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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins

Version finale

Tuesday, May 24, 2016, 13 h 34

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-cinq minutes)

Mme Lamarre : Bonjour. Nous sommes ici ce matin pour parler d'un nouveau secteur qui est victime, dans le fond, d'une démarche du ministre de la Santé. Cette fois-ci, il s'agit des ambulanciers, des paramédics.

Alors, je suis accompagnée de M. Dany Lacasse, qui est vice-président de la FSSS-CSN, et de M. Jean Gagnon, qui est représentant du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN.

Alors, ce qu'on constate, c'est que le ministre, après le rapport Ouellette, qui avait été commandé, sur les services préhospitaliers, en fait, donc tout ce qui concerne les ambulanciers, le service des paramédics, il y avait une urgence d'agir, c'était le titre du rapport Ouellet, qui a été déposé il y a déjà plus d'un an, et donc très peu de suivis. Mais ce qui est frappant, c'est qu'en avril dernier le ministre de la Santé, M. Barrette, a émis un communiqué dans lequel il y avait trois recommandations : alors, une première recommandation qui vise à améliorer... à donner plus de redditions de comptes — et on est d'accord avec cette recommandation-là — au niveau des services hospitaliers... préhospitaliers; deuxième recommandation, c'est le choix du gouvernement de dire : Nous, on va travailler à l'acquisition des véhicules et des équipements et donc on va essayer d'obtenir de meilleurs prix à ce niveau-là — ça aussi, je pense que ça fait référence à une saine gestion, et c'est possible de le faire; troisième recommandation, là, par contre, il y a vraiment une décision qui est très étonnante, c'est-à-dire que le ministre reconnaît de façon pleine et entière l'autorité, dans le fond, le statut des entreprises propriétaires d'ambulances de devenir les employeurs des ambulanciers.

Alors, on voit très, très bien, là, il y a une perte. Historiquement, l'association des ambulanciers avait des liens avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et des négociations, même, avec le ministère de la Santé et des Services sociaux pour, par exemple, apporter certaines garanties au niveau de la formation des ambulanciers, au niveau des conditions de travail générales, je vous dirais même au niveau des uniformes, au niveau aussi, également, de s'assurer que toutes les zones du Québec soient bien couvertes et qu'il y ait même des possibilités de s'entraider entre services ambulanciers. J'ai déjà fait des points de presse où on dénonçait qu'il y avait certaines zones qui n'étaient pas bien prises en charge.

Donc, on veut optimiser tout ça, on veut améliorer, et là ce que les ambulanciers reçoivent comme consigne, c'est que, dorénavant, il n'y a plus de négociations entre eux et le ministère de la Santé et des Services sociaux, donc entre le ministre, et qu'au contraire on leur dit : Bien, les propriétaires d'ambulances deviendront vos employeurs à part entière. Alors, ça pose vraiment un problème en termes de standardisation de qualité des soins, des interventions, de standardisation et d'accès garanti.

Alors, je vais laisser M. Lacasse et M. Gagnon compléter avec les informations supplémentaires, mais, pour nous, c'est clair, c'est une autre façon... un autre secteur, je vous dirais, qui avait été un peu épargné jusqu'à maintenant, mais le ministre a décidé de semer la discorde partout dans le réseau de la santé, incluant même au niveau des services ambulanciers, qui sont des services très importants, essentiels et très appréciés de la population. M. Lacasse.

M. Lacasse (Dany) : Alors, oui, bonjour. En effet, par rapport au rapport Ouellet, dans le fond, il était urgent d'agir. Les rencontres ont été arrêtées au printemps 2015, et, en lien avec ça, on voyait une vision dans ce rapport global. Mais ce que nous présente le ministre Barrette, le 21 avril dernier, ça nous semble tout à fait... une confusion totale, puisqu'on reprend seulement quelques recommandations qui sont beaucoup plus pécuniaires, alors qu'il y avait une vision beaucoup plus importante au niveau des services à la population, la reddition de comptes, comme Mme Lamarre le disait tantôt, mais aussi sur une reddition de qualité et de s'assurer d'un bon service.

Nous, en négociations... depuis plus de 30 ans qu'on négocie avec le ministère tout ce qui touche, de façon globale, les matières nationales, particulièrement monétaires, et aussi c'est important parce qu'on a déposé ces matières-là en avril 2015, on n'a eu aucune rencontre avec le ministère à ce jour sur les négociations. En août 2015, on nous avise ça va être quoi, les matières négociées avec le ministère, les matières négociées avec les entreprises privées sur les choses plus locales, plus normatives, et en avril, le 21 avril dernier, coup de théâtre, on apprend que, maintenant, on va devoir faire entièrement la négociation avec nos employeurs, à laquelle nos employeurs, d'ailleurs, ne semblent pas plus au courant ni prêts à faire ce type de négociation, puisque ce n'est pas eux qui décident de leurs revenus, de leurs contrats, tout est organisé par le ministère. Donc, vous voyez, c'est un système, là, présentement, qui ne fait pas l'affaire, et ça donne la confusion pour tout le monde.

On a eu 11 rencontres, actuellement, à ce jour, avec la principale association patronale sans être capables seulement de finaliser une négociation sur un protocole, justement, comment qu'on va établir la négociation. Et donc ça démontre bien comment qu'on est dans... que tout le monde ne sait pas présentement où on s'en va.

Il y a également des choses importantes, donc, nous avons stabilisé la main-d'oeuvre, l'emploi, nous avons professionnalisé le secteur et modernisé la pratique. Depuis 30 ans, la CSN a été de plusieurs combats, justement, pour s'assurer la professionnalisation des paramédics au Québec, autant des répartiteurs médicaux d'urgence, du personnel de soutien et on veut être utilisés, on est prêts à être utilisés, parce que, bien sûr, moi comme M. Gagnon, on est des paramédics et on est intéressés de continuer à servir la population, mais ce n'est pas en nous isolant dans chacune des entreprises que la vision va être globale.

Et, dans le rapport, d'ailleurs, on voyait même des recommandations qui allaient jusqu'à faire disparaître la notion des zones justement pour s'assurer d'un service global. Avec l'orientation prise au mois d'avril, c'est clair, là, que, pour nous, ce n'est pas dans cette direction-là qu'on a fait 30 ans de lutte et on ne peut pas accepter cette nouvelle vision du ministre. Et d'ailleurs on a demandé une rencontre, on veut le rencontrer, on veut mettre les choses au clair avec lui et on a des bonnes parties des trois items, d'ailleurs, qu'on a présentés en avril qu'on est d'accord, mais, sur l'utilisation de nos ressources, il faut se parler absolument. Je pense que c'est un droit qu'on a de s'assurer qu'on va dans la bonne direction.

Donc, également, bien sûr, on a débloqué des actions, on veut être sur le terrain. De plus en plus, dans les prochains jours, vous allez nous voir arriver parce qu'il est clair pour nous qu'on n'acceptera pas cette façon de faire, on ne veut pas revenir 30 ans en arrière, on a trop voulu faire avancer ce secteur-là, et tout le bien que ça apporte à la population, puis je pense que la population nous le rend bien aussi. Donc, vous pouvez vous assurer qu'on va tout faire de notre part pour continuer à faire avancer et non reculer nos conditions de travail, mais particulièrement les conditions de pratique des paramédics au Québec.

Donc, je vais laisser la parole à M. Gagnon.

