To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Tuesday, May 31, 2016, 12 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-deux minutes)

Mme Massé : Alors, bien, bonjour, tout le monde. Merci d'être là.

En fait, aujourd'hui, on avait envie de venir vous dire comment nous sommes préoccupés de voir que le gouvernement libéral semble se mettre en mode préélectoral alors qu'il y a des dossiers majeurs qui ne sont pas réglés, et c'est de ça qu'on a voulu venir vous parler. Notamment, la semaine dernière, j'ai interpellé le gouvernement libéral sur la question de l'exploitation sexuelle des mineurs. Avec le Grand Prix qui arrive, on n'a toujours pas de plan. On veut un plan.

Sur la question des enfants trans, aujourd'hui, vous le savez comme moi, la ministre va déposer son projet de loi. L'important, ce n'est pas de le déposer, c'est de l'adopter. Alors donc, il nous reste encore deux semaines pour permettre aux enfants d'arriver à l'école en septembre avec le bon marqueur de genre sur leur code permanent.

Au niveau d'Anticosti, hein, tantôt on tergiverse d'un bord, tantôt de l'autre. Nous, ce qu'on dit, et on va encore le répéter : C'est assez! On a assez dépensé d'argent là-dedans. C'est incompatible, l'atteinte des cibles GES avec l'exploitation des hydrocarbures, et l'île d'Anticosti, c'est un archipel qui est fragile. Alors, assez, c'est assez, on arrête là, et cherchons plutôt des solutions gagnantes pour la population.

Finalement, en matière de corruption, bien, on a vu, dans les dernières semaines, les allégations par rapport à M. Hamad, M. Poëti qui lève le coin de la couverte concernant le ministère des Transports, et là M. Duchesneau qui sonne encore une fois l'alarme pour dire que le projet de loi n° 87 qui est présentement sur la table est nettement insuffisant et voire même, tel qu'il est libellé là, va créer une fausse illusion de protection. Et, encore là, Québec solidaire va être là pour rappeler à M. Leitão, qui d'ailleurs est le troisième ministre sur le dossier depuis le dépôt de ce projet de loi là, que, bien, tant qu'à faire de fausses protections des lanceurs d'alerte, il serait peut-être mieux d'aller ailleurs que ça. Ça fait qu'on va être là pour lui rappeler.

M. Khadir : Oui, et, pour compléter les propos de ma collègue, il y a le projet de loi n° 100 aussi, hein? On voit les tentatives d'Uber de sauver la mise. On comprend les difficultés de l'entreprise parce que ça se passe de plus en plus mal pour cette entreprise dans le monde, alors ils essaient de sauver les apparences, veulent absolument forcer la main au gouvernement. Moi, je propose à M. Daoust de maintenir ce qu'il nous a toujours dit, c'est-à-dire que ce projet de loi là, il a des règles, et Uber peut très bien, dans le cadre de ces règles-là, s'il veut opérer honnêtement enfin, il peut opérer. Donc, il faut qu'on passe à l'adoption le plus rapidement possible parce que, pendant ce temps-là — je viens de sortir d'un taxi, là, d'une mère monoparentale de Québec — il y a des familles qui écopent.

Le projet de loi n° 81 sur les médicaments, chaque jour qui passe, c'est des dizaines de millions de dollars que les Québécois paient en trop pour les médicaments qu'on achète au Québec. Il est enfin temps, 10 ans après la proposition de Québec solidaire, qu'on négocie enfin dans des contrats ouverts, dans des jeux d'appels d'offres, qu'on ait de meilleurs prix pour les citoyens du Québec.

Le projet de loi n° 70, je pense que tout le monde s'entend au Québec que ça n'a aucun sens de poursuivre dans une voie qui est dénoncée par tout le monde, y compris les meilleurs spécialistes. Encore les chargés de cours et les professeurs hier, là, 300 professeurs et chargés de cours universitaires qui expliquent au gouvernement pourquoi ça ne donnera pas même les résultats escomptés par le gouvernement, que c'est une voie qui est tout à fait inutile. Alors, je pense que le ministre a raison de chercher des voies de sortie. Il faut procéder, on n'a que deux semaines.

Puis enfin je voudrais rappeler au gouvernement qu'il y a une promesse que M. Couillard a faite à la suite de la demande de ma collègue Françoise lors du débat des chefs, voilà déjà deux ans, mars 2014, ça devait être quelque chose de simple, c'est-à-dire contre l'éviction des aînés. En juillet, ce n'est toujours pas prêt, et là juillet de cette année, il y a des aînés qui vont encore subir des évictions forcées, des évictions abusives, et c'est deux ans trop tard. Là, vraiment, là, ça suffit, il faut que le gouvernement mette fin à ses tergiversations et qu'on procède avec ce projet de loi.

