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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Wednesday, April 27, 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures dix-neuf minutes)

La Modératrice : Bonjour à tous. Merci d'être là. M. Legault, si vous avez des questions, il va être prêt à y répondre.

M. Legault : Oui, mais peut-être avant, une petite déclaration sur notre proposition de prématernelle quatre ans, là, juste pour que les gens comprennent bien. La CAQ propose que, sur les cinq prochaines années, à commencer par l'année prochaine, tous les enfants au Québec aient accès à la prématernelle gratuite pour les enfants de quatre ans, avec des services, donc, orthophonie, orthopédagogie, etc., dès l'âge de quatre ans.

Hier, les deux autres partis nous ont laissé entendre qu'ils étaient d'accord. Donc, on a déposé aujourd'hui une motion du mercredi, qui devra être votée par chacun des députés.

Si on fait la petite histoire, en 2013, le Parti québécois a déposé un projet de loi pour mettre en place une prématernelle quatre ans seulement dans les milieux défavorisés. C'était un compromis avec les CPE, parce que vous comprenez que les CPE ne sont pas favorables à la prématernelle quatre ans, parce qu'ils veulent garder les enfants de quatre dans les CPE. Donc, à l'époque, le Parti québécois avait fait ce compromis puis avait dit, dans son projet de loi : Ça sera seulement dans les milieux défavorisés.

Quand on regarde les chiffres aujourd'hui, il y a environ 82 000 enfants de quatre ans au Québec. Il y en a 18 000 seulement qui ont accès à la prématernelle quatre ans dans 90 classes au Québec. L'année prochaine, le gouvernement Couillard prévoit ajouter 70 classes, donc à peu près 14 000 enfants. Donc, on sera à 32 000 sur 82 000. Donc, la majorité des enfants du Québec, l'année prochaine, n'auront pas accès à la prématernelle quatre ans, et il n'y a actuellement aucun plan, aucun plan du gouvernement libéral pour étendre la prématernelle quatre ans à tous les enfants du Québec. On a même entendu hier le premier ministre dire : Il y a peut-être d'autres propositions. Puis là on a entendu, il a dit d'autres propositions comme d'allonger le calendrier scolaire, ce qui coûterait 250 millions de dollars. C'est la première fois, moi, que j'entendais le premier ministre dire ça, puis je vous invite à lui poser plus de questions sur ce sujet-là, mais de toute évidence, là, M. Couillard ne semblait pas favorable à étendre la prématernelle quatre ans à tous les enfants du Québec.

Ceux qui sont sur Twitter ont vu aussi que j'ai eu plusieurs échanges avec Alexandre Cloutier. Alexandre Cloutier a commencé par dire sur Twitter : Oui, mais qu'est-ce que vous allez faire des CPE? Donc, il s'est mis à la défense des CPE, et donc, là, je lui ai demandé : Bien, êtes-vous pour? Est-ce que le PQ est pour ou contre la prématernelle quatre ans pour tous les enfants? Et là je n'ai pas eu de réponse d'Alexandre Cloutier.

Donc, on va avoir un suspense, cet après-midi, avec la motion du mercredi. Est-ce que le PQ et le Parti libéral sont pour ou contre mettre en place un prématernelle quatre ans pour tous les enfants du Québec d'ici cinq ans? Donc, pour nous, on pense que c'est la mesure qui est la plus efficace pour réduire le décrochage au Québec. Ça existe déjà en Ontario, aux États-Unis, en France, dans les pays scandinaves. Donc, je pense qu'il est temps qu'on mette en place une école où les enfants commencent à quatre ans au Québec, là. Ça a fait ses preuves et ça nous permet de dépister très jeune les enfants qu'on appelle EHDAA, qui ont des difficultés d'apprentissage puis de leur donner des services d'orthophonie et autres dès l'âge de quatre ans.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre les questions en commençant par Simon Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Boivin (Simon) : On vous entend moins parler de l'autre volet de la proposition de votre député Roberge, celui de rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. Est-ce que c'est parce que vous trouvez ça plus difficilement applicable?

M. Legault : Non. Vous allez m'entendre dans les prochains jours. Là, je veux commencer par vendre la prématernelle quatre ans, mais peut-être même dans les prochaines heures, vous allez m'entendre beaucoup parler... Puis j'étais très content de voir l'éditorial de Mme Breton, ce matin.

