du Réseau des carrefours
jeunesse-emploi du Québec, à venir vous adresser quelques mots.
M. Duclos (Serge) : Alors, M. le
ministre, mesdames messieurs, alors, au nom de la jeunesse québécoise et des
carrefours jeunesse-emploi du Québec, nous considérons que la signature de
cette entente avec le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale est une
excellente nouvelle pour nous tous, pour les jeunes, bien entendu, et pour nos
organisations.
Cette entente permettra notamment de
consolider l'offre de services jeunesse pour les trois prochaines années et
d'offrir l'aide nécessaire aux jeunes qui en ont besoin, notamment les primo demandeurs.
Les jeunes pourront réaliser leur plein potentiel. En effet, l'entente
permettra aux carrefours jeunesse-emploi de recevoir et d'accompagner un plus
grand nombre de jeunes âgés entre 16 et 35 ans tout en priorisant les services
aux jeunes prestataires de l'aide de dernier recours ou admissibles à l'assurance-emploi.
Il est primordial de voir les jeunes comme
un atout pour l'économie. La société québécoise se doit de faire une place à sa
jeunesse montante. À cet effet, nous sommes très fiers, M. le ministre, de
cette reconnaissance que vous nous accordez dans la conclusion de cette
entente, cette reconnaissance de l'expertise d'intervention des carrefours
jeunesse-emploi sur le terrain. Chaque personne, d'ailleurs, qui travaille dans
un carrefour jeunesse-emploi est dédiée à la réussite des jeunes, et nous les
remercions pour leur travail quotidien auprès de ces derniers. Alors, merci
beaucoup, bonne journée.
Le Modérateur
: Donc,
merci, M. Duclos. On va maintenant passer à la période de questions. Si vous pouviez,
pour faciliter la chose... si votre question est adressée à une personne en
particulier, la nommer. Et je vous rappelle que la période de questions portera
sur le sujet du jour, et on se rendra disponibles par la suite pour répondre à
des questions sur d'autres sujets.
M. Laforest (Alain) : M. le
ministre, Alain Laforest, TVA.
M. Blais : Bonjour.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
qui arrive si un jeune qui est prestataire de l'aide sociale ou qui demande de
l'aide sociale pour une première fois ne se rend pas disponible pour les
carrefours jeunesse-emploi?
M. Blais : Écoutez, le
programme Objectif emploi, là, a pour but de réintégrer un jeune dans un
parcours de vie, dans un projet de vie. Ça peut être un retour aux études,
hein? J'ai beaucoup insisté là-dessus, ça peut être de revenir aux études, de
finaliser ses études même. Dans plusieurs cas, ça devrait être une priorité. Il
arrive parfois…
Et là les carrefours sont en mesure de
donner un coup de main à ces jeunes-là parce que, bien souvent, quand on veut
revenir aux études, on ne sait pas trop comment s'y prendre exactement, quel
est le choix qu'on devrait faire, où sont, peut-être, les perspectives d'emploi
qui sont les meilleures perspectives. Les carrefours ont la capacité
d'accueillir ces jeunes-là et ils ont des conseillers en orientation pour les
aider. Ça peut être aussi, suite à une discussion encore notamment avec les
gens des carrefours jeunesse-emploi, un retour sur le marché du travail ou un
premier pas sur le marché du travail. Encore une fois, les carrefours
jeunesse-emploi peuvent les aider, là, à aller sur le marché du travail, à
tester un peu leur intérêt puis à trouver l'emploi, là, qui leur convient le
mieux.
Donc, c'est ça qu'on veut faire avec
Objectif emploi. Ce n'est pas nécessairement s'assurer que tout le monde prenne
un travail immédiatement. Il y a des jeunes qui ne sont pas prêts à prendre un
travail ou il y a des jeunes qui mériteraient plutôt de terminer leurs études
ou d'aller chercher une qualification et éventuellement, bien sûr,
éventuellement, on souhaite, de pouvoir prendre un travail.
M. Laforest (Alain) : Si le
jeune ne termine pas ou ne se rend pas au carrefour jeunesse-emploi, qu'est-ce
qui arrive? Il y a une coupure? Il y a une compression? Puis elle est de combien?
M. Blais : Ce qui est
important pour nous, là, c'est de s'assurer qu'il y ait la pleine participation
des jeunes. Donc, dans Objectif emploi, il y a des allocations, hein, qui sont
prévues, des allocations supplémentaires qui sont non négligeables. On aura
l'occasion de les présenter, là, prochainement, dans nos intentions réglementaires
pour le projet de loi n° 70. Donc, il y a des allocations qui sont
prévues…
M. Laforest (Alain) : On
parlait de 250 $, là. C'est-u encore sur la table, ça, ou c'est plus que
ça?
M. Blais : Je les présenterai
en temps et lieu.