La Modératrice : Merci. On essaie de s'en tenir à une question, une sous-question, s'il vous plaît. On commence avec Marco, du Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, est-ce que le ministère des Transports du Québec commet un outrage au Parlement en refusant de remettre les documents demandés par la Commission de l'administration publique?

M. Khadir : Vous me l'apprenez. Ça a été annoncé aujourd'hui?

M. Bélair-Cirino (Marco) : En fait, la sous-ministre s'était engagée, à la Commission de l'administration publique, à remettre les documents, notamment une clé USB où il y aurait un millier de documents, dont une présentation PowerPoint faite par l'ancienne enquêteure.

M. Khadir : Mais en plus on a eu une motion.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Là, le ministère mentionne que l'UPAC est saisie des documents et que, puisqu'il y a une enquête en cours, ces documents-là ne seront pas remis.

M. Khadir : Là, c'est assez... Je dis : Ça paraît très mal pour le gouvernement, ça paraît très mal pour le ministère de répondre comme ça, là. Tout le monde s'entendait. Je ne sais pas si vous... Nombre d'entre vous, je crois, étiez là, lors de cette commission spéciale où la sous-ministre est venue. C'était d'un commun accord, le gouvernement était d'accord, et on le savait déjà, à ce moment-là, que M. Daout avait remis une clé USB à l'UPAC. Donc, il aurait fallu s'en rendre compte là-bas pour qu'on puisse, dès ce moment-là, corriger et rectifier qu'il en va d'une question de probité de l'administration publique. Ça fait déjà cinq ans, ça suffit! Et l'UPAC possède déjà toutes les informations et tous les outils nécessaires pour faire ce que l'UPAC a à faire.

Ce que nous avons dit, et je pense que vous vous rappelez de mes propos, au-delà des décisions qui relèvent des administrateurs, qui relèvent même de la sous-ministre, il en va de la responsabilité du gouvernement, et ça, il faut que ça soit transparent, et je pense que c'est des faux-fuyants qu'il ne faut pas du tout accepter. Maintenant, est-ce que ça constitue un outrage au Parlement? Je me demande si un outrage au Parlement, pour que ça tienne, il faut que ce soit quelque chose qui remette... qui refuse d'obéir à une motion, à un ordre de la Chambre, parce qu'une commission de l'administration publique, ce n'est pas nécessairement ni une commission ni la session en exercice, la Chambre en exercice.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Très bien. Mme Massé, quelle est l'urgence d'adopter un projet de loi pour les enfants trans?

Mme Massé : Bien, je pense que j'ai essayé de vous le démontrer en long et en large durant toute la session, il y a des jeunes au Québec qui sont discriminés par la loi qui fait que seulement les adultes peuvent avoir accès au changement de mention de genre sur leur certificat, ce qui fait en sorte que de nos jeunes, des jeunes hommes et des jeunes filles, doivent, année après année, rentrer à l'école avec le mauvais marqueur de genre sur leurs papiers, dans leur code permanent. Alors, ça fait qu'au quotidien il y a énormément de détresse, des jeunes qui ne sont pas reconnus dans leur identité de genre, et je pense qu'on est unanime, à l'Assemblée nationale, on a adopté des motions, on l'a dit en commission parlementaire l'an passé, on est rendus maintenant à l'heure de le faire pour permettre qu'en septembre les enfants, dans leur code permanent, aient le bon marqueur de genre.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, les travaux pourraient être réalisés au cours des prochains jours, puisque la session prend fin la semaine prochaine, alors... pour qu'il y ait une adoption avant vendredi prochain, mais il n'y aurait pas de consultations élargies autour du projet de loi, là.

Mme Massé : Bien, c'est-à-dire qu'il faut voir le projet de loi, là, il va être déposé tantôt, mais l'idée étant... toutes les consultations ont eu lieu l'an dernier, les mêmes intervenants qui sont venus pour les règlements du projet de loi... de la loi n° 35 seront les mêmes qu'on reverrait encore une fois. Alors, la commission a été unanime, il fallait agir de façon urgente. Et moi, je pense que, de façon urgente, si la ministre a bien libellé son projet de loi, on pourrait faire une adoption rapide. Ça fait deux semaines que je le demande.