Il y a 25 ans, on a rendu l'école obligatoire jusqu'à 16 ans au Québec, dans la loi. 25 ans plus tard, la société a évolué. On est dans une société du savoir et, selon moi, la loi doit être adaptée et on doit rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. Si on exige d'un jeune d'avoir 18 ans pour acheter du tabac, pour acheter de l'alcool, pour acheter des billets de Loto-Québec, je pense qu'on devrait aussi s'assurer qu'un jeune qui a moins de 18 ans ne puisse pas quitter l'école. La place d'un jeune de 16 ans ou de 17 ans qui n'a pas de diplôme, là, c'est à l'école. Il faut envoyer un message clair. Ça ne veut pas dire qu'on va envoyer la police, mais moi, j'ai déjà vu, quand j'étais ministre de l'Éducation, par exemple, des parents qui ne faisaient aucun effort pour retourner un enfant de 15 ans à l'école. Bien, dans certains cas, ils recevaient la visite de la DPJ. Donc, la direction de la protection de la jeunesse doit s'assurer que tous les parents font au moins des efforts pour s'assurer que leurs jeunes restent à l'école jusqu'à 18 ans ou jusqu'à l'obtention d'un diplôme.

Ce n'est pas toujours facile, là. Moi, j'ai deux garçons, là, puis on ne fait pas ce qu'on veut avec des gars de 16 ans, 17 ans, mais on doit envoyer un message clair au Québec, comme ça existe dans une vingtaine d'États aux États-Unis, comme ça existe... puis d'ailleurs M. Obama a dit, il souhaiterait que la mesure de l'école obligatoire jusqu'à 18 ans soit étendue à tous les États américains. Ça existe déjà en Ontario, ça existe déjà au Nouveau-Brunswick.

Donc, j'ai été très surpris que les libéraux refusent notre motion hier. Ils ont refusé même de voter sur la motion pour modifier la loi de 16 ans à 18 ans, donc pour rendre l'école obligatoire à 18 ans plutôt qu'à 16 ans. Les libéraux ont voté contre. Je ne peux pas croire, moi, que tous les députés libéraux sont contre ça, l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. Pour moi, là, c'est un signal fort pour valoriser l'éducation puis dire aux parents : Les enfants mineurs, là — puis au Québec, là, on est majeur seulement à 18 ans — les enfants mineurs qui n'ont pas de diplôme, là, ils doivent être à l'école. Ça, là, on va continuer de le vendre. Donc, l'école de quatre à 18 ans, ça sera dans le programme de la CAQ et ça sera la priorité de la CAQ.

M. Boivin (Simon) : Mon autre question concerne l'enjeu de la convergence entre le Parti québécois et Québec solidaire. Il n'y a pas si longtemps, vous faisiez une annonce commune avec M. Péladeau sur un sujet économique; aujourd'hui, on se rapproche au niveau de Québec solidaire. Qu'est-ce que vous pensez de cette analyse de M. Péladeau à l'effet que c'est un passage obligé pour une victoire du Parti québécois que de tendre la main à Québec solidaire?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, j'ai assisté à une rencontre avec le syndicat des employés d'Aveos pour défendre les employés d'Aveos qui aurait dû garder les 1 800 emplois payants qu'on avait au Québec. Malheureusement, ni M. Couillard, ni M. Trudeau n'ont défendu ces employés-là.

Maintenant, là, pendant que M. Péladeau parle de convergence souverainiste, là, moi, je parle d'éducation. Je pense que les Québécois veulent entendre parler d'éducation, d'économie, pas de convergence souverainiste. S'il veut parler de ça, là, tant mieux pour nous. Nous, on va s'occuper de ce qui concerne les Québécois.

M. Boivin (Simon) : C'est quoi, les chances de succès de cette convergence, à votre avis?

M. Legault : Bien, écoutez, les sondages le montrent, il y a le deux tiers des Québécois qui ne veulent pas de la souveraineté du Québec. Donc, ils peuvent bien converger tant qu'ils voudront, là, ils vont juste se partager un tiers des Québécois. Donc, pour moi, là, c'est un projet qui est appelé à n'aller nulle part. Ils s'en vont dans le mur, là, puis même si M. Péladeau fait toutes les courbettes possibles pour appuyer le Che Guevara de la gang à Amir Khadir, moi, je pense qu'ils ne vont pas aller nulle part.

