(Dix heures huit minutes)
Mme Massé : Oui. Alors,
bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Effectivement, un point de presse qui
sort un peu de l'ordinaire, parce qu'on souhaite amener les régions, qui ne
sont pas ici, autour du parlement, mais un peu plus loin, à venir s'exprimer
ici, au parlement, parce que jusqu'à maintenant le développement du projet de
parc éolien en milieu habité au Québec a toujours été bordélique, chaotique et
voire extrêmement insatisfaisant pour les populations qui habitent autour.
Alors, le développement de parcs éoliens,
les différents appels d'offres, je me suis entourée de gens qui le vivent de
façon très près depuis des années, des gens de Saint-Cyprien,
Saint-Cyprien-de-Napierville, mais on dit, dans le commun des langages,
Saint-Cyprien.
Alors, avec la nouvelle politique
énergétique déposée récemment par mon collègue ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles, le gouvernement entend jouer de prudence en matière de
développement de l'éolien au Québec. S'il est sérieux dans cette prudence-là,
il devrait maintenant être clair et refuser le projet d'éolien... le projet
éolien, pardon, de Saint-Cyprien. Ce projet, je nous le rappelle brièvement,
est né, je dirais, d'une poigne de fer par une entreprise étrangère qui
s'appelle TCI. Bien sûr, elle a une filiale ici, au Québec, mais c'est une entreprise,
une multinationale étrangère, et son partenaire local, KSE, Kahnawà :ke
Sustainable Energies, qui est un partenaire minoritaire dans le projet. Ce
projet-là, qui a vu différentes formes dans son développement, mes collègues
vous en parleront, est un projet qui est massivement rejeté par les citoyens et
citoyennes de la région.
Pourquoi? Des bonnes raisons. Premièrement,
si vous connaissez un peu cette région... je suis allée la visiter moi-même il
y a quelques jours pour aller voir de visu qu'est-ce que ça voulait dire
lorsqu'on dit que cette région est le terreau du Québec. C'est là où les
meilleures terres agricoles sont, et donc de voir pousser des éoliennes au lieu
de voir pousser de la nourriture, il y a quelque chose qui va dans le non-sens.
Les citoyens et citoyennes ont dit non lors du BAPE l'automne dernier, en 2015,
un non assez clair pour toutes sortes de raisons qu'ils vous expliqueront. Et,
à ce jour, toujours pas... silence radio de la part du gouvernement de M.
Couillard. M. Heurtel n'a rien dit en matière d'autorisation environnementale.
Le premier ministre, qui a rencontré dernièrement les Mohawks, notamment M.
Norton, ne nous a toujours pas dit qu'est-ce qui s'était dit derrière les
portes closes.
Alors, bien sûr, vous comprendrez que les
citoyens sont inquiets et surtout ils n'en peuvent plus. Ils n'en peuvent plus
parce qu'ils sentent que ce gouvernement-là, lorsqu'il est temps de souffler
sur la braise des multinationales, se fait très complaisant. Et, lorsqu'il est
temps d'entendre les gens qui disent, de façon claire, non à l'éolien en milieu
habité, bien, il ne se fait pas très clair.
Alors, je passe la parole à Mme Joane Mc
Dermott, qui va venir mettre la table, et, par la suite, vous allez entendre
différents acteurs de la région vous expliquer pourquoi ce projet est
inacceptable.
Mme Mc Dermott (Joane) : Donc,
Joane Mc Dermott, d'un regroupement citoyen, Le Vent Tourne, à Saint-Bernard,
Saint-Cyprien, Saint-Valentin et Lacolle.
Alors, je voudrais juste situer ce projet
de Saint-Cyprien qui est issu du troisième appel d'offres du gouvernement. Et
la particularité de ce troisième appel d'offres, c'est qu'ils ont divisé
l'appel en deux parties, soit des projets autochtones et des projets dits
communautaires.
Dans le cas qui nous concerne, au départ,
le promoteur TCI a essayé de présenter ce projet dit communautaire à nos populations
qui l'ont refusé. Alors, quand TCI a vu ça, il s'est tourné du côté des
autochtones de Kahnawake et a présenté un projet autochtone, parce que le gouvernement,
par décret, a permis au projet autochtone de s'installer dans des municipalités
sans avoir l'approbation des municipalités.
