To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. André Villeneuve, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'agriculture et d'alimentation

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. André Villeneuve, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'agriculture et d'alimentation

Version finale

Tuesday, April 26, 2016, 10 h 05

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures cinq minutes)

Mme Lalancette (Michèle) : Bonjour, tout le monde. En fait, je suis Michèle Lalancette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec. On vient, comme vous, d'avoir le rapport de M. Pronovost sur la relève agricole. Tout d'abord, le rapport ne nous apprend pas vraiment… bien, en fait, rien de nouveau, là. C'est toutes des choses qu'on savait déjà. D'ailleurs, si vous regardez en parallèle notre rapport sur ce qu'est la relève agricole, qu'est-ce qu'elle demande, puis tout ça, il y a beaucoup de choses qui sont, en effet, comme le ministre le disait, convergentes, en fait, dans les faits.

Par contre, en fait… Bien, déjà, vous avez vu… Je ne sais pas si vous avez vu hier, mais on avait déjà demandé du financement. En fait, la MRC Brome-Missisquoi, le CISA et le CRAAQ avaient déjà demandé du financement pour mettre en oeuvre la banque de terres et banque de fermes, là, donc, pour aider — c'est quoi, le mot? — l'appariement des cédants et des relèves. Donc, on est contents que ça se retrouve dans le rapport.

On est déçus que le rapport sur la relève ne reconnaisse pas l'accaparement des terres. C'est quelque chose qui est très chaud pour la relève agricole. Si vous allez voir dans le rapport, on fait l'apologie de Pangea. Pangea se sont calmés depuis quelque temps, mais ce ne sont pas les seuls investisseurs, puisque... Ce qu'on déplore là-dedans, en fait, c'est que des financiers viennent se battre… bien, en fait, viennent concurrencer la relève sur l'achat de terres agricoles. Donc, c'est ça qu'on déplore, au final.

En passant, le ministre, tantôt… bien, pas le ministre, mais M. Pronovost dit que ça prend 50 kilos de quotas pour vivre sur une ferme laitière. Je vous dirais que, chez nous, on a 26 kilos de quotas, mes parents ont quand même toujours bien vécu, je n'ai jamais manqué de rien.

Donc, finalement, on se demande qu'est-ce que ça a donné de faire ce rapport-là quand c'est des données qu'on savait déjà. Puis y a-tu d'autres choses?

M. Villeneuve : Est-ce qu'il y en a qui ont des questions?

Mme Lalancette (Michèle) : Oui, si vous avez des questions…

M. Chouinard (Tommy) : Oui, bien, en fait, le rapport, là… Sauf erreur, votre fédération relève de l'UPA?

Mme Lalancette (Michèle) : Oui.

M. Chouinard (Tommy) : Bon. Vous, est-ce que vous partagez l'avis des dirigeants de l'UPA selon lequel il faudrait que M. Paradis quitte ses fonctions?

Mme Lalancette (Michèle) : Quitte ses fonctions? Bien, s'il est prêt à travailler avec le milieu vraiment, peut-être pas. Mais c'est sûr que, s'il continue comme ça, ça n'a pas de bon sens, là, c'est… Il dit qu'il travaille avec tout le monde, mais finalement il ne travaille avec personne, tu sais. C'est un…

M. Chouinard (Tommy) : Par exemple?

Mme Lalancette (Michèle) : Bien, par exemple, écoute, on n'est jamais consultés pour rien. Tu sais, c'est ça, il va… M. Paradis travaille avec des gens individuellement, alors que l'UPA, en fait… Vous avez parlé un petit peu… Je vous écoutais tantôt, vous avez parlé de l'accréditation unique. Dans les faits, l'UPA représente la majorité des producteurs, même si... tu sais, c'est une institution démocratique, puis que tout le monde peut y… bien, devenir membre en vivant de l'agriculture, en fait, ou même par la relève, en fait, on devient membres de l'UPA. Ça fait qu'en fait tout le monde peut avoir sa place à l'UPA. C'est ça que je ne comprends pas. Pourquoi... En fait, oui, il y a beaucoup de producteurs de l'Union paysanne qui pourraient être membres chez nous facilement, là, puis se faire entendre. Puis d'ailleurs on a les mêmes demandes qu'eux autres vis-à-vis les fédérations concernées. Puis en fait, si on parle des productions hors quotas puis l'augmentation des plafonds disponibles hors quotas, c'est des choses qu'on discute depuis quelque temps, mais il y a quand même des règles à suivre, puis tout ça. Puis, même s'ils font du hors quotas, il va falloir qu'ils répondent à des règles de salubrité et de... juste pour la protection du grand public.