La Modératrice : Charles Lecavalier, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. Par rapport au caucus libéral d'hier, puisqu'ils ont discuté de stratégie électorale, est-ce que ça devrait être payé par...

M. Khadir : Bien, je crois que non. Là, vraiment, c'est assez clair. Je ne sais pas qui il faut croire parce que chacun donne sa version, là : Il s'agit de stratégie avant les élections, il s'agit de juste, non, une rencontre, si on en croit M. Barrette, pour socialiser, se raconter des histoires de chasse et pêche, j'imagine, ou de faire du «team building». Tout ça, bien, ça relève du Parti libéral du Québec, ça ne relève pas du Parlement puis des exigences du travail du gouvernement. Alors, pourquoi est-ce que le gouvernement, les contribuables devraient payer pour ça? Je ne comprends pas.

M. Lecavalier (Charles) : Donc, est-ce que le Parti libéral devrait rembourser ça?

M. Khadir : Absolument. C'est déjà payé par... ou est-ce qu'on...

M. Lecavalier (Charles) : Bien, ma compréhension, c'est que c'est payé par le fonds mutuel des députés, par l'Assemblée nationale.

M. Khadir : Bien, je crois que c'est tout à fait inacceptable. Moi... ce n'est pas encore arrivé, mais, à chaque fois qu'il y a des invitations internationales pour aller en solidarité avec des luttes, avec des parlementaires, etc., qui font du travail parlementaire, je me restreins, je me dis : Bien non, mais c'est fonds publics, puis je ne peux pas faire ce genre de demande là, on va... bon. Alors, on fait preuve d'excessivement de parcimonie. Moi, je n'ai jamais demandé, par exemple, aucun budget pour aller en mission de solidarité. Puis là, pour faire de la socialisation ou pour faire du «team building», ce serait à nous de payer? Je ne comprends pas.

M. Lecavalier (Charles) : Sur le Grand Prix, Mme Massé, est-ce que vous êtes entrée en contact avec le bureau de M. Coiteux? Est-ce que vous avez cherché à entrer en contact et est-ce que vous avez eu des réponses?

Mme Massé : En fait, je n'ai pas eu de réponse. Je n'ai pas pris de contact direct personnellement, mais mon bureau a essayé de faire en sorte... et je vais répéter, on s'est croisés dans les corridors, vous savez comment ça fonctionne. Je pense que M. Coiteux, je pense que Mme Thériault — si vous vous rappelez, j'interpellais aussi la ministre de la Condition féminine — les deux sont conscients qu'ils doivent agir. Et je ne suis pas la seule, il y a des groupes aussi qui interpellent... des groupes qui protègent les mineurs qui interpellent le gouvernement libéral pour qu'il agisse. Ce qu'on veut, ce n'est pas très compliqué, hein, c'est qu'il investisse un certain nombre de fonds pour permettre d'agir maintenant. Mais ce que je veux surtout, c'est de voir que, un, il tienne compte du fait... qu'il reconnaisse avec nous que le Grand Prix est une plaque tournante pour l'exploitation sexuelle des mineures et qu'il nous dise comment ils entend prendre soin de nos jeunes filles, surtout qu'il nous répète, depuis quelques mois, que c'est une de ses préoccupations.

La Modératrice : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour, M. Khadir. J'aimerais que vous nous expliquiez la nature du constat qu'on vous a lu faire, là, dans la Gazette, concernant la perspective plutôt négative, là, de voir le projet souverainiste se concrétiser.

M. Khadir : Regardez, on me pose souvent la question dans le monde anglophone ou chez les communautés allophones, qui ne sont pas indépendantistes et que j'interpelle. Je dis : Mais, ce n'est pas une raison pour voter sans cesse pour les libéraux, vous votez pour un parti fondamentalement corrompu dans sa manière de mener la politique, de se financer, d'octroyer des contrats et vous êtes rendus responsables, en quelque sorte, du maintien du système de corruption à la commande de l'État. Puis ils disent : Bien non, c'est parce qu'on a peur de la perspective. Je dis : Bien, écoutez, regardez les données, ce n'est pas demain la veille... si on en croit ça, c'est très difficile. Nous, les indépendantistes, on a un long travail à faire et en plus nous, on... nous vous offrons la possibilité de, démocratiquement, en débattre. Ce n'est pas une cage à homards, il n'y a rien de prédéterminé, vous aurez l'occasion d'en débattre en assemblée constituante, et, au moment ultime, de faire le choix qui vous appartient. Entre-temps, s'il vous plaît, donnez la chance au Québec de sortir de la corruption. Alors, c'est une manière de leur dire : Écoutez, vous ne pouvez pas invoquer l'imminence immédiate, hein, de l'indépendance du Québec, là, on n'en est pas là. Les indépendantistes que nous sommes, nous avons de dures batailles à mener avant d'y arriver.

