(Onze heures vingt-huit minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Écoutez, on a vu, dimanche dernier, Philippe Couillard,
franchement, s'autoproclamer premier ministre de l'éducation. Dans les faits,
Philippe Couillard, c'est le premier ministre de l'improvisation. Parce qu'on a
une situation où M. Couillard ne peut pas ignorer ce qu'il a fait depuis
deux ans. Ça fait deux ans qu'il est premier ministre du Québec, ça fait deux
ans qu'il coupe dans les budgets en éducation. Écoutez, même, il a coupé, il a
admis avoir coupé dans les services aux enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage. Moi, je peux vous dire, là, jamais, jamais, comme premier
ministre du Québec, je n'aurais accepté de couper dans les services comme l'a
fait M. Couillard.
Et, au-delà des beaux discours devant des
militants libéraux, on se retrouve dans une situation où M. Couillard, de
toute évidence, ne sait pas ce qu'il veut faire en éducation. Il n'a pas de
vision. Là, il nous annonce, en fin de semaine, qu'il veut faire un chantier
sur l'école de quatre à 18 ans. Écoutez, il n'y a pas 20 jours, il
nous disait : Rien n'est prouvé que c'est efficace, l'école de quatre à
18 ans, et là il nous arrive en fin de semaine puis il adopte une
résolution où il s'engage à étendre à tous les enfants la prématernelle quatre
ans puis l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. Ce n'est pas sérieux.
Et, écoutez, on a un Parti libéral qui, dans
le fond, est en place depuis 13 ans, depuis 2003, et depuis 2003 le Parti
libéral du Québec n'a pas réussi à donner un nouveau souffle à l'éducation, au
système d'éducation au Québec. On a une situation où tous nos voisins, hein,
prenons en particulier l'Ontario, ont avancé, depuis 13 ans, en éducation,
ont ajouté des services. Or, depuis 2003, il n'y a eu aucun service important
qui ait été ajouté pour les enfants, que ce soient les enfants de quatre ans ou
les enfants qui décrochent à 16 ou 17 ans. Donc, rien n'a été fait par le Parti
libéral du Québec non seulement depuis deux ans, mais depuis 13 ans.
Donc, en 2018, dans deux ans, les gens, les
citoyens, les voteurs devront voter non pas sur les promesses à répétition de
Philippe Couillard, mais sur ses réalisations. Et ce qu'on a besoin au Québec,
c'est un gouvernement qui a de l'ambition. Donc, un gouvernement de la CAQ va
donner un nouveau souffle entre autres à notre système d'éducation, un gouvernement
de la CAQ va mettre en place des prématernelles quatre ans pour tous les
enfants du Québec et un gouvernement de la CAQ va vraiment faire de l'éducation
la priorité au Québec.
Sur ce, je passe la parole à Jean-François
Roberge, notre porte-parole en éducation.
M. Roberge : Merci. Depuis
deux ans, le gouvernement Couillard a eu beau changer de ministre à plusieurs
reprises, la politique du gouvernement Couillard en éducation n'a jamais
changé, c'est une politique d'improvisation. C'est la nouvelle valeur libérale,
on le voit, c'est l'improvisation. Puis M. Proulx a bien appris sa leçon,
il improvise comme tous les autres, fonctionne par ballons d'essai. Vendredi
dernier, dans LaPresse, il disait qu'il allait faire
l'école quatre à 18, les militants libéraux ont voté ça, et — woups! — depuis
hier, là, on voit que, finalement, il va faire un chantier, une consultation
qui va déboucher sans doute sur un rapport, un autre comité et... Baissez vos
attentes parce que, d'ici 2018, le bilan en éducation du gouvernement libéral
va rester, je pense, tout aussi médiocre parce que, qu'on change de ministre ou
qu'on ne change pas de ministre, c'est l'improvisation totale. Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions, à commencer par Régys Caron, Journal de Québec.
M. Caron (Régys) : Bonjour, M. Legault.
Bonjour, M. Roberge. Ce n'est pas un peu frustrant de voir un parti
politique au gouvernement piger non seulement d'anciens caquistes, mais aussi
des idées caquistes et gouverner avec ça? Comment allez-vous faire pour pouvoir
battre ce parti-là?
