(Onze heures seize minutes)
M. Legault
: Bonjour, tout
le monde. Écoutez, je voudrais vous parler de la bonne nouvelle qu'on a eue aujourd'hui,
la commande de Delta pour des appareils de la CSeries de Bombardier. C'est une
excellente nouvelle pour les employés, pour l'entreprise et pour l'ensemble du Québec.
Je l'ai souvent dit, Bombardier, selon
moi, c'est la plus belle entreprise au Québec, une entreprise qui fabrique des
avions, qui fabrique des wagons de métro, qui est impliquée dans les avions
d'affaires puis qui exporte la technologie puis l'innovation qu'on a au Québec.
J'ai eu l'occasion personnellement, dans mon ancienne vie, de travailler avec
Laurent Beaudoin. Laurent Beaudoin, c'est un de nos plus grands hommes
d'affaires au Québec, c'est un homme extraordinaire, puis on lui souhaite
toutes les chances du monde. Et évidemment, bien, c'est une étape importante
d'avoir une commande d'une entreprise comme Delta.
Et je pense qu'il faut se dire les vraies
choses, là. Je n'ai pas tellement aimé ce que j'ai entendu du premier ministre
tantôt, là. Tous les chefs de parti souhaitent la réussite de la série C,
souhaitent la réussite des projets pour Bombardier. Et M. Couillard ne peut pas
réécrire l'histoire, laisser entendre que les gens de l'opposition étaient
contre l'entente avec Bombardier. Si vous allez sur des médias sociaux, vous
allez voir que, depuis un an, je demandais au gouvernement d'intervenir dans le
dossier de Bombardier.
Là où on a un problème, c'est sur les moyens
qui ont été pris, et je continue à avoir des problèmes, puis peut-être ce sont
des problèmes qui vont se régler avec l'entente avec Ottawa. D'abord, c'est important
de le répéter, Ottawa doit investir un montant équivalent dans Bombardier, mais
on pense que le gouvernement du Québec aurait dû exiger des garanties. D'abord,
un plancher d'emploi. On sait que Bombardier est une entreprise mondiale, donc,
à chaque fois qu'il y a soit une croissance ou soit une décroissance, il y a
des choix qui se font à travers les différents pays. Donc, moi, je pense que le
gouvernement du Québec aurait dû exiger un maintien d'un certain nombre
d'emplois au Québec et aurait dû aussi exiger des garanties financières sur
l'ensemble de l'entreprise, pas seulement sur une des divisions mais sur
l'ensemble de l'entreprise. Donc, c'est une bonne nouvelle, puis on doit tous se
réjouir de cette nouvelle.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Est-ce que vous êtes d'accord que le fait d'avoir répété de nombreuses fois
depuis le mois d'octobre que c'était une mauvaise idée, justement, de
s'impliquer, d'investir autant dans la CSeries, ça n'a pas pu nuire, par
exemple, à l'image puis aux investisseurs du gouvernement?
M. Legault
: Je ne
pense pas puis je pense que, quand on investit de l'argent des contribuables,
c'est important de le faire de façon correcte. Je continue de penser que M.
Couillard devait aider Bombardier mais qu'il l'a fait de la mauvaise façon.
Puis actuellement, là, concrètement, Bombardier pourrait quitter le Québec,
pourrait fermer tout ce qu'il y a au Québec, puis on n'a rien, rien à dire.
Donc, moi, je pense que c'est important, là, que l'argent des contribuables
soit bien dépensé.
Mme Delainey (Marie-Laurence) : Quand
vous, vous étiez, par exemple, à la tête d'Air Transat, si le gouvernement
avait mis en place un partenariat avec vous puis que l'opposition aurait répété
encore une fois tout le temps, pas juste une fois mais plusieurs fois, que
c'était une mauvaise idée, est-ce que ça aurait pu faire mal à Air Transat?
M. Legault
: Sincèrement,
là, quand j'étais président d'Air Transat, si on m'avait offert d'investir
1,3 milliard, je me serais attendu à donner des garanties concernant les
emplois au Québec.
M. Dutrisac (Robert) : Je
comprends les garanties, mais est-ce que ce n'est pas véritablement le fond de
la chose, là, le fait que le gouvernement ait investi dans les CSeries?