La différence entre nous et le Parti québécois, cependant, là-dessus, c'est que nous, nous ne nous laissons pas abattre lorsque les obstacles sont importants. Comme nous l'avons fait pour la construction d'une alternative, hein, rien n'était offert à nous. On a commencé à 1 % dans les sondages. On nous prédisait l'incapacité à jamais de pouvoir faire élire même un député, mais on a engagé le combat, même si c'était difficile. Et, pour l'indépendance, on compte faire pareil, même si c'est difficile, même si, actuellement, l'indépendance n'a pas la ferveur du public, nous nous engageons, comme parti, au lendemain de l'élection d'un gouvernement de Québec solidaire, à mettre en marche le processus par l'élection d'une assemblée constituante.

M. Lavallée (Hugo) : Mais vos propos, donc, si je comprends bien, à l'égard de ces minorités ou ces groupes linguistiques non francophones, sont assez durs parce que c'est comme si c'est un peu de leur faute si le gouvernement libéral est toujours réélu, un gouvernement que vous qualifiez de corrompu.

M. Khadir : Mais je pense que beaucoup de gens issus des communautés anglophones et allophones sont conscients de ça, je n'ai pas besoin de leur faire sentir cette culpabilité. Malheureusement, nous portons une responsabilité collective. Alors, c'est sûr que ceux qui votent pour le Parti libéral du Québec, actuellement, malgré ce passé peu glorieux de corruption des 12, 13 dernières années, nous avons tous... tous ces gens-là ont une part de responsabilité. Et je le répète, je dis que ça ne peut pas être une excuse, l'indépendance du Québec. Ce n'est pas en votant, aux prochaines élections, pour Québec solidaire ou pour un autre parti que Québec solidaire, mais autre que le Parti libéral, que l'indépendance va survenir immédiatement. Il y a tout un processus, toute une bataille, tout un dialogue, conversation, nommons-le comme on veut. Donc, c'est pour dire : Ce n'est pas une excuse, on ne peut pas se retrancher derrière ça pour voter continuellement pour le Parti libéral du Québec.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant la proposition de M. Marceau — je ne sais pas si vous avez eu l'occasion d'en prendre connaissance — il voudrait que le Parti québécois s'engage, s'il est élu, à mettre sur pied deux comités : un qui ferait la promotion de l'indépendance, un autre qui solliciterait une offre de renouvellement du fédéralisme. Pensez-vous que ça puisse être une voie porteuse pour le mouvement souverainiste?

M. Khadir : Non. La voie porteuse, c'est la clarté et la détermination dans la volonté de réaliser l'indépendance du Québec, comme Québec solidaire.

M. Lavallée (Hugo) : En quoi c'est...

M. Khadir : Pour nous, depuis 10 ans, c'est sans ambages, il n'y a pas de chichi, il n'y a pas de «je ne sais pas, on va voir». Québec solidaire arrive au pouvoir, seul ou en coalition, je ne sais pas, avec le Parti vert, Option nationale, je ne le sais pas, on arrive au pouvoir, dès le lendemain de notre accession, dans les six prochains... dans les six mois qui suivent, on met en marche l'élection d'une assemblée constituante qui a le mandat, en 12 à 18 mois, de décider de l'avenir politique du Québec et de poser la question aux Québécois. Donc, il n'y a pas d'atermoiement, là, il n'y a pas de...

M. Lavallée (Hugo) : Et, juste une dernière question concernant l'assemblée constituante, parce que je ne suis pas certain d'avoir bien compris, là, la proposition qui a été faite lors de votre congrès cette fin de semaine. Ce qui a été adopté, ça consiste donc à dire : On va mettre sur pied cette assemblée constituante qui pourra proposer le projet d'un Québec pays, mais qui pourrait aussi, par ailleurs, proposer autre chose au sein de la fédération?