Des voix : ...

M. Villeneuve : Juste un instant. M. Patelli.

M. Patelli (Yannick) : Êtes-vous en faveur de... En tant que relève, êtes-vous en faveur de la hausse des quotas?

M. Villeneuve : Vous parlez des quotas hors quotas ou quotas?

M. Patelli (Yannick) : Des quotas hors quotas, oui.

Mme Lalancette (Michèle) : Bien, en fait, les hors quotas pourraient peut-être se faire, mais il faut que ça soit compris dans les plans conjoints. Il faut que ça soit... Il faut que les filières soient parties prenantes, puis les filières sont déjà, je pense, conscientisées à ça puis travaillent déjà pour voir des manières de le faire sans que ça...

M. Patelli (Yannick) : L'une des recommandations que l'Union paysanne a déjà déposées plusieurs fois, à savoir qu'ils voudraient avoir non pas 100 poulets, mais 2 000 poulets comme en Alberta, est-ce que c'est des choses qui sont envisageables pour la relève, ça, en fait, de passer de 100 à 2 000 poulets?

Mme Lalancette (Michèle) : En fait, pour la relève, moi, je ne peux pas vous dire, je ne connais pas précisément le marché du poulet. C'est les gens du poulet qui vont pouvoir vous dire si c'est possible de le faire ou pas dans le marché qu'on a. Puis même... Tu sais, je veux dire, on n'est pas... En fait, on travaille pour les marchés de proximité, puis eux autres aussi, ils savent bien que, s'il y a un marché là, il faut aller le chercher, puis ils veulent des nouveaux producteurs aussi dans ces productions-là, là. Ça fait que moi, je pense qu'il faut laisser aux gens faire leur travail, puis faire leurs calculs, puis voir qu'est-ce qui est possible ou pas. Après ça, on pourra le dire.

M. Bergeron (Patrice) : M. Villeneuve, vous, qu'est-ce que vous en pensez, de la sortie de l'Union des producteurs agricoles d'hier qui demande à M. Paradis...

M. Villeneuve : Bien, je pense que je suis capable de comprendre l'exaspération du monde agricole, actuellement. Vous savez, c'est devenu un «running gag» sur le terrain que de dire et d'entendre les agriculteurs nous dire : M. Paradis, on ne le voit pas, il est nulle part; il dit qu'il parle à tout le monde, mais finalement il ne nous parle pas. Et ça, c'est dans toutes les filières, là, ce n'est pas anecdotique, ce que je vous dis là. Et M. Paradis va se défendre en disant le contraire, puis c'est de bonne guerre, mais c'est carrément un «running gag» sur le terrain, là.

Alors là, à un moment donné, là, M. Paradis, il va falloir qu'il comprenne qu'il travaille pour les agriculteurs, il travaille pour le monde agricole, et c'est clair, c'est très clair que, pour l'heure, là, ce n'est pas ça, mais pas ça du tout. M. Paradis nous dit que sa priorité, c'est la relève. Vous avez peut-être eu la chance d'aller sur le site du MAPAQ, allez voir la date qu'il a reçu le rapport. Moi, là, si ma priorité, c'était la relève, là, bien on ne serait pas rendus en avril 2016. Le rapport, je l'aurais reçu le 18 novembre, le 19 j'aurais convoqué les acteurs du milieu puis le 20, j'aurais pris des actions. Ça, c'est une priorité. Puis après ça je serais passé à l'autre priorité. Ce n'est pas le travail qui manque en agriculture, je peux vous dire une chose.

