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Point de presse de Mme Nathalie Roy, présidente du caucus du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Wednesday, May 25, 2016, 15 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures)

Mme Roy (Montarville) : Bonjour tout le monde. Écoutez, juste quelques mots... Je suis renversée d'apprendre que la ministre Vien vient de tenir une mêlée de presse dans laquelle elle dit qu'elle n'a pas aimé le ton des propos du chef de la deuxième opposition. Moi, ça me dérange vraiment d'entendre la ministre dire ça, «le ton des propos». Écoutez, quand qu'on dit à une ministre : Réveille-toi, et qu'elle s'offusque de ça, moi, je trouve que Mme Vien a l'épiderme très, très mince. Et je me demande, d'ailleurs, pourquoi les collègues libéraux de Mme Vien ne sont pas offusqués lorsqu'une autre ministre, Mme de Santis, a tenu des propos extrêmement graves, des propos incitant à la haine, parlant de tuer, de jeter des personnes. Personne ne s'est offusqué à ce moment-là.

Alors, vous comprenez très, très bien que c'est pratiquement… On joue dans un très mauvais film, actuellement, parce que ce que le gouvernement libéral essaie de faire, actuellement, avec cette non-nouvelle, je vais l'appeler comme ça, c'est de créer une diversion, créer une diversion sur des propos. Vous savez, ce matin, M. Legault, lorsqu'il a questionné Mme Vien, c'était extrêmement grave. Il y a 700 enfants qui n'ont pas de transport scolaire parce qu'il y a un lock-out, un lock-out qui est légal. La ministre répond : C'est légal, et ce lock-out a été fait dans les règles de l'art, mais jamais elle ne s'est inquiétée du bien-être de ces enfants-là qui, demain, ne pourront pas aller à l'école, et il y a des examens. Et, écoutez, M. Legault sortait, quittait le Parlement, quittait la salle de l'Assemblée nationale et il lui a dit : Réveille-toi!

Écoutez, on est en politique, ici. Ce n'est pas de la dentelle qu'on fait. Ce sont des propos et des propos qui doivent être dits, qui ont été dits, et il n'y a pas raison de s'offusquer pour ça. Par ailleurs, ce que le gouvernement libéral essaie de faire actuellement, c'est effectivement de créer une diversion parce que les vraies affaires, les vrais problèmes, actuellement, au gouvernement libéral, qu'est-ce que c'est? C'est l'énorme scandale qui a cours, actuellement, au ministère des Transports du Québec, c'est Mme Dominique Savoie, la sous-ministre, c'est également le chef de cabinet du ministre Daoust, tous les acteurs, toutes ces personnes qui nous apprennent des choses et l'enquêteuse au dossier qui nous apprend des choses très troublantes sur ce qui se passe au ministère des Transports.

Le gouvernement, on comprend qu'il essaie de mettre la marmite là-dessus, mais il y a encore beaucoup de questions qui restent sans réponse. Comment se fait-il que le ministre Poëti a été tassé? Que savait-il et pourquoi a-t-il été tassé? Alors, il y a plein de problèmes au gouvernement libéral, ce qui se passe au MTQ, les gens que je vous ai nommés. N'oublions pas M. Sam Hamad et ses accointances avec M. Marc-Yvan Côté qui ont été révélées il y a quelque temps, son voyage en Floride, et puis les arrestations de M. Marc-Yvan Côté, Mme Nathalie Normandeau. Tout ça, on veut faire oublier ça au monde et on veut s'en prendre au chef de la deuxième opposition, qui est allé dire à une ministre : Réveille-toi!

Bien, moi, je pense que les parents, les pères et les mères de ces enfants-là qui, demain, devront aller les reconduire à l'école, je pense qu'ils vont être bien contents de savoir qu'il y a quelqu'un, un élu à la Chambre, ici, qui prend pour eux et qui prend pour les enfants. Alors, voilà, c'est le commentaire que j'avais à faire, tout simplement.

M. Bovet (Sébastien) : Au-delà du dossier des enfants qui sont un peu pris en otages, je présume, par ce lock-out ou ce conflit de travail, les libéraux prétendent que, depuis quelques jours, quelques semaines, M. Legault a un ton agressif hors micro, qu'il envoie promener les élus et les ministres du gouvernement libéral. Est-ce qu'il n'y a pas un ton à changer pour M. Legault, mais aussi pour l'ensemble des parlementaires dans les débats à l'Assemblée?

