To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour les aînés

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour les aînés

Version finale

Thursday, May 26, 2016, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures seize minutes)

M. Paradis (Lévis) : Bien, merci d'être là, puis j'aurais manifestement préféré qu'on n'y soit pas parce que... sans dossier pour aborder ce thème-là. Je vous dis ça parce que, le 21 mai 2015 — là j'ai mes notes d'allocution du 21 mai 2015 — plus d'un an, on abordait la notion de l'instauration d'une norme officielle pour des bains dans les CHSLD. On demandait, il y a un an, la bonification de l'offre des soins d'hygiène, on essayait de répondre à une problématique soulevée par des aînés en CHSLD, on mettait à jour une problématique et un scandale qu'on a appelé le scandale des bains au noir. J'aurais aimé ça ne pas être ici aujourd'hui parce que tout aurait été réglé, mais ce n'est pas le cas.

Ce matin, il y a François Marcotte, un jeune homme de 43 ans, qui est obligé d'aller en financement public, un sociofinancement, pour obtenir ses soins d'hygiène. Il faut quand même le faire. Ce matin, j'ai parlé à François Marcotte, j'ai salué son audace. J'ai été touché par son histoire parce qu'il y a quelque chose de touchant : une maman qui s'occupe de son fils, puis son fils qui dit : Au bout du compte, maman, tu ne peux plus faire ça, tu es en train de ruiner ta santé, tu as perdu ta retraite pour t'occuper de moi; ils s'en vont dans le réseau public, puis, manifestement, il fait face à un système qui ne l'accommode pas, qui ne prévoit pas l'essentiel pour lui, alors il décidera d'aller en financement socioéconomique.

Alors, si la passe est touchante au début, elle est déroutante pour la suite. Puis, pour un François Marcotte qui décide de parler, combien d'aînés silencieux souhaiteraient également avoir ce droit fondamental à l'hygiène ce matin? Je n'ai pas été rassuré par les propos du ministre. Le ministre dit : On a un comité d'experts qui a évalué que ça ne passait pas vraiment par ça. Bien, voyons donc! Moi, j'ai des gens du réseau qui sont venus me voir pour me dire : Vous savez, M. Paradis, on a du savon qui ne mousse pas, ça fait la job. Bien, voyons donc! Est-ce qu'on peut revenir sur terre? On entend ce matin que l'hygiène à la débarbouillette, on va le faire, mais pas dans le dos puis pas sur les pieds, sur les zones humides. Bien, voyons donc!

Et là, quand on nous sert l'argument de dire : Vous savez, il y a des aînés qui ont peur de l'eau, il y a des aînés qui sont grabataires, qui ont des situations médicales ne leur permettant pas d'avoir deux bains, personne n'est fou ici, là, c'est bien correct, on ne plongera pas quelqu'un de force. La vraie réalité, ce n'est pas celle-là, la vraie réalité, c'est qu'on n'a rien fait depuis un an, que le ministre se ferme les yeux, a l'impression que ce sont toujours des cas qui sortent de nulle part puis que ça ne représente personne. Ça représente tout le monde. Ça représente ceux qui ne parlent pas. Et ne pensez pas que demain, dans les CHSLD, les nouveaux arrivants demanderont moins, parce qu'on aura connu autre chose, parce que les nouveaux arrivants, dans notre réseau public, ça sera des gens comme vous et moi, puis on demandera davantage, puis on réclamera notre base minimale de soins d'hygiène, on réclamera nos deux bains par semaine, ce qui n'est déjà pas énorme, puis on se rendra compte que rien n'aura encore été fait.

Alors, arrêtons de nous fermer les yeux. Le ministre doit agir, arrêter d'attendre d'avoir des cas comme ceux-ci et faire semblant, soudainement, qu'il est ému et touché, mais qu'au bout du compte les experts auront décidé autrement. Quand le ministre parle du cas par cas, ce n'est pas comme ça que ça se règle, ce n'est pas comme ça qu'on l'a adressé. Je pense que notre population vieillissante, les gens qui sont dans notre réseau public ont droit à davantage et réclament davantage.

