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Point de presse de M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile, de santé publique et de prévention

Version finale

Wednesday, April 27, 2016, 10 h 54

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures cinquante-quatre minutes)

M. Lisée : Bonjour. Quelques mots pour réagir à l'annonce aujourd'hui de la réouverture prochaine du centre de désintoxication Mélaric. C'est évidemment une bonne nouvelle. On a tous été très heurtés, choqués de voir, en janvier dernier, que le centre avait dû fermer ses portes alors que sa compétence est reconnue, il y a un certain nombre de personnes qui sont soit sur l'assistance sociale, soit dans un milieu carcéral, avaient engagé une démarche pour se désintoxiquer et ont dû être déplacées pendant plusieurs mois.

Alors, aujourd'hui, l'annonce a été faite de la réouverture prochaine. On parle de juin et de juillet. Donc, pendant six mois, cet organisme, qui est un des principaux au Québec pour la réinsertion, la désintoxication, aura été fermé, et c'était un gâchis qui était complètement évitable. On est contents que ça rouvre, mais le mieux, ça aurait été que ça ne ferme pas évidemment. Mélaric avait des problèmes internes qui étaient connus. Un rapport remis au gouvernement libéral à l'automne dernier faisait le détail des mesures de redressement qui étaient en cours et à prendre et disait que la principale difficulté que le centre avait, c'était la réforme libérale qui lui coupait les vivres et qui allait conduire à la fermeture.

Alors, le gouvernement libéral avait ce rapport en octobre, n'a rien fait. La fermeture est survenue en janvier, et là, six mois plus tard, il y aura réouverture. Alors là, on est vraiment aujourd'hui dans le cas d'une réparation d'un gâchis. Donc, la ministre Charlebois a réparé son gâchis et réparé le gâchis du ministre du Travail, parce qu'il y a une partie de ce gâchis qui vient d'une réforme du ministre du Travail. Ça aura pris six mois à réparer quelque chose qui n'était pas brisé, qui n'aurait pas dû fermer, qui aurait pu être réformé de façon continue, sans mettre dans la détresse les gens qui sont là. Alors donc, ça, c'est une bonne nouvelle, un gâchis libéral réparé par les libéraux.

Mais, lors des crédits, j'ai posé l'autre question, parce que la réforme libérale, elle faisait deux choses. D'abord, elle interdisait aux centres comme Mélaric de demander aux assistés sociaux de contribuer au financement de leur traitement. D'une part, ça mettait les centres en faillite. D'autre part, ça fait en sorte que les prestataires d'assistance sociale se voyaient couper et se voient toujours couper leurs prestations de 50 % à 70 %, et donc ça les convainquait de ne pas aller en période de désintoxication. Et on a calculé que, dans les premiers mois de la réforme, à partir de mai dernier et au début de l'automne, 900 prestataires d'aide sociale se sont simplement retirés des centres de désintoxication.

J'ai demandé à la ministre vendredi dernier : Où sont-ils? Sont-ils revenus? Sont-ils en train de revenir ou est-ce que la crainte de voir réduire significativement leurs prestations continue à les chasser des centres de désintoxication? Parce qu'on a beau parler de l'ensemble de ces questions, le but de tout l'exercice, c'est de créer des conditions de désintoxication pour ceux qui sont intoxiqués, y compris ceux qui sont à l'aide sociale. Eh bien, elle n'avait pas la réponse et elle semblait complètement ignorante de cette partie de la problématique, affirmant qu'elle n'avait pas les chiffres. Bien, les chiffres, ils sont faciles à trouver, ce sont les centres de désintoxication qui les calculent, et donc on devrait pouvoir avoir une réponse. Et la difficulté que cette réforme a créée était, d'une part, pousser les centres à la faillite, et ça, ça semble être réparé en grande partie, sinon en totalité, et d'autre part, faire fuir les prestataires. Alors, pour l'instant, on n'a aucune indication que la fuite des prestataires a été endiguée. Voilà.