Mme Roy (Montarville) : Je pense que ce que le gouvernement libéral est en train de faire, actuellement, la sortie — il y avait le ministre Paradis également — je pense que tout ça n'est que pour créer une diversion. Et le ton des échanges... Et vous savez comme moi, on appelle certains des députés des «goons». Je pourrais vous dire qu'à côté de moi il y en a, des «goons» du Parti libéral qui crient très, très fort, et on ne parle jamais de ceux-là, et M. Paradis n'en a pas parlé. Alors, je pense que c'est une réalité, c'est une réalité qu'il y a des échanges qui se font qu'on ne voit pas parce que la caméra est toujours braquée sur la personne qui parle, mais ça, cette réalité-là, quand ça ne fait pas leur affaire, là ils se plaignent. En fait, les libéraux jouent aujourd'hui les vierges offensées.

M. Robillard (Alexandre) : Dans un sens, avez-vous l'impression d'avoir atteint votre objectif en braquant les projecteurs sur un enjeu qui vous apparaissait important?

Mme Roy (Montarville) : Écoutez, ce n'est pas de cette façon-là, nécessairement, qu'on aurait aimé qu'il le soit, mais l'enjeu est extrêmement important. C'est un lock-out... Et ce qu'on a vu c'est que M. Legault... c'était la question de mon collègue de Chambly, Jean-François Roberge, qui est le responsable, le critique de l'éducation, et M. Legault a voulu, justement, prendre la deuxième complémentaire parce qu'il connaît bien le dossier, ayant d'ailleurs déjà été ministre de l'Éducation. Et la ministre, lorsqu'on lui dit : Qu'allez-vous faire pour ça?, et qu'elle nous répond… Qu'allez-vous faire pour ce lock-out? Il y a 700 enfants qui demain ne pourront pas aller à l'école, et ce sont les examens du ministère, qu'allez-vous faire? Elle ne nous parle que de ce lock-out qui est fait dans les règles de l'art, rien pour les enfants et, outre ça, elle ne nous parle même pas des services essentiels, par exemple.

Alors, je pense que c'est plutôt la ministre qui a été prise de court parce qu'elle n'a pas nécessairement répondu la bonne chose et qui, là, essaie de s'en sortir. Et vous connaissez M. Legault, vous savez comme il est passionné, alors, quand il est sorti de Chambre, il a dit : Réveille-toi! Alors, si elle est offusquée par ça, bien, elle a la peau bien, bien mince.

M. Bovet (Sébastien) : C'était «réveille-toi» ou «réveillez-vous»?

Mme Roy (Montarville) : Je n'étais pas à côté, je n'ai pas entendu. «Réveille-toi» ou «réveillez-vous», là, je ne pourrais pas dire, là.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce qu'au contraire, justement, le comportement de M. Legault, peu importe ce qu'on en pense, n'est pas en train, justement, d'enlever les projecteurs de cette histoire de 700 élèves sur ce qui se passe à l'Assemblée nationale, dans la bulle de l'Assemblée?

Mme Roy (Montarville) : Écoutez, c'est ce que le gouvernement libéral essaie de faire aujourd'hui, c'est de nous faire oublier. Écoutez, il y avait un rapport de la Vérificatrice générale ce matin. Vous n'avez sûrement peut-être pas tous eu le temps de le lire, mais il y a des choses importantes là-dedans. Quand on dit… On a posé des questions, même le ministre Daoust nous répond : Ah! bien, vous, vous l'avez lu, mais moi, je ne l'ai pas encore lu. Il y a encore des choses importantes, il y a encore des ajustements à faire avec la machine gouvernementale, il y a encore trop d'argent gaspillé.

Quand mon collègue Éric Caire se lève puis dit : Voici un iPad, on le paie à peu près... je pense qu'il nous a dit 437 $ en magasin, le gouvernement le paie 480 quelques, pourquoi? Ça, c'est la réalité. Actuellement, il manque de gouvernance, il manque de... Manque-t-il de vérification? Il y a une problématique. La Vérificatrice générale nous le dit, puis elle nous le dit à plusieurs égards dans plusieurs dossiers.

Au MTQ — moi, je reviens au MTQ — aujourd'hui, c'est la Vérificatrice générale, hier, avant-hier, la semaine dernière, c'était le MTQ, et il y en a, des rapports, il y en a, des expertises, puis il n'y a rien qui a changé. Et même je vous ramènerais à la semaine dernière, je crois — je perds la notion du temps — M. Poëti, quand il a parlé à M. Lacroix, que M. Lacroix a fait son article, si M. Lacroix n'avait pas fait son article, est-ce que le bon gouvernement libéral aurait bougé ou est-ce que ce serait encore la règle du silence, l'omerta du silence? Parce qu'il se passe des choses au MTQ, et ça, c'était M. Duchesneau qui nous le disait. Qu'est-ce qu'ils ont fait avec son rapport? Ils sont allés le cacher pour 80 ans. Et M. Duchesneau le disait, mais, outre ça, la Vérificatrice générale le disait, le disait l'année dernière, avant... il y a eu des audits, pardon, avant les fêtes, on nous dit qu'il se passe des choses et on ne veut surtout pas qu'on aille fouiller.

Alors, ma question... j'ai fait un grand détour, mais, si Louis Lacroix n'avait pas fait son reportage dans L'Actualité, est-ce que le gouvernement libéral réagi? Non. C'est ce que je crois. Et c'est pour ça qu'on tente de faire une diversion aujourd'hui avec quelque chose de totalement anodin. Qu'un élu dise à une ministre : Réveille-toi!, bien, moi, je suis contente de savoir qu'il y a un élu qui prend la défense des gens et dans... en l'occurrence, bien, des parents. Les parents... il y a des mamans qui, demain matin, devront aller reconduire leurs enfants à l'école, là, parce qu'il n'y a pas de transport.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous pensez que les esprits s'échauffent parfois en fin de session?

Mme Roy (Montarville) : Honnêtement, oui, c'est possible, oui, oui, j'en conviens avec vous. Je pense que tout le monde, tous partis confondus, c'est la fatigue, les gens sont fatigués, il y a des enjeux. Il est fort probable... Oui, il y a des moments qui sont beaucoup plus doux; à la rentrée ou tout de suite après une élection, tout le monde s'aime. Mais la réalité des choses, c'est qu'il y a des agendas, il y a des échéanciers, il y a des projets de loi que certains veulent pousser. Alors, oui, probablement, c'est possible, et pour tout le monde, là.

M. Robillard (Alexandre) : Quel lien vous faites, justement, précisément, entre la fatigue de la fin de session et les réactions d'aujourd'hui?

Mme Roy (Montarville) : Les réactions du gouvernement? Je ne...

M. Robillard (Alexandre) : Dans ce cas précis, là.

Mme Roy (Montarville) : Dans ce cas précis, je ne pense pas que c'est un cas de fatigue. Je pense que le gouvernement libéral essaie de faire diversion et essaie de faire en sorte que les journalistes, qui font un travail remarquable, oublient les vrais problèmes, les vrais scandales, pour se consacrer sur quelque chose de tout à fait futile.

M. Bovet (Sébastien) : On se doute de la réponse, là, mais j'aimerais vous l'entendre dire. Mme Vien demande... laisse entendre qu'elle s'accommoderait d'excuses de la part de M. Legault. Y aura-t-il des excuses de M. Legault?

Mme Roy (Montarville) : C'est Mme Vien qui devrait s'excuser auprès des parents, des parents qui, demain matin, devront aller reconduire 700 enfants à l'école, des pères et des mères de famille. Ces enfants-là ont droit à l'éducation, mais ont aussi droit aux services essentiels. Alors, c'est elle qui devrait s'excuser.

M. Bovet (Sébastien) : Je comprends que ça veut dire non?

Mme Roy (Montarville) : Non. Pourquoi s'excuser? Pourquoi? On s'excuse quand on fait du mal, quand on fait du mal. Et, dans le cas présent, dire à une élue : Réveille-toi!, moi, je pense qu'elle a l'épiderme bien, bien mince, Mme Vien, bien, bien mince.

(Fin à 15 h 10)

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