M. Gagnon (Jean) : Merci. Bonjour. Écoutez, je vais simplement donner des exemples pratiques, là, parce qu'il n'y a pas grand-chose à rajouter. Mais, je dirais, au niveau pratique, si on parle de santé et sécurité au travail, on parle de détresse psychologique ou de choc post-traumatique, il est important de traiter ces matières-là à un même endroit pour l'ensemble des paramédics, des répondants médicaux d'urgence et des employés de soutien du secteur préhospitalier, que ça soit au niveau des horaires de faction, ce qu'on appelle les horaires 7/14, où les gens travaillent sept jours d'affilée «on», prennent sept jours de repos... Ces horaires-là sont désuets. Il y a des gens, même, qui ont fait des plaintes à la CSST, il y a des décisions qui sont à la veille de sortir, et nous, on ne veut pas se ramasser avec ses solutions imposées. C'est pour ça qu'on l'a mis dans la négociation de la convention collective, afin d'avoir des horaires de travail qui vont être bénéfiques, tant pour les paramédics que pour la population.

Et c'est la même chose au niveau de la charge de travail. On sait qu'il y a des endroits où la charge de travail est beaucoup trop élevée. On sait que, de plus en plus, nos gens sont essoufflés, et, depuis le nombre d'années que ça dure — et ça va en augmentant — ils ne pourront pas continuer à garder ce rythme-là. On ne voit pas comment on va pouvoir régler le problème de la charge de travail dans les différentes régions du Québec si on fait ça avec les entreprises privées et on ne fait pas ça avec le ministère.

Alors, ce n'est là que quelques exemples qui font qu'on ne peut pas décider de reconduire des contrats à budget, ne rien nous donner comme alternative et de ne pas maintenir notre façon de négocier qu'on fait depuis 30 ans. Pour nous, c'est un recul qui est inacceptable. Merci.

Mme Lamarre : En conclusion, je dirais que, dans le fond, ce qu'on perçoit actuellement — puis le ministre peut le corriger s'il accepte de rencontrer les paramédics comme ils le demandent — c'est qu'il essaie, dans le fond, de faire un bras de fer avec les entreprises propriétaires des ambulances, et, dans ce moment de négociation, eh bien, les paramédics se trouvent pris en otages, ils se trouvent coincés et ils sont complètement isolés de leur habituel lieu de négociation, lieu qui devrait demeurer un lieu public, puisqu'il y a des enjeux de système de santé public dans les services que les ambulanciers offrent aux Québécois.

Alors, nous, on demande que le ministre rencontre les ambulanciers, qu'il leur donne l'heure juste, qu'il leur explique qu'est-ce que c'est, sa vision de leur participation et qu'il reprenne... donc qu'il leur garantisse qu'ils pourront encore être entendus et avoir le ministère de la Santé et des Services sociaux dans le trio qui, historiquement, faisait en sorte que les services étaient garantis de façon universelle à la population du Québec. Alors, c'est cet appel-là qu'ils font : Est-ce que le ministre peut rencontrer les ambulanciers et leur donner l'heure juste alors qu'actuellement il est en train de faire une négociation difficile avec les entreprises ambulancières? Et on a l'impression qu'il se sert un peu des ambulanciers en otages, finalement, entre les... dans ce contexte de négociation.

Alors, le ministre devra rencontrer les ambulanciers. Je pense que c'est un devoir, les ambulanciers le méritent. Je pense qu'il y a également une opportunité, tant que le ministère reste en lien avec les ambulanciers et non pas les confier exclusivement à des entreprises propriétaires d'ambulances, eh bien, il y a toutes sortes de nouveaux rôles qui sont possibles aussi pour les ambulanciers. On voit, en Ontario, où on utilise beaucoup les paramédics, par exemple, dans le soutien à domicile, dans le suivi de certains patients qui ont des besoins d'avoir une visite d'un professionnel ou de quelqu'un qui vient valider certaines choses, la prise de certains médicaments à domicile... Donc, il y a une façon de mieux utiliser, de mieux faire en sorte que les ambulanciers contribuent à l'ensemble du système de santé et non pas les exclure du système comme le ministre semble vouloir le faire tant qu'il n'aura pas donné l'heure juste à ces représentants importants, ces professionnels de la santé dans notre système. Merci.

(Fin à 13 h 47)

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