La Modératrice : Marc-André Gagnon, LeJournal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Legault, justement, si on peut continuer sur le même sujet, bon, l'autre fois, vous avez balayé du revers de la main toute alliance éventuelle CAQ-PQ. Pourtant, vous dites qu'il y a urgence de chasser les libéraux du pouvoir.

Là, on voit que le PQ, justement, lorgne du côté de Québec solidaire.

Est-ce que, donc, cette convergence qui pourrait se faire, disons, plus à gauche, pourrait vous priver d'une opportunité de chasser les libéraux du pouvoir ou, en tout cas, du moins, pour la CAQ, de prendre le pouvoir?

M. Legault : Moi, je pense qu'à partir du moment où la convergence de M. Péladeau puis de Mme David est souverainiste, ils ratissent dans une talle qui représente seulement le tiers des Québécois. Donc, c'est mathématiquement impossible qu'ils gagnent la prochaine élection dans deux ans. La seule façon de battre les libéraux, c'est de rassembler les nationalistes. Il y a déjà beaucoup de péquistes qui sont même parmi nos députés, des anciens péquistes qui acceptent de dire : On a un projet nationaliste à l'intérieur du Canada. Ça, on s'en va chez les deux tiers de Québécois, là. Donc, on a des chances de battre les libéraux. La seule manière de battre les libéraux, c'est de mettre ensemble des nationalistes. Si la CAQ n'existait pas, ça serait un monopole pour les 10, 20 prochaines années pour les libéraux. C'est déjà une question tranchée. Les deux tiers des Québécois ne veulent pas de la souveraineté du Québec. Donc, jamais la CAQ ne va s'en aller faire une entente avec des souverainistes.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez vu hier que l'ex-député de Borduas, Pierre Duchesne, a été démis de ses fonctions. Qu'est-ce que ça vous dit du leadership de Pierre Karl Péladeau et de l'ambiance qui règne dans l'opposition officielle?

M. Legault : Bien, écoutez, nous autres, on a du plaisir à la CAQ, là. Si vous avez des questions sur le PQ, posez-les aux péquistes, là. Moi, je ne veux pas me mêler de leurs affaires.

M. Gagnon (Marc-André) : Ça ne vous fait rien. Non, ça ne vous a pas fait sourire.

M. Legault : Je ne me mêle pas de ça. Non, ça ne m'intéresse pas.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : C'est vous qui avez ouvert la porte, vous avez parlé de sondage. Vous n'êtes pas très fort dans les sondages non plus, là, M. Legault.

M. Legault : Qui ça?

M. Laforest (Alain) : Vous, la CAQ, ça ne fonctionne pas, là, ça ne lève pas.

M. Legault : Bien, depuis le début de l'année, on est passé de 18 % à 25 %, là. Encore deux ans, puis ça regarde bien.

La Modératrice : D'autres questions, Alain?

M. Legault : Vous savez très bien que c'est la tendance qui est importante, dans les sondages, hein?

M. Laforest (Alain) : Concernant la maternelle quatre ans et 18 ans, vous ne trouvez pas que c'est le modèle québécois qui ne fonctionne pas actuellement, plus que le fait d'augmenter les années d'école, compte tenu du taux de décrochage? Si on regarde ce qui se passe en France, où on passe plus de temps à l'école, les heures sont plus longues, le corpus est plus intéressant que ce qui est fait dans les écoles québécoises. Ce n'est pas le modèle qui est à revoir plus que le nombre d'années?

M. Legault : Bon, pour avoir étudié beaucoup les différents modèles des différents pays, là, le nombre d'heures qu'on passe à l'école est comparable au Québec avec ce qui se fait ailleurs dans le monde. Par contre, là où on est vraiment en retard sur tout le monde, c'est l'âge auquel on commence l'école. En France, on commence à quatre ans. En Ontario, on commence à quatre ans. Dans la plupart des États américains, on commence à quatre ans. Dans les pays scandinaves, ça fait longtemps qu'on commence à quatre ans, puis, entre autres, la Finlande, là, c'est le modèle pour tout le monde.

Pourquoi c'est important de commencer à quatre ans? Parce qu'on a à peu près 15 % d'enfants au Québec qui ont des difficultés d'apprentissage, là, ce qu'on appelle les EHDAA, puis c'est prouvé que les services qu'on donne avant six ans sont 10 fois plus importants que les mêmes services qu'on donnerait après six ans. Donc, si on veut donner la chance à un enfant de réussir en bout de ligne, il faut agir tôt et il faut donner des services dès l'âge de quatre ans.