M. Legault
: Bien, dans
le fond, là, il faut faire la distinction entre les discours puis les
réalisations. M. Couillard, là, a changé son discours, change
continuellement son discours, mais les faits sont têtus : depuis deux ans,
quand on regarde la croissance des budgets en éducation, on ne couvre même pas
ce qu'on appelle les coûts de système. Donc, il n'y a pas d'argent dans les
budgets pour étendre les prématernelles quatre ans à tous les enfants du
Québec. Pendant tout le mandat de M. Couillard, on va avoir rejoint à peu
près quelques milliers d'enfants sur 82 000 enfants de quatre ans.
Donc, les réalisations ne sont pas là. Les discours, c'est une chose, les
promesses, c'est une chose, mais qui, en 2018, va croire les promesses de M. Couillard,
qui n'ont pas été tenues dans le mandat actuel?
Moi, je pense que ce qu'on doit regarder
puis on doit se concentrer actuellement, c'est sur les réalisations de Philippe
Couillard. Puis actuellement, bien, écoutez, on a un budget pour la troisième
année, là, qui est déposé. Troisième année du mandat de M. Couillard, il
n'y a pas de place pour des services additionnels, entre autres, des prématernelles
quatre ans. Donc, M. Couillard, au-delà de ses discours, doit vivre avec
les résultats, puis il n'en a pas, de résultats.
M. Caron (Régys) : Mais
est-ce que l'électeur ne se retrouve pas devant un parti de pouvoir, ce que
n'est pas la CAQ encore jusqu'à preuve du contraire, qui, même s'il prend les
idées des autres, décide : Moi, je vais gouverner avec ça parce que c'est
une bonne idée. Donc, l'électeur dit : Bien, dans le fond, on va voter
pour un parti de pouvoir qui prend les bonnes idées.
M. Legault
: Oui, mais,
quand même, l'électeur n'est pas dupe, là, l'électeur va se demander pourquoi
il ne l'a pas fait pendant qu'il était au pouvoir. M. Couillard aura été
au pouvoir pendant quatre ans en 2018, il n'a pas mis en place des
prématernelles quatre ans. Donc, pourquoi on le croirait, qu'il va le faire
dans le prochain mandat? À un moment donné, il va être obligé de vivre avec ses
résultats.
Même chose en économie. Il a beau aller
chercher des Dominique Anglade pour faire des beaux discours sur l'innovation,
la réalité, c'est : Le Québec ne crée pas d'emplois, le Québec performe
beaucoup moins bien que ses voisins. Donc, M. Couillard va devoir vivre
avec ses résultats en 2018.
M. Caron (Régys) : Un
gouvernement qui dit : Je me suis trompé, puis on corrige le tir avant
l'élection, deux ans avant l'élection, est-ce que ce n'est pas louable,
M. Legault?
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, on a déjà un budget pour la troisième année, à moins que
M. Couillard dépose un nouveau budget pour 2016‑2017, ce qu'on sait déjà,
c'est qu'il ne se passera rien d'ici le 31 mars 2017. Bon, est-ce qu'il
réussira, dans l'année 2017‑2018, la quatrième année de son mandat, à tout
faire? Bien non, bien non. Les prématernelles quatre ans, on ne peut pas faire
ça seulement en un an. Donc, à un moment donné, il va devoir vivre avec son bilan,
puis son bilan, actuellement, il n'est pas bon en éducation, il n'est pas bon
en économie. Puis c'est pour ça que ça devient si important de battre ce
monopole libéral. Puis, quand j'entends des candidats au PQ nous dire qu'on va
avoir une campagne référendaire qui va durer six ans, ça ne convaincra pas les
Québécois de voter pour le Parti québécois. Les Québécois, ils n'en veulent
pas, de la souveraineté, que ça soit dans deux ans, dans quatre ans ou dans six
ans. Il y a une majorité de Québécois qui n'en veut pas. Donc, il faut
regrouper les nationalistes derrière la CAQ pour offrir une alternative. On a
besoin d'avoir un gouvernement qui est ambitieux, on a besoin d'avoir un vrai
gouvernement qui priorise l'éducation.
M. Caron (Régys) : La proposition
de M. Lisée est irréaliste?
La Modératrice
: On va
prendre d'autres questions.
M. Legault
: Bien,
écoutez, c'est que ça ne change rien. Tout ce que fait M. Lisée, c'est
qu'il reporte le problème à plus tard. Il nous dit : On va avoir une campagne
référendaire qui va durer six ans. Les Québécois ne seront pas dupes, là, ils
vont dire : Quelles sont les autres alternatives qu'on a si on veut
s'occuper d'éducation, d'économie, si on ne veut rien savoir de la
souveraineté? Donc, le défi reste le même : Comment on fait pour battre le
monopole libéral? Puis c'est une vraie question, puis M. Lisée n'a pas de
réponse. Les seuls qui avons une réponse, ce sont les gens de la CAQ.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Legault
: Bonjour.
