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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. François Paradis, député de Lévis

Version finale

Wednesday, June 1, 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures dix-sept minutes)

M. Legault : Écoutez, ce matin, on veut vous parler de la situation dans le réseau de la santé. D'abord, les salaires des médecins. On le sait, depuis huit ans, les salaires des médecins de famille ont augmenté de 72 % et les salaires des médecins spécialistes ont augmenté de 107 %. Juste pour vous faire une petite remise en contexte, lorsque j'ai été ministre de la Santé en 2002, on calculait qu'il y avait un écart important entre le salaire des médecins au Québec et en Ontario, on parlait d'un écart, là, d'environ 40 %. Par contre, tous les salariés, en moyenne, ont un écart avec l'Ontario, ont toujours eu un écart avec l'Ontario à cause de l'écart de richesse entre le Québec puis l'Ontario. À l'époque, l'écart était à peu près de 15 %. Donc, ce qui avait été prévu lorsque j'étais ministre de la Santé, c'est que, graduellement, on réduise l'écart de 40 % jusqu'à 15 %, qui est l'écart qui s'applique à tous les salariés, tous les autres professionnels.

Or, il semble que le gouvernement libéral a tellement réduit l'écart qu'il n'y en a plus, d'écart avec les médecins de l'Ontario. Donc, c'est inéquitable, puisqu'on sait qu'il y a une différence de coût de la vie, il y a une différence avec tous les autres salariés. Donc, actuellement, ce rattrapage-là a coûté 3 milliards de dollars aux Québécois.

Donc, la CAQ demande trois choses. D'abord, on demande de revoir le mode de rémunération. Partout dans le monde où on a réussi à avoir une meilleure prise en charge des patients en première ligne, on a modifié le mode de rémunération pour avoir un paiement non pas à l'acte, mais à la prise en charge, donc qu'il y ait un plus grand pourcentage de la rémunération qui soit donnée par patient plutôt que par acte.

La deuxième demande qu'on fait, c'est de mettre fin à l'incorporation. L'incorporation était peut-être justifiable il y a 10 ans, il y a 15 ans, lorsqu'il y avait un écart important de salaire avec les médecins du Québec et ceux de l'Ontario, mais, à partir du moment où il n'y a plus d'écart, je ne vois pas pourquoi on permettrait à quelqu'un qui est payé pratiquement, là, à 100 % par le gouvernement de continuer à avoir le droit de s'incorporer puis de payer moins d'impôt que, par exemple, les infirmières qui travaillent dans les mêmes hôpitaux.

Et la troisième demande qu'on fait aussi, c'est de mettre fin aux frais accessoires. Donc, on pense, là, que le gouvernement doit nous donner le portrait de la rémunération des médecins, on pense qu'il y a une marge de manoeuvre à être capable d'identifier et on pense, entre autres, qu'actuellement, là — puis je vais donner la parole à mon collègue François Paradis — il doit y avoir un réinvestissement qui soit fait auprès des personnes en perte d'autonomie dans, entre autres, les CHSLD. Je veux dire, c'est devenu gênant entendre des personnes réclamer un deuxième bain par semaine. Je pense que nos aînés, ce sont les personnes qui ont bâti le Québec, on leur doit dignité, respect, et c'est inacceptable, actuellement, là, qu'ils soient obligés de payer ou se priver d'un deuxième bain. Puis là-dessus je passe la parole à mon collègue François Paradis.

M. Paradis (Lévis) : Merci, M. Legault. Je pense que c'est important, ce qui se passe aujourd'hui. Le 21 mai 2015, au salon bleu de l'Assemblée nationale, on révélait une problématique de ce que l'on a appelé, à ce moment-là, les bains au noir. En fait, ça mettait en lumière cette problématique plus vaste des notions d'hygiène dans nos CHSLD. Ça fait plus d'un an, puis on se reparle encore ici de ce même problème, et là l'évidence, elle est là.

Quand on rencontre des gens, sur le terrain, qui travaillent dans le réseau, dans les CHSLD, ils nous disent : Ça ne fait pas sens. Ils nous disent : Ça ne fait pas sens, ce qui se passe actuellement, on n'est pas heureux là-dedans. Et je vous parle de notion d'hygiène fondamentale, on ne parle pas de luxe, là. Quand on rencontre des gens qui, éventuellement, se retrouveront dans notre réseau d'hébergement public, ils nous disent : Ça ne fait pas de sens, on a peur d'y aller, on ne sait pas ce qui nous attend. Et, quand on rencontre, évidemment, les citoyens, bien, ils nous disent la même chose : Ça ne fait pas sens puis ça ne fait pas de sens unanimement.

