(Onze heures vingt minutes)
M. Pagé
: Alors,
bonjour à tous et à toutes. C'est avec un grand plaisir aujourd'hui qu'on
reçoit plein de beau monde, plein de papas et beaucoup, beaucoup de mamans qui
viennent d'un peu partout à travers le Québec, qui viennent pourquoi? Qui
viennent pour supporter les organismes communautaires Famille, les organismes
communautaires Famille, qui sont 270, 271 organismes à travers le Québec, qui
font un travail extraordinaire au quotidien, un travail essentiel pour
l'ensemble des familles du Québec, où il y a plus de 100 000 familles
utilisatrices à travers le Québec annuellement. Ces familles, donc, ont besoin
de ces services, mais les organismes communautaires ont également besoin de
financement.
Alors, hier, à l'étude des crédits, on a eu
la surprise de voir que le ministre Sébastien Proulx, ministre responsable de
la Famille, a mis ses lunettes roses en nous disant que les organismes
communautaires Famille étaient heureux de recevoir 1 million
supplémentaire de financement. Mais les organismes ont fait le saut un peu.
Pourquoi? Tout simplement parce que la demande est plutôt à la hauteur de 15 à
16 millions. Donc, finalement, c'est 6 % des demandes, demandes qui
sont évaluées de façon très sérieuse, parce que, quand on compare avec des
organismes similaires dans le milieu communautaire ailleurs, dans d'autres
réseaux, entre autres dans la santé, services sociaux, c'est autour de
15 millions de plus, donc, pour avoir un financement à peu près
équivalent.
Donc, vous comprendrez que le financement
n'est pas du tout à la hauteur, les organismes sont plutôt un peu fâchés,
insultés de voir que le ministre se targue que ce soit une bonne nouvelle quand
c'est loin d'être une bonne nouvelle.
Par contre, il y a une opportunité
d'affaires. D'ici 2019, il y aura un 15 millions qui va se dégager parce
que le gouvernement du Québec mettra fin à son partenariat avec la fondation
Chagnon dans le programme Avenir d'enfants. Donc, ce que l'on dit aujourd'hui
au ministre, s'il ne veut pas que les organismes continuent à couper les heures
des employés, continuent à couper carrément des employés, continuent à couper
dans les activités, continuent à couper dans les semaines offertes aux
familles, ce qu'on dit au ministre aujourd'hui : Il doit reconnaître que
ces organismes sont essentiels dans la société québécoise. Il doit également
reconnaître que le financement est carrément inadéquat. Et, ce qu'on dit au
ministre : Il y a une opportunité d'affaires qui se présente devant lui,
qu'il nous présente un plan de match, un financement pour financer correctement
les organismes qui en ont, manifestement, énormément besoin.
Alors, je vais laisser la parole à
Mme Côté, qui est la directrice générale de la fédération québécoise des
organismes famille. Mme Côté.
Mme Côté (Louisane) :
Bonjour. Juste vous dire, en début, que la Fédération québécoise des organismes
communautaires Famille regroupe 210 organismes communautaires Famille à
travers le Québec. Alors, les organismes communautaires Famille ont été
accueillis au ministère de la Famille en 2004 avec la promesse qu'ils seraient
traités avec attention et considération, compte tenu de leurs liens étroits
avec la mission du ministère de la Famille. Depuis ce temps, malgré une médiane
se situant à 60 000 $ par année — vous avez bien compris,
60 000 $ par année — il n'y a eu aucun rehaussement
significatif de leur financement de base. Parmi les plus pauvres du mouvement
communautaire, les maisons des familles peinent de plus en plus à actualiser
leur mission en soutien aux parents et aux enfants. De plus, il n'y a même pas
le principe d'indexation de leur financement annuel à la mission.
Ces organismes, qui rejoignent plus de
100 000 familles à travers le Québec, sont fortement touchés par les
mesures d'austérité. Ces organismes constituent, pour la plupart d'entre elles,
le seul filet de prévention qui est accessible pour répondre aux besoins
complexes et croissants, en plus de soutenir dans leur rôle primordial dans la
société les parents pour l'éducation de leurs enfants, et surtout pour que ces
enfants deviennent eux aussi un jour des citoyens responsables ayant un apport
positif à leur société.
En 2009, la FQOCF estimait que, pour
maintenir les activités au niveau qui prévalait à cette époque, un investissement
annuel de 15 millions devait être actualisé rapidement. Or, cela ne s'est
pas réalisé, et nous devons constater que la plupart des organismes ont depuis
coupé des heures de travail à chaque semaine, coupé le nombre de semaines
d'ouverture à chaque année, coupé le nombre d'employés et le nombre d'activités
dédiées en soutien aux familles.
D'un autre côté, en 2009, le gouvernement
a mis en place les partenariats public-philanthropique avec la Fondation
Lucie-et-André-Chagnon. Le ministère de la Famille a ainsi été associé à Avenir
d'enfants, et un investissement annuel, curieusement, de 15 millions leur
a été consenti pour les 10 années suivantes. Les organismes communautaires
Famille, malgré leur désaccord avec ce principe de développement, ont été les
acteurs les plus actifs de ce partenariat, compte tenu de leur mission qui est
directement ciblée par les actions de ce partenariat public-philanthropique.
Ils ont donc été soutenus financièrement pour développer des activités en lien
avec leur mission, qu'ils seront incapables de poursuivre en 2019 au terme des
PPP avec Avenir d'enfants. À la fin de ce partenariat, les familles seront
alors pénalisées grandement par la perte de ce soutien important.
C'est pourquoi aujourd'hui nous réclamons
que les 15 millions investis dans Avenir d'enfants par le gouvernement
soient, au terme du partenariat en 2019, réinvestis en financement à la mission
des organismes communautaires Famille et que le principe de l'indexation
annuelle soit aussi mis en place de façon officielle à l'intérieur du ministère
de la Famille. Merci de votre écoute.
La Modératrice
: Alors,
Mme Marie Lindsay.
Mme Lindsay (Marie) : En tant
que directrice d'un organisme communautaire Famille qui n'a pas de financement
suffisant, ça fait en sorte qu'on passe notre majorité de l'année à courir à
droite et à gauche afin de consolider nos finances, ce qui fait qu'on n'est pas
présents dans notre organisation pour être auprès des parents, auprès de son
équipe. Alors, le financement à la mission serait grandement apprécié pour les
organismes communautaires Famille. Merci.
La Modératrice
:
Maintenant, Mme Sandra Tambourgi.
Mme Tambourgi (Sandra) :
Bonjour. En tant que nouvellement maman d'une petite fille de neuf mois, je
trouve ça essentiel de participer aux activités des organismes communautaires Famille.
Moi, je participe à trois organisations — Espace Famille, Les
Relevailles, Entraide Parents — puis, en tant que maman, je ne
pourrais pas m'imaginer ma vie seulement à la maison avec ma petite fille, j'ai
besoin de sortir de la maison, de voir d'autres mamans afin de socialiser et
d'échanger sur mon rôle, de poser mes questions, d'apprendre sur toutes les
facettes du rôle parental. Puis, ma petite fille, bien, ça lui permet de voir
d'autres enfants, de pouvoir jouer avec eux. Puis, c'est ça, on fait des fois
des activités telles que des repas-partage, on a des formations, on apprend
toutes sortes de choses, donc, qui est essentiel, selon moi.
Puis, la semaine passée, pour vous donner
un exemple concret du manque de financement, l'intervenante ne nous a pas
envoyé un courriel pour nous dire que l'activité avait lieu, donc j'hésitais à
me présenter au point de rencontre. Puis, quand j'ai vu que c'était ouvert, je
lui ai demandé comment ça se fait qu'elle n'avait pas envoyé le courriel à tout
le monde, puis elle a dit : C'est parce que son travail qui était à temps
plein avait été maintenant coupé à temps partiel. Alors, on trouvait ça dommage
parce que ces activités-là sont essentielles pour nous, les mamans. Merci.
M. Pagé
: Alors, tout
comme moi, vous avez entendu des témoignages fort éloquents, même un cri du
coeur de Marie, la petite Marie. Alors, le cri, maintenant, du coeur que nous
lançons au ministre M. Sébastien Proulx, ministre de la Famille, pour
assurer une saine conciliation travail-famille, pour assurer que nos familles
québécoises puissent avoir droit aux services auxquels elles ont besoin, il
faut qu'il soutienne plus et mieux les organismes communautaires Familles. Il y
a une opportunité d'affaires qui se présente devant lui, il y a des millions de
dollars qui vont se dégager, alors qu'il reconnaisse les besoins financiers et
qu'il agisse en conséquence. Je vous remercie.
La Modératrice
: Alors,
merci. Y a-t-il des questions? Pas de question. Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 29)