M. Robillard (Alexandre) : Bonjour.
Mais, à part la date de 2022, vous avez le même objectif que M. Lisée, au
fond, vous voulez débarrasser les Québécois du gouvernement en place.
M. Legault
: Bien non,
parce que nous, on n'a pas derrière la tête un référendum sur la souveraineté.
Qu'on le veuille ou non, ça fait 40 ans, au Québec, que les gens en entendent
parler. Donc, même si M. Lisée se déguise en quelqu'un qui reporte ça dans
six ans, les gens vont savoir… Jean-François Lisée, c'est un souverainiste,
c'est l'article 1 du Parti québécois. Donc, dans le fond, ils n'en
voudront pas plus, du Parti québécois, que ça soit pour dans deux ans, dans
quatre ans ou dans six ans.
Ce qu'on a besoin… Puis la CAQ est claire,
la CAQ propose un projet qui est à l'intérieur du Canada pour aller chercher
plus de pouvoirs, entre autres en matière d'immigration. Puis il y a une
urgence de poser des gestes concrets qui vont donner des vrais résultats plutôt
que continuer à rêver au pays imaginaire qui n'arrivera pas ni dans deux ans,
ni dans quatre ans, ni dans six ans.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais vous ne pensez pas que, parmi vos électeurs, il y a peut-être des gens qui
se disent : Bon, peut-être pas en 2018, mais plus tard, puis…
M. Legault
: Je ne
pense pas, là, puis, écoutez, on le voit, là, dans tous les sondages.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais, quand vous dites que vous ne pensez pas, ça veut dire non, il n'y a pas
de souverainistes à la CAQ?
M. Legault
: Bien,
écoutez, il y a une majorité, O.K., on a deux tiers des Québécois qui ne
veulent pas de référendum ni dans deux ans ni dans six ans. Donc, si on veut
battre le monopole libéral…
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, mais je vous parle des électeurs de la CAQ.
M. Legault
: Non, mais,
si on veut battre le monopole libéral, il faut être sérieux, il faut avoir une
proposition qui répond aux attentes des Québécois.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais vous avez dit : Je ne pense pas qu'il y a des électeurs
souverainistes qui votent pour la CAQ. Je veux juste vous entendre là-dessus.
M. Legault
: Bien,
écoutez, actuellement, là, il y a des souverainistes, hein, Jean-François et
moi, qui ont déjà été souverainistes, mais qui ne sont plus souverainistes.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce qu'ils pourraient le redevenir?
M. Legault
: Non, parce
qu'actuellement, là, pour moi, là, c'est sans issue. C'est sans issue que ça
soit dans deux ans, dans quatre ans, dans six ans, dans 10 ans, dans
20 ans. Les Québécois n'en veulent pas, les Québécois sont ailleurs. Donc,
pour moi, là, tout ce que fait Jean-François Lisée, c'est qu'il reporte le
problème à plus tard, mais il ne réussira pas à aller chercher des appuis.
M. Robillard (Alexandre) :
Juste pour être sûr de bien comprendre, tous les électeurs caquistes sont
fédéralistes?
M. Legault
: Non, ils
sont nationalistes, puis c'est une nouvelle définition, qu'on essaie
d'expliquer. Il y a des gens qui ont déjà appelé ça «autonomisme», mais la
position de la CAQ est claire : nous, on a un projet qui est à l'intérieur
du Canada, mais là où on... mais on veut défendre notre identité, donc on veut
poser de vrais gestes en matière de langue, de vrais gestes en matière
d'immigration, aller chercher des pouvoirs dans ces domaines-là à Ottawa. Donc,
c'est ça, la position de la CAQ, puis c'est ça qui est capable de battre le
monopole libéral. Moi, je ne crois pas qu'un parti qui propose la souveraineté
dans six ans peut battre le monopole libéral.
La Modératrice
:
Stéphanie Marin, LaPresse canadienne.
Mme Marin (Stéphanie) : Oui, bonjour,
M. Legault. Je vous ramène sur Uber, qui est devenu un peu plus conciliant,
finalement, et qui veut aller en commission parlementaire négocier. Est-ce que,
selon vous, le gouvernement libéral devrait négocier avec une entreprise qui a
des activités illégales? Est-ce qu'il devrait les inviter en commission
parlementaire pour discuter?