Alors, je pense qu'aujourd'hui la démonstration est faite. Il va falloir qu'on se rende compte qu'au-delà de la mathématique, puis on a beau avoir un outil qui s'appelle une débarbouillette, la notion du bain, elle est essentielle. Puis on va continuer à demander, comme on a demandé depuis maintenant un an sans résultat jusqu'à maintenant, qu'il y ait des normes nationales officielles et que deux bains soient donnés pour nos aînés en CHSLD. Lorsqu'on nous dit : Vous savez, il y a des aînés qui ne peuvent pas, il y a des aînés qui sont malades, il y a des aînés qui ne veulent pas, on ne plongera personne de force, qu'on se comprenne, là, soyons logiques dans ce dossier-là, faisons en sorte que ceux qui le réclament puissent en avoir. C'est une notion d'hygiène, mais c'est une notion de confort, c'est une notion de dignité.

Aujourd'hui, la population dit haut et fort : Ça prend ça, c'est un minimum, la population dit haut et fort : Il faut réinvestir dans ce qui sera notre demain, puis la population dit haut et fort : S'il vous plaît, soyons sensibles et pensons à ce que vivent les gens actuellement en CHSLD. Il y a un paquet de choses à faire, il faut choisir ses cibles, c'en est une importante, et tous le réclament. Moi, je demande au ministre Barrette d'être, évidemment, sensible à ce qui est dit, de comprendre le message parce qu'il ne peut pas être plus clair que ça — plus clair que ça, je ne sais pas comment on fait — puis troisièmement, bien, qu'il réponde à nos attentes depuis plus d'un an maintenant et que nos aînés soient traités correctement dans des notions aussi fondamentales que celles des soins d'hygiène en CHSLD.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre les questions. Simon Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Oui, bonjour, messieurs, bon matin. À la lumière de la décision rendue hier par François Ouimet à la présidence, comment vous interprétez le refus de M. Couillard de demander à l'UPAC de rendre publics les documents en lien avec l'enquête faite par Mme Trudel au MTQ?

M. Legault : Bien, c'est très troublant, la situation au ministère des Transports. On a, d'un côté, M. Couillard, notre premier ministre, qui refuse de donner des informations, on a deux documents différents qui ont été remis, il y a des informations qui sont cachées aux parlementaires. François Ouimet a pris une décision qui allait dans le sens du gros bon sens, qui est contraire à celle de Philippe Couillard.

Donc, moi, je voudrais, une fois pour toutes, là, que Philippe Couillard fasse preuve de transparence puis permette à ce que les documents qui ont été déposés par Annie Trudel, tous les documents qui ont été déposés par Annie Trudel soient remis aux parlementaires et qu'on nous explique pourquoi il y a eu des modifications aux documents de Mme Trudel.

M. Boivin (Simon) : Mais pour quelle raison pensez-vous qu'à l'heure actuelle le premier ministre s'oppose à ce que cette information soit transmise aux parlementaires?

M. Legault : Bien, de toute évidence, il y a un manque de transparence de la part du premier ministre. Et puis on ne sait pourquoi il veut cacher les informations, mais de toute évidence… Même François Ouimet est d'accord avec nous.

La Modératrice : Valérie Gamache, TVA.

Mme Gamache (Valérie) : M. Paradis, je voulais revenir sur ce sondage concernant le nombre de bains par semaine. La population pense aussi qu'il faudrait investir entre 20 et 30 millions de dollars pour que ce soit possible. Est-ce que vous pensez que ça passe par la réorganisation des soins ou par, vraiment, du nouvel argent dans le réseau?

M. Paradis (Lévis) : Bien, ça va prendre un heureux mélange des deux, manifestement. Pour être allé visiter des CHSLD, il y a des gens qui nous disaient, sur place, de ne pas avoir le personnel requis pour le faire. Il y a des gens qui nous disaient que la structure ne le permettait pas, qu'on manquait d'équipement, qu'on n'a pas l'espace pour l'installer. Alors, oui, ça va demander une réorganisation, oui, ça va demander que chaque établissement voie ce qu'on peut faire à ce chapitre-là, oui, ça va demander des sous supplémentaires.

Mais, encore là, les gens sont unanimes, ils le disent : Dans ce dossier-là, il n'y a pas de compromis à faire, dans ce dossier-là on est tous d'accord pour dire que les cibles doivent être choisies et que l'argent doit être investi. Et, encore là, je vous dis, on ne parle pas… Puis il y a bien des choses à changer puis à améliorer dans nos CHSLD dans ces notions-là. Ce sont des notions fondamentales de base. Je vous le rappelle, ça fait un an qu'on n'a pas de norme nationale officielle. On réclame au moins deux bains, ceux qui le veulent, ceux qui le peuvent. Mais l'argent doit être investi, et on doit choisir nos priorités, et c'en est une.