Alors, vous pouvez comprendre que les
populations n'étaient pas contentes et les élus non plus, ce qui fait qu'entre
autres il y a huit maires de notre région qui se sont associés à tous les
citoyens qui étaient contre... majoritairement contre ce projet-là pour nous
défendre.
Et je dirais aussi que la municipalité,
même si elle ne pouvait pas refuser le projet, pouvait toujours refuser de
donner un permis pour un projet industriel situé sur des terres agricoles, sauf
que le promoteur a poursuivi la municipalité en justice et a gagné, et donc la
municipalité a été forcée d'accorder ce permis. Depuis ce temps-là, tous les
élus de toutes les municipalités ont peur de poursuites, ont peur... sont bâillonnés,
carrément.
Alors, je vous dirais que ce projet-là...
je vais vous donner quelques points qui font que c'est inacceptable. Bon, les
élus qui ont peur des poursuites et les gouvernements aussi qui bâillonnent les
municipalités, qui les empêchent de refuser des projets. Il n'y a jamais eu de
consultation populaire en amont de ça et, même en aval, il y a eu une rencontre
en six ans, une rencontre du promoteur avec la population. L'étude d'impact que
le promoteur a faite était complètement bâclée, voire mensongère. Il y avait
des omissions dedans.
C'est aussi, ce projet, un maire en
conflit d'intérêts. Il y aurait deux éoliennes et demie sur ses terres. C'est
des directives d'Hydro-Québec et du gouvernement qui n'ont jamais été
respectées. Entre autres, Hydro-Québec disait d'installer les éoliennes sur des
terres de faible densité, des terres incultes ou alors des boisés pauvres, et
ils installent ça sur nos meilleures terres agricoles. C'est aussi des
ministères que des organismes qui ne jouent plus leurs rôles, et là je pense
entre autres à la CPTRQ qui n'a jamais, depuis 1997, refusé un projet sur des
terres agricoles, alors que leur rôle, c'est de protéger des terres agricoles,
pas d'installer des structures industrielles.
C'est aussi, vous allez le voir avec, entre
autres, Claude, qui est des Érables, que c'est des communautés qui se
déchirent. Il y a ceux qui sont pour, il y a ceux qui sont contre. Comme on est
des communautés rurales, il y a des chicanes qui s'installent, des familles qui
sont déchirées. C'est ça l'éolien, la façon dont c'est mené au Québec. C'est
des conflits aussi inter-MRC, parce qu'il n'y a eu aucune harmonisation des
règlements d'une MRC à l'autre, alors que depuis 1997 des commissaires du BAPE
le suggèrent au gouvernement, et ça ne s'est jamais fait.
C'est aussi des mesures d'atténuation
bidon. On nous propose, pour résoudre les problèmes de santé, de bruit, des
problèmes de mortalité, on nous propose des comités de suivi. Alors, une fois
que le problème... une fois que les éoliennes sont là, ce n'est plus le temps
de résoudre les problèmes, il faudrait les résoudre avant.
Et puis, bien, ce projet-là, bien, c'est
l'absence totale d'acceptabilité sociale. On n'en veut pas, et c'est clair, et
c'était avant que ça soit un projet mohawk. On a rejeté déjà le projet à
Saint-Valentin, on l'a rejeté à Saint-Bernard et là à Saint-Cyprien aussi.
Alors, on se demande pourquoi, après six
ans, le gouvernement n'a-t-il pas rendu sa décision. À Saint-Valentin, tout de
suite après le BAPE, le gouvernement a refusé le projet. C'est une municipalité
voisine, c'est la même réalité. Alors, on se dit que, si ce projet-là, à
Saint-Cyprien, était resté un projet dit britannique avec TCI, et non pas un
projet autochtone, ils auraient déjà été rejetés. Merci.
