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Point de presse de M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile, de santé publique et de prévention

Version finale

Thursday, May 26, 2016, 9 h 29

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente minutes)

M. Lisée : Bonjour. Aujourd'hui, j'ai le bonheur d'être entouré de personnes qui dévouent leur énergie et leur vie à accueillir des enfants, ce sont des personnes qui sont des familles d'accueil. Alors, des familles d'accueil, il y en a 2 300 au Québec, ce sont des gens qui sont chargés de voir à l'épanouissement des enfants du Québec que la vie a malmenés dans les premières années de leurs vies, et ces parents demandent d'être mieux reconnus lorsque des décisions sont prises par des juges quant à l'avenir de ces jeunes.

Pour l'instant, lorsqu'il y a une décision, une recommandation de la direction de la protection de la jeunesse pour déplacer un jeune qui est dans une famille d'accueil ou le retourner à sa famille biologique, les familles d'accueil n'ont pas droit au chapitre, ils ne sont pas entendus pour donner leur propre version des choses ou faire une suggestion au juge, et donc le juge n'a pas accès à cette partie de l'information.

En Ontario, c'est déjà le cas. En Ontario, les juges entendent les familles d'accueil, voient leur réalité et voient dans quelles dispositions ils sont par rapport à un enfant qui va être déplacé. Et, nous, au Parti québécois, on pense que c'est une revendication qui est de bon sens. Ce sont des personnes qui connaissent l'enfant en question, qui ont vécu avec l'enfant pendant des années et qui ont quelque chose de légitime à dire. Ensuite, ce sera au juge de prendre la décision en fonction des intérêts de l'enfant, bien sûr.

Alors, aujourd'hui, je déposerai une pétition, 800 pétitionnaires réclament de la ministre Lucie Charlebois qu'elle insère, dans la Loi de la protection de la jeunesse, cette disposition. On sait que cette loi doit être révisée, statutairement cette loi demande une révision périodique, et c'est en 2016 que la loi doit être révisée. Il y a plusieurs autres enjeux, évidemment, qui sont liés à la loi sur d'autres questions, comme les centres jeunesse, la question des fugueuses, et autres choses, mais, à l'intérieur de cette discussion, il nous semble indispensable d'avoir une discussion sur les droits des familles d'accueil.

Alors, j'ai le plaisir de vous présenter Mme Jacinthe Boucher, qui est présidente de la Fédération des familles d'accueil et ressources intermédiaires du Québec.

Mme Boucher (Jacinthe) : Merci, M. Lisée, de nous avoir accueillis à cette conférence de presse. Bonjour, Jacinthe Boucher, présidente de la FFARIQ. La fédération, ça fait 40 ans qu'elle existe, qu'elle représente des ressources dans l'enfance et qui accueillent leurs coeurs, leurs maisons pour accueillir des enfants en difficulté.

Pourquoi qu'on est ici aujourd'hui? Pourquoi qu'on dépose une pétition? C'est que, dans le fond, présentement, comme M. Lisée l'a dit, il y a une modification de la LPJ, une modification quinquennale, O.K., qui doit être faite parce que, présentement, les familles d'accueil n'ont pas droit de donner d'avis ou d'opinion lorsqu'il y a un placement chez une famille d'accueil. Le problème qui se pose au quotidien, c'est que, souvent, on voit beaucoup de déplacements d'enfants au cours de sa vie de placement et que, si la famille d'accueil aurait été considérée, son opinion, autant par le DPJ ou par un juge, peut-être qu'on aurait évité des déplacements d'enfants. Ça fait que nous, on ne comprend pas pourquoi la LPJ du Québec, il n'y a pas de modification comme celle de l'Ontario, qui dit, en Ontario, que, quand un enfant, ça fait six mois consécutifs qu'il est dans sa ressource, elle devient partie à vie au dossier, ça fait que ça éviterait beaucoup de déplacements. Ça fait qu'il y a plus que 800 familles d'accueil. Nous, on représente 2 300 membres, des ressources que ça fait des années qui accueillent des enfants en difficulté. Et vous savez qu'un enfant qui est plus souvent... qui est changé d'une famille d'accueil à l'autre, c'est, après, pour lui, très, très difficile d'être en mesure de s'investir dans cette ressource.