M. Legault
: C'est ça,
le problème.
M. Dutrisac (Robert) : Est-ce
que ce n'est pas, au contraire de ce que vous dites aujourd'hui, compte tenu du
fait que, si ça devient un succès, là, cette histoire-là, l'investissement que
le gouvernement a fait est probablement le plus judicieux?
M. Legault
: Écoutez,
moi, je crois...
M. Dutrisac (Robert) : Puis
de penser que les CSeries allaient s'écraser, ce n'est pas nécessairement...
M. Legault
: Moi, je
crois qu'il y a de l'avenir dans le transport en commun. Avec tous les groupes
environnementaux, partout dans le monde, qui font de la pression pour qu'on
passe des voitures au transport en commun, moi, je pense qu'il y a de l'avenir
pour la division transport en commun de Bombardier. Puis je pense que, là, avec
le système léger sur rail, on espère... puis je comprends que la Caisse de
dépôt doit être prudente, mais on espère que la commande soit donnée à
Bombardier puis que le Québec devienne une vitrine en matière de transport en
commun.
Moi, je pense qu'on devrait être fiers
d'avoir un constructeur de wagons de métro, de locomotives, de trains au Québec
puis j'aurais aimé qu'on investisse aussi dans ces divisions-là. Je ne vois pas
pourquoi on se contente seulement de prendre beaucoup de risques dans une
division puis on ne partage pas les profits puis les perspectives dans
l'ensemble de l'entreprise.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
que l'investissement de 1,3 milliard dans la CSeries était un mauvais
placement?
M. Legault
: Non, moi,
je pense que... Bien, moi, j'aurais demandé deux choses. J'aurais demandé des
planchers d'emploi, puis peut-être qu'Ottawa va le faire. Deuxièmement,
j'aurais demandé des garanties financières dans l'ensemble de l'entreprise.
Écoutez, là, quand les négociations ont commencé, l'action était à 0,85 $.
Là, l'action est rendue à 2 $. Donc, si on avait acheté des actions de
Bombardier, l'ensemble de l'entreprise, on en aurait déjà profité. Donc, moi,
je pense que, quand on investit dans une entreprise comme Bombardier, il faut
profiter de l'ensemble de l'entreprise.
Puis pourquoi le gouvernement investit
dans une entreprise comme Bombardier? Surtout à cause des emplois. Or,
actuellement, au Québec, chez Bombardier, il y a 17 700 emplois, là, avant
les prochaines coupures qui s'en viennent, 17 700 emplois. Sur les
17 700 emplois, il y en a 1 700 dans la division Cseries, 16 000
dans les autres divisions. Bien, évidemment, moi, que ça m'intéresse d'avoir
une certaine garantie que les 16 000 emplois dans les autres divisions
soient protégés. Je pense que, pour le bien des Québécois, ça aurait été
important d'avoir des planchers d'emploi dans l'ensemble de l'entreprise.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, sans ces garanties-là, vous trouvez que c'est un pari risqué, la série C.
M. Legault
: Bien, je
trouve qu'actuellement le gouvernement n'a pas optimisé son investissement. Quand
on regarde le ratio risque-rendement, il aurait pu obtenir un meilleur ratio
risque-rendement en investissant dans l'ensemble de l'entreprise.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que c'est un pari risqué?
M. Legault
: Bien oui.
Bien, tout le monde va être d'accord avec ça. Même les gens de chez Bombardier
vont dire : C'est un pari risqué. Là, on est contents, il y a un pas qui
est fait aujourd'hui, puis on souhaite tous que ça marche, la série C, mais on
souhaite tous aussi continuer à développer le transport en commun.
M. Gagnon (Marc-André) :
Avez-vous l'impression que M. Couillard essaie d'utiliser cette bonne nouvelle
là pour essayer de changer le momentum pour les libéraux?
M. Legault
: Écoutez,
j'ai senti, là, à la période des questions aujourd'hui, là, que le premier
ministre essayait de réécrire l'histoire puis essayait de dire : Nous, on
était pour l'investissement dans Bombardier, puis les oppositions étaient
contre.
