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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Wednesday, April 27, 2016, 9 h 54

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures cinquante-quatre minutes)

M. Khadir : Alors, bonjour, chers amis. Comme moi, vous avez sans doute été choqués d'apprendre ce matin qu'il y a quelques médecins, une cinquantaine... je m'excuse, 25, qui facturent tout près de 50 millions de dollars au gouvernement du Québec, c'est-à-dire une moyenne de 2 millions de dollars par année. Il y en a une qui a même facturé 2,4 millions de dollars. Je ne sais pas si la population et les journalistes se rendent compte, ça, c'est plusieurs dizaines de préposés et d'infirmières qu'on peut engager à ce prix-là. C'est proprement scandaleux. Ça confirme ce que Québec solidaire dit depuis des années, il faut revoir le mode de rémunération des médecins, exactement comme le Dr Eric Hoskins, le ministre ontarien, de l'Ontario, le propose. Il faut revoir le mode de rémunération des médecins parce que le paiement à l'acte est insoutenable. Actuellement, le salaire de 20 000 médecins au Québec, à peu près, monte à 6 milliards de dollars. En moyenne, ça fait plus de 300 000 $ par année.

Il y a un problème, c'est que le ministre actuel ne veut rien entendre. Le ministre actuel ne veut rien entendre des meilleurs modèles de rémunération, qui permettent de combiner à la fois la rémunération à l'acte, la rémunération par capitation, c'est-à-dire on prend soin d'une partie de la population, le médecin a des responsabilités de couvrir une partie de la population, d'éviter que les gens se détériorent, et aussi une partie en salaire. C'est des formes de rémunération combinées, des formes modernes qui permettent à la fois d'offrir beaucoup de services et d'avoir quand même une rémunération qui soit raisonnable, décente, et non ce qu'on voit actuellement, qui se pratique, malheureusement, au Québec. Il y a des sous-spécialités, comme la radiologie, à 600 000 $ par année en moyenne, c'est proprement… Ça, c'est juste la rémunération du secteur public, parce qu'il y a des radiologistes qui sont à l'argent, là, il y en a quelques-uns qui ont aussi des cliniques privées et facturent aussi en privé, c'est-à-dire que les patients paient de leur poche. Et parfois les ophtalmologistes et les radiologistes vont chercher plus en rémunération privée que publique. Donc, combiné, ça remonte à tout près de 1 million de dollars. Merci de votre attention.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : M. Barrette a dit que c'était… qu'il suggérait à la Fédération des médecins spécialistes de revoir le plafonnement du salaire. Est-ce que M. Barrette devrait agir davantage?

M. Khadir : Bien, c'est un peu le pyromane à la base, hein, M. Barrette. C'est M. Barrette à la Fédération des médecins spécialistes et le modèle de négociation avec le gouvernement qui nous ont amenés là par complaisance des trois ministres libéraux qui se sont succédé depuis 2003. Il y en a un qui s'appelle Couillard, il y en a un qui s'appelle Bolduc, maintenant il y en a qui s'appelle Barrette, ces trois ministres-là ont laissé cette situation se produire, soit comme ministres, soit comme représentants des spécialistes.

Maintenant, c'est bien beau de jeter, maintenant, l'anathème sur la Fédération des médecins spécialistes, mais la Fédération des médecins spécialistes, aujourd'hui, poursuit exactement le plan de Barrette. Et nous, on le dit depuis notre début en 2006. Mars 2006, je suis moi-même venu ici, en commission parlementaire, présenter un mémoire dans lequel on disait : Il faut revoir la rémunération des médecins, en faire une rémunération mixte. Ça ne peut pas être qu'à l'acte, parce qu'à l'acte ça donne des aberrations comme ça, 2,4 millions pour une obstétricienne gynécologue, en moyenne 600 000 $ par radiologiste et 2 millions par année en moyenne pour 50 médecins.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Dans un autre ordre d'idées, êtes-vous le Che Guevera de la gauche comme l'a dit M. Legault ce matin?