M. Van Hyfte (Werner) :
Bonjour, je m'appelle Werner Van Hyfte, je suis producteur agricole de
Saint-Cyprien et de Lacolle. Premièrement, j'aimerais dire que je ne comprends
pas qu'on puisse autoriser l'installation de telles structures dans les terres
qui sont dans les plus prospères du Québec. Nous avons un microclimat qui nous
permet d'avoir des unités thermiques dans les plus élevées du Québec, avec des terres
de catégorie 2, qui sont de très haute qualité. Ce n'est pas pour rien qu'on
appelle ça la MRC des Jardins-de-Napierville.
Il ne faut pas oublier aussi que la
sécurité... la stabilité financière d'un pays ou d'une province commence par la
sécurité au niveau de l'alimentation. Il y a un problème aussi qui est amené
avec ce projet-là, c'est que le projet est à la limite de la MRC des
Jardins-de-Napierville, mais la MRC voisine, c'est le Haut-Richelieu, la
réglementation est tout à fait différente, c'est-à-dire que, dans les
Jardins-de-Napierville, où le projet est, les éoliennes doivent être à 750
mètres des résidences, mais à Lacolle, qui est à côté, elles doivent à
2 175 mètres. Ça, ça amène des problèmes comme... personnellement, le
trois quarts de la ferme est à Lacolle, puis ça, ça peut m'amener des
problèmes.
L'éolienne peut être reconnue comme étant
une contrainte par la MRC, et, du coup, ils peuvent amener des problèmes au
niveau des droits de construire puis au niveau de la logistique. Puis ce n'est
pas juste au niveau agricole, il y a tous les citoyens. On est 17 producteurs
agricoles touchés par ce fléau, mais il ne faut pas oublier aussi tous les citoyens
qui sont à proximité de cette ligne.
Dans le fond, ce n'est pas compliqué, là,
d'ici 2050, on va avoir besoin de 60 % plus d'alimentation pour nourrir le
monde, ça fait que... Il y a 1,8 % des terres qui sont cultivées et
cultivables au Québec. Je crois que c'est mal choisi de venir nous couler
800 mètres cubes de ciment par éolienne dans les terres de si haute
qualité. Pour moi, là, c'est inconcevable d'accepter un tel saccage d'une
ressource indispensable et non renouvelable. Ça fait que c'est pour ça que je
demanderais à ce que le gouvernement fasse ses devoirs et refuse ce projet.
Merci.
Mme Ammerlaan (Astrid) :
Bonjour. Je suis Astrid Ammerlaan et je suis agricultrice à Saint-Valentin, où
le projet éolien a été abandonné en 2011. Nous avons aussi des terres agricoles
à Lacolle, tout de suite à côté du projet prévu par KSE. Je suis immigrante,
puis mon mari et moi, nous sommes la première génération d'agriculteurs au
Québec, mais je pense que nous et nos enfants sommes bien établis et intégrés
dans la communauté agricole locale.
Je vois qu'ici, au Québec, c'est la même
chose qu'en Europe, les familles agricoles sont très proches de l'un et
l'autre. Il y a beaucoup de liens entre les familles agricoles, parfois par
mariage, parfois par amitié, voisinage, puis on se connaît tous. Alors, c'est
naturel et implicite qu'on... il y a une bonne entraide et un bon voisinage,
une solidarité entre les familles.
Aussi, nous, à Saint-Valentin, à
Saint-Cyprien, Saint-Bernard-de-Lacolle, on a les terres les meilleures au
Québec, avec une haute qualité, et cela donne une stabilité et une qualité de
vie à toute la communauté, pas seulement aux agriculteurs, mais à toute la
communauté rurale. Et, quand on voit une corporation, une grande corporation
étrangère imposer un projet industriel dans les meilleures terres du Québec,
dans une petite municipalité rurale, on voit déjà tout de suite des fissures dans
le tissu social et familial.
On est tous des perdants, on perd tous,
car ceux qui en veulent, un projet, voient... ceux qui imposent le projet...
C'est des structures industrielles énormes qui sont plantées dans les terres à
côté. Les gens qui opposent au projet sont forcés de vivre avec ça, de voir ça
dans leur vie quotidienne. Alors, il y a déjà le désir, là, mais, si le projet
est abandonné, les signataires seront fâchés et frustrés, ce qui est dangereux
pour la vie et la paix sociale.