M. Laforest (Alain) : Mais
est-ce que c'est encore sur la table ou c'est plus?
M. Blais : Il y aura des
allocations, hein, qui sont prévues. Ça, ça a déjà été dit, mais je veux
prendre vraiment le temps aujourd'hui de souligner, là, le travail et bien
comprendre l'apport des carrefours jeunesse-emploi. Et il pourrait y avoir
aussi des incitatifs, là, de d'autres types pour s'assurer de la participation
des jeunes.
M. Laforest (Alain) : Juste
une question, M. Duclos, ça va être ma dernière. Dans votre mission, est-ce que
vous allez vous concentrer essentiellement sur les jeunes qui bénéficient de
l'aide sociale ou vous allez rester quand même ouverts pour les autres?
Qu'est-ce que ça change dans votre mission?
M. Duclos (Serge) : La mission
des carrefours jeunesse-emploi consiste à favoriser l'intégration économique et
sociale de tout jeune âgé entre 16 et 35 ans. Bien entendu, quand on dit tout
jeune, il y a différents profils. La beauté de l'entente que nous venons de
conclure, c'est qu'elle va nous permettre justement de pouvoir accueillir et
d'accompagner un plus large éventail de jeunes, dont, entre autres, les primo demandeurs,
bien entendu, mais aussi au chapitre des jeunes qui sont sans soutien public du
revenu, ou encore, par exemple, les travailleurs qui sont à statut précaire et
à risque d'exclusion sociale et professionnelle, ou peut-être même aussi ceux
qui sont en parcours de formation professionnelle et qui auraient besoin d'un
accompagnement pour aller jusqu'au bout de ce processus.
M. Gagnon (Marc-André) :
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec. M. Blais, la dernière fois
qu'il a été question du p.l. n° 70 dans l'actualité, vous n'aviez aucune
crainte, aucune peur de mentionner le fait qu'il y aurait les pénalités, que
vous alliez maintenir ces pénalités-là. La question de mon collègue tout à
l'heure, c'était de savoir : est-ce que les pénalités seront maintenues au
point où vous en êtes, là, dans l'évolution du projet de loi n° 70?
M. Blais : Alors, oui, il y
aura à la fois des allocations positives, donc des suppléments qui sont faits,
mais il pourrait y avoir des pénalités si jamais la personne qui a défini son
projet... parce que ce qui est bien important, ce n'est pas le gouvernement ni
les carrefours jeunesse qui vont définir le projet d'une personne, hein? C'est une
personne qui va décider... On demande qu'il y ait des rencontres pour définir
un projet de vie. Dans certains cas, ça peut prendre un certain temps, puis on
sera patients, les carrefours sont habitués de travailler dans ces
situations-là. Mais éventuellement, quand le projet de vie est décidé, que ce
soit un retour aux études, que ce soit vers l'emploi, on lui demande de s'en tenir
avec des... disons, avec des motifs raisonnables.
M. Gagnon (Marc-André) : Et
cette pénalité-là, donc, pourrait toujours atteindre jusqu'à 250 $, ce
dont il avait été question dans le passé.
M. Blais : Je vous reviendrai
là-dessus. Je vous reviendrai là-dessus, là, sur les intentions réglementaires.
M. Gagnon (Marc-André) : Et
la question du kilométrage, soit de peut-être forcer certaines gens à
déménager, ça, est-ce que ça... ça, ça n'existe plus, ça ne tient plus?
M. Blais : Non. Ça, je pense,
c'était peut-être une interprétation qui était un peu forte, là, du projet de
loi. Il n'y a rien comme ça dans le projet de loi. Personne ne sera obligé de
déménager pour occuper un emploi.
M. Gagnon (Marc-André) : Juste
une petite précision. J'essaie de comprendre, parce que, dans votre communiqué
vous indiquez 45,7 millions de dollars. Or, dans l'entente-cadre, là, dont
a eu copie, on parle de 45 770 000 $. Donc, est-ce que c'est...
M. Blais : On va vérifier le
chiffre puis on va vous donner le bon chiffre, là, parce que moi-même, là, je
n'étais pas conscient qu'il y avait un communiqué avec un chiffre différent. On
va vérifier ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Peut-être
une question pour M. Duclos. Donc, autrement dit, les CJE deviennent en quelque
sorte le mandataire principal du programme Objectif emploi. Vous ne craignez
pas que les CJE soient débordés par l'apport de travail que va vous apporter
Objectif emploi et que vous ayez moins de temps pour celui qui, par exemple, occupe
un emploi à 10 $ de l'heure et veut aller chez vous pour avoir un service?
M. Duclos (Serge) : Bien, en
fait, là, vous m'amenez à répondre à une question un peu hypothétique dans la
mesure où le projet de loi n° 70 n'est pas encore adopté. Ce n'est pas de
notre prérogative en tant qu'organisme communautaire qui intervient dans le
milieu.
Ceci étant dit, le projet d'entente
prévoit effectivement qu'on puisse accueillir un plus large éventail de jeunes
que qu'est-ce qu'on fait présentement, c'est-à-dire dans le cadre de l'entente
2015‑2016, et on parle de prioriser également une certaine catégorie de jeunes
dans nos services, dont, entre autres, les primo demandeurs, les prestataires
de l'assurance-emploi, les prestataires de l'aide de dernier recours.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
donc, si je lis le texte de l'entente, ça va vous emmener, donc, à vous occuper
prioritairement des jeunes qui arrivent du programme Objectif emploi.
M. Duclos (Serge) : Oui.
M. Gagnon (Marc-André) : Ma
question, c'est : Vous ne craignez pas d'avoir moins de temps pour les
jeunes qui n'entrent pas dans cette catégorie-là?
M. Duclos (Serge) : Écoutez,
l'important pour nous, dans cette entente-ci, c'est de pouvoir avoir une marge
de manoeuvre qui nous permet d'accueillir le plus grand nombre de jeunes
possible, sans égard à leur situation économique et sociale, et nous permettre
d'accompagner individuellement chacun des jeunes qui nous rencontre pour les
aider à réaliser leur projet de vie.
Journaliste
: Mais, en
somme, juste peut-être un peu pour faire du pouce là-dessus, est-ce que vous
vous attendez à devoir embaucher plus de personnel pour s'occuper d'une
clientèle plus importante?
M. Duclos (Serge) : Je serai
en mesure de vous répondre à cette question-là après l'an 1 de l'entente
probablement, mais, pour le moment, les carrefours disposent quand même d'un
nombre important de ressources qui leur permettront, là, d'accueillir les
jeunes pour la réalisation de leur projet de vie.
Journaliste
: Qu'est-ce
que ça représente, ça, ce 45 millions là, par rapport aux années
précédentes?
M. Duclos (Serge) : C'est le
même financement que l'année en cours, qui est stabilisé...
Journaliste
: C'est le
même financement qu'avant?
M. Duclos (Serge) : ...pour les
trois prochaines années. C'est la nouveauté.
Journaliste
: Parce
que, peut-être, M. le ministre, je comprenais que les sommes qui étaient
auparavant dévolues aux forums jeunesse devaient être transférées aux
carrefours jeunesse. On parlait d'une vingtaine de millions.
M. Blais : Oui. Il y a
d'autres programmes. Les carrefours jeunesse-emploi participent à d'autres
programmes. Certains ont même des ententes avec des municipalités pour une
certaine offre de services. Vous avez raison s'il y a eu des ententes, là, pour
la jeunesse d'une autre nature, mais la partie qui est le noyau, finalement, de
leur financement, la partie la plus importante, à moins qu'il y ait eu des
changements, c'est quand même l'accord entre Emploi-Québec et les carrefours
jeunesse-emploi, puis c'est cette portion-là qu'on vient sécuriser pour les
trois prochaines années. Les carrefours nous demandaient de la stabilité dans
leur financement; nous, bien sûr, on voulait s'assurer, là, d'une bonne
collaboration dans la réalisation éventuelle d'Objectif emploi.
Journaliste
: Mais on
comprend la stabilité qui est offerte, mais est-ce qu'en leur demandant de
prioriser les jeunes demandeurs vous ne leur amenez pas une charge de travail
supplémentaire pour le même financement qu'au cours des années précédentes?
M. Blais : M. Duclos pourrait
en parler peut-être un peu mieux que moi pour la charge de travail. Il faut
comprendre que, dans certains cas, c'était difficile pour les carrefours
jeunesse d'atteindre les objectifs qu'on leur demandait en termes de
rencontres. Je pense que ça va être plus facile.
Pour vous donner un nombre, là, peut-être,
qui va être utile, là, les premiers demandeurs à l'aide sociale au Québec ces
dernières années, c'est autour de 17 000 personnes. Il y en a 11 000
qui sont des jeunes de moins de 35 ans. De ceux-là, déjà plusieurs sont dans
des parcours sur une base, hein, volontaire. Ils sont déjà rencontrés, même,
par les carrefours jeunesse-emploi. Donc, l'augmentation ne sera pas, disons,
dramatique, hein? Il y a quand même déjà des jeunes qui sont en parcours... on
va augmenter un certain nombre puis on verra ensuite, à l'usage, là, quels sont
les besoins. Mais l'évaluation que l'on fait en ce moment c'est que les
carrefours devraient pouvoir, parce qu'ils sont répartis partout sur le territoire
du Québec, répondre à cette nouvelle demande.
Journaliste
: Bonjour,
M. Blais. Si j'ai 18 ans, je m'inscris à l'aide sociale et je refuse d'aller
voir un carrefour jeunesse-emploi, je refuse des mesures d'employabilité, à ce
moment-là, je serai assurée que mon chèque sera coupé.
M. Blais : Aujourd'hui, si
vous avez 18 ans, dans la situation actuelle, vous pourriez être condamnée à
rester dans votre sous-sol, hein? Ça pourrait être un choix, là, le choix de
rester...
Ce que l'on sait, et ça, la recherche,
elle est claire là-dessus, c'est que cette période de vie là — et M.
Duclos pourrait en parler encore plus longtemps que moi — cette
période de vie là, elle est fondamentale dans ce qui va vous arriver dans le
futur, c'est-à-dire le développement de votre potentiel. Serait-ce de terminer
vos études, de faire un stage, d'occuper un emploi... et que ça peut être une
perte humaine extrêmement importante que quelqu'un, là... refuse toute forme
d'aide à cette époque-là. C'est la raison pour laquelle Objectif emploi veut à
la fois ajouter des ressources... aujourd'hui, là, on s'assure que les
ressources vont être là, d'ajouter un supplément aussi pour que les coûts soient
bien assumés, là.
Mais, encore une fois, si quelqu'un
décidait de fermer les yeux complètement, bien, pendant une période de temps,
là, il pourrait y avoir des pénalités, je l'ai déjà mentionné. Mais nous, on
croit, puis on a eu des discussions là-dessus avec les gens des carrefours
jeunesse-emploi, que, dès qu'ils ont l'occasion de rentrer en relation avec des
jeunes, ils réussissent à les motiver, à comprendre le ressort, là, qu'il faut,
là, hein, pour leur permettre de se motiver puis de retourner vers un projet de
vie qui sera le leur, bien sûr.
Journaliste
: Le fait
de vous tourner aujourd'hui vers les carrefours jeunesse-emploi, est-ce que ce
n'est pas ce que vous faites... Est-ce que ce que vous faites, ce n'est pas un
aveu d'échec de tout ce que le ministère, le gouvernement a pu faire ces
dernières années pour sortir les jeunes de l'aide sociale?
M. Blais : L'échec, c'est un
grand mot, hein? Quand on regarde l'évolution des clientèles à l'aide sociale,
c'est en baisse tendancielle qui est constante. Moi, quand j'étais plus jeune,
là, il y a une vingtaine d'années, il y avait à peu près le double d'assistés
sociaux, jeunes et moins jeunes. Il y a cependant une surreprésentation des
jeunes à l'aide sociale quand on regarde la population en général, et, dans le
contexte du marché du travail actuel, où il y a vraiment des possibilités
d'emploi partout, où il y a des organismes comme les carrefours jeunesse, où il
y a différentes mesures d'employabilité, on pense qu'il faut faire un pas de
plus, hein?
Donc, Objectif emploi, c'est vraiment de
faire un pas de plus. Je ne pense pas que c'est lié à une quelconque lecture
d'un échec.
Journaliste
: Est-ce
que vous vous êtes fixé un objectif en termes de pourcentage ou en nombre,
grâce à ce programme-là, ce financement des carrefours jeunesse-emploi, de dire :
Dans un an ou dans trois ans, on va essayer de sortir 10 %, 50 % des
jeunes de l'aide sociale? Est-ce qu'il y a ce genre de cible là?
M. Blais : Non. Non, ce n'est
pas dans ces termes-là, là. On peut essayer de faire ce type de calcul là,
regarder ce qui s'est fait ailleurs dans d'autres provinces, par exemple, ou
d'autres pays. Les pays scandinaves font ça depuis longtemps, là, s'assurer
d'un encadrement plus serré, là, notamment des jeunes, mais on ne s'est pas
donnés un objectif gouvernemental par rapport à Objectif emploi.
Journaliste
: Bonjour
M. Blais. Je reprends la balle au bond ici. Qu'est-ce qui va faire le succès ou
l'échec de ce programme-là? Le Vérificateur général dit souvent que le gouvernement
dépense dans des programmes et qu'il n'y a pas de suivi, d'imputabilité et de
résultats dans ce qui est transmis au gouvernement. Alors, qu'est-ce qui...
Quand vous dépensez autant d'argent que ça sur une période de trois ans,
qu'est-ce qui va faire que vous allez atteindre votre cible ou ne pas
l'atteindre?
M. Blais : Ici, il y a un
mécanisme d'évaluation qui est prévu dans l'entente, hein, qui fait en sorte
qu'on va examiner comment ça se passe. Bien sûr, les jeunes qui sont entrés,
les jeunes qui sont sortis, ils sont sortis de quelle façon, vers quel type de
projet qui a été enclenché. Donc, le mécanisme d'évaluation est déjà prévu dans
l'entente, et c'est important parce que, bien sûr, dans le passé, on avait des
ententes avec les carrefours jeunesse-emploi, mais qui ne prévoyaient pas le
même type d'évaluation de programme.
Alors, là-dessus, on est assez contents
d'avoir un mécanisme que l'on utilise avec les autres groupes en employabilité,
mais qu'on va aussi utiliser avec les carrefours jeunesse-emploi, puis je les
remercie d'avoir voulu entrer dans la danse de cette évaluation.
Journaliste
: Donc, il
y a une plus grande reddition de comptes. C'est ça que...
M. Blais : Bien, c'est-à-dire
qu'une reddition de comptes... Il y a toujours une reddition de comptes du point
de vue administratif. L'important maintenant, c'est de voir est-ce que ça
fonctionne. Est-ce que ça fonctionne bien? Est-ce que ça vaut le coup? Et là on
aura des données, que nous n'avons pas en ce moment, là, pour évaluer les
choses.
Journaliste
: Et, juste
une précision, on parle bien du Réseau des carrefours jeunesse-emploi?
M. Blais : Oui.
Journaliste
: Ça compte
combien de carrefours jeunesse-emploi?
M. Blais : 80.
Journaliste
: 80.
Est-ce qu'il y a des carrefours jeunesse-emploi qui ne font pas partie du
réseau?
M. Blais : Oui. Il y a une
autre association, qui s'appelle le collectif, avec qui ont est en discussion. Il
y a aussi des carrefours qui ne sont associés à aucun réseau.
Journaliste
: Donc,
cette entente-là ne touche que le réseau, les carrefours qui font partie du réseau.
M. Blais : Mais elle va faire
foi parce qu'elle va s'appliquer aux autres...
Journaliste
: Quand
vous aurez une entente avec les autres?
M. Blais : Elle va s'appliquer
aux autres.
Journaliste
: Par la
force?
M. Blais : Elle s'appliquera
aux autres, hein? On est en discussion, mais c'est sûr qu'elle devra
s'appliquer parce que c'est l'entente que l'on veut. On s'est entendus finalement
avec l'essentiel, la plus grosse organisation. Donc, maintenant, pour le reste,
là, on va tenir compte peut-être de spécificités, mais il faut bien comprendre
que les carrefours... Le réseau est présent sur tout le territoire. Donc, on va
s'assurer, là, que les autres, là, disons, s'associent au même type...
Journaliste
: Et les
autres, c'est combien? Est-ce que vous savez?
M. Blais : Il reste à peu près,
quoi, sur 80... Ensuite, il en reste 25, 30? 30.
Journaliste
: Autour de
30?
M. Blais : Oui.
Journaliste
: Hello,
Mr. Blais.
M. Blais : Bonjour. How are you?
Journaliste
: Are there any specific sectors of activity that are targeted,
meaning will you try to match the youth with specific needs in the job market,
in the labor market?
M. Blais : From my point of view, hein, the first thing is to improve and to
arise education, hein, to give the possibility for each young people to have
possibility to have diploma and to enter the working market, hein? So there is
a lot of jobs, hein, available now in the Province of Québec, everywhere, in Trois-Rivières, Montréal, Québec, surely Québec. So there is a lot of possibilities. This is why we need Objectif
emploi, hein? With the actual situation, the demographic situation, it's very important to offer some additional
possibilities for young people to find their way.
Journaliste
: So will you guide them in specific branches or sectors of activity?
M. Blais : So first thing is just to meet young people, and sometimes, it's
difficult. Sometimes some people are not interest of meeting just to discuss
and to develop what is your point of view, what is your priority, what do you
want to do, hein, for the future. So try to define the priority and after to
give some skills to attain the aims.
Journaliste
: OK. So that strategy, the strategy that your government is deploying when it comes to
immigration and immigrants, it's not really the same strategy when it comes to Québec youth?
M. Blais : So immigrants are in Objectif emploi, and I think it's very good
and important for immigrants to
have a information about the job market.
Journaliste
:
I have a couple of questions for Mr. Duclos. Do you speak English?
M. Duclos (Serge) :
My English is not as good as I wish, but I could answer a few questions, yes.
Journaliste
:
OK. Do you feel that you have enough funds with this agreement to widen the…
M. Duclos
(Serge) : Excuse me. Enough…
Journaliste
: Funds, funding. Do you feel that you have enough funding with this
new agreement to widen your mission?
M. Duclos (Serge) : This agreement, for us, the important thing to… is that this
agreement will stabilize our services for young people all over Québec for the three next years.
Journaliste
: Do you consider… Do you think that it's new money? Do you see it as
new money?
M. Duclos (Serge) : It's not new money, it's an agreement in the… dans les programmes existants. Donc, nous… Je
vais juste revenir sur la question.
M. Blais : Vous pouvez y aller
en français.
Journaliste
: Oui, vous
pouvez. En avez-vous assez, dans le fond, pour élargir votre mission?
M. Duclos (Serge) :
Présentement, là, on n'élargit pas la mission, on revient même presque où on
était avant le 1er avril 2015, donc où est-ce que nos services s'adressaient déjà
à tous les jeunes, sans égard à leur statut économique et social.
Donc, cette entente-là nous permet de se
rapprocher de cet élément-là, de se rapprocher davantage de notre mission, et
on va être en mesure, avec cette entente-là, de pouvoir concentrer nos énergies
à 100 % autour de... au cours des prochaines années pour pouvoir
effectivement accompagner chacun des jeunes qui va nous rencontrer, élaborer un
plan individualisé avec lui et le faire cheminer dans une mesure qui répond à
ses besoins.
Journaliste
: I'm just curious — one last
question — but is it part of your mission to try to further integrate
disabled youth?
M. Duclos
(Serge) : The...
Journaliste
: Disabled.
Les jeunes avec des handicaps, est-ce que ça fait partie de votre mission?
M. Duclos (Serge) : Notre
mission est de toucher...
Journaliste
: Pouvez-vous
aller en anglais?
M. Duclos (Serge) : ...tous
les jeunes sans égard à leur situation économique ou sociale.
M. Hicks
(Ryan) : Ryan Hicks, CBC. Mr. Duclos, how does
this funding level, how does the money compare to previous years? Is it the
same? Is it less or is it more?
M. Duclos
(Serge) : Minimalement, on parle du même niveau de financement au
niveau national et aussi dans nos ententes locales que ce qui prévaut cette
année.
M. Hicks
(Ryan) : OK. I remember last year, when there
were some worries in the carrefours jeunesse-emploi about the future, and one
thing that people talked about was too much paperwork, too much red tape. Is it
going to be easier for young people to access the services, or will it be the
same, or will there be more paperwork?
M. Duclos
(Serge) : L'entente a été conçue dans l'esprit de faciliter et de
favoriser l'accès aux services du plus grand nombre possible de jeunes.
M. Hicks (Ryan) : Alors,
est-ce qu'il y aura d'autres étapes pour les jeunes à franchir pour accéder aux
services dont ils ont besoin?
M. Duclos (Serge) :
L'expérience nous le démontrera. Il y aura certainement un processus de
validation de participation avec les instances locales, nos centres locaux
d'emploi, nos directions régionales, etc., mais ça, c'est des modus operandi qui
seront à déterminer au fil du temps. Mais, pour le moment, l'essentiel à
retenir, c'est que cette entente-cadre-là nous permet d'accueillir un plus
grand nombre de jeunes et de les accompagner dans la réalisation de leur projet
de vie.
Journaliste
: Mais
cette étape serait nouvelle, une nouvelle étape de validation?
M. Duclos (Serge) : Non, parce
que ça se fait déjà dans l'entente actuelle, à certains égards.
Journaliste
: And how different is this «entente» from the previous
one?
M. Duclos (Serge) :
Le gain que nous avons enregistré de façon particulière, c'est de pouvoir
admettre... On a parlé tout à l'heure de clientèle prioritaire, donc
présentement nos clientèles prioritaires sont les prestataires de l'aide de
dernier recours et les personnes admissibles à l'assurance-emploi, et on peut
admettre également des personnes qui sont sans soutien public du revenu.
Dans la catégorie sans soutien public du
revenu, nous avons réussi à faire reconnaître avec le ministre que les jeunes,
par exemple, qui sont en situation d'emploi précaire, à risque d'exclusion
sociale et professionnelle, pourraient éventuellement avoir recours à nos
services, comme par exemple aussi des jeunes qui sont en fin de parcours de
formation professionnelle, par exemple, qui auraient besoin d'un soutien pour
aller jusqu'à leur fin de projet, ce serait possible également, ce qui n'est
pas le cas au moment où on se parle.
Journaliste
: Would you call this a victory? Because there was a
lot of worry in the system before, would you say that today is a victory?
M. Duclos
(Serge) : C'est une victoire pour les jeunes du Québec, oui.
Le Modérateur
:
Peut-être une dernière question avant qu'on ouvre sur les autres sujets?
Journaliste
: Non,
c'est sur ce sujet. J'ai aussi une question pour M. Duclos. C'est quoi, le plus
grand défi pour les jeunes qui assistent aux carrefours en général,
pensez-vous?
M. Duclos (Serge) : De façon
générale, je vous dirais qu'avec l'expertise qui a été développée par nos
intervenants sur le terrain, c'est l'isolement du jeune, donc de sortir le
jeune de son isolement et de l'amener à développer une relation de confiance
avec son intervenant. Et c'est à partir de ce moment-là que tout le processus
se dessine par la suite.
Journaliste
: O.K. Et
qu'est-ce que vous voulez dire, l'isolement? C'est quoi qui cause l'isolement
des jeunes?
M. Duclos (Serge) : Mon Dieu,
on pourrait mettre quelques éléments d'exemples sur le tapis liés aux
différentes problématiques d'ordre psychosocial que rencontrent les différents
jeunes avec lesquels on travaille, des questions de santé, des questions de
consommation, des questions de difficulté d'apprentissage et tout ça qui les
mettent en situation de marginalisation par rapport à d'autres jeunes. Donc,
c'est aussi ce type de problématique là avec lesquelles on doit travailler en
considérant le jeune dans sa globalité dans nos stratégies d'intervention.
Journaliste
: O.K.
Parfait. Et, M. Blais, in English. This afternoon, we're
expecting to hear from people opposed to Bill 70, and I was just wondering
if you could explain simply why there is a need for this law in Québec right now.
What is the overarching need?
M. Blais : I
think there is a lot of misunderstandings about Bill 70. And so what is
important to understand is the Bill… the Objectif emploi will open new possibility
for young people. And sincerely, if you stay at home and you have 18, it's not
great, hein, for your future, hein? And we understand there are a lot of
difficulties, hein, for some people, but the solution is not to stay at home,
but to meet people like carrefour jeunesse-emploi and to begin to define a
project, hein, a project realistic, but a project about job or about education.
This is why it so important for us.
Journaliste
:
And do you have any numbers how… whether the statistics of how many young
people are staying at home currently as opposed to what you would like to see after
the introduction of this bill?
M. Blais : We
have two challenges in Objectif emploi. The first is the participation, hein,
but just… not just to begin but to finish the processus, hein? So we have an
issue about participation and we have another issue about to finish the processus.
So it's difficult to… only a simple answer for your question, because we want
to have more people in the processus, active, but we want to maintain them in
the processus and to finish.
Journaliste
:
Thank you.
Le Modérateur
: Donc,
on peut commencer les questions sur les autres sujets.
Journaliste
: M. le
ministre responsable de la région de Québec, autoroute Laurentienne, vous avez
entendu la grogne, vous avez rencontré le maire vendredi dernier. Est-ce que,
pour vous, le statut de voie réservée, dans l'élargissement de l'autoroute
Laurentienne, est non négociable?
M. Blais : Écoutez, d'abord,
je dois vous dire qu'on a eu une première rencontre avec le maire, hein, une
première rencontre officielle. On se voit souvent, mais là on a pris le temps
de regarder les dossiers. Je pense que c'est une rencontre qui a duré à peu
près deux heures. Le maire nous a fait part de, disons, son regret qu'il n'y
ait pas eu une rencontre de travail de son équipe de fonctionnaires en transport
avec le ministère des Transports sur le projet. Il n'est pas contre le projet,
hein, mais il voudrait apporter des améliorations et il voudrait pouvoir
présenter ça au ministère.
Moi, j'ai trouvé effectivement qu'il y
avait un problème — il y a eu des changements de ministre de part et
d'autre, hein — et qu'il fallait donc faire en sorte que cette
rencontre-là ait lieu. Je pense que les gens sont déjà en contact aujourd'hui
pour faire en sorte qu'il y ait une rencontre entre l'équipe du maire, leur
vision, à la fois de cette partie-là mais de d'autres parties, et aussi le
ministère des Transports. Pour la suite, on verra exactement, là, où est-ce que
ça va nous mener.
Journaliste
: Mais
donc, à la question : Est-ce que, pour vous, la voie réservée, c'est
négociable ou non, vous répondez?
M. Blais : Écoutez, moi, j'ai
écouté un petit peu les débats là-dessus. Parfois, je trouve ça un petit peu
difficile à suivre. Je pense que l'enjeu, c'est vraiment la mobilité, hein; et
pour le maire aussi, c'est la mobilité; et pour la population, c'est la
mobilité.
Donc, le gouvernement a fait une
proposition déjà. Le maire veut parler de cette proposition-là qui va bien plus
loin que simplement le corridor.
Journaliste
: Vous êtes
ouvert à modifier ce qui a été présenté.
M. Blais : Écoutez, pour le
moment, il y a eu différentes discussions qui pourront avoir des incidences,
puis on n'est pas encore là. Il faut que la rencontre ait lieu, il faut que les
gens travaillent ensemble puis discutent, ce qui aurait dû être fait, il me
semble, là, malheureusement ce qui n'a pas été fait.