M. Khadir : Toute nation souveraine, toute assemblée souveraine — ça porte le nom — a les capacités, les pleines capacités de s'autodéterminer, donc nous avons respecté ce principe. Une assemblée constituante, en principe, est une assemblée qui assure la souveraineté populaire du peuple québécois. Donc, ce n'est pas à Québec solidaire, au PQ, aux journalistes, au gouvernement de décider de leur dicter là où ils veulent être, mais nous allons mener la bataille comme force de l'indépendance du Québec. Et nous avons confiance que les forces indépendantistes sont parmi les courants, les secteurs de la société les plus dynamiques, on l'a démontré à plusieurs reprises depuis 50 ans. Donc, nous comptons sur la mobilisation des partenaires de la souveraineté et des indépendantistes pour gagner le coeur et l'intelligence de nos concitoyens à l'intérieur de l'assemblée constituante.

La Modératrice : Alexandre Robillard, dernière question en français, s'il vous plaît.

M. Robillard (Alexandre) : M. Khadir, concernant le congrès d'en fin de semaine, il y avait une proposition pour mandater, quand même, une assemblée constituante clairement sur l'indépendance du Québec, ça a été rejeté. J'aimerais juste savoir si le constat que vous avez fait, qui est rapporté par The Gazette, sur le manque d'appétit pour l'indépendance est en phase avec la décision des militants?

M. Khadir : Absolument, parce que je dis, moi, aux communautés immigrantes, nous le disons depuis 10 ans aux anglophones progressistes que, regardez, on peut faire un petit bout de chemin ensemble. Nous sommes un parti indépendantiste, certes, mais nous avons des propositions, un projet de société, nous avons une série de propositions qui amélioreraient les conditions d'existence de l'ensemble de nos concitoyens, puis en plus ça protégerait l'environnement. Faisons ce travail ensemble, puis, pour ce qui est de l'avenir politique du Québec, on tranchera une fois pour toutes dans un processus démocratique où ils auront amplement le pouvoir et la possibilité de donner leur opinion et, s'ils ne sont toujours pas convaincus, de dire non.

Et ça, pour nous, c'est dans cette promesse de totale liberté démocratique pour l'assemblée constituante, souverainement, de décider de l'avenir que réside, pour nous, la force de mobilisation que le mouvement indépendantiste a besoin pour convaincre cette partie de la population qui n'est pas décidée, qui tantôt est chaude, tantôt est froide par rapport à l'indépendance, tantôt se laisse convaincre, tantôt se laisse dissuader. Et, pour nous, ça fait partie donc de la dynamique démocratique du peuple québécois et nous tenons à ce que — nous l'avons réaffirmé en congrès — l'assemblée constituante soit un processus totalement démocratique, autodéterminé, entre les mains de la population, des citoyens pour décider de l'avenir du Québec. Comme force indépendantiste, nous allons consacrer tous nos efforts, toutes nos énergies à démontrer à nos concitoyens d'origine anglophone, d'origine allophone qui sont de partout que, si on veut réaliser le beau projet de société qui nous englobe, qui nous réunit, l'indépendance du Québec est nécessaire.

M. Robillard (Alexandre) : Et donc ça a été... Ça aurait eu un effet repoussoir d'adopter, de mandater obligatoirement...

M. Khadir : C'est l'argument qui a été invoqué. Oui, bien sûr, c'est un des principaux arguments qui a été invoqué, outre le principe démocratique lui-même. C'est antinomique de dire : L'assemblée constituante et souveraine, bien, on va lui dire à la fin qu'est-ce qu'elle doit choisir. Mais il y a aussi le fait que ça aurait été antinomique comme outil.

La Modératrice : Mme Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Mme Massé, why is the bill for transgender children so urgent?

Mme Massé : It's because, you know, in a few months, you'll have children who come at school for a new year and they… if we don't adopt this bill they, again, will have to start this new year with a bad marker gender on their papers and, you know, as you know it's very difficult for them. And that's why I hope that the Minister Vallée will not only present the bill, but we can work together to adopt it in the next two weeks.

Mme Fletcher (Raquel) : Have you had conversations with Mme Vallée? What have you guys been discussing?

Mme Massé : I mean, yes, in the last year we discussed a lot about what's the need for these youths, but I really don't know what's in this project and I'm a little bit scared — but not too much — a little bit scared. I want to read it and, in a few minutes, we'll have the bill, so we'll see. And after the «période des questions», I will react on this project.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. You already tabled a bill. Are you upset that she didn't just adopt your bill?

Mme Massé : No, not really. The most important for me is that, for the children, we adopt this bill.

Mme Fletcher (Raquel) :Merci.

M. Khadir :Thank youvery much.

(Fin à 13 h 12)

Participants


Document(s) Related