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Point de presse de M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation, de recherche et de persévérance scolaire

Version finale

Thursday, May 19, 2016, 9 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante et une minute)

M. Cloutier : Alors, une des grandes réalisations qui a été faite sous le gouvernement de Mme Marois, c'est certainement l'établissement des maternelles quatre ans en ciblant d'abord les quartiers défavorisés, un déploiement qui s'est fait de façon intelligente, de façon pragmatique, où on a pris le temps de déployer un réseau en prenant la mesure du milieu, en le faisant de manière orchestrée et organisée.

La raison pour laquelle le Parti québécois québécois croyait en l'établissement des maternelles quatre ans dans les quartiers défavorisés, c'était pour compléter le réseau des CPE et offrir aux parents, qui, pour toutes sortes de raisons, n'avaient pas la chance d'envoyer leurs enfants dans un CPE, pouvaient avoir accès à un programme de formation à l'intérieur des maternelles quatre ans. On ne peut que constater l'improvisation du gouvernement actuel dans le même dossier, un ministre qui, non seulement n'a aucune idée où est-ce qu'il s'en va en éducation, mais pire, improvise des nouvelles orientations.

Alors, je veux simplement faire un petit retour en arrière. On avait le premier ministre de l'Éducation, là, Yves Bolduc, qui avait dit qu'il ferait des structures une de ses grandes priorités en voulant abolir les commissions scolaires. Il a mis ça de côté. Est arrivé M. Blais, le deuxième ministre de l'Éducation, puis lui nous a dit : On va aller au bout du processus sur les structures, on va faire une commission parlementaire. Le projet de loi devait être déposé à l'automne, finalement a été déposé à la fin du mois de décembre. Il y a un nouveau ministre qui est arrivé, le ministre actuel, on a fait des auditions et, pendant tout ce temps-là, on n'a pas arrêté de dire que nous n'étions pas sur les bons enjeux, c'est-à-dire la réussite de nos jeunes.

Finalement, le ministre de l'Éducation fait à nouveau volte-face, reconnaît que c'était une erreur de mobiliser tout le milieu pour discuter de structures, et là on a un premier ministre qui, après avoir improvisé pendant des mois, nous dit : Je veux qu'on se souvienne de moi comme étant un bon premier ministre pour l'éducation du Québec. Mais c'est ce même premier ministre là qui vient de couper des centaines de millions, dans les dernières années, en éducation.

Alors, voyant qu'ils font tout faux, ils tiennent leur conseil national et là ils nous disent : Non, là on va se concentrer davantage sur la réussite scolaire en établissant des maternelles quatre ans sur l'ensemble du territoire et en imposant l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. Mais ils ont oublié deux choses : c'est que ce n'est nulle part, nulle part dans le budget qu'ils ont déposé, et non seulement ce n'est pas financé, il n'y a pas eu de discussion avec le Conseil du trésor, même le réseau n'est pas dans le coup. Pire, non seulement ils sont incapables d'étendre la maternelle quatre ans à l'ensemble du territoire pour tout le monde, même le déploiement des maternelles quatre ans dans les quartiers défavorisés, même sur cet enjeu plus restreint, le gouvernement libéral improvise.

On est rendu à la fin du mois de mai et les commissions scolaires n'ont eu aucune information sur le déploiement à venir. Comment voulez-vous qu'ils embauchent, qu'ils puissent faire la planification nécessaire, qu'ils se questionnent sur le programme d'éducation s'ils ne savent même pas quelles seront les sommes qui seront au rendez-vous, à quel endroit on va pouvoir mettre en oeuvre ces maternelles quatre ans?

Alors, c'est de l'improvisation sur toute la ligne. Non seulement ils sont à des années-lumière d'étendre la maternelle quatre ans à tout le réseau, mais, même les maternelles quatre ans dans les quartiers défavorisés, ils sont complètement à côté. Puis je veux aussi vous rappeler que le comité-conseil avec Mme Ruel et plusieurs autres, dont je pense que la doyenne de la Faculté d'éducation à l'UQAM fait également partie, ce comité-conseil qui a pour objectif, justement, d'accompagner le ministre de l'Éducation dans l'établissement des maternelles quatre ans, ne s'est pas réuni, ne s'est pas réuni depuis le printemps dernier, alors que la responsabilité du comité-conseil, c'est justement de suivre le ministre et de s'assurer que le déploiement se fasse dans les règles de l'art. Puis, si vous avez bien lu les propos tenus par Mme Brunelle, il y a même un questionnement sur le programme de formation qui n'a pas été encore tranché par le ministre de l'Éducation pour la maternelle quatre ans. Alors, si tout ça n'est pas de l'improvisation, là, je ne sais pas ce que c'est.

Mme Marin (Stéphanie) : Au niveau de l'implantation des 70 autres maternelles en milieux défavorisés, vous croyez qu'il est trop tard, à ce point-ci, pour que ça soit en branle pour l'automne?

M. Cloutier : Mais ça exprime une absence de vision, un problème évident de gestion des ressources. On tient un discours, sur la place publique, en disant que les Québécois auraient accès à un réseau étendu pour l'ensemble des Québécois sur le territoire, puis, quand ils arrivent avec ce qui a été annoncé, bien, ils ne sont même pas capables de respecter leur échéancier, alors que là on arrive à la fin mai et on a un réseau scolaire...