M. Legault
: Bon, d'abord,
on a toujours dit, à la CAQ, qu'Uber devrait payer ses taxes, ses impôts,
respecter les règlements. Le problème qu'on a, actuellement, c'est qu'il y a de
l'innovation dans notre société. Est-ce qu'on peut continuer, dans notre
société, à avoir un nombre de permis restreint qui devient très cher parce
qu'on le restreint, justement? On parle de 200 000 $ par permis, un
système qui empêche des gens, par exemple, de travailler à temps partiel. Moi,
je pense, c'est inévitable, dans une société, l'innovation, donc il faut adapter
notre cadre législatif pour que les nouveaux arrivants comme Uber paient leurs
taxes, paient leurs impôts, respectent les règles de sécurité. Mais on ne peut
pas continuer à contrôler l'offre puis à ne pas penser aux consommateurs.
Pourquoi vous avez vu, en fin de semaine, des jeunes au Parti libéral être en
maudit après Philippe Couillard? Bien, c'est parce qu'il y a plein de jeunes
qui utilisent ces nouveaux services, puis ils voient bien, eux autres, que
l'avenir passe par de l'innovation comme Uber. Donc, on ne peut pas avoir un
vieux parti comme le parti de M. Couillard, qui se renferme dans le passé
puis qui refuse l'innovation. Il faut discuter avec tous les intervenants puis
trouver un cadre qui est équitable, mais qui permet l'innovation.
Mme Marin (Stéphanie) : Donc,
selon vous, le gouvernement libéral, actuellement, devrait tendre la main à
Uber, discuter même en commission parlementaire.
M. Legault
:
Absolument, absolument, puis il devrait le faire et en commission parlementaire
et en privé. Moi, je les ai rencontrés, puis j'ai vu beaucoup d'ouverture de leur
côté pour trouver des solutions qui assureraient qu'il n'y ait pas de
compétition injuste avec les chauffeurs de taxi actuels, mais qui permettraient
d'ajouter de l'offre. Plus on ajoute de l'offre, mieux c'est pour le
consommateur. Pensons au consommateur, pensons au citoyen.
Mme Marin (Stéphanie) : Puis,
en attendant que tout soit réglé puis qu'on ait un projet de loi voté, est-ce
que le gouvernement devrait exiger d'Uber qu'ils cessent leurs activités
illégales en attendant?
M. Legault
: Moi, je
pense qu'on devrait rapidement faire une entente avec les gens d'Uber pour
qu'ils paient leurs taxes et leurs impôts dès le premier kilomètre, là, que ça
soit clair, qu'on mette ce cadre-là rapidement en place.
Mme Marin (Stéphanie) : Puis
en attendant, est-ce qu'on les force à arrêter?
M. Legault
: Bien, écoutez,
moi, je pense qu'actuellement, là, il y a un service qui est offert qui est apprécié
par les consommateurs, il faut juste trouver la façon d'avoir une période de
transition. Mais on ne peut pas dire à tous ces gens-là : Allez-vous-en
chez vous, on n'accepte plus Uber.
La Modératrice
: Merci.
Martin Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) : Bonjour,
M. Legault. Sur le même sujet, comment qualifiez-vous la position du
gouvernement Couillard, qui dit que le projet de loi n° 100 va garder son
sens en dépit de cette résolution des jeunes libéraux?
M. Legault
: Bien,
écoutez, à partir du moment où on limite le nombre de permis, on utilise des
vieilles façons de faire. Et pourquoi plusieurs villes aux États-Unis ou au
Canada ont réussi à trouver un compromis? Pourquoi on ne serait pas capables,
nous, de trouver un compromis où on permet d'avoir une nouvelle offre qui est
appréciée par le consommateur, mais tout en étant équitable avec les chauffeurs
de taxi actuels?
M. Croteau (Martin) : Donc,
comment vous la qualifiez, cette position du gouvernement?
M. Legault
: Ah! c'est
une position anti-innovation, c'est une position du passé. C'est un
gouvernement usé, un vieux parti qui a des vieilles idées, qui n'est pas
capable de se moderniser. Moi, je serais gêné, à la place de quelqu'un comme
Dominique Anglade, d'être dans un vieux parti qui n'est même pas capable d'être
ouvert à Uber.
M. Croteau (Martin) : Il y a
des jeunes libéraux qui disent que M. Daoust, le ministre des Transports,
n'est plus l'homme de la situation pour gérer ce projet de loi. Êtes-vous d'accord
avec eux?
M. Legault
: Bien,
écoutez, on sait tous, là, que les grandes orientations sont données par le
leader, le premier ministre. Le problème qu'on a au Québec, c'est qu'on n'en a
pas, de leader. On a un premier ministre qui n'a aucune vision, qui change d'idée
à chaque mois, qui, une journée, dit qu'il est contre la maternelle quatre ans
puis, l'autre journée, dit qu'il est pour, une journée qu'il dit qu'il est
ouvert à l'innovation, l'autre journée il démontre qu'il est contre
l'innovation, qui n'a aucun plan en économie, qui n'a aucune vision, aucun
leadership. Et, peu importent les ministres qui vont se succéder aux
Transports, que ça soit M. Poëti ou M. Daoust, à partir du moment où
on a un premier ministre qui refuse l'innovation, bien, je pense qu'on n'ira
nulle part.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Dernière question en français, Simon Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Une
petite, M. Legault, bonjour. Est-ce qu'il est incontournable, selon vous,
pour rebâtir les ponts entre le gouvernement du Québec et Uber, qu'Uber accepte
de rembourser les taxes et les impôts qui n'ont pas été payés sur les
transactions qui ont été faites depuis deux ans?
M. Legault
: Je pense
que ce qui est important, là, c'est, surtout, rapidement, qu'Uber commence à
payer les taxes, les impôts que tout le monde paie. Commençons par ça. Bon, le
passé étant le passé, on les a quand même laissés aller. C'est la faute du gouvernement
si on a traîné si longtemps, il aurait fallu qu'ils agissent depuis longtemps.
Bon, évidemment, là, actuellement, il faut
qu'on ait un gouvernement qui soit actif, qui soit dynamique, qui pose des
gestes... Et puis les premiers gestes, ça devrait être de s'assurer que tout le
monde paie ses taxes puis ses impôts. Mais il ne peut pas aller à l'autre
extrême avec des vieilles façons de faire puis de continuer à réglementer le
nombre de permis. Il faut s'ouvrir à l'innovation.
M. Boivin (Simon) : Donc, on
oublie ces revenus-là parce que le gouvernement n'a pas agi?
M. Legault
: À cause du
gouvernement qui a trop traîné, absolument. Il a toléré cette situation-là
pendant plusieurs mois, c'est son problème.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Questions en anglais, Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. Over the weekend,
Mr. Couillard said that he wouldn't give credit to the CAQ for the
«prématernelles» four years old because what his party was proposing was much
more in depth and it was different, it was more in depth, it was more intense.
So, what to you make of that comment?
M. Legault
: The more we see Mr. Couillard, the more we see improvisation.
I'm a guy… result oriented. And, right now, when we look at the results of this
Government, we see that, for
the last two years, they didn't invest in education. Even for the next year,
the budget that has been tabled has no money available for starting school at
four years old. So, how come he's now proposing school starting at four years
old? He has no vision, and I think that, right now, more and more, people don't
believe promises of Mr. Couillard. And he will have to show results, so I
hope he will table a new budget for 2016‑2017. If really wants to have some school starting at four years old, he
has to do something concrete in the next months, not only having nice speeches.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you feel like he's taking credit for an idea of the CAQ?
M. Legault
: No, I think that, right now, he doesn't have any vision, he doesn't
know what to do. So, 20 days ago, you were there, Mr. Couillard was
against school starting at four years old. He said that there was no proof of
the efficiency of this measure. Last weekend, he said that now he changed his
mind. But, still, he's talking about a committee, a committee, a «chantier». We
need to see results. And, so far, we haven't seen any vision, any results in education and it's too bad because we need,
in Québec, to put focus on
education. We need to really have an education government, but that's not what we've seen so far in the last two years.
Mme Fletcher (Raquel) :In the last budget, the Government
also plans to abolish the… «le Commissaire à la santé et au bien-être», and
there is some talks, some rumors that's because the Government doesn't want them
to be investigating the decisions of the health system. What is… are you also
concerned that that's their motivation?
M. Legault
: Of course, and we know the way Mr. Couillard is managing the
healthcare system in Québec. He
doesn't want anybody criticizing what he's doing so he's in a war with unions,
he's in a war with the managers of our hospitals and he doesn't want to see any
commissary making any critics of what he's doing. So right now, it's like a
king, Mr. Barrette is acting as a king, but that's not a way to act as a
leader to really change and make important moves for the patients in Québec. Thank you.
(Fin à 11 h 49)