Ça fait que nous, on est vraiment là pour le bien-être des enfants. Et le vivre-avec au quotidien des enfants, c'est les ressources qui le vivent et présentement elles ne sont même pas considérées. On dit partout qu'une famille d'accueil doit être partenaire, mais, si on regarde la Loi de la protection de la jeunesse du Québec, on n'en fait aucunement mention. Il faut qu'il y ait une modification dans le même sens que celle de l'Ontario.

On a présenté nos recommandations auprès de la ministre Charlebois, on n'a pas eu de retour de sa part. Ça fait que je remercie beaucoup M. Jean-François Lisée, O.K., de nous accompagner dans ce processus de changements législatifs qui va être bien important, surtout pour le bien-être des enfants. Je vous remercie beaucoup.

M. Lisée : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions?

M. Caron (Régys) : Le problème, j'aimerais qu'on le situe, là. Il y a trop de déplacements d'enfants d'une famille d'accueil à l'autre au gré de la DPJ sans égard aux familles d'accueil, c'est bien ça que vous nous dites ce matin?

Mme Boucher (Jacinthe) : Tout à fait, tout à fait.

M. Caron (Régys) : Quels problèmes ça génère, maintenant?

Mme Boucher (Jacinthe) : Mais le problème que ça génère, c'est qu'un enfant... O.K., là, je ne sais pas si vous connaissez un peu le processus de placement. Un enfant, dans la loi actuelle, on est supposés de statuer sur son projet de vie à l'intérieur de deux ans. Ça fait que, pendant deux ans de temps, il faut qu'on statue le plus tôt pour son projet de vie. Mais, quand qu'un enfant est placé en famille d'accueil, O.K., ils vont... ça va commencer par un 30 jours, après, un trois mois, après, un six mois, après, un an et deux ans, et on n'a pas encore statué du projet de vie, mais la famille d'accueil... l'enfant va avoir changé plusieurs fois de famille d'accueil en cours de route avant qu'on ait statué sur le projet de vie. Est-ce que... Y a-tu un retour possible dans son milieu? C'est-u un placement à majorité? Tous ces éléments-là. Ça fait que cet enfant-là, avant qu'il soit... statué son projet de vie, il peut avoir fait plusieurs familles d'accueil, et, oui, c'est...

M. Caron (Régys) : Et quels sont les motifs invoqués par la DPJ pour faire ces déplacements-là?

Mme Boucher (Jacinthe) : Écoutez, il y a plusieurs motifs qui peuvent être invoqués. Il peut y avoir, O.K., le motif que, bon, bien, l'enfant, pour questions administratives, ils vont le déménager de région, il peut y avoir... c'est que la ressource, elle a demandé des services pour cet enfant-là, puis eux, ils ont... il dit que l'enfant n'a pas besoin de services. Le fond du problème, c'est que la famille d'accueil, son opinion n'est jamais considérée. Ça fait que c'est pour ça que, si tu as une famille d'accueil qui a moindrement dit : Écoutez, ce coco-là, il a besoin d'aide... Vous savez, monsieur, qu'il y a des traumatismes que ces enfants-là... que jamais un adulte ne serait en mesure de passer au travers, que les familles d'accueil les accueillent, demandent du soutien, et qu'au lieu de donner... au lieu de les considérer qu'est-ce c'est qu'ils disent, ils déplacent les enfants. Ça fait qu'il y a beaucoup de situations, des cas d'espèce et des questions d'horreur.

M. Lisée : Il y a aussi le cas — contredisez-moi si je me trompe — où la famille biologique ou la mère biologique n'était pas en situation de garder l'enfant pour des raisons, par exemple, d'intoxication. La personne s'est désintoxiquée, maintenant elle est en mesure de le reprendre et demande la reprise de l'enfant. Ça peut être... C'est un cas qui arrive?

Mme Boucher (Jacinthe) : Oui, oui, ça peut être une situation comme ça. C'est que, oui, tu vas avoir le parent qui dit qu'il peut s'avoir mobilisé, mais par contre, O.K., au bout de la ligne, s'est désorganisé, l'enfant va retourner... après, retourne dans le réseau et là retourne dans une autre famille d'accueil. Si on aurait entendu la famille d'accueil au départ, là, de dire : Peut-être qu'on est mieux de vérifier, attendre plus longtemps. Tu sais, c'est là qu'est l'importance parce que, quand il y a une décision qui est faite par le centre jeunesse, les réviseurs, jamais la famille d'accueil n'est entendue, jamais le juge n'est entendu. Le seul temps qu'il est entendu, c'est si on a statué son projet de vie, O.K., jusqu'à un placement majorité, que la famille d'accueil, s'il y aurait un déplacement, là pourrait prendre un avocat, saisir un tribunal et demander à être partie. Et là il faut qu'elle demande, O.K., au juge pour devenir partie, ça devient un procès dans un procès.

En Ontario, d'emblée, le processus du six mois, la famille d'accueil devient partie à vie au dossier. Ça fait qu'au moins les gens qui prennent des décisions, O.K., qui sont supposés d'être neutres à prendre des décisions sont en mesure de les prendre parce qu'ils entendent tout le monde autour, autant la famille d'accueil, les intervenants, les parents, O.K., pour prendre une bonne décision pour l'intérêt de l'enfant.

M. Caron (Régys) : Un enfant en famille d'accueil peut subir combien de déplacements avant d'atteindre la vie d'adulte?

Mme Boucher (Jacinthe) : Écoutez, ça varie d'un enfant à l'autre, mais je vous dirais, là...

M. Caron (Régys) : En moyenne, là, mettons?

Mme Boucher (Jacinthe) : Bien, écoutez, moi, personnellement, moi, je suis... 16 ans que je suis famille d'accueil, puis des enfants que j'ai accueillis, ils avaient vécu quatre, cinq déplacements avant d'arriver chez nous, qui étaient en projet de vie.

M. Caron (Régys) : Quelles peuvent être les conséquences de ces déplacements-là?

Mme Boucher (Jacinthe) : C'est que les conséquences, comme je vous disais au début, c'est que l'enfant, là, quand il a vécu quatre ou cinq familles d'accueil, là, ça va prendre des années avant qu'il fasse confiance, O.K., puis de s'investir réellement, tu sais, de sentir qu'il a sa place, lui, comme enfant dans cette famille-là. Et, si tu as un enfant qui a resté, exemple, un an dans une autre ressource puis, pour diverses raisons, l'ont déplacé, ça peut prendre jusqu'à deux ans qu'un enfant s'investisse réellement dans sa ressource et se sente bien. Parce que, vous savez, là, les enfants en famille d'accueil, tout qu'est-ce que c'est qu'ils portent en eux, c'est lourd et souvent ils sentent qu'ils n'ont pas leur place, et ça, c'est important.

M. Caron (Régys) : Est-ce que c'est la machine de la DPJ qui agit au gré de ses besoins plutôt que celui des enfants?

Mme Boucher (Jacinthe) : Oui, ça, souvent, c'est le cas. C'est souvent... il va y avoir des décisions administratives qui vont être faites plutôt que dire, de regarder vraiment l'intérêt réel, O.K., de l'enfant, qu'est-ce qu'il a besoin au quotidien de cet enfant-là. Qui qui... le vivre-avec au quotidien, quand il revient de son milieu naturel puis qu'il pleure toute la nuit ou qu'il s'enferme dans sa chambre parce qu'il ne va pas bien? C'est la ressource. Et, présentement, jamais que l'opinion de la ressource n'est considérée, là, tu sais.

M. Caron (Régys) : Quels changements législatifs demandez-vous, là?

Mme Boucher (Jacinthe) :Législatifs, c'est comme que ça soit celle de l'Ontario que, du moment qu'un enfant est six mois consécutifs dans une ressource, O.K., qu'elle devienne partie à vie au dossier. Ça fait que, d'emblée, la direction de la protection de la jeunesse, la DPJ, qu'on appelle, devra consulter la famille d'accueil pour déplacement, consulter la famille d'accueil aussi pour le suivi aussi de l'enfant. Et, lorsqu'ils devront passer devant le tribunal, la famille d'accueil, d'emblée, pourra être présente, et ça ne deviendra pas un procès dans un procès.

M. Caron (Régys) : Puis les parents biologiques des enfants, là, est-ce qu'ils ont une place dans toute cette machine-là?

Mme Boucher (Jacinthe) : Bien, je vous dirais qu'on n'enlève aucun droit aux parents biologiques. Ce n'est pas là-dessus qu'on remet en question. Nous, c'est le processus. Parce que c'est correct qu'un parent, O.K., qui s'est mobilisé puis qu'il y a un retour, c'est correct, mais pas non plus à n'importe quel prix. Puis, quand on décide qu'il y a un retour, il faut penser aussi : Est-ce qu'il va vraiment rester, après, avec son parent, pas qu'il va faire deux puis trois autres familles d'accueil? Parce que, là, l'enfant, par la suite, est déchiré. Ça fait que nous, on n'enlève pas les droits du parent, tu sais, on est tout à fait en accord. C'est normal aussi qu'on travaille, mais en même temps il faut réellement travailler. Tu sais, quand qu'on dit, là, qu'un parent a besoin d'un suivi psychologique, a besoin d'aide et qu'il n'y a aucun suivi, il n'a pas d'aide, quand un enfant va chez son parent naturel la fin de semaine, puis qu'il n'y a aucune, O.K., rencontre d'intervenant, comment qu'un intervenant peut dire que ça s'est bien passé, là? Ça aussi, là. Ça fait que je vous dirais que la LPJ a le gros travail en modifications à faire.

M. Caron (Régys) : Vous déposez une pétition ce matin?

Mme Boucher (Jacinthe) : Oui.

M. Caron (Régys) : Il y a combien de signatures?

Mme Boucher (Jacinthe) : 800 signatures.

M. Lisée : De familles d'accueil.

Mme Boucher (Jacinthe) : De familles d'accueil.

M. Lisée : Sur un bassin possible de 4 600 personnes.

Mme Boucher (Jacinthe) : Exact.

M. Lisée : Je vous remercie. J'ai un autre sujet, si la horde de journalistes veut rester.

M. Caron (Régys) : La horde?

M. Lisée : Alors, hier, on a...

Des voix : ...

M. Lisée : Bon, merci, merci. Hier, on a terminé l'étude article par article du projet de loi sur la réduction du coût des médicaments. Le ministre Gaétan Barrette a proposé de se donner le pouvoir d'aller en appel d'offres pour réduire le coût des médicaments. Nous ne sommes pas opposés à cette mesure, mais ça a donné lieu à une consultation assez vaste du Commissaire à la santé, de l'Ordre des pharmaciens, de l'ensemble des intervenants de la chaîne du médicament, et ils nous ont tous dit que, bon, les appels d'offres, peut-être, peut-être pas, mais qu'il y a des tas d'autres choses à faire qui peuvent être faites immédiatement pour réduire le coût des médicaments.

Alors, nous avons proposé, au Parti québécois, avec l'appui de la CAQ, un amendement disant ceci au ministre : que, dans le but de réduire le coût des médicaments, le ministre s'engage à revoir la politique du médicament tous les cinq ans et à mettre en oeuvre une série de mesures d'ici 12 mois.

Alors, quelles sont ces mesures? Premièrement, la révision de la médication par les pharmaciens. Ça, ça veut dire, comme en Ontario et dans d'autres provinces, que le pharmacien soit rémunéré pour voir quel est le cocktail de médicaments de son client. Et, très souvent, ils réduisent le cocktail parce qu'ils voient qu'il y a des choses qui sont soit superflues, soit contre-indiquées. Et donc c'est une façon de réduire les coûts de médicaments et souvent d'empêcher que des mauvais médicaments provoquent des hospitalisations. Alors, il est certain que ça réduit les coûts.

La vaccination par les pharmaciens. Ah! là, ça réduirait beaucoup les coûts de vaccination.

L'intégration des lignes directrices de l'institut national sur la santé et les services sociaux au logiciel d'aide à la décision des médecins. Alors, ça, c'est simplement que l'INESSS donne des recommandations des meilleurs rapports qualité-prix des médicaments. Et on dit : Bien, le médecin, au moment de prescrire, devrait avoir cette information à jour qui le guiderait vers de meilleures décisions.

La transmission de l'intention thérapeutique par le prescripteur. Bien, ça, c'est simple. En ce moment, le médecin prescrit un médicament, mais, sur sa prescription, il n'écrit pas pourquoi, ce qui fait que le pharmacien ne peut pas dire : Ah bon! Il prescrit ça pour telle raison, mais mon client a d'autres médicaments, peut-être que ça serait mieux de prendre un autre médicament que celui prescrit par le médecin. Les médecins refusent de dire pourquoi ils prescrivent. Nous, on pense que cette information devrait être donnée parce que ça aiderait à la qualité des soins.

L'envoi à chaque prescripteur de son profil individuel de prescription. Ça, ça veut dire que la RAMQ dirait aux médecins : Bien, voici votre profil, là. Vous, vous êtes en train de prescrire de façon systématique, ce qui est très différent de la norme ou très différent des recommandations. Peut-être avez-vous des bonnes raisons de le faire, vous devriez savoir que vous vous écartez de la norme.

Publication annuelle de profils de prescription par région et des coûts associés, des recommandations du Commissaire à la santé. Cette transparence... Si on sait comment, par région, les prescriptions se font, on va pouvoir constater qu'il y a de la surprescription dans certains cas et on pourra conseiller les médecins qui décident, évidemment, de prescrire, leur conseiller de modifier leur profil de prescription. On sait que ça aurait un impact très positif sur la réduction des coûts des médicaments.

L'inscription automatique des médicaments génériques. Bien, comme vous le savez, lorsqu'un nouveau médicament est autorisé sur le marché, il coûte très cher. Et, lorsque le brevet est échu, bien, une version générique de ce médicament entre sur le marché, qui est beaucoup moins cher. Alors, évidemment, plus vite on utilise le générique, plus on fait d'économies. En ce moment, au Québec, il y a un délai assez long entre le moment où Santé Canada et l'INESSS recommandent le générique et le moment où on le met sur la liste des produits, des médicaments autorisés par le ministère. Alors, ce délai-là coûte des sous sans raison. Alors, nous demandons l'inscription automatique, et finalement l'imposition d'un prix maximum payable pour certaines classes de médicaments, lorsqu'applicable.

Alors, ça, ce sont toutes des recommandations qui nous ont été faites par le Commissaire à la santé, par l'Ordre des pharmaciens, par d'autres intervenants qui sont connus, qui sont connus du milieu, qui sont connus du ministre, qui sont applicables dans des délais courts. Et nous avons donné l'occasion au ministre, de dire : Écoutez, dites-nous que, d'ici 12 mois, vous allez faire ça. Il a refusé, il a refusé. Clairement, il n'en était pas question, il ne voulait pas que ça soit dans son projet de loi. Alors, nous, on est prêts à la discussion, on a dit : Bien, M. le ministre, sans le mettre dans le projet de loi, pouvez-vous vous engager à introduire ces mesures-là d'ici 12 mois? On va prendre votre parole. Il a refusé. J'ai essayé de lui demander, point par point, qu'en pensait-il, pensait-il que c'était une bonne chose? Il a refusé de le dire.

Alors, on est, à l'évidence, devant un ministre de la Santé qui a une grande capacité de prendre des décisions lorsqu'il le veut, qui a de la volonté politique lorsqu'il le veut, et, lorsqu'il ne veut pas, bien, il ne bouge pas. Et on a manqué une grande occasion, parce que c'est sûr que l'amendement que nous avons déposé reflétait un consensus très large de la part des intervenants qui étaient venus, qui s'étaient donné la peine de faire des recommandations, d'étudier le projet de loi, de vouloir l'améliorer, mais le ministre, lui, sa position, c'était que son projet de loi était parfait avant les consultations, il est parfait après les consultations, donc il ne le change pas.

Alors, combien de temps on va perdre, maintenant, sur ces questions-là avant que, finalement, on ait une politique du médicament qui a de l'allure? On ne le sait pas. Le ministre a demandé un chèque en blanc. On trouve qu'il en a déjà beaucoup trop.

M. Caron (Régys) : Ce chèque en blanc qu'il demande, en fait, c'est le processus d'appel d'offres. Est-ce que c'est... En fait, l'opposition à ce projet-là de la part des pharmaciens, c'est parce qu'ils ont peur de perdre de l'argent?

M. Lisée : Non, alors, donc... Nous, on est d'accord, en principe, avec le mécanisme de l'appel d'offres. Il y a deux appels d'offres : pour les fabricants et pour les distributeurs. Nous, on ne voit pas comment c'est applicable pour les distributeurs pour des raisons purement logistiques, et le ministre n'a jamais expliqué comment il allait surmonter ces problèmes-là. Mais, pour les fabricants, on est d'accord. Les pharmaciens ne sont pas contre les appels d'offres. Les compagnies des fabricants... et de génériques sont plutôt contre parce qu'ils trouvent que ça va très bien comme ça. Nous, on est plutôt pour parce qu'on pense que ça peut aller encore mieux.

M. Caron (Régys) : Ça va.

M. Lisée : C'est beau? Je vous remercie beaucoup.

(Fin à 9 h 48)

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