M. Paradis nous dit que le lait diafiltré, il est derrière les producteurs de lait du Québec. On est tous derrière les producteurs de lait du Québec, c'est bien évident, c'est un succès. Le consommateur a un produit de qualité à un prix raisonnable puis l'agriculteur y trouve son compte, il peut continuer à avoir une ferme décente puis à s'assurer d'avoir aussi les technologies. Alors, tout le monde est d'accord avec ça. Mais, moi, si j'étais ministre de l'Agriculture, là, ce que je ferais, là, ce que j'aurais fait depuis un certain temps, oui, effectivement, j'aurais contacté mes homologues, j'aurais contacté, évidemment, le fédéral, mais il faut faire plus que ça. Qu'est-ce que le ministre a fait?

Le ministre, là, il pourrait très bien demander un état de situation. C'est quoi, l'état de situation des fermes laitières au Québec présentement? C'est lesquelles, présentement, qui sont en problèmes majeurs de financement? Lesquelles qui ne sont pas capables de faire leurs remboursements de capital, présentement? C'est quoi, la fragilisation des fermes laitières au Québec et seulement... Est-ce que le ministre peut répondre à cette question-là de base? Mon Dieu! Il aurait dû faire ça il y a un an, pas attendre, et attendre, et attendre. Alors, ça aussi, c'est un «running gag» que le ministre...

Je m'excuse de le dire, là, mais à un moment donné moi non plus, je n'en peux plus. Je ne sais pas si c'est parce qu'il est paresseux, mais finalement, là, il ne se passe pas grand-chose sur le terrain, et le ministre est là... Il faut dire que ce coup-là, il a été très franc, rappelez-vous, un jour, il a dit : Moi, avant de bouger, j'attends qu'une crise se produise. Bien là, là, les crises, là, elles s'en viennent. Alors là, j'espère qu'il va bouger davantage.

Et, vous savez, le ministre Paradis, là, il est assis sur ses deux mains depuis qu'il a été nommé ministre de l'Agriculture en 2014, et la seule fois où il s'est levé, là, pour bouger, là, il a eu comme un soubresaut, là, il a eu comme un choc, je ne sais pas d'où, là, mais il s'est levé puis c'est pour faire quoi? C'est pour attaquer la filière acéricole du Québec, un joyau, un fleuron du Québec, dans 80 pays à travers le monde. Non, mais c'est quand même assez hallucinant. La seule fois où il se lève pour faire quelque chose, là, on s'attend à ce que ce soit quelque chose qui va aider le monde agricole, c'est pour attaquer la filière acéricole du Québec. Non, mais, c'est sur quelle planète vit-il?

M. Chouinard (Tommy) : Tout à l'heure, il a montré une certaine ouverture à l'idée de mettre fin au monopole syndical de l'UPA, puis il a cité Bernard Landry et Jean Garon à ce sujet-là. Est-ce que vous, au Parti québécois, à l'heure actuelle, il y a de l'ouverture par rapport à cette vision du monopole?

M. Villeneuve : M. Paradis, tantôt, a dit : J'ai consulté les autres partis politiques, Québec solidaire, la CAQ, puis les anciens du PQ. Intéressant. Je ne sais pas si vous voyez un peu la nuance, là. Je n'ai pas été consulté, moi là, là, à ce niveau-là. M. Paradis, tantôt, vous lui avez posé des questions, et je pense que vous avez insisté beaucoup, vous n'avez pas eu la réponse, à savoir : Est-ce que, M. Paradis, vous voulez mettre fin au monopole syndical? Vous n'avez pas eu la réponse à la question. Le ministre, là, il a le devoir et l'obligation de jouer franc jeu et de dire exactement là où il veut aller, si jamais il le sait. Alors, il faut qu'il le dise. Il ne peut pas continuer de la façon dont il fait présentement, où il met tout le monde en opposition, hein, il met tout le monde en opposition, et, en bout de piste, finalement, tout ce qu'on retrouve, c'est de la division. Un ministre, là, quel qu'il soit, là... C'est un privilège d'être ministre, et votre travail, comme ministre, à mon avis, là, hein, c'est d'avoir une vision, de la partager, essayer de la faire accepter par l'ensemble du milieu et de travailler avec l'ensemble du milieu, ce n'est pas de diviser et monter les gens les uns contre les autres.