M. Khadir : Le Che Guevara de la... Franchement! Il n'y a ni Che Guevera au Québec ni de cette gauche radicale d'une certaine époque. Nous sommes une alternative progressiste, indépendantiste et solidaire. Il y a, parmi nous, toutes sortes de gens, et je ne connais pas de Che Guevara. Celui que je connais, il a été, malheureusement, assassiné et enterré il y a bien longtemps.

M. Laforest (Alain) : Une petite dernière. Vous, est-ce que vous êtes pour ça, à Québec solidaire, le fait d'allonger les années d'école jusqu'à 18 ans, comme le propose la coalition?

M. Khadir : Je ne pense pas que ça soit là une bonne idée. Nous pensons que c'est... il faut qu'on fasse tout pour que les familles aient les moyens et les conditions d'existence pour encourager leurs jeunes à rester dans les écoles le plus longtemps possible et, pourquoi pas, au-delà de 18 ans, aller à l'université. Mais d'en faire quelque chose d'obligatoire, ce n'est pas une bonne idée. Le meilleur modèle, là...

M. Laforest (Alain) : Pas de coercition, là.

M. Khadir : Pas de coercition. Le meilleur modèle de l'école, c'est en Finlande. Je pense que ça serait bien que tout le monde regarde un peu de ce côté-là. Si, en Finlande, ça va si bien, ce n'est pas parce qu'on oblige quelqu'un à faire quelque chose, c'est qu'on donne tous les moyens à l'école, aux enseignants, puis on les célèbre, on valorise la profession d'enseignant au lieu de les dévaloriser et chercher à réduire leur rémunération.

M. Laforest (Alain) : Mais, quand M. Legault parlait de Che Guevara, il faisait référence à la convergence, en disant que M. Péladeau était plus préoccupé de vous que de se préoccuper de l'éducation.

M. Khadir : Oui, bien là c'est des choses qui leur appartiennent. Ce qui est certain, c'est que, comme j'ai dit tout à l'heure, là, le Che Guevara que je connais, il est mort et enterré il y a longtemps, malheureusement.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Le centre de désintoxication qui rouvre ses portes, Mélaric, c'est une bonne nouvelle?

M. Khadir : Bien, c'est une bonne nouvelle de garder tous les services qu'on a longtemps mis à mettre sur pied pour venir en aide aux personnes qui ont des problèmes d'intoxication, qui ont des problèmes de dépendance, qui ont des problèmes de jeu, qui ont des problèmes de santé mentale. Et il n'y a pas que ce centre de Mélaric, il y en a plusieurs centres, malheureusement, qui ont été abandonnés et sont sous-financés, actuellement, par le gouvernement. Donc, c'est une bonne nouvelle, mais c'est n'est pas assez.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Khadir, well... Bon, je pense que je vais la poser en français, ma question...

M. Khadir : Yes, why not?

Mme Plante (Caroline) : ...il n'y a pas d'autre anglophone, alors...

M. Khadir : Ah! I'll try to.

Mme Plante (Caroline) : Bien, je vais la poser en français, ma question.

M. Khadir : Très bien.

Mme Plante (Caroline) : Ça fait trois semaines que M. Couillard ne parle pas aux médias. Qu'est-ce que vous voyez là? Est-ce que c'est... Pourtant, quand il est arrivé au pouvoir, il a promis beaucoup, beaucoup de transparence, alors qu'est-ce que vous en pensez? J'aurais été curieuse de savoir.

M. Khadir : Bien, écoutez, moi, ça fait plusieurs fois qu'il ne répond pas à moi non plus en Chambre. Il y a quelque temps, je lui ai posé s'il avait rencontré des représentants d'Uber, c'est le ministre des Transports qui s'est levé pour répondre à sa place. Vous savez pourquoi j'ai demandé cette question-là? Parce qu'on ne comprend pas pourquoi il bloque un projet de loi qui encadrerait ou qui interdirait les pratiques illégales d'Uber, et plusieurs membres de l'industrie du taxi pensent qu'il y a le lobby d'Uber qui l'a rencontré. Ce lobby-là ne s'est pas déclaré.