La Modératrice : Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : M. Legault, vendredi, on a appris que TransCanada a déposé un avis de projet puis va soumettre aussi une étude d'impact pour Énergie Est. Vraisemblablement, on s'en va vers un nouveau BAPE, un nouveau mandat pour le BAPE. Par contre, il y avait déjà des travaux qui avaient été commencés. Est-ce que... Puis il y avait des appels qui avaient été faits à M. Heurtel d'attendre la fin des procédures judiciaires aussi avant de lancer le BAPE. Est-ce que vous pensez que c'est une mauvaise gestion? Est-ce qu'il y a un gaspillage de fonds, là, dans le fait qu'on va devoir donner un nouveau mandat au BAPE?

M. Legault : Bien, écoutez, nous, on l'a dit depuis le début, on aurait dû avoir un BAPE complet dès le début. Est-ce qu'il y a eu du gaspillage de fonds? C'est une question à poser à M. Heurtel, mais ça prend un BAPE complet, puis je suis content de voir que TransCanada a compris le bon sens puis ils ont accepté de s'y soumettre.

M. Robillard (Alexandre) : O.K. Puis donc, là, on se pose la question : Est-ce que les GES doivent être évalués? Hier, il y a eu une motion en Chambre. Vous, votre point de vue là-dessus, c'est quoi?

M. Legault : Bien, encore là, oui, les GES devraient être évalués. Donc, si on veut réduire les GES, puis c'est une promesse de Paris, là, qui a été signée, entre autres, par M. Trudeau, bien là, M. Couillard ne peut pas juste être vert. Il va falloir qu'il agisse puis il s'assure de mettre en place les mesures pour s'assurer qu'on atteigne nos objectifs.

M. Robillard (Alexandre) : Il y a quelques semaines, le maire Labeaume a dit que le soutien financier pour Bombardier était corollaire à l'ouverture du Québec au projet Énergie Est. Est-ce que vous pensez qu'il y a ce type de tractations là qui ont lieu en ce moment, ou des messages qui se passent, ou est-ce que vous pensez que cette déclaration-là est valable?

M. Legault : Non. Moi, écoutez, là, pour moi, là, la relation que je ferais, c'est quand l'industrie de l'automobile a eu des difficultés en Ontario, le gouvernement fédéral est venu à la rescousse. Actuellement, on a une industrie aéronautique, là, qui a son pilier central, Bombardier, qui est en difficulté. Il faut que le gouvernement fédéral fasse sa part, et puis ça presse, là. Il n'y a pas de raison que ça traîne comme ça, là. Ce n'est pas vrai qu'on a besoin d'autant de mois pour évaluer un dossier.

Ce que je comprends, c'est que le gouvernement fédéral est en train de négocier ce que M. Couillard n'a pas négocié, c'est-à-dire des planchers d'emploi et le maintien du siège social au Canada. C'est incroyable de voir comment le gouvernement de M. Couillard a mal négocié. Je veux dire, c'est gênant, ce qu'on a vu, entre autres, dans l'article du Globe and Mail.

M. Robillard (Alexandre) : O.K. Mais vous ne pensez pas que, politiquement, ce serait plus facile pour Ottawa d'annoncer le soutien à Bombardier s'il y avait plus de signaux d'ouverture au Québec?

M. Legault : Je pense qu'on ne doit faire aucun lien entre les deux.

La Modératrice : Merci beaucoup...

Une voix : ...

M. Legault : Oui, sur les sondages?

La Modératrice : Bien, je pense qu'il y avait juste Nicolas Vigneault... Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : ...les médecins qui ne sont pas tout à fait d'accord avec le Dr Barrette, pour vous, est-ce qu'on devrait ouvrir, justement, 12 heures par jour, même les fins de semaine, là, les supercliniques? Comment vous accueillez ce projet-là?

M. Legault : Regardez bien, là, j'ai eu un échange aussi sur Twitter avec des gens du Parti libéral il y a quelques jours. Quand le Dr Barrette était à la CAQ, on a discuté souvent. Si tous les médecins de famille se mettaient en groupe de médecine de famille — donc, le modèle, là, c'est une dizaine de médecins avec des infirmières qui offrent des services sept jours sur sept — on n'aurait pas besoin de supercliniques. Moi, j'ai toujours refusé, quand j'étais ministre de la Santé, les supercliniques, parce que c'est comme de donner raison au syndicat, c'est de dire : Étant donné que tous les médecins ne veulent pas, à tour de rôle, prendre en charge des patients sept jours sur sept, on va prendre des jeunes médecins, là, puis on va leur donner des primes, puis eux autres vont couvrir le sept jours sur sept. Ce n'est pas nécessaire, là, puis ce n'est pas souhaitable, parce que les patients aiment mieux être suivis par une clinique où ils sont membres signataires plutôt que d'aller dans une clinique sans rendez-vous, superclinique, qui ne connaît pas leur dossier.

Donc, actuellement, M. Couillard... M. Barrette a cédé devant le syndicat de la FMOQ. Puis je sais que c'est un syndicat puissant. J'ai déjà dit, là, la FMOQ, si on compare avec la CSN puis la FTQ, là, la CSN puis la FTQ, c'est de la petite bière, là. Il faudrait que M. Barrette revienne à ce qu'on avait convenu ensemble lorsqu'il était à la CAQ, c'est-à-dire s'assurer que tous les médecins de famille se regroupent en GMF et offrent des services sept jours sur sept.

J'ai rencontré le président du CISSS de Lanaudière la semaine dernière. Il m'a confirmé que la majorité des médecins de famille sont en clinique privée et n'ont aucune obligation de donner des services sept jours sur sept. Puis le président du CISSS m'a dit : Moi, je n'ai aucun pouvoir actuellement, avec la loi n° 20, pour les forcer à donner des services sept jours sur sept. Donc, qu'est-ce qui arrive? Tous les patients, le samedi, le dimanche, le soir, se ramassent à l'urgence, puis nous, on a, à Terrebonne, là, une urgence qui est continuellement à 200 % remplie, donc engorgée complètement. Pourquoi? Parce que la majorité des médecins de famille sont dans des cliniques privées et ne donnent pas de service le soir puis la fin de semaine.

Je comprends, là, puis c'est difficile. Je me souviens, quand je leur avais demandé ça, ils s'étaient ramassés au Stade olympique. Ils avaient dit que je les traitais comme des pompiers. Bien, écoutez, il y a du monde malade le soir puis la fin de semaine, là, puis ce n'est pas vrai qu'on va juste traiter ce monde-là dans des supercliniques puis dans les urgences.

M. Barrette, là, doit reprendre un petit peu de force, là. Puis je ne sais pas si c'est M. Couillard qui l'a forcé à changer sa position, mais moi, j'aimerais ça voir M. Barrette revenir à la position qu'il avait lorsqu'il était à la CAQ puis d'exiger que tous les médecins de famille se regroupent en GMF et donnent des services, à tour de rôle, sept jours sur sept. C'est comme ça qu'on va régler le problème d'engorgement de nos urgences, pas avec des supercliniques.

La Modératrice : Merci. Une dernière petite question en français. Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Je veux revenir sur une déclaration de M. Sabia hier puis je veux vois comment vous l'avez interprétée lors de l'étude des crédits. Il a dit : La Québec a besoin d'ambition pour développer l'économie du Québec. À qui il envoyait le message?

M. Legault : Bien, écoutez, hein, si vous recevez une lettre de la CAQ, là, vous allez voir que notre slogan, c'est Un Québec ambitieux, hein? C'est sur notre papier à lettres. Je voyais Dominique Anglade, dans l'actualité, utiliser le même mot et là je vois M. Sabia utiliser le même mot, un mot que je répète continuellement depuis des mois, si ce n'est pas des années. Moi, j'ai l'impression que M. Sabia envoie un message à M. Couillard qu'il manque d'ambition pour le Québec.

M. Couillard, là, a des prévisions économiques pour la fin de son mandat qui sont catastrophiques. On parle d'une croissance de 1 % à 1,5 % du PIB par année. Moi, je pense que M. Sabia a beaucoup plus d'ambition que M. Couillard puis il lui a envoyé un message hier.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. You've talked about the economy, the economy, the economy. That, for a long time, appeared to be the priority for the CAQ, but now there seems to be a shift towards education. How can you explain that? Why now?

M. Legault : OK. If you come back four years ago, when we started the CAQ, we said that we had two main priorities : education and economy. And they go together. If you want to have a strong economy, you have to invest in education. So it goes together, but, if I had to choose, and I said that since I was Minister of Education, if I had to say one priority, it's education. It's the most important one.