Alors, je vous le dis, ça aussi, c'est un «running gag» sur le terrain, là. Alors là, à un moment donné, là, je comprends l'Union paysanne puis je comprends le CEA dans leurs revendications, je les comprends. Mais, comme l'a dit Michèle tantôt, il y a de la place pour tout le monde à l'UPA, puis il y a des règles à respecter si on veut fonctionner dans une société où les règles sont applicables et appliquées, là, bien sûr.

M. Patelli (Yannick) : Sur le constat du rapport Pronovost... Vous disiez tout à l'heure, bon, «l'apologie de Pangea dans le rapport Pronovost», mais le constat que fait le rapport Pronovost... bien, en tout cas, on ne l'a pas lu encore, mais de ce qu'il nous en a dit, en fait c'était plutôt que c'étaient les producteurs eux-mêmes qui étaient coupables, entre guillemets, de l'augmentation des terres, puisqu'ils s'achetaient entre eux. Est-ce que vous avez ce constat-là, vous?

Mme Lalancette (Michèle) : À quelques endroits, oui, il y a des producteurs qui sont aussi... mais, en même temps on travaille à parts égales, là, tu sais, dans le sens que les producteurs ont quand même à rendre ces terres-là rentables pour que ça paie au bout de la ligne, tu sais. En fait, c'est très rare, les producteurs qui achètent de la terre seulement pour faire attendre leur argent, très, très rare parce qu'ils savent qu'au bout de la ligne ils n'auront peut-être pas le rendement espéré parce qu'ils savent qu'il n'y aura peut-être personne pour les acheter, au bout de la ligne, tu sais, au prix qu'ils espèrent, là, tu sais. Tandis que les Pangea de ce monde, bon, ils disent que non, mais...

Tu sais, je veux dire, on parle de Pangea, là, mais il y en a plein d'autres, là, on s'entend, là. Pangea, c'est parce que c'est eux autres qui ont sortis rapidement, là, mais le principe est que des modèles comme Pangea ou comme la plupart des investisseurs de terres font qu'il y a moins... En fait, ce qu'on veut, là, nous, à la relève, c'est d'avoir le plus de nouveaux producteurs possible, de favoriser les transferts et non pas les ventes et les démantèlements à qui mieux mieux, que ça soit à d'autres producteurs ou... Ça peut arriver, là, que ça soit d'autres producteurs qui achètent, là, mais, au départ, s'il y a une relève qui pourrait prendre la place... En fait les banques de terres et les banques de fermes vont peut-être répondre à ce besoin-là, là, de faire fermer moins de fermes, puis les faire relever, plutôt. En fait, c'est comme ça qu'on pense qu'on va garder notre vie en région et notre économie en région aussi parce que c'est de ça qu'on parle au bout de la ligne, là. Ce n'est pas juste une histoire d'avoir des fermes pour avoir des fermes, mais c'est pour avoir des gens sur place, des gens qui remplissent nos écoles, des gens qui achètent leur épicerie à l'épicerie locale, ça fait que c'est garder une économie et une vie en région, entre autres.

M. Villeneuve : Si je peux me permettre un complément de réponse, Michèle, à la question de M. Patelli, c'est vrai que, dans le Centre-du-Québec, effectivement, c'est difficile de faire de la spéculation parce que le prix des terres est rendu tellement élevé que... difficile de spéculer davantage, entre vous et moi, là, et c'est clair que les agriculteurs achètent le voisin, puis c'est correct, puis on n'est pas du tout contre cela, tout comme on n'est pas du tout contre le fait que la relève puisse avoir accès à des terres à des prix raisonnables aussi.

