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Point de presse de M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Monday, May 16, 2016, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures dix-neuf minutes)

M. Roberge : Bonjour. Merci d'être là aujourd'hui pour cette interpellation sur les élèves EHDAA, les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, mais avant, je veux faire un retour cette fin de semaine, parce qu'il a été beaucoup question d'éducation en fin de semaine, et on a pu constater, lors de l'événement du Parti libéral, que, même si on a eu quatre ministres, bien, le Parti libéral se cherche encore. Il n'y a toujours pas d'orientation claire au ministère de l'Éducation. On a eu encore une autre pirouette, une autre triple vrille, une autre girouette en fin de semaine quand, tout à coup, le ministre de l'Éducation a complètement changé d'idée par rapport à ce qu'il disait il y a pas plus tard que deux semaines.

Le 26 avril, la CAQ a déposé une motion sur l'école jusqu'à 18 ans. On voulait que les jeunes restent à l'école jusqu'à 18 ans ou l'obtention d'un diplôme. Le Parti libéral a voté contre, tous les députés ont voté contre cette motion. Le 28 avril, on déposait une motion, à la Coalition avenir Québec, pour offrir la prématernelle quatre ans à tous sur cinq ans. Tous les députés du Parti libéral ont voté contre, mais ils se sont fait retourner littéralement par leurs militants en fin de semaine, et là, tout à coup, le premier ministre et le ministre de l'Éducation trouvent que c'est des bonnes idées finalement. Même qu'ils prétendent que c'est leurs idées, alors qu'on voit bien que ça ne fonctionne pas.

On se demandait c'étaient quoi, les valeurs libérales, on l'a trouvé, c'est l'improvisation, c'est la... La nouvelle valeur libérale, c'est l'improvisation, et ils sont maîtres là-dedans, je n'essaierai pas de compétitionner avec eux. Il y a de multiples contradictions en éducation. Écoutez, ce n'est pas leur première, là. Sur les élections scolaires, il y a un an, un des ministres de l'Éducation libéraux, il y a un an, le ministre Blais disait à peu près, à ce moment-ci, de façon très, très claire : C'est fini, les élections scolaires. Ce n'était pas un peut-être, ce n'était pas une orientation, c'était un engagement clair. Et là, un an plus tard, on a le premier ministre... et le ministre de l'Éducation qui prend un engagement tout aussi clair pour maintenir les élections scolaires.

Je pourrais faire la même chose sur les fusions de commissions scolaires. Il y avait aussi, justement, les EHDAA, dont on va parler dans quelques minutes, lors de l'interpellation, dans le programme électoral. Pas besoin de reculer trop longtemps, là, il y a deux ans et un mois, on était encore en campagne électorale, à peu près, c'était une orientation claire, supposément, du Parti libéral. Finalement, ce n'était pas une orientation, c'était une cible. Ils les ont visés, ils les ont touchés. C'est des «battleships», là, touché-coulé. Ils ont touché les élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage, ils ont coupé de manière sauvage dans ces services-là depuis deux ans, et là ils voudraient nous faire croire, maintenant, que c'est un gouvernement de l'Éducation.

Écoutez, au mieux, ils vont peut-être reconstruire ce qu'ils ont détruit depuis deux ans. Il ne faut pas avoir de trop grandes attentes envers eux. Et avis à ceux qui croient que le gouvernement libéral, pas le Parti libéral, mais bien le gouvernement libéral, avec M. Proulx et M. Couillard, ceux qui croient qu'ils ont l'intention d'implanter l'école 4-18, moi, je vous demande de porter attention aux petits caractères. Regardez vraiment ce qu'ils disent vraiment. Ils disent qu'ils sont favorables à ces mesures-là, mais ils ne s'engagent pas à les implanter. Il n'y a aucun échéancier, comparativement à la Coalition avenir Québec. Le Parti libéral a voté quelque chose en fin de semaine. Le gouvernement libéral, lui, s'engage à tenir une consultation à l'automne là-dessus. Donc, est-ce qu'ils vont faire l'école quatre à 18 ans? Je ne pense pas qu'ils vont le faire et, en fait, je ne pense pas qu'ils le savent eux-mêmes s'ils veulent le faire ou pas. C'était tout simplement du positionnement politique comme ils sont habitués de le faire.

Donc, je le répète, encore une fois, en fin de semaine, on l'a vu, cette grande valeur libérale qu'est l'improvisation, bien, elle s'est manifestée de manière irréprochable en fin de semaine.

M. Lavallée (Hugo) : Mais, sur le fond, ça ne vous réjouit pas, M. Roberge, de voir justement cette priorité de l'éducation, que vous-même vous avez mise de l'avant, être retenue également par le gouvernement? C'est ce que vous souhaitez pour le Québec, non?

M. Roberge : Si c'était vrai, je m'en réjouirais, mais ils n'ont plus aucune crédibilité en éducation. Le premier ministre, M. Philippe Couillard, a dit plusieurs fois en Chambre, au salon bleu, de manière solennelle qu'il ne couperait pas dans les services directs aux élèves, alors qu'il coupait. Le même jour où il disait : On ne coupe pas, il y avait des élèves qui se faisaient couper leurs services.

Alors, M. Philippe Couillard est très, très bon pour faire des discours, c'est un très bon orateur, mais ce n'est pas quelqu'un qui met l'éducation de l'avant dans les gestes. Dans les mots, formidable; dans les gestes, exécrable.

M. Lavallée (Hugo) : Est-ce que vous n'êtes pas déçu de vous faire couper l'herbe sous le pied de cette manière-là? Parce que c'était, à la base, effectivement, votre idée de la maternelle quatre ans, le prolongement, donc, de l'obligation de fréquenter l'école jusqu'à 18 ans. Ce sont des idées que vous avez mises de l'avant qui sont récupérées. Est-ce que ça vous enlève des munitions?

M. Roberge : Absolument pas. Le discours est récupéré, la politique, vraiment, et l'ambition, et le désir d'offrir la prématernelle quatre ans en cinq ans à tous les Québécois, malheureusement… je dis : Malheureusement, le Parti libéral ne le fera pas. S'il le faisait, là, je dirais : Félicitations! Passons à une autre idée, parce que des idées en éducation on en a bien d'autres.

Mais malheureusement le Parti libéral a voté quelque chose en fin de semaine, le gouvernement libéral ne s'est pas engagé à le faire. C'est ça, la vérité. J'aimerais bien que ce soit vrai, j'aimerais bien qu'il le fasse. Très bien. On pourrait partir de là en 2018 avec un gouvernement de la CAQ, il y aurait quelque chose de fait, puis on pourrait continuer, mais je n'ai pas d'espoir à ce qu'il le fasse vraiment. D'ailleurs, M. Couillard, quand il disait du bout des lèvres que la prématernelle quatre ans, c'était une bonne idée, il disait : On le fait déjà. Puis, quand on regarde vraiment, il rajoute 70 classes par année. Au rythme libéral, ça va prendre 65 ans. Ça va prendre 65 ans avant que tous les Québécois de quatre ans aient accès à la prématernelle. Alors, on voit qu'il y a toute une différence entre ce qu'il dit puis ce qu'il fait. Moi, je dis aux Québécois : Laissez-vous pas endormir.

M. Chouinard (Tommy) : Juste une précision sur la maternelle quatre ans. L'idée étant de cibler… il me semble que la Coalition avenir Québec nous dit : Il y a des enfants qui ne vont pas dans les services de garde, puis c'est eux qu'il faut aller chercher, là, dans le fond. Est-ce que c'est toujours ça? Parce que, quand vous dites offert à tout le monde, je veux juste simplement comprendre le... est-ce que c'est l'école obligatoire à quatre ans ou on préserve aussi les services de garde pour les quatre ans?

M. Roberge : On n'a jamais mis ni la maternelle ni la prématernelle obligatoire. La maternelle, en ce moment, elle n'est pas obligatoire, elle est fréquentée par 98 %, 99 % des enfants de cinq ans. On veut offrir à tous la prématernelle quatre ans aussi puis on pense qu'avec une prématernelle offerte à tous, gratuite, on pense qu'on aurait peut-être 80 %, 90 % des enfants qui s'en prémuniraient, en fait des parents qui choisiraient d'envoyer leur enfant dans les prématernelles quatre ans, parce que, écoutez, c'est tout un service, là, et c'est gratuit.

Donc, on est très confiants de voir une vaste majorité, au-delà de 90 %, des petits de quatre ans bénéficier de cette mesure-là. Et nous, c'est clair, c'est en cinq ans, c'est chiffré, c'est réfléchi.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que l'obligation du cinq ans… parce que vous sortez 98 %, 99 %, mais là dire : 90 % des enfants de cinq ans vont à la maternelle…

M. Roberge : Bien, c'est tout simplement parce qu'il faut considérer la réalité des familles. On peut se dire aussi que, s'il y a deux enfants qui vont en garderie ou en CPE et que les parents pourraient se dire : Bien, si j'ai un enfant de deux ans puis un enfant de quatre ans, est-ce que je voudrais faire deux arrêts le soir, quand je vais les conduire? On ne veut pas éliminer les services de garde, on veut tout simplement offrir quelque chose aux parents. On pense qu'une très, très, très grande majorité s'en prémunirait, en profiterait. En même temps, il faut voir que c'est le libre choix des parents, puis ça peut être plus pratique dans certains cas. Donc, laissons... c'est universel, dans le sens que c'est offert de manière universelle.