 If we want to have more innovation, you also have to talk about our engineering departments. They are underfinanced right now. So it's another important subject. If we want to have more students in our universities, you first need to increase the number that are getting diplomas at high school. So we have to invest in education for our economy.

So these are priorities going together, but the most important one is education, and I said that since I'm in politic.

Mme Johnson (Maya) : And you've also talked about obviously making your constitutional position known, and that being a priority heading in to the next election. So do you think people are going to be able to absorb these different messages that you're trying to project?

M. Legault : I think that they should be all right to talk about three subjects : education, economy and understand that, if they are against sovereignty of Québec, they can vote for the CAQ because the project of the CAQ is within Canada, and it's important, it's put in writing. Still I think that education and economy should be our top priorities, but it's important to say that we have a project within Canada. I dream about having an electoral campaign about education and economy, but, in order to do so, we have to get rid of what happened in the last 40 years, where all provincial elections were about : Are we for or against sovereignty of Québec? That's why I founded CAQ.

La Modératrice : Merci. Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Other provinces in Canada have the age 18 as the obligatory graduation age. Why doesn't Québec have that?

M. Legault : I think that we haven't updated our regulations that were put in place 25 years ago. Right now, we have the obligation, our children have the obligation to stay in school until 16 years old. It was good 25 years ago. Today, in a knowledge society, I think it should be changed for 18 years old. We should send a message to parents that, if it's important to have 18 years old in order to buy some alcohol or cigarettes, it should also be required to have 18 years old in order to drop out.

M. Hicks (Ryan) : And on the super clinics, what is your main issue? What's your main problem with this plan?

M. Legault : When Mr. Barrette was with the CAQ, we agreed together that, in order to make sure that we have efficient urgencies in our hospitals, it's important to have a strong, what we call, first line. In order to do so, we have to require to all family doctors to take charge of patients seven days a week. They should be in groups of GMF, about 10 doctors together with some nurses, and they should offer services for seven days a week.

Right now, Mr. Barrette backed about this proposal. He let the union, the FMOQ, deciding what he wants to do and right now, instead of sharing the burden between all doctors, what he is saying is that, for example, in Lanaudière, the vast majority of doctors, they never work at night or during weekends. But in order to compensate for that, they open some superclinics where you ask young doctors to offer these services to patients that are not their regular patients. So it's not the ideal situation.

La Modératrice : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Getting away from sort of the criticism or whether it should be 18 or 16, I wanted to ask you more philosophical question about whether or not you think Quebec is undereducated, if we need to have more educated people in Quebec and why.

M. Legault : If you look at the dropout rates in Quebec, they are at about twice the rate of Ontario. In Ontario, for the last 10 years, they made major investments, they put in place the four years-old schools, they have this obligation to stay in school until 18 years old. They have some resources also, all kind of resources to help children having difficulties, from four to 18, and right now, I think it's the key. If we want to increase our success rates in our schools in Quebec, we have to start at four and make sure that we send a signal to parents that they should make sure… I know it's not easy, I'm a parent myself, but try to make sure that all young people, they stay in school until 18 years old or until they get a diploma.

Mme Fletcher (Raquel) : So it's kind of about changing the values, and selling the value of education in society?

M. Legault : Yes, of course. It goes also with valuing education, and I have to admit that the English community and even the Jewish community, they value more the education. When I was Minister of Education, I was surprised to see that, if you take all Jewish schools in Quebec, they have a rate of 99% success for having a diploma in high school. Why is that? Mainly because they value education. So we have to value more education in Quebec.

Mme Fletcher (Raquel) : Just one thing on superclinics. Do you think that the doctors are pushing back on this or that the minister needs to have a better relationship with the doctors? What is your take on…

M. Legault : I think it's not easy to deal with the union called the FMOQ. I was in this position for a year, a few years ago. It's not easy, but I think Mr. Barrette gave up. When he was with the CAQ, it was clear that he wanted to request all family doctors to be in a GMF, be opened seven days a week. Now he's not requiring that to all doctors. For example, in Lanaudière, the majority of doctors are in private clinics, and they don't open at night and during weekend. And because of that, we have problems in our urgencies because people, they don't have anywhere to go.

So, instead of opening few superclinics to compensate… because we don't require to all family doctors to take charge seven days a week of their patients, we will not succeed as much. Thank you.

(Fin à 8 h 46)

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