Mais je vous ferai remarquer que l'accaparement des terres, ça existe aux États-Unis, ça existe dans l'Ouest canadien, ça existe ailleurs sur la planète, et semble-t-il qu'au Québec nous, on serait inoculés, ça n'existe pas au Québec, on est sur une île puis, non, ça n'arrivera pas au Québec. Sauf que c'est très clair, il y a 15 fonds d'investissement privés qui sont actifs sur le terrain, alors... même qui font des demandes, hein, ouvertement : Si vous fournissez 25 000 $ à notre fonds, nous autres, on va pouvoir acheter des terres, on fait de la spéculation, etc. Et je vous ferai remarquer que, si, dans le Centre-du-Québec, effectivement, c'est beaucoup des agriculteurs qui achètent, puis c'est correct, bien, si vous allez au Lac-Saint-Jean, vous allez au Bas-Saint-Laurent, où là les terres sont peut-être un peu moins dispendieuses, et donc, là, il y a encore place à spéculation, et c'est là qu'on voit des Pangea de ce monde et des AgriTerra de ce monde qui, justement, jouent sur ces platebandes-là. Et ça, pour la relève, c'est mortel parce que, là, si les terres sont trop élevées, effectivement, c'est difficile de pouvoir, justement, se lancer en agriculture.

Et c'est quoi, le modèle de Pangea? Le modèle de Pangea, c'est, dans le fond, vous êtes locataire, hein, puis vous allez rester locataire le restant de vos jours, puis vous avez le pire des deux mondes, vous avez la machinerie qui, elle, se déprécie et se déprécie, ne prend pas de valeur. C'est quoi qui prend de la valeur sur une terre? C'est le fonds de terre, donc d'être propriétaire. Au Québec, on a un modèle sur lequel on privilégie, c'est le modèle d'avoir des fermes à échelle humaine, d'avoir des fermes familiales et d'être propriétaire.

Moi, si on veut changer de modèle, je n'ai pas de problème, mais on peut-u, avant de laisser aller les choses comme c'est le cas présentement sur la financiarisation et l'accaparement des terres... pourquoi on ne se donnerait pas un outil? On l'a proposé, nous, en commission, justement, sur le mandat d'initiative, ma formation a proposé... puis l'idée venait de l'UPA — une bonne idée, peu importe d'où elle vient, quand elle est bonne, elle est bonne — c'est de dire : On va limiter à 100 hectares la transaction par année, 100 hectares maximum qu'on peut acheter, et, si c'est plus que 100 hectares, la transaction, si c'est la relève, il n'y a pas de problème, on autorise, si c'est le monde agricole, agriculteur, il n'y a pas de problème, on autorise, et là, en faisant ça, on ferme carrément la porte aux fonds d'investissement privés.

La Saskatchewan a bougé là-dessus. C'est fou, là, eux, ils ont bougé, eux, ils ont compris qu'il y avait un problème, ils ont bougé. Alors là, au Québec, pourquoi que la CAQ... La CAQ, on peut comprendre, Charles Sirois étant le cofondateur, on peut comprendre que la CAQ est menottée puis qu'ils ne veulent surtout pas limiter à 100 hectares l'achat de terres par année. Ça, ça se comprend assez bien. Maintenant, pourquoi les députés du Parti libéral ont refusé ma proposition en commission de mandat d'initiative à l'agriculture? Pourquoi ont-ils refusé? Il faudrait leur poser la question. Il serait intéressant de savoir pourquoi ils ont refusé une proposition qui ne nuit pas à la relève, qui ne nuit pas au monde agricole et qui empêche, justement, des fonds de spéculer sur des terres agricoles.

La question qu'il faut se poser, là, en bout de ligne, là : La personne qui achète une terre, là, c'est quoi, son but ultime? Est-ce que c'est pour l'agriculture ou si c'est pour payer des dividendes à ses actionnaires?