Alors, on souhaite que le projet soit
abandonné pour donner un peu de place aux gens de Saint-Cyprien et de
Saint-Valentin de se rétablir de cette longue période douloureuse et
dangereuse, et que la paix sociale peut revenir dans notre communauté, comme
c'était fait à Saint-Valentin. Alors, on espère bien que le projet sera ou bien
abandonné ou envoyé, déplacé quelque part où la communauté n'est pas si
profondément déchirée et que ce soit la municipalité qui peut se rétablir de
cette expérience. Merci.
M. Charron (Claude) : Bonjour.
Mon nom est Claude Charron, coordonnateur pour le Regroupement pour le
développement durable des Appalaches, une organisation qui s'est beaucoup
opposée à l'éolien en milieu habité. Je suis aussi… Je fais partie des
riverains, là, qui sont partie prenante dans un recours collectif, là, pour le
projet éolien de l'Érable. Le recours collectif, principalement, c'est pour les
troubles de voisinage, c'est-à-dire l'altération majeure du cadre de vie des
citoyens, le bruit qui a des répercussions sur le sommeil et sur la santé des
citoyens et ainsi de suite.
En 1997, la première recommandation du
BAPE sur le premier projet éolien était de ne pas faire, de ne pas réaliser de
projet éolien en milieu habité, justement, pour protéger la population. Alors,
13 ans plus tard, en 2010, la conclusion du BAPE pour le projet éolien de
l'Érable était que le territoire est habité de façon extensive, ce qui ne
permet pas d'éloigner suffisamment les éoliennes des résidences. Alors,
qu'est-ce qui s'est passé pendant ce temps-là ou pendant ces 13 ans là? On a
triplé la capacité des éoliennes, mais sans changer la distance qui sépare les
éoliennes des résidences, c'est-à-dire 500 mètres. Alors, pas surprenant qu'on
soit pris aujourd'hui avec trois recours collectifs, et probablement qu'il va y
en avoir beaucoup d'autres. Là, on cible Hydro-Québec, on cible les promoteurs,
mais probablement qu'on va cibler les municipalités et on peut même cibler, là,
les ministères, éventuellement, qui ont accordé ces projets-là.
Outre la conclusion du BAPE, il y a
beaucoup de recommandations aussi que le BAPE a faites concernant le bruit et
concernant la dévaluation des propriétés. On a demandé au ministère de faire
les études sur ça. Jamais, jamais ça n'a été fait en 15 ans, en 20 ans de... ça
fait presque 20 ans maintenant que l'éolien existe au Québec. Alors, pourquoi
qu'on n'a pas fait ces études-là? Parce qu'on connaît tout à fait les
conclusions de ça. Chez nous, là, dans notre région, il y a des maisons, là, ça
fait trois, quatre ans qui sont en vente. Jamais elles n'ont trouvé preneur.
Alors, moi, c'est pareil, j'ai 18 éoliennes autour de chez nous, là. La
personne qui va arriver va me demander : Est-ce que les éoliennes font du
bruit? Moi, j'ai de la misère à dormir l'été quand les fenêtres sont ouvertes,
là, je suis obligé de fermer mes fenêtres, là.
Alors, outre ça, non plus, le gouvernement
n'a jamais fait de sondage pour sonder sa population sur l'opportunité de ces projets-là.
Comment est-ce qu'il se sent, là? La satisfaction des gens puis le bruit...
Nous, l'année passée, les citoyens, en collaboration avec le département de
santé publique, ont fait un sondage. Je vais vous en remettre une copie.
Qu'est-ce qu'on retrouve dans ce sondage-là chez les riverains à l'intérieur
d'une zone, là, de deux kilomètres? On retrouve, dans ces sondages-là, que de
30 % à 40 % des gens sont sévèrement impactés par le bruit des
éoliennes. On retrouve aussi un degré d'insatisfaction de 45 %. Il faut
que je prenne de l'eau, là, un instant. Alors, ça, c'est majeur, là, ces
impacts-là, là.
