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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Thursday, May 26, 2016, 11 h 22

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-trois minutes)

M. Khadir : Alors, bonjour. On aurait pu faire le point de presse sur ce sujet avec tous les députés de l'opposition, je crois. Il est tout à fait incompréhensible que, dans le réseau de la santé du Québec, dans les services sociaux, on en soit rendus là, un bain par semaine à des patients qui mériteraient qu'on les traite avec plus de dignité, à des citoyens qui mériteraient qu'on les traite avec plus de dignité. Je pense au cas de François Marcotte, qui vient de lancer un appel au sociofinancement, c'est une espèce de situation vraiment inimaginable. On est quand même au XXIe siècle, on est dans le Québec moderne, qui a des milliards de richesses, qui se permet de donner toutes ces richesses à des compagnies minières ou à des Bombardier, puis on ne peut pas donner un bain par jour ou minimum trois bains par semaine à nos patients dans nos hôpitaux. C'est intolérable.

Je pense que M. Barrette saisit l'inacceptabilité de la chose. Alors, moi, je l'invite, lui, ses collègues les députés du gouvernement libéral, d'assumer leurs responsabilités. Après tout, c'est leur décision, Gaétan Barrette, c'est le ministre de la Santé qui a le plus de pouvoirs dans le réseau, dans les décisions au quotidien. Depuis les réformes qu'il a introduites, là, c'est lui, le boss, c'est lui qui décide qu'est-ce qui se donne, qu'est-ce qui ne se donne pas, les services qui se donnent ou qui ne se donnent pas. Lui doit porter sa responsabilité, et ses ministres avec; l'austérité, c'est des coupes. Alors, je les appelle... je leur ai envoyé un courriel il y a quelques minutes pour leur demander d'appuyer la campagne de sociofinancement de François Marcotte.

Je viens de l'appeler, en fait, on s'est parlé tout à l'heure, M. Marcotte, qui déplore cette situation. M. Marcotte a pris la peine de dire que les préposés qui travaillent dans son centre sont remarquables de dévouement puis sont déchirés, ils ne peuvent juste pas, ils se démènent comme ce n'est pas permis. Il m'a même assuré que la direction de l'hôpital est inattaquable, on ne peut pas la critiquer, c'est une direction qui est très à l'écoute des besoins de M. Marcotte, ce n'est juste pas possible parce qu'ils ont des directives, puis ils ont les budgets qu'ils ont, puis ils ne peuvent pas faire mieux. Alors, une fois que M. Marcotte m'a confirmé que lui-même, il tient le ministre et le gouvernement comme responsables de cette situation, moi, je voudrais que le ministre soit responsable, et, comme il ne peut pas adopter une politique publique qui soit une politique publique d'un Québec moderne tel que nous, à Québec solidaire, on le conçoit, bien, lui, libéral, et tout son gouvernement devraient au moins aider le sociofinancement.

Je rappelle que c'est une forme de frais accessoires, ça aussi, hein? On a des frais accessoires pour des traitements, pour des examens diagnostiques qui pourtant font partie de la médecine moderne et des besoins lorsqu'on traite quelqu'un. Maintenant, pour un patient, pour un patient chronique en CHSLD, pour une personne âgée en CHSLD, on comprend que le gouvernement libéral veut imposer un frais accessoire supplémentaire, qui est celui de demander de payer pour leur propre bain.

M. Caron (Régys) : Mais le gouvernement ne demande pas ça, M. Khadir, là. C'est quelqu'un qui réagit puis qui agit de son propre chef, déplorant de ne pas avoir accès aux services.

M. Khadir : Vous pensez que le gouvernement aurait le culot, en plus, de le demander publiquement? Mais le gouvernement fait tout pour que ça se fasse comme ça. En fait, c'est ça qu'on est en train d'assister.

M. Caron (Régys) : En fait, le gouvernement est à ce point de mauvaise foi...

M. Khadir : Le gouvernement n'a jamais dit aux médecins : Chargez des frais accessoires pour les gouttes puis facturez 50 $ pour une goutte dans les yeux, mais, lorsqu'il crée des conditions qui poussent à ça, c'est ça qui arrive. Donc, les citoyens du Québec, s'ils veulent avoir des services qui sont des services essentiels, des services de base que n'importe quel citoyen digne du Québec du XXIe siècle serait en droit d'attendre, trois, quatre bains par semaine, n'est-ce pas... Je pense que tout le monde ici et tous ceux qui nous écoutent ont droit à ça. Et nous, on pense pareil, comme les Québécois, que, comme Québécois, au XXIe siècle, que ça soit à la maison ou en établissement, on a droit à quelques bains par semaine.

Maintenant, comme le gouvernement ne le rend pas possible, qu'est-ce que font les gens? Bien, ils vont chercher dans leurs poches. Et, quand ils n'ont pas, bien là ils sont rendus à demander du sociofinancement. Autrement dit, c'est le phénomène des frais accessoires qui se répand partout parce que le gouvernement veut limiter les services gouvernementaux pour donner des congés de taxe à ses amis, aux banquiers, aux pétrolières, aux grands hommes et femmes d'affaires qui profitent de ce gouvernement au détriment de la population du Québec et de ses patients.

M. Caron (Régys) : Ce n'est quand même pas une stratégie gouvernementale, une stratégie, là, orchestrée pour obliger les gens à payer. Vous dites : Limite les fonds…

M. Khadir : Vous êtes en train de dire que M. Barrette est ignorant, il ignore le fait que... ou M. Couillard, qui est médecin, est ignorant à ce point pour ne pas savoir que, quand on ne donne pas le budget, ils ne peuvent pas donner des bains?

M. Caron (Régys) : J'essaie de vérifier si vous prêtez une intention au gouvernement.

M. Khadir : Absolument, absolument.

M. Caron (Régys) : Quelle intention?

M. Khadir : L'intention de privatiser, l'intention de faire porter par les citoyens, par les gens ces coûts-là au lieu que ça soit par un système d'impôt qui serait plus juste, qui ferait en sorte que des gens comme M. Couillard ou M. Barrette devraient être obligés de payer plus d'impôt. Vous savez qu'ils font partie du 1 %. Si on doit payer des systèmes… notre système de santé doit être vraiment universel et gratuit, ça forcerait ces gens-là à faire plus… à donner plus en impôt. Et, comme ils ne veulent pas, ils veulent le faire porter sur ceux qui sont dans nos réseaux, dans les hôpitaux, les patients.

Moi, je ne pense pas que M. Couillard ou M. Barrette soient si ignorants de penser qu'en imposant l'austérité qu'ils ont imposée, ça n'aura pas de conséquences comme celles-là. Et ce n'est pas la première fois qu'on parle des problèmes de bain. Pensez-vous que M. Barrette a appris ça en avalant son toast ce matin? Je pense que non. Ça fait des mois qu'on en parle, ça fait même des années qu'on signale ce problème-là. Donc, s'il persiste à ne pas donner des budgets, c'est que c'est volontaire, il y a une intention que ça se passe comme ça. Et je trouve que c'est un mensonge très malhabile de la part de M. Barrette de dire, ce matin, qu'il est touché. Je ne le crois pas là-dessus. Parce que, s'il était touché... Ça fait longtemps qu'on sait que l'austérité va entraîner cette conséquence. Puis il sait bien que M. Marcotte n'est pas le seul dans le sujet. Est-ce qu'il va faire la même chose pour l'ensemble des milliers de patients qui sont dans le réseau public? Ce qui voudrait dire, à ce moment-là, s'il fait ça, qu'il admet qu'il s'est trompé, qu'il admet que le gouvernement Couillard a mal agi et, en appliquant l'austérité, a entraîné des impacts majeurs dans le réseau de la santé.

(Fin à 11 h 30)

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