Les chefs de partis de l'opposition ont
toujours été pour l'investissement dans Bombardier. Là où on a un problème, c'est
le moyen qui a été utilisé. On n'a pas obtenu de garantie d'emploi puis on n'a
pas obtenu toutes les garanties financières qu'on aurait dû obtenir. Donc,
M. Couillard ne peut pas réécrire l'histoire puis faire comme s'il y avait
deux camps : ceux qui sont pour Bombardier puis ceux qui sont contre
Bombardier. Tout le monde est pour Bombardier, là, incluant le PQ, incluant
Québec solidaire puis évidemment incluant la CAQ.
M. Boivin (Simon) :
M. Legault, M. Péladeau est d'avis que, compte tenu que le Québec
détient 49,5 % de la coentreprise, les Québécois devraient savoir... on
devrait rendre public le prix qu'a payé Delta pour les avions de la CSeries.
Êtes vous d'accord avec lui ou si, comme ancien propriétaire d'avions, vous
dites : Bien, ça pourrait nuire à ma compétitivité ou...
M. Legault
: Écoutez,
quand vous lisez, là, j'ai lu les documents qui ont été déposés sur les
résultats trimestriels, on indique, dans les résultats, que, lors du deuxième
trimestre, on va faire une radiation de 500 millions US à cause du prix
avantageux qui a été donné sur les avions CSeries. Donc, on l'a déjà notre
réponse.
M. Boivin (Simon) : Donc, ils
ont été vendus avec un escompte de 500 millions.
M. Legault
: US.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que le succès de la Cseries, finalement, pourrait faire dire à Ottawa,
par exemple, ou au gouvernement fédéral : Mais l'entreprise va bien, on
n'a plus besoin d'investir dans la CSeries?
M. Legault
: Non, je
pense qu'il y a une question de liquidités. On a besoin de compléter le
programme de la CSeries, on a besoin d'ajouter aussi un appareil de... une
version de 150 places. Écoutez, on a face à nous, là, deux géants, hein? On
a le Boeing 737 puis l'Airbus 319 qui ont des milliers de commandes
pour chacun des deux appareils. Là, nous autres, on a eu 75 appareils de
commandés, donc il reste encore du travail à faire puis il reste des versions à
développer. Quand on regarde le 319 ou le 737x, il y a beaucoup de versions du
737 puis du Airbus 319 ou 320, donc il va falloir avoir la même chose pour la
série C, avoir plusieurs versions. Donc, il y a de l'argent encore à
investir, puis moi, je crois que c'est juste normal que le gouvernement fédéral
fasse sa part comme il l'avait fait dans le domaine de l'automobile lorsqu'il y
a eu des difficultés en Ontario.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous avez déjà dit, M. Legault, que, par exemple, une compagnie comme
Air Transat ne pourrait pas acheter ces appareils-là parce que ça ne
correspond pas à leurs besoins, là, par vol nolisé. Est-ce qu'un appareil de
plus grande capacité comme un appareil à 150 places pourrait justement
intéresser des compagnies comme Transat? Est-ce que ça pourrait ouvrir un
nouveau marché, autrement dit?
M. Legault
: Non. Il y
a deux choses, là, il y a le nombre de sièges puis il y a ce qu'on appelle le
«range» de l'avion. O.K. Est-ce que l'avion est capable de voler cinq heures ou
10 heures? Bien, ici, c'est un appareil qui a moins de «range» que le genre
d'appareils qu'utilise Transat, entre autres pour faire les vols
transatlantiques. C'est pour ça qu'on avait choisi ce nom-là d'ailleurs. Et
actuellement, ce n'est pas un appareil qui peut compétitionner les plus gros
avions. Ça compétitionne l'Airbus 319 et le Boeing 737.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
est-ce que le CSeries est confiné à un marché qui est peut-être un peu trop
petit pour avoir une ouverture comme, par exemple, Airbus ou Boeing, là, qui peuvent
utiliser leurs avions à plus grande...
