To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Wednesday, May 11, 2016, 11 h 50

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-trois minutes)

M. Khadir : J'ai entendu ce matin le ministre Barrette sur les ondes de la radio de Radio-Canada, ici, à Québec, tenir des propos, encore une fois, confus sur la rémunération des médecins. Tantôt, le ministre dit que — ah! — les frais accessoires, il va les arranger avec le paiement à l'acte; tantôt, aujourd'hui, ce matin, sous la pression, sous... après le rapport de la Vérificatrice générale, qui montre que c'est tout croche, il s'en vient dire : Ça fait que, dans le fond, là, ça suffit, l'enveloppe est déjà assez gonflée comme ça, 7 milliards de dollars, là, la rémunération des médecins, puis qu'on est... Les médecins du Québec gagnent plus que la moyenne canadienne, plus que l'Ontario, contrairement à ce qu'il a dit. Bon, je pense qu'on est rendus, là, comme la population du Québec, qui ne se retrouve pas, parce que c'est tout croche, et c'est confus... Dans la tête du ministre Barrette, ça semble confus, et cette confusion vient peut-être du fait, puis qu'il faut le réaliser, que lui et son premier ministre sont en conflit d'intérêts. C'est, après tout, leurs décisions, les ententes qu'ils ont signé en 2007‑2008 qui nous ont emmenés, là, là, dans ce cafouillis, dans cette croissance exponentielle, sans limites de la rémunération des médecins... qui font en sorte qu'alors que le coût de la vie ici est de 15 % à 18 % inférieur que l'Ontario, on est payés le même revenu en termes brut et absolu, avec moins d'accès pour nos patients.

Donc, je pense qu'on est rendus où il faut sortir ça des mains du gouvernement et du ministre pour leur plus grand bien, pour le mettre à l'abri de conflits d'intérêts. C'est pourquoi je vais travailler avec mes collègues, j'espère, de l'opposition, puis j'espère aussi du côté gouvernemental parce que c'est une patate chaude pour tout le monde. À tout moment, il y a quelque chose qui sort, là, puis on ne sait plus, puis, disons, ça paraît toujours un peu exagéré. Qu'on ait un mandat d'initiative à la Commission de santé et services sociaux où on examine l'ensemble, c'est-à-dire la rémunération globale des médecins, là, on met ça sur table, on regarde tout ce qu'il y a...

Je vous signale, là, en novembre dernier, lorsque la Vérificatrice générale avait fait son premier rapport d'optimisation, il y a 33 mesures juste incitatives, toutes sortes de primes, là, un peu comme les primes Bolduc. Il n'y a pas juste une prime, il y en a 32 autres. Juste ces primes-là ont été chiffrées, lors du dernier rapport, à 1 milliard de dollars. Ensuite, il y a tous ces frais accessoires où ne sait pas, le ministre, qu'est-ce qu'il veut faire, finalement. Il veut-u les cacher dans les frais déjà facturés et payés par la RAMQ, donc ajouter à tout ce qui est déjà payé ou pas?

Donc, pour faire le bilan — et je suis sûr, les membres de l'Assemblée nationale, les collègues du ministre de la Santé vont y trouver leurs bénéfices, parce qu'on aura le temps de scruter ça, puis ils vont voir à quel point c'est exagéré — donc, je vais faire une proposition pour qu'on ait un mandat d'initiative pour examiner la rémunération globale des médecins, qui, à sa face même, est exagérée... et le monde... Moi, je rencontre des gens... J'étais encore à l'hôpital lundi, et, franchement, ça heurte l'intelligence du monde que les médecins en redemandent toujours plus. Alors, il faut s'y pencher.

Mme Lajoie (Geneviève) : Moi, j'aurais une question sur un autre sujet.

M. Khadir : That's alright. Et vous?

Journaliste : C'est parfait.

Mme Lajoie (Geneviève) : Je voulais savoir : Le prochain chef du Parti québécois, est-ce que, dans le cadre des démarches de convergence, il devrait avoir une position claire sur la démarche d'accession à la souveraineté?

M. Khadir : Tout ce qui est clair est au bénéfice, je dirais, du débat public. Et l'indépendance du Québec nous intéresse. Nous, notre position est très claire.

Maintenant, ceci étant dit, je pense que... Vous parlez de convergence. La convergence, là, cette décision-là appartient aux membres de mon parti, appartient aux membres du Parti québécois. Tout le monde s'est donné du temps pour y réfléchir. Ça tombe bien, le Parti québécois se choisit un chef, et tout le monde aura le temps de faire ses idées là-dessus.