M. Vigneault (Nicolas) : La ministre dit qu'il y avait une profonde réflexion qui était en cours, que ce n'est pas la fermeture de ce centre-là, évidemment, qui l'a fait réfléchir. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Lisée : Bien, je pense qu'elle dit ce qu'elle peut, hein? Je veux dire, en plus, ce n'était pas son dossier, c'était le dossier du ministère du Travail. Donc, c'est la réduction des prestations qui a provoqué la fermeture des centres et que, que le gouvernement veuille modifier ou créer de l'équité entre les centres dans leur financement, c'est très bien, mais ça peut se faire sans crise, hein? Ils ont provoqué une crise inutile, une crise qui a créé de la détresse. En ce moment, que Mélaric soit sur des bases financières plus saines qu'avant sa fermeture, on s'en réjouit, mais ça ne prenait pas la fermeture pour faire ça.

Alors, on voit très bien que... et tout le monde avait avisé le gouvernement, au moment de la proposition de leur réforme, que c'était une réforme qui allait provoquer des fermetures et provoquer des fuites de prestataires. Tout ça était évitable et c'est, franchement, l'incompétence du gouvernement libéral, du ministère du Travail en particulier, du ministère des Services sociaux, qui a créé de toutes pièces une crise qui était évitable.

M. Vigneault (Nicolas) : Vous dites les prestataires, la fuite des prestataires. Est-ce qu'on devrait prendre des mesures pour récupérer ou essayer de voir comment on peut réintégrer ces gens-là à l'intérieur même des différentes cures, là?

M. Lisée : Bien, tout à fait, parce que...

M. Vigneault (Nicolas) : Quelles sont les mesures qu'on devrait prendre?

M. Lisée : Bien, c'est la question que je pose à la ministre : Quelles mesures prendrez-vous? Parce que c'est sûr qu'à partir du moment où on dit à quelqu'un : Si tu ne prends pas ta cure de désintoxication, je te donne 700 $ par mois; si tu la prends, je te donne 300 $ par mois, il y a des gens qui vont figer puis qui n'iront pas, bon.

Alors, c'est ce qu'ils leur disent. Alors, que faites-vous pour les ramener? Bien, la réponse, c'est : Je ne sais pas, parce qu'elle ne savait même pas qu'ils étaient partis puis elle ne savait même pas quelle était la situation là-dessus, puis effectivement, ça relève du ministère du Travail. Donc, il y a une partie de la réflexion qui n'est pas faite, et le gâchis n'est pas complètement réparé.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais à l'heure actuelle, craignez-vous que le centre Mélaric rouvre ses portes, mais qu'il n'y a personne qui suive un traitement ou...

M. Lisée : Bien, il va y avoir des gens, parce qu'il y a plusieurs sources de patients. Il y a des gens qui viennent du milieu carcéral; ceux-là vont revenir. Il y a des gens qui viennent... qui ne sont pas prestataires et qui y vont, mais, pour la section des prestataires d'aide sociale, la question demeure.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis là on comprend que le centre est maintenant sur des assises financières beaucoup plus solides, mais est-ce que sa survie est assurée pour une bonne période de temps?

M. Lisée : Bien, je l'espère. Je veux dire, à partir du moment où le ministère accepte de financer correctement le coût réel d'un patient, normalement, il devrait... s'il est bien géré, il devrait être là à perpétuité. Encore faut-il que les patients se présentent.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis est-ce qu'il y a d'autres centres qui ont peut-être moins attiré l'attention médiatique et ici, des partis d'opposition, qui ont vécu les mêmes problèmes?

M. Lisée : Oui, il y en a plusieurs. Il y en a une dizaine qui pensaient devoir fermer s'il n'y avait pas eu la réinsertion de 6 millions de dollars qui a été annoncée en janvier et qui a commencé à être distribuée ces semaines-ci, là, depuis le 1er avril. S'il n'y avait pas eu ça, il y en aurait eu plusieurs autres fermetures. Et je tiens à vous dire que 6 millions, c'est à peu près l'argent qu'ils voulaient économiser par cette réforme bâclée, et, de toute évidence, il n'y a pas un sou qui a été économisé là-dedans.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup, messieurs.

(Fin à 11 h 1)

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