Deux, je lui ai demandé : Quelle est l'influence? Quelles sont les conversations qu'il a eues, lui ou ses proches, avec Daniel Johnson, qui siège sur le conseil d'administration de Power Financière qui est impliquée dans les sables bitumineux?, pour essayer de comprendre pourquoi le gouvernement pousse et commet même de l'illégalité, ne voulait pas faire son BAPE, ou, quand il fait son BAPE, il le fait de manière tronquée, pour essayer de comprendre si ce n'est pas les intérêts de Power Financière dans les sables bitumineux qui... mais il ne s'est pas levé, il n'a pas répondu. J'ai demandé s'il y avait eu des avocats de la firme McCarthy Tétrault, notamment un Jean Charest ou d'autres qui ont eu également des communications d'influence, il n'a pas répondu.

Alors, c'est sûr que, quand un gouvernement n'est pas au service de l'intérêt général, mais au service de puissants intérêts privés, bien, il est entouré de secrets, il est entouré de beaucoup de problèmes controversés, qui fait que son premier ministre ne peut pas répondre aux questions de la population.

Mme Plante (Caroline) : En Chambre, c'est une chose, mais, dans les corridors, M. Couillard était toujours très disponible avec les médias. Il ne l'est plus.

M. Khadir : J'ai le plus grand respect pour votre droit à avoir des réponses à vos questions, mais j'estime qu'en Chambre c'est toute une autre chose, justement, et c'est encore plus important. Il peut toujours dire que : Écoutez, je réponds devant le peuple, quand il ne vous répond pas, mais, en Chambre, il est impératif que, lorsqu'il y a une question qui est posée au premier ministre du Québec, il réponde ou quelqu'un réponde à sa place à la question précise.

Alors, je répète ma question : Est-ce que M. Couillard, ses ministres, sa garde rapprochée, son cabinet ont rencontré, à propos de TransCanada, Énergie Est, le projet de pipeline, que personne ne veut, là, des sables bitumineux, quelqu'un de Power Financière, M. Daniel Johnson, des représentants de ces compagnies, ou des firmes d'ingénieurs, ou des firmes d'avocats, comme McCarthy Tétrault, qui sont impliquées dans le dossier?

Mme Plante (Caroline) : Peut-être pour les... J'ai manqué le début de votre intervention. Parliez-vous d'école jusqu'à 18 ans?

M. Khadir : Non, on parlait des médecins, des 25 médecins qui gagnent 50 millions.

Mme Plante (Caroline) : O.K. Puis, sur les écoles jusqu'à... la proposition de la CAQ, l'école jusqu'à 18 ans?

M. Khadir : D'abord, pourquoi devrait-on toujours répondre aux propositions de la CAQ ou leurs affirmations? Québec solidaire...

Mme Plante (Caroline) : ...ça pourrait être intéressant.

M. Khadir : Oui, bien sûr. Non, bien, on a dit : C'est la coercition... Moi, j'aimerais mieux qu'on donne tous les moyens aux familles du Québec, en termes financiers, en termes d'accessibilité, en termes d'encouragement, valorisation de l'éducation, pour qu'on n'arrête pas à 18 ans, qu'on continue d'étudier à l'université jusqu'à 25, jusqu'à le plus loin possible. Notre souhait, ça devrait être ça, mais ça ne peut pas se faire par la coercition.

Je ne sais pas si vous avez des jeunes adultes comme enfants, mais je vois mal comment, à 17, 18 ans, moi, je pourrais forcer un jeune adulte d'aller à l'université, là, c'est ridicule.

Dans les pays où on a du succès, la Finlande, qui est le «benchmark», en anglais, on dit, l'étalon, maintenant, en matière d'éducation internationale, ce n'est pas par la coercition, c'est qu'on valorise l'éducation, on valorise l'enseignant, on leur donne les moyens, puis surtout, les familles, on remonte... il n'y a pas la pauvreté qu'on connaît ici dans certains de nos quartiers. Il n'y a pas le décrochage. Pourquoi? Parce que les conditions économiques sont réunies pour que les parents puissent soutenir la présence de leur enfant le plus loin possible dans le temps. Merci.

(Fin à 10 h 4)

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