Conformément à la nouvelle politique
énergétique adoptée par le gouvernement que les surplus énergétiques imposent
la suspension de tout nouvel achat d'électricité de source éolienne, rien ne
justifie de nouveaux décrets pour l'achat de cette énergie issue des récents appels
d'offres. Les citoyens de Saint-Cyprien n'ont pas à faire les frais de joutes politiques
parce que toute la filière éolienne, là, ça repose... C'est une décision politique
et non économique, et ça repose sur la simple idéologie, une idéologie complètement
irrationnelle quand on n'a pas besoin d'électricité, très simpliste. Donc, nous
n'avons pas à faire les frais de ces joutes politiques.
Le Conseil des ministres doit exercer le
mandat pour lequel il a été élu et mettre la personne au centre de ses préoccupations,
les personnes, la protection de leur santé et l'amélioration de leur qualité de
vie et non enfoncer dans la gorge des citoyens des projets dont ils ne veulent
pas. Merci.
Mme Massé : Je peux comprendre
que vous êtes tannés, six ans plus tard, mais six ans, ça, c'est sans compter
les luttes antérieures, etc. Alors, bref, j'espère que le gouvernement du
Québec va bien entendre que les citoyens de la place n'en peuvent plus, n'en
peuvent plus d'attendre, que ça crée des problèmes dans les relations entre les
citoyens eux-mêmes, que ça fait en sorte que... de ne pas donner une réponse
claire, ça fait en sorte que les gens vivent constamment, depuis six ans, dans
l'attente qu'il se passe quelque chose.
Alors, qu'est-ce que j'exige? Bien, d'une
part, j'exige que le gouvernement du Québec refuse de donner les autorisations nécessaires
et donc réoriente la compagnie mohawk pour aller vers un type... vers, pardon,
un endroit où le développement de parcs éoliens est beaucoup plus adapté qu'en
milieu habité, tel qu'il nous l'a été démontré.
Je demande aussi que, pour répondre à ce
qui a été identifié comme étant un des problèmes, que le gouvernement mette sur
pied une réglementation nationale pour déterminer à quelle distance des zones
habitées et dont le développement peut être prévisible de s'assurer qu'on ait
une valeur commune. Et nous, à Québec solidaire, on pense qu'en bas de deux kilomètres,
bien, ça ne tient pas la route, parce que c'est une technologie qui se
développe, et on n'a pas vu la fin de ça.
Et finalement je pense que le ministre a
ouvert la porte à prendre un pas de recul pour essayer de mieux réfléchir le développement
de la filière éolienne. Donc, on souhaite que cette filière-là cesse d'être développée
de façon anarchique et qu'on mette en place ce qui est nécessaire pour, bien
sûr — rien contre l'éolien — développer l'énergie de
l'avenir, mais le développer non pas en créant des problèmes dans des
communautés. Merci.
Journaliste
:
Justement, plusieurs diront que c'est une énergie verte. Est-ce que, si on les
éloigne, c'est ça, c'est une solution, ou vous demandez carrément qu'on cesse
ce développement-là de l'éolien?
Mme Massé : Non, non, non. À
Québec solidaire... d'ailleurs, depuis le début, Québec solidaire aurait
souhaité que le développement éolien se fasse de façon beaucoup plus organisée,
visionnaire, au lieu de donner ça entre les mains des multinationales qui
trouvent tous les moyens de faire passer des projets dans la gorge des citoyens
et citoyennes.
Nous, rappelez-vous, on parlait de
Éole-Québec, hein, qui était... dans laquelle, avec Hydro-Québec, on formait
une société d'État qui développait, de façon organisée, dans des endroits
propices à ce développement-là, cette énergie du XXIe siècle. Là, je ne veux pas
être mal entendue là-dessus et je ne pense pas que c'est le propos, non plus,
des gens qui nous entourent. Je pense juste qu'il faut bien choisir les
endroits, et ça, pour ça, ça prend une vision.
Journaliste
: Le
500 mètres actuel, pour vous, c'est une règle qui doit être revue?
Mme Massé : Bien, je pense qu'on
a eu la démonstration de M. Charron. Depuis ce temps-là, le développement de la
technologie... c'est triplé ou quadruplé?