Mais, s'il faut répondre précisément à une question, c'est sûr que la souveraineté du Québec a été trop longtemps négligée par les souverainistes dans leur ensemble, puis tout le monde peut prendre une partie du blâme, sans doute. À la défense de Québec solidaire, depuis notre première campagne électorale, nous, on dit : Là-dessus, là, il n'y a pas d'atermoiement, il n'y a pas de revenez-y, il n'y a pas de tergiversation, il n'y a pas de doute. Dès qu'un gouvernement de Québec solidaire est élu, dans les six mois, on dote le Québec d'un budget, le Directeur général des élections, pour organiser une élection d'assemblée constituante. Pendant que les députés s'occupent des affaires de l'État, du Québec, les membres de l'assemblée constituante, qui doivent être représentatifs de la société suivant des modalités à prévoir, vont consulter — consulter la population, pas juste entre eux, vaste processus participatif — consulter la population. Ensemble, ils écrivent une constitution, et c'est à travers cette constitution-là qu'on va, dans les 12 à 18 mois, devant le peuple pour demander si oui ou non, pour cette constitution du Québec, on... le peuple québécois est prêt à s'engager pour l'indépendance. Donc, le référendum est assorti d'un contenu, ce n'est pas un chèque en blanc qu'on demande aux citoyens.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, vous, vous avez une position très claire...

M. Khadir : Très claire, et tout ce qui est clair, c'est bon.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...et vous vous attendez à ce que les autres partis ou formations qui pourraient... les autres forces souverainistes soient aussi claires que vous?

M. Khadir : Moi, les attentes que je peux formuler là-dessus, je pense, par respect pour tous les militants indépendantistes dans quelque parti que ce soit, les attentes, c'est par rapport à mon propre parti. Je vous dis, pour nous, il est important, pour le débat public, que, là-dessus, on soit le plus clair possible. Ça fait trop longtemps qu'on traîne la patte là-dessus, l'ensemble du mouvement indépendantiste. Maintenant, pour le Parti québécois, je laisse ça aux militants du Parti québécois. Il y a un exercice démocratique dans lequel ils sont, là, on ne se mêlera pas de ça.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, du point de vue de Québec solidaire, est-ce que vous pensez que ça pourrait nuire aux efforts de convergence si des candidats détaillent leur projet d'accession à l'indépendance?

M. Khadir : Bien, certainement que Québec solidaire ne va s'engager dans quelque chose pour l'avenir du Québec que si c'est clair. Je pense que le peuple québécois mérite que, sur cet enjeu qui est fondamental, sur lequel, à deux reprises, le peuple québécois a dit non pour différentes raisons — et à une reprise, en fait, en 1995, on a failli gagner le référendum — le peuple québécois mérite que, là-dessus, on soit clairs.

Maintenant, qu'est-ce que les candidats du PQ décideront de faire? Comment est-ce qu'ils vont s'enligner sur la question indépendantiste? C'est sûr que ça a un impact sur le débat public et sur nous, mais je pense qu'il est trop tôt pour essayer d'élaborer, d'échafauder des hypothèses là-dessus, là. Il n'y a personne, je pense, dans la salle, si on regarde ceux qui se sont avancés pour le PQ, qui dit : Ah! moi, je vais y aller, mais je vais être le plus flou possible. Je pense, ça ne se défend juste pas.

M. Robillard (Alexandre) : Mais donc, selon vous, que les candidats précisent leur démarche, ça n'aura pas d'effet négatif sur le projet de convergence.

M. Khadir : D'accord, je vois que vous insistez là-dessus. Tout ce qui est clair va faciliter les choses pour tout le monde. Mais, au lieu de demander en quoi ça nous affecte, nous, moi, je pense qu'il faut qu'on réfléchisse en quoi ça affecte le projet indépendantiste au Québec, puis tout ce qui est clair sur ce sujet pour la population, pour le débat de la population va être en faveur de l'indépendance du Québec, et ce qui est en faveur de l'indépendance du Québec me réjouit et nous satisfait. Le reste... Parce qu'il n'y a pas juste ça, hein, il y a plein d'autres choses. Donc, pour essayer de répondre à votre question le plus précisément, c'est certain que ça ne nuira pas, mais il faut bien plus pour que quelque chose se passe.

M. Robillard (Alexandre) : D'accord, c'est clair.

M. Khadir : Merci.

(Fin à 12 h 1)

Participants


Document(s) Related