Je suis allé visiter des CHSLD il n'y a pas très, très longtemps. Il y a des endroits où on m'a dit : M. Paradis, on voudrait en donner plus, on n'a pas le temps de le faire, on n'a pas le temps. Il y a des endroits où on m'a dit : M. Paradis, on voudrait bien le donner, on n'a pas d'équipement. Il y a des endroits où on m'a dit : On n'a pas l'espace.

Bien, revenons sur terre, encore une fois. Il y a un an, on disait : On parle de choses qui sont aberrantes parce qu'on parle de notions et de soins fondamentaux. Il n'y a pas aucune notion de luxe là-dedans. On est dans le même discours, puis on est un an plus tard, puis on est obligés de réagir à un individu qui, soit dit en passant, ne sera pas seul dans les années à venir, hein? On nous a aussi signifié, dans les préoccupations, le fait que la clientèle, de un, elle est plus lourde quand elle arrive en CHSLD, de deux, elle arrive de partout maintenant. Il y a toute cette notion de jeunes, de plus jeunes avec des maladies dégénératives, dont il faudra aussi tenir compte, avec des besoins particuliers.

Revoyons l'offre, donnons une chance à nos préposés, faisons en sorte qu'on puisse enfin adresser la situation puis arrêter de la traiter au cas par cas en se disant qu'un comité d'experts nous a expliqué que c'était la façon de faire. Je pense que, quand on est humain, fondamentalement humain, ce n'est pas comme ça qu'on doit réagir.

M. Caron (Régys) : On la règle comment, cette situation-là, M. Paradis? Vous dites : Le ministre doit agir. Il fait quoi? Il ne peut pas...

M. Paradis (Lévis) : Oui, le ministre, là, depuis quelques semaines, nous dit qu'on a atteint l'équilibre budgétaire, qu'on est prêts, maintenant, puis qu'on a des sous nous permettant d'investir dans des éléments clés de la société. Ils nous le disent, là : On a fait l'effort, puis là on est prêts. Bien, choisissons nos combats. Ça, c'en est un, il touche la société au grand complet. Qu'on prenne l'argent qu'on a recueilli, là, que les citoyens ont permis au gouvernement de recueillir, parce que ce sont eux qui ont fait les efforts, on a fouillé dans leurs poches à qui mieux mieux. Si maintenant on a de l'argent, qu'on choisisse nos combats et qu'on investisse.

Le ministre disait récemment, dans sa réforme du système de santé, dans son projet de loi n° 10, qui est devenu la loi, et la n° 20 : Dans la loi n° 10, je récupérerai 220 millions de dollars. Il les a récupérés? Qu'il les réinvestisse où il faut. Cet argent-là, c'est essentiel, doit aller…

Et vous savez que le problème dont on parle image également un autre problème, c'est celui des soins à domicile, qui n'est pas plus réglé. Et je le répète puis je l'ai dit à maintes reprises : Le gouvernement avait promis d'investir 150 millions par année pendant cinq ans. Aujourd'hui, il ne sait pas trop comment il investit puis il ne sait pas combien il va pouvoir investir. La chose qu'on sait cependant, c'est que des gens sont en attente de soins à domicile puis ils ne les ont pas en temps requis, puis il y a des gens qui ont été évalués et qui ne font qu'attendre le premier service puis ils ne l'ont pas non plus.

M. Marcotte, avant de s'en aller en CHSLD, il l'a fait, l'expérience des soins à domicile. Il souhaitait davantage… Il a adapté sa résidence, mais, devant les faits, il s'est rendu dans un réseau public puis, dans sa tête, il pensait sûrement que ça allait répondre à ses besoins. Je le salue pour son audace puis en même temps je me désole de voir qu'on est rendus là, puis qu'on n'a rien réglé, puis ça fait un an. Merci.

(Fin à 11 h 22)

Participants


Document(s) Related