M. Charron (Claude) : Là, on
est rendus à quatre fois la puissance des premières éoliennes, là. Avec le
projet de Sainte-Marguerite, là, ici, pas loin d'ici, là, c'est 3,2 mégawatts,
donc c'est quatre fois le Nordet. Mais avec Saint-Cyprien, c'est trois fois, à
2,2 mégawatts, c'est trois fois les premières éoliennes. Ça fait qu'on n'a pas
changé de...
Mme Massé : La distance, tu
sais, ce qui était bon il y a 20 ans, bien, il faudrait l'ajuster aujourd'hui,
et c'est pour ça que, dans ma proposition, je propose au ministre d'être
prudent, c'est-à-dire qu'on le sait que cette énergie-là est l'énergie du
XXIe siècle, est une des énergies du XXIe siècle. Donc, ça va aller
en se développant, ça va aller en s'améliorant, la technologie, en augmentant.
Et, dans ce sens-là, si on trace des lignes, par exemple, du deux kilomètres,
bien, ça doit être aussi des lignes qui sont capables de voir le développement
urbain aussi se projeter dans le futur.
Journaliste
: Sur la
démarche référendaire, évidemment, vous avez entendu Jean-François Lisée qui
dit : Pas de référendum dans le premier mandat, on repousse ça. Qu'est-ce
que vous en pensez?
Mme Massé : Oui. Bien,
écoutez, c'est une course à la chefferie. Je m'excuse, j'ai un peu hésité en le
disant, mais, puisque vous êtes le seul journaliste, je vais y aller, hein,
parce que souvent, quand j'ai des invités, j'aime ça faire ça en individuel.
Mais, bref, ce que je vous dirais là-dessus, c'est : On est dans une
course à la chefferie d'un autre parti, qui est le Parti québécois. Les membres
verront à se prononcer sur ce que les différents chefs mettent de l'avant pour
les différentes positions, que ce soit leur article 1 ou les autres
articles de leur programme, et je ne pense pas qu'on ait à se prononcer sur ces
choses-là, là.
Journaliste
: Oui, mais
votre co-chef l'a quand même fait. Mme David dit... parce qu'on parle beaucoup
de convergence, et c'est dans ce sens-là, là où ça vous implique. Là, qu'est-ce
que vous pensez de ça? Et c'est dans ce sens-là...
Mme Massé : O.K. Je comprends.
En fait, ce n'est pas parce qu'on veut se préoccuper de la campagne... de la
course à la chefferie, mais c'est parce que...
Bien, moi, ce que je vous dirais
là-dessus, c'est : C'est sûr que, pour discuter de convergence sur un mode
d'accès, sur une feuille de route d'un mode d'accession à l'indépendance pour
le peuple québécois, bien, c'est le fun d'avoir des idées claires de tout le
monde, parce que c'est difficile de discuter avec des gens qui n'ont pas des
idées claires là-dessus. Alors, qu'en serait-il si M. Lisée dit : Bien, on
verra ça dans un prochain mandat, pas le premier, mais un prochain? Bien, on va
discuter de quoi, dans ce comité-là, de convergence, puisque l'objectif, c'est
de discuter du processus d'accession? Alors, ça me laisse, un peu comme
Françoise, ça me laisse perplexe.
Journaliste
: Parce que
ça peut créer un problème dans le sens où la convergence ou ce qui est en
marche... il y a des travaux qui sont en marche, et ce que vous dites, c'est
que la position de M. Lisée viendrait un peu stopper tout ça, là, ça stoppe
l'élan.
Mme Massé : Bien, si on veut
discuter d'un processus d'accession, rappelons-nous qu'il faut qu'on soit au
fait et au clair, et Québec solidaire est très au clair, très au fait sur son
processus, sur comment y arriver. Option nationale l'est aussi. La société
civile nous pousse à clarifier nos choses. Alors, laissons les membres du PQ
choisir de leur chef, choisir de leurs démarches, choisir... et là on s'assoira
puis on discutera.
Journaliste
: Mais,
pour vous, est-ce qu'il faut mettre ça de l'avant, la souveraineté? Il faut
mettre l'emphase là-dessus plutôt que...
Mme Massé : Bien, sinon,
pourquoi on parlerait d'un mode d'accession, si on ne veut pas mettre l'emphase
dessus? Ne parlons pas de convergence, à ce moment-là, là.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 10 h 33)