Mme Gamache (Valérie) : Mais est-ce qu'on doit réinvestir vraiment dans le réaménagement de ces CHSLD là ou dans, vraiment, les soins qui sont donnés aux patients?

M. Paradis (Lévis) : On devrait investir dans les deux. On devra revoir au sens large.

Mme Gamache (Valérie) : Il n'y en a pas un plus que l'autre?

M. Paradis (Lévis) : Bien, c'est sûr que, fondamentalement, et de l'avis des gens, cette notion de soins d'hygiène là, ça doit être réglé. Moi, de me faire dire ou de dire : La débarbouillette, c'est un bon compromis, je m'excuse, ça ne passe pas. Ça ne passe pas depuis qu'on en parle, ça ne passe pas avec la population puis, au-delà de ça, ça ne passe pas non plus pour ceux et celles qui vivent actuellement dans les CHSLD, qui réclament… et les familles non plus. Et je pense que, ça, on doit s'y attaquer tout de suite, d'abord et avant tout. Réglons-le petit à petit. Celui-là, il faut qu'il soit réglé. Puis ensuite il y a d'autres choses à changer, puis on devrait faire en sorte qu'on investisse davantage pour nos aînés au Québec.

M. Legault : Juste, peut-être, pour compléter. On voit, là, l'incohérence du gouvernement libéral. Le gouvernement libéral a augmenté le salaire des médecins, depuis huit ans, de 3 milliards, puis il n'est pas capable de trouver 30 millions pour que nos personnes en perte d'autonomie aient deux bains par semaine. Franchement, là, il y a un problème de priorité quelque part.

La Modératrice : Merci. Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Legault. Annie Trudel, l'analyste embauchée par Robert Poëti pour faire une vérification au ministère des Transports, a écrit, au cours des dernières heures, à Carole Poirier, la présidente de la Commission de l'administration publique, pour lui dire que les documents qui ont été déposés par le ministère des Transports ont été modifiés. Elle parle même qu'il y a des documents qui… des choses qui sont dites dans ces documents-là, qui sont fausses. Alors, c'est très sérieux, là, comme allégations. Comment vous réagissez à ça? Est-ce que, pour vous, c'est un outrage au Parlement?

M. Legault : Bien, c'est très inquiétant. Écoutez, là, Mme Annie Trudel a été embauchée par Robert Poëti lorsqu'il était ministre, et qu'Annie Trudel vienne nous dire que ses documents ont été modifiés, c'est très inquiétant, puis M. Couillard nous doit des explications. Ce n'est pas normal, là, qu'un document, suite à une enquête, ait été modifié par, probablement, le gouvernement, là. Très inquiétant, très troublant, et moi, j'attends des réponses dès ce matin de la part de M. Couillard.

M. Lacroix (Louis) : Mais, de déposer... de faire déposer des documents qui sont faux, est-ce que vous ne voyez pas là une atteinte aux droits des députés d'avoir la véritable information?

M. Legault : Bien oui, puis d'ailleurs c'est pour ça qu'on a demandé, et puis on a une décision favorable de la part de François Ouimet, d'avoir droit à la clé USB, à toutes les informations, puis François Ouimet nous a donné raison, malgré le fait que son chef avait refusé, que M. Couillard avait refusé. Donc, on voit, là, qu'il y a un problème. Écoutez, pourquoi François Ouimet est capable d'interpréter la loi correctement, puis les droits des parlementaires correctement, puis que M. Couillard n'est pas capable de le faire, que son cabinet n'est pas capable de le faire? Moi, je pense que M. Couillard doit se poser des questions aussi sur la compétence de son cabinet.

La Modératrice : Merci. Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour, M. Legault. M. Hamad ne sera pas blâmé par la Vérificatrice générale. À partir de quel moment, selon vous, M. Hamad peut être réintégré au Conseil des ministres?

M. Legault : O.K. D'abord, ce qui est surprenant puis inquiétant, c'est que le rapport de la Vérificatrice générale ait été donné à des journalistes, puis je ne blâme pas les journalistes, là, tant mieux pour eux autres, mais avant d'être donné aux parlementaires. Là, il semble y avoir un problème de fuite chez la Vérificatrice générale.

Deuxièmement, il y a trois autres enquêtes qui ont été demandées au sujet de Sam Hamad. Puis le plus important, selon moi, c'est une question de jugement. Lorsqu'on est ministre, on a besoin d'avoir un bon jugement. Que Sam Hamad ait fourni de l'information à Marc-Yvