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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Tuesday, April 26, 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente et une minutes)

M. Legault : Bien, écoutez, comme vous le savez, la CAQ a tenu un colloque dimanche, il y a deux jours, sur le thème de l'éducation. C'était un colloque qui était très motivant, très inspirant, et, encore une fois, la CAQ a montré qu'on ne se contente pas de critiquer, mais qu'on fait des propositions très constructives.

D'abord, ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a un constat qui se dégage qui est très fort : le décrochage scolaire, c'est un problème grave qui pèse sur l'avenir du Québec. À chaque année, il y a 12 000 jeunes qui décrochent, et, toutes proportions gardées, c'est deux fois plus qu'en Ontario. Les pays les plus performants, les pays les plus riches, les pays qui ont les taux de réussite les plus élevés ont tous en commun l'école de quatre à 18 ans. Donc, l'école de quatre à 18 ans, c'est payant pour les enfants, c'est payant pour les parents et c'est payant pour la société.

Actuellement, les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, on les détecte beaucoup trop tard et, même quand on les détecte, souvent, trop souvent, on ne leur donne pas tous les services appropriés. Et tous les experts sont unanimes, on doit, si on veut réussir, aider les enfants le plus tôt possible. Et les interventions qui sont faites lorsque les enfants sont jeunes sont plus efficaces que les interventions qui sont faites plus tard.

Donc, avec une prématernelle quatre ans accessible à tous les enfants, on pourrait dépister, dès l'âge de quatre ans, tous les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Évidemment, ça suppose d'ajouter, puis ça fait partie de notre plan, des ressources, donc orthophonistes, orthopédagogues, mais aussi au secondaire des conseillers en carrière, entre autres l'aide des carrefours jeunesse-emploi. Pourquoi? Bien, pour être capables d'avoir une école de quatre à 18 ans, ce qui est une solution ambitieuse pour lutter contre le décrochage scolaire.

Parce que le parcours type d'un enfant, d'un jeune qui décroche, c'est un jeune qui arrive à cinq ans à la maternelle, il n'a à peu près jamais vu de lettres ou de chiffres, donc il prend du retard. Éventuellement, il double une année, perd ses amis, perd sa confiance en lui ou en elle et attend l'âge de 16 ans pour décrocher. Donc, on doit se donner comme objectif au Québec que plus aucun jeune ne tombe entre les mailles du système, et, pour y arriver, ça prend plus que des beaux discours.

Donc, aujourd'hui, je demande officiellement à Philippe Couillard de mettre en place une prématernelle quatre ans pour tous les enfants du Québec sur une période de cinq ans commençant dès l'année prochaine. Il n'y a pas de raison que les enfants du Québec n'aient pas accès à ce qu'il y a de mieux dans le monde et ce qui existe à peu près partout actuellement dans le monde industrialisé.

Donc, le Québec... on l'a souvent dit, le Québec a besoin de projets emballants, de projets inspirants pour retrouver le goût d'avancer. Or, l'école de quatre à 18 ans, c'est un message fort pour valoriser l'éducation, c'est aussi un projet d'avenir qui mise sur ce qu'on a de plus important : nos jeunes. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre les questions, en commençant par Jocelyne Richer, LaPresse canadienne.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

Mme Richer (Jocelyne) : Justement, parce que c'est une priorité pour vous, pour lutter contre le décrochage scolaire et le... en faisant le dépistage très tôt des cas problèmes, pourquoi vous dites : Rendre disponible la maternelle quatre ans? Pourquoi ne pas viser, à terme, de rendre obligatoire la maternelle et prématernelle quatre, cinq ans et d'intégrer tout ça dans le réseau scolaire, comme le primaire?

M. Legault : Bon, d'abord, il y a quelques parents, hein, c'est une petite minorité, qui préfèrent faire la prééducation, si on peut appeler ça comme ça, eux-mêmes à la maison. Mais ce qu'on sait, c'est que, même si la maternelle cinq ans n'est pas obligatoire, 99 % des enfants vont à la maternelle cinq ans. Évidemment que, si, demain matin, on dit : Il y a une prématernelle quatre ans gratuite, donc moins chère que, même, les CPE, bien, nous, on s'attend à ce que la majorité des parents envoient leurs enfants à l'école prématernelle. Et on devrait suggérer au moins fortement que tous les enfants reçoivent au moins une évaluation à l'âge de quatre ans pour détecter, dépister les problèmes d'apprentissage, parce que c'est une clé. Quand on dit, là : Tout se joue avant six ans, c'est une clé d'intervenir, de commencer, avec des orthophonistes, des orthopédagogues ou des enseignants, de donner des services le plus tôt possible.

Donc, on veut laisser la flexibilité aux parents, mais, dans nos projections, on a pris pour acquis que les parents accepteraient tous, ou à peu près, d'envoyer leurs enfants.

Mme Richer (Jocelyne) : Dans votre esprit, c'est possible, dans une période de cinq ans, de rendre disponible les maternelles quatre ans à tous les enfants sur tout le territoire du Québec. Donc, vous vous engagez à faire ça si vous devenez premier ministre en 2018, c'est ça?

M. Legault : Exactement. Écoutez, on a fait une évaluation, là. On a besoin, évidemment, d'agrandissement d'écoles, on en a pour 280 millions. Et concernant l'embauche d'enseignants, d'orthophonistes et d'orthopédagogues, ça coûte, à terme, à la cinquième année, 390 millions, qui est investi graduellement. La première année, c'est 90 millions. On pense que c'est abordable, et même nécessaire, puis même payant pour le Québec de faire ces investissements-là.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce que ça ne risque pas de nuire aux services de garde, à tout le réseau des CPE qui a été construit, dans le sens que vous volez un petit peu leur clientèle, non?

M. Legault : Oui, c'est certain. J'ai déjà commencé à recevoir beaucoup d'appels. Ça peut inquiéter certaines garderies, certains CPE, mais, je veux dire, on ne mettra pas en place un système éducatif pour faire plaisir à des garderies. On va le faire pour ce qu'il y a de mieux pour nos enfants et, pour nos enfants, bien, on a besoin d'une prématernelle quatre ans. Ça existe en Ontario, ça existe aux États-Unis, ça existe en France, ça existe depuis longtemps dans les pays scandinaves. Ça donne des résultats. Quand on dit qu'en Ontario le taux de décrochage, il est à la moitié de celui du Québec, là, ça donne des résultats. Donc, on n'ira pas se priver de solutions qui ont fait leurs preuves pour protéger les CPE ou un réseau en parallèle.

Mme Richer (Jocelyne) : Sur un autre sujet, on a vu hier que, durant la campagne au leadership des libéraux en 2012‑2013, que M. Couillard a reçu des dons supérieurs à ce qu'il avait fixé lui-même comme limite, qui était 500 $. Il a reçu des dons de 1 000 $. Qu'est-ce qu'il faut penser de tout ça et qu'est-ce qu'il faut lui demander à partir de là?

M. Legault : Bien, écoutez, ce que je comprends, là, de ce que j'ai lu, c'est que M. Couillard aurait accepté deux dons de 500 $ de personnes qui avaient déjà donné 500 $, donc qui a excédé la limite qu'il s'était lui-même fixée, puis ce qu'il nous dit, c'est que c'était une erreur. Donc, moi, je donne le bénéfice du doute à M. Couillard. Il devrait peut-être nous rassurer bien sûr, là, que ce sont deux erreurs de bonne foi puis qu'il n'y en a pas d'autres.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce qu'il n'aurait pas dû y avoir de meilleur mécanisme justement de vérification? Parce que ça fait quand même trois ans, et ces chiffres-là apparaissaient sur la liste des donateurs du DGE.

M. Legault : Bien, il faut comprendre, là, ce n'était pas le Parti libéral comme tel qui s'occupait de ça, c'était la petite équipe de bénévoles de Philippe Couillard candidat à la chefferie, là. Encore une fois, moi, je lui donne le bénéfice du doute.

La Modératrice : Merci beaucoup. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Oui. M. Sabia, tout à l'heure, aux crédits des Finances, vient de dire, confirmer finalement qu'il avait offert un montage financier aux gens de St-Hubert pour conserver tout ça ici, au Québec, avec d'autres entreprises, 40 %.

M. Legault : …à St-Hubert?

M. Vigneault (Nicolas) : St-Hubert. Il dit qu'il comprend difficilement la décision de M. Léger de vendre à la Cara. Est-ce que vous comprenez, vous, la décision de M. Léger de vendre à Cara? Est-ce que vous dénoncez ça?

M. Legault : Bien, écoutez, M. Léger a le droit de vendre son entreprise à qui il veut. On ne sait pas exactement ce que la caisse a offert à M. Léger. Est-ce que c'était comparable à ce que Cara a offert à M. Léger? Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'il y a des gens au Québec qui connaissent la restauration. On ne peut pas dire que c'est une expertise qu'on n'a pas au Québec. Donc, je trouve ça malheureux, c'est une mauvaise nouvelle pour le Québec, et puis, bien, il faudrait en savoir un petit peu plus de la part de la Caisse de dépôt pour savoir si l'offre qui a été faite à M. Léger était comparable à celle qui a été faite par Cara.

La Modératrice : D'autres questions en français? Questions en anglais? Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, M. Legault. Can you just explain why you feel that having school be obligatory from 4 to 18 would better fit school children and Québec society as a whole?

M. Legault : OK. Now, we have… First, we have to realize that already we have school for children at 4 years old in Ontario, in United States, in France, in Scandinavia, and it has given some results so far. For example, in Ontario, the dropout rate is half the one in Québec after putting in place the school starting at 4 years old.

So I think it's important to, first, make sure that we identify all children having difficulties very young and give them some services right at the beginning, at 4 years old, not wait at 5 or 6 years old. So it's important, if we want to increase the success rate of our children in our schools, we need to start soon giving them services. So that's why I think now it's important to put that in place. I'm asking Mr. Couillard to put that in place, starting next year, over a period of five years. It's about time we invest in education. It's profitable, of course, for the children, but also for our society.

Mme Johnson (Maya) : But, on the other end of the spectrum, keeping students in schools beyond 16 years old, why make it mandatory up until 18?

M. Legault : When we put in school the regulation saying that it's mandatory to stay in school until 16 years old, we didn't have the same society as today. Today, we have a knowledge society where we need a bit more. And I think that children under 18, their place, if they don't have a diploma, should be in school. So that's why we say we should change this regulation from 16 to 18 years old and put also resources to help them finding exactly what they should do. The vocational training, for example, should be more promoted by our schools.

Mme Johnson (Maya) : On a different subject, there is a report out from the Université Laval this morning about violence in schools that shows that bullying has gone down, but it says that there is a slight rise in ethnic conflict in Québec schools. Do you see that as a problem?

M. Legault : I think… Veux-tu répondre ou... Oui, O.K. I'll leave Jean-François answer that.

Mme Johnson (Maya) : OK. Perfect. Thank you.

M. Roberge : Thank you. This is a problem, of course. This is a problem, of course. If there is a little more or a little less, that's not the matter. If there is violence in our schools, we must take it as a priority to implement some politic to fight against violence.

Mme Johnson (Maya) : But what about cultural issues, cultural conflict in Québec schools?

M. Roberge : The — in French, we say «éthique et culture religieuse» — the ECR course is a way to make peace between communities, and there are also… in French, we say «animateurs à la vie spirituelle et communautaire» in schools, but those professionals, they were the first to be cut by the Liberal Government. So we are paying now for those cuts.

Mme Johnson (Maya) : OK. The spiritual and guidance counsellors, that's what you are referring to?

M. Roberge : Yes.

Mme Johnson (Maya) : OK. And, while you are there, I'll just ask you, having obviously… had personal experience in the school system as a teacher, what would be the benefit of having children in school from four to 18?

M. Roberge : As Mr. Legault said, we have to take it from the start. Young children, they have some troubles, some difficulties, some disabilities, and it's the best way to fight against dropout. It's to start early, early, early and to never give up on our children, to never give up on our teenagers, so to help them, to support them until 18. Thank you.

La Modératrice : Merci à tous.

(Fin à 11 h 46)