M. Legault
: Non. Écoutez,
si je me souviens bien, là, il y a actuellement plus de 2 000 commandes du
737 puis 2 000 commandes de l'Airbus 319. Donc, c'est un bon marché. Ce
n'est pas tous les marchés, mais c'est un très bon marché. On a juste, devant
nous, deux géants. Quand même, là, il faut juste reconnaître ça, là, qu'on s'en
va se battre. Contrairement à lorsque Bombardier avait des avions plus petits,
bon, ils avaient des compétiteurs comme Embraer, là, il est entré dans la
grande ligue, là, avec Boeing puis Airbus.
M. Boivin (Simon) : ...de
500 millions, là, d'escompte US, là, est-ce que vous considérez qu'on a
bradé les appareils de la CSeries ou ça...
M. Legault
: Écoutez,
quand on démarre, hein, on appelle ça, en affaires, un «loss leader», là, ça
arrive que, pour faire connaître l'appareil, là, on soit obligés d'offrir un
bon prix pour les premiers appareils pour se donner une crédibilité. Moi, je
trouve ça normal.
M. Lavoie (Gilbert) : M.
Legault, sur les 16 000 emplois de Bombardier dont vous parliez tout à
l'heure, quand vous dites que vous auriez demandé une garantie d'emplois ou un
plancher d'emplois, mais c'est dans... Bombardier oeuvre, et là je ne parle pas
de la CSeries, dans un domaine tellement à risque également, à forte
compétition, là. Est-ce que vous croyez que la compagnie aurait été capable de
garantir que je vais garder 16 000 emplois au Québec? Qu'est-ce qui se
passe si elle perd des contrats puis il y a des mises à pied pareil?
M. Legault
: D'abord,
il faut savoir qu'il y a 17 700 emplois au Québec puis il y en a plus de
70 000 dans le monde. Donc, il y a des choix à faire. En demandant une
garantie d'emplois sur l'ensemble des divisions, ça rend la garantie plus
facile à exécuter parce que, si ça va mal dans le transport en commun, mais que
ça va bien dans les avions d'affaires ou ça va bien dans la CSeries, bien là,
on est capables de dire : Nous, on s'est engagés à maintenir un certain
nombre d'emplois pour l'ensemble de l'entreprise. Donc, ça permet d'avoir
justement des ajustements d'une division à l'autre.
Puis de dire qu'on a 17 700 emplois
sur 70 000, ça vient aussi forcer... Tu sais, on dit loin des yeux, loin
du coeur, là. Habituellement, quand on a un siège social puis la situation
économique est dure, bien, habituellement, les entreprises vont aller fermer
des usines à l'étranger, parce que c'est toujours plus facile psychologiquement
de fermer une usine à l'étranger que de fermer l'usine où il y a des
travailleurs qu'on voit au hockey le samedi matin à l'aréna, là. Donc, c'est
pour ça que c'est important aussi, puis ça, on ne l'a pas obtenu d'avoir une
garantie de maintenir le siège social au Québec. On ne l'a pas.
M. Lavoie (Gilbert) : Oui,
mais, si le ferroviaire diminue, par exemple, vous ne pouvez pas prendre un
gars du ferroviaire puis l'envoyer travailler sur la CSeries, là.
M. Legault
: Non, pas
nécessairement, mais on peut garantir un certain nombre d'emplois au total, par
contre, puis, entre les avions d'affaires puis la CSeries, déjà, il y a des
transferts d'ingénieurs. Donc, il y a des divisions où il peut y avoir des
transferts, mais ce qui est important, c'est, au total, de maintenir un certain
nombre d'emplois au Québec.
La raison principale pourquoi le
gouvernement devait investir 1,3 milliard, ce n'est pas pour faire un
rendement, c'est d'abord pour maintenir un certain nombre d'emplois payants,
avoir des gens qui paient des impôts, qui ont des salaires plus élevés que la
moyenne, hein? Dans le manufacturier, là, en moyenne, les salaires sont 35 %
plus élevés que dans l'économie. Puis surtout avoir une entreprise qui exporte.
87 % des exportations, c'est du manufacturier. Donc, au Québec, il nous
manque d'entreprises comme Bombardier. Moi, j'en prendrais 10 compagnies comme
Bombardier, demain matin, puis ça viendrait de changer la face du Québec, là.
La Modératrice
:
Questions en anglais.
Mme Biron (Martine) : J'ai
une petite question. M. Legault, qu'est-ce qui fait, selon vous, que le
gouvernement fédéral tarde à investir dans Bombardier?
M. Legault
: J'avoue,
là, que ça m'achale, moi aussi, là. Il n'y a pas de raison. Il n'y a pas de
raison que tout ce qu'on appelle «due diligence», je m'excuse, là...
vérification diligente, que ça n'ait pas déjà été fait, là. Écoutez, ça fait à
peu près six mois, là, qu'ils regardent le dossier. Il n'y a pas de raison que
ce soit si long que ça, là. Il y a peut-être des débats à l'interne, il y a
peut-être... bon, je sais qu'il y a eu des questions sur les actions
multivotantes. Bon, moi, personnellement, je suis pour les actions multivotantes
à la famille Beaudoin et Bombardier pour protéger le contrôle québécois. Il
semble y avoir des discussions importantes sur les garanties d'emploi puis
garanties de siège social. En tout cas, c'est ce qu'on a vu dans le Globe
and Mail. C'est d'ailleurs quand vous lisez l'article du Globe and Mail,
là, qui semble être de bonne source, c'est gênant pour Philippe Couillard parce
qu'il semble que le gouvernement fédéral est en train de faire le travail qui
n'a pas été fait par M. Couillard en demandant des garanties d'emplois puis
garanties de protéger le siège social.
Mais, à un moment donné, bon, est-ce que
c'est Bombardier qui refuse systématiquement les demandes? Le gouvernement du
Québec n'a pas aidé le gouvernement fédéral parce que, si j'étais à la place de
Bombardier, je dirais au gouvernement fédéral : Bien, pourquoi vous me
demandez des choses que le gouvernement du Québec ne m'a pas demandé? Tu sais,
ça les met dans une drôle de situation, là, le fait qu'il ait fait une mauvaise
entente.
Mme Fletcher (Raquel) : What do you think of the remarks that were made this morning that
the commentary of the CAQ and the PQ scared away investors?
M. Legault
:
I was very unhappy of the attitude of Mr. Couillard this morning. He tried to
rewrite the story. It was clear since the beginning that everybody at the
National Assembly, including the CAQ, we were for the investment in Bombardier.
And we are happy about the order that was announced this morning, but we said
that the mean that was used was not the right one. We should have required some
guarantees, financial guarantees and also guarantees for the number of jobs in
Québec. Right now, over 70,000 jobs in the world, we have 17,000 jobs in
Québec, only 1,700 in the CSeries division, and the other 16,000 is in other divisions.
I would have require guarantees over the 17,000 jobs in Québec.
Mme Fletcher (Raquel) : So you think the Liberals negotiated a bad deal.
M. Legault
:
I think it was important to invest in Bombardier, but I think they didn't use
the right way to do the investment and they didn't ask for any guarantee. And,
as you must have seen in The Globe and Mail, somebody said
internally that, right now, the federal Government is requesting some
guarantees that were not asked by the Québec Government. So I think it proves
that Mr. Couillard didn't negotiate well.
Mme Plante (Caroline) : Mr. Legault, news of this Delta deal was very well received today.
Do you think that it will help the Government's image?
M. Legault
:
Yes, I think so. I think that, right now, still, we have people in Québec who
think that we shouldn't help companies like Bombardier. I think we have no
choice but to do so. All countries are doing it, and I think that, in showing
good results, good order, guaranteeing some jobs, I think it will help
instructing or showing the population why the Government had to do so.
Mme Plante (Caroline) : So, generally speaking, you think this will help the Liberals and…
M. Legault
:
Yes, I think it will help the economy, help what the Government should do. But
I was really unhappy of the way Mr. Couillard was very cheap this morning.
M. Hicks (Ryan) : Is it realistic to require these job guarantees of Bombardier? Is
there even enough people power in Québec to be able to produce all of those
planes? And is it realistic, given the kind of global world's economic
competition that Bombardier faces?
M. Legault
:
No, I think so. And we had already some layoffs that were announced in Bombardier,
in the jet division. So some people, very well-qualified people are available
right now. Merci.
(Fin à 11 h 36)