Journaliste
: Bien, c'est
un peu ma question, là. Comment est-ce possible qu'on revienne, plusieurs mois
après l'espèce de psychodrame du printemps qui a mené à la mise du projet sur
une voie de garage, comment il est possible qu'on arrive avec une annonce
presque en tous points similaire à celle qui avait causé la controverse et qu'on
n'ait même pas mis sur pied le comité de réflexion ou le comité de travail qui
devait être fait entre-temps? Qu'est-ce qui s'est passé?
M. Blais : Oui. Alors, je lui
ai posé la même que vous : Comment...
Journaliste
: Mais, je
veux dire, vous en avez vous-même parlé à l'étude des crédits sur la capitale,
vous avez été le premier à remettre ça de l'avant. Qu'est-ce qui s'est passé?
M. Blais : Alors, très
clairement, vous avez compris, il y a eu un problème de communication. Moi, je
n'irai pas plus dans les détails.
Très clairement, là, il y avait une
demande, là, de rencontre qui avait été demandée par le maire, qui est tout à
fait légitime pour aller plus loin là-dessus. Cette rencontre-là avec les
fonctionnaires, donc, n'a pas eu lieu. Je n'accuse personne, je n'ai même pas
cherché à trouver un coupable, mais il faut qu'il y ait un travail qui se fasse
maintenant puis que les gens se parlent un petit peu.
Journaliste
: M. Blais,
si je me réfère à l'étude des crédits de la Capitale-Nationale, et je vous
cite, vous avez dit : En ce moment, les équipes du ministère des
Transports travaillent avec la ville. Donc, c'était inexact.
M. Blais : Oui. Écoutez, l'information
qu'on m'avait donnée... j'arrivais, vous vous rappelez un peu des
circonstances, là. L'information qu'on m'avait donnée, c'est qu'il y avait
eu des rencontres, mais les rencontres n'étaient pas entre les fonctionnaires
de la ville, hein — là, maintenant, je clarifie — les
fonctionnaires de la ville et les fonctionnaires du ministère du Transport.
Donc, il y a eu des rencontres à un autre
niveau, mais je pense que ce n'était pas le bon niveau. C'est ça qu'on a
convenu ensemble... C'est de ça dont on a convenu ensemble, le maire et moi.
Journaliste
: Le maire
a dit que ce projet-là est parti tout croche. Est-ce que vous faites la même
lecture de la situation?
M. Blais : Je n'ai pas un
langage aussi coloré que le maire, malheureusement, là. Donc, je vais lui
laisser l'expression.
Journaliste
: Mais vous
reconnaissez que c'est un dossier qui est problématique. Parce que là vous
étiez sur le point de faire une annonce en septembre. Aux crédits, vous nous
annoncez qu'il y aura bientôt une annonce, et là on a l'impression que vous
êtes encore en train de reculer devant l'insatisfaction du maire.
M. Blais : Bien,
l'insatisfaction du maire, là, si on peut parler ainsi, elle est légitime,
hein? C'est-à-dire que le maire m'a appris vendredi… pas jeudi, pas mercredi
avant, mais vendredi, il m'a appris qu'il avait demandé, lors de l'annonce qui
a avorté l'automne dernier, qu'il y ait une rencontre de travail entre ses
fonctionnaires au transport et… parce qu'ils avaient des choses à dire
là-dessus. Ils ne sont pas contre, hein, mais ils ont des éléments… Il m'a
présenté un certain nombre de ces éléments-là, que j'ai trouvé moi-même
intéressants, même si je n'ai aucune compétence pour en juger. Je lui ai dit
avec regret, effectivement, que cette rencontre-là aurait dû avoir lieu plus
tôt. Elle aura lieu, là, prochainement, j'espère.
Journaliste
: Votre
collègue Véronyque, députée de Chauveau, donc, était très satisfaite de vous
entendre dire que l'annonce était pour bientôt. Donc là, compte tenu de la
situation actuelle avec le maire, est-ce que cette annonce-là est toujours pour
bientôt?
M. Blais : Bien, j'espère que
ce sera prochainement. Laissons le temps un petit peu, là… Il y a un travail à
faire, puis je ne veux pas non plus anticiper sur ce travail-là. Mais je pense
qu'on demeure convaincus, là, qu'il faut qu'il y ait… cet élargissement-là se
fasse. Moi, j'habite… Là, je suis le député de Charlesbourg. Il y a pas mal de
gens de Charlesbourg, là, du nord de Charlesbourg qui la prennent, cette
section-là, qui la trouvent difficile. Cependant, donnons-nous une chance un
peu qu'il y ait un travail un peu plus serré qui se fasse avec les
fonctionnaires puis les experts dans le domaine.
Journaliste
: Est-ce
que vous eu l'occasion d'en discuter avec Mme Tremblay, justement?
M. Blais : Oui, oui, j'ai eu
l'occasion d'en discuter avec elle. Elle comprend très, très bien.
Journaliste
: Merci.
M. Blais : Merci à vous.
(Fin à 11 h 44)