Il faut juste comprendre aussi, là, on va demander à un réseau scolaire, à la dernière minute, de mettre en branle les maternelles quatre ans, et, il y a à peine trois mois, le réseau scolaire pensait qu'il serait démantelé. Ces gens-là, là, ils n'avaient aucune espèce d'idée s'ils auraient encore leurs postes. Les gens aux commissions scolaires, les directions aux finances, la grande majorité n'avait aucune espèce d'idée de ce qui allait arriver sur le fond des choses. De sorte que tout le réseau a été tenu dans une incertitude permanente, et cette incertitude permanente a fait en sorte qu'on a paralysé, ni plus ni moins, le réseau, c'est-à-dire qu'on a continué à travailler, mais il n'en demeure pas moins qu'ils ont mis énormément d'efforts pour les travaux en commission parlementaire. Puis là on arrive à la fin de l'année, à la dernière minute, puis on leur dit : Bien là, on vous donnera de l'information incessamment sous peu.

Bien, quel manque de vision, quelle improvisation. Et malheureusement ça s'explique aussi par le fait qu'on passe d'un ministre à l'autre, et ça a été annoncé à l'automne dernier. Ce n'est pas le ministre Proulx qui l'a annoncé, c'est le ministre Blais, mais là le ministre Blais a perdu sa job. Ça a été le ministre Proulx qui a pris ça en charge, mais, de toute évidence, il y a de la tergiversation, il y a un problème réel d'organisation.

Mme Marin (Stéphanie) : Mais, selon vous, est-ce qu'il est trop tard pour la rentrée scolaire? Est-ce qu'on peut encore laisser aux parents espérer que ça va être possible?

M. Cloutier : Bien, je le souhaite au plus profond de mon coeur que les parents puissent avoir davantage de services. Mais ce que je trouve extrêmement malheureux, c'est de voir qu'on ne sait pas plus que ça où on s'en va. Mais le pire, c'est le double discours sur la place publique, parce que, la semaine dernière, on a dit aux Québécois qu'il y aurait un réseau étendu puis on n'est même pas capable de faire le premier pas qui est celui de l'établir dans les quartiers défavorisés comme notre formation politique avions décidé.

Je veux juste rappeler que c'était consensuel, à l'époque, hein? C'est un projet de loi qui avait été adopté à l'unanimité.

M. Poinlane (Pascal) : Qu'est-ce que vous feriez, en ce moment, si vous étiez ministre de l'Éducation?

M. Cloutier : Si j'étais ministre de l'Éducation, je n'aurais pas perdu les deux années du Parti libéral, comme ils l'ont fait, à passer d'une priorité à l'autre. J'aurais certainement d'abord mis l'accent sur une politique de la réussite scolaire. J'aurais demandé au milieu l'opinion du réseau, pris en considération l'avis des experts, mais j'aurais convié les gens à réfléchir à ce qui compte vraiment : la réussite de nos jeunes. Là, on fait exactement l'inverse, encore une fois.

En commission parlementaire, souvenez-vous, les intervenants nous ont tous dit : On veut être entendus. Il y a à peu près la moitié des intervenants, ils ont dit : Ça prend des états généraux au Québec en éducation. Allez lire les mémoires, là, ils terminent presque tous... Ça fait que, là, le ministre nous avait dit : On a appris, on vous a bien entendu, on ne fera pas la même erreur, cette fois-là, on va vous écouter pour la suite des choses.

Or, ce n'est pas pour rien que la CSQ, la FAE, je ne sais pas quel autre groupe qui est sorti puis j'en ai vu d'autres, ont dit au ministre : Non, mais vous êtes en train de refaire la même erreur. Vous nous annoncez des mesures sans même avoir pris la peine de nous consulter.

M. Poinlane (Pascal) : Si vous étiez ministre de l'Éducation, est-ce que vous annuleriez le programme de maternelle quatre ans l'an prochain, voyant que ça va être trop tard, là, ou bien c'est mal ficelé?

M. Cloutier : Non, non. Bien, en fait, justement, j'aurais fait les choses correctement, on l'aurait ficelé correctement. Il n'y aurait pas eu 25 ministres de l'Éducation qui se sont succédé, puis on aurait eu une vision de l'éducation. C'est de l'improvisation mur à mur en éducation. La tergiversation actuelle s'explique beaucoup par le fait qu'on passe d'un ministre à l'autre puis que là, la vision, c'était la structure. Allez relire ce que Blais disait ou Bolduc sur la réforme des institutions scolaires. Ils présentaient ça comme la septième merveille. Aujourd'hui, ils sont obligés de dire que ce n'est peut-être pas la meilleure idée du siècle qu'ils ont eue.

Mme Marin (Stéphanie) : Mais, à ce moment-ci, qu'est-ce que vous demandez au gouvernement de faire? De mettre ça de côté jusqu'à ce que ce soit ficelé comme il faut ou de redoubler d'efforts?

M. Cloutier : Non, non. D'abord de travailler avec le milieu, de consulter ceux et celles qui ont l'expertise et, oui, de redoubler d'efforts puis d'arrêter d'improviser en éducation. Merci.

(Fin à 9 h 50)

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