Mme Lalancette (Michèle) : J'aimerais revenir un petit peu sur le rapport... bien, en fait, sur les discussions que vous avez eues tout à l'heure. Le ministre disait qu'on a beaucoup de programmes pour l'agriculture, pour la relève, entre autres, des choses comme ça. Je suis bien d'accord avec lui, on en a beaucoup. S'ils ne sont pas utilisés, ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas connus, c'est souvent parce qu'ils sont difficiles d'accessibilité. Nous, ce qu'on demande, en fait, au MAPAQ, c'est de rendre ces aides-là plus accessibles. Souvent, ça prend... C'est correct qu'il y ait des démarches, là, pour avoir accès à ce genre de chose là, je suis bien d'accord, puis il y a des critères à respecter, je suis bien d'accord aussi, sauf qu'il y a beaucoup de petites choses qui pourraient être améliorées pour faire en sorte que plus de jeunes y aient accès dans différents modèles. En fait, ça, ce n'est pas l'UPA qui a mis ça en place, c'est le MAPAQ, là. Ça fait que ce n'est pas... C'est ça. Ça fait que, dans le fond... Puis c'est ça qu'on demande aussi.

Je vous invite, en fait, à aller voir nos demandes, qui sont dans notre rapport qu'on a déposé en octobre au ministre. D'ailleurs, il avait deux rapports, le ministre : il avait le nôtre, qu'il vous a parlé un petit peu, puis il avait celui de Pronovost, qui sont sortis en octobre et novembre. Donc, on pensait vraiment avoir des choses avant ça.

Donc, c'est ça. Puis, pour ce qui est... On a parlé un petit peu du lait diafiltré. C'est vrai que la relève, bien, c'est difficile parce que moins il y a de revenus, plus c'est difficile. Puis ça m'amène à vous parler aussi de la stabilité des revenus agricoles... qu'il va sûrement en être question aujourd'hui, j'imagine, aux crédits. Vous avez vu, il y a eu des manifs aussi hier, en Abitibi, par rapport à ça. C'est un autre obstacle aussi pour la relève, en quelque sorte c'est que... en tout cas, de la manière que c'est fait, on pense que... en fait, on demande aux producteurs de choisir entre une chose ou rien, finalement. Ça fait qu'il n'y a pas grand choix, ce qui va amener, pour la plupart des cas, à l'abandon de l'ASRA, là, d'après ce qu'on voit. Mais, en fait, un abandon de l'ASRA, ça veut dire un abandon de stabilité de revenus. Donc, si, moi, je suis un jeune, je dois emprunter pour acheter une ferme ou pour investir sur ma ferme, puis que les prêteurs, dont même le FIRA, là... Tu sais, le FIRA, ils sont bien aidants, là, puis ils travaillent avec nous, sauf que, s'ils n'ont pas une stabilité minimum, il n'y a pas un prêteur qui va vouloir prêter à de la relève.

Pour revenir sur le FIRA aussi, le FIRA était un excellent outil quand il a été mis en place, il peut l'être encore, en fait, sauf que ce qu'on a vu, c'est que les banques ont suivi le FIRA et l'ont calqué. Donc, maintenant, ils offrent la même chose que le FIRA, ça fait que c'est pour ça qu'il n'est pas vraiment utilisé à son maximum. Ça fait que, nous, ce qu'on demanderait, en fait, c'est que le FIRA soit un peu plus à volet...

M. Villeneuve : Audacieux.

Mme Lalancette (Michèle) : ...oui, un peu plus audacieux, puis qu'il emmène quelque chose d'encore plus social et... Parce qu'il y a quand même une part gouvernementale là-dedans, donc, qu'il amène... qu'il soit vraiment un outil de développement pour l'économie agricole. Donc...

M. Villeneuve : Est-ce qu'il y a d'autres questions? Ça va? Merci de vous intéresser à l'agriculture, messieurs dames les journalistes.

(Fin à 10 h 25)

Participants


Document(s) Related