M. Chouinard (Tommy) : Vous êtes un enseignant. Qu'est-ce que vous pensez de l'idée de l'ordre professionnel des enseignants?

M. Roberge : C'est une idée que la CAQ met sur la table depuis 2012, depuis la première élection, donc 2012, 2014, 2016, 2018. On n'est pas le parti de l'improvisation, nous autres, on n'est pas le parti des contradictions. On a réfléchi à notre idée avant de la mettre de l'avant et on sait que c'est une bonne chose, et attendez-vous à ce qu'avec un gouvernement de la CAQ ça soit réalisé.

M. Lavallée (Hugo) : Juste sur un autre sujet, l'entrée de M. Lisée dans la course à la direction au Parti québécois, qui met de l'avant l'idée de reporter à plus tard la tenue d'un référendum, ça ressemble un peu à la position de la CAQ, là, de dire : Mettons ça de côté, n'en parlons pas.

M. Roberge : Je vous arrête. La CAQ ne dit pas de mettre le référendum de côté. On l'élimine de l'équation, La position de la CAQ, elle est claire : le Québec va prendre sa place à l'intérieur du Canada. C'est réglé.

M. Lavallée (Hugo) : N'empêche qu'en 2018, si cette option-là était retenue au PQ, il y aurait deux partis de l'opposition qui ne promettraient pas de référendum dans un mandat. Est-ce que ça, ça vous inquiète, de voir justement des électeurs nationalistes que vous courtisez aller plus vers le PQ?

M. Roberge : Nullement inquiet. Je constate simplement qu'au Parti québécois on ouvre le festival du regardage de nombril. Ça veut dire que tous les candidats à la chefferie du Parti québécois vont se regarder le nombril, vont se questionner sur l'article 1. Est-ce qu'on fait le référendum en 2018 ou bien... à partir de 2018? Oh non! c'est 2022. Est-ce qu'on l'annonce six mois d'avance ou six mois après? Écoutez, c'est le festival du regardage de nombril. Ils vont s'obstiner sur leur article 1 jusqu'à l'élection, et après, et encore, et pour toujours. C'est leur spécialité.

M. Lavallée (Hugo) : Vous ne trouvez pas que ça fait preuve de lucidité, justement, en regard de ce que vous évoquez, d'avoir un candidat qui évoque cette position-là?

M. Roberge : Ce n'est pas la position de la Coalition avenir Québec, absolument pas. M. Lisée, dans le fond, n'apporte... ce que M. Lisée apporte, c'est une autre proposition sur l'article 1, et tout le monde va s'obstiner sur l'article 1 six mois avant, six mois après, quand est-ce qu'on prend position sur l'article 1. Écoutez, c'est leur problème, comme on dit.

Mme Fletcher (Raquel) :Yesterday, when the Premier was asked why he wouldn't give the CAQ credit for its ideas that came out of the general council, he said that the problem with the CAQ is that they have an idea, but that's where it stops and advancing it and...

M. Roberge : At least we have some ideas.

Mme Fletcher (Raquel) : ...establishing is not your forte. What do you say to that comment?

M. Roberge : Mr. Couillard and Mr. Proulx just found that idea, preschool at four and school until 18. At the CAQ, we thought about it, it's a statement that we made, and I wrote a book, and, with this book, I explained those ideas. So I think our politic is quite backed up. We thought about it.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you think that he should give your party credit?

M. Roberge : I think he should do it. If Mr. Couillard wants to offer four-year preschool, do it. Do it. I don't mind if he says that it's an idea of the CAQ or not. I just think that he won't do it. He will speak about it, he will make some great... des discours, excusez-moi, comment on dit ça?

Mme Fletcher (Raquel) : Speeches.

M. Roberge :He will make great speeches about it, but he won't do it.

Mme Fletcher (Raquel) : And so you think that he lacks credibility on this...

M. Roberge : Mr. Couillard doesn't have any credibility on education. Since he's here, he made budget cuts, over budget cuts, over budget cuts. And now, this year, he says : Oh! I have an idea. I will invest in education, it's important. Come on, come on! Thank you very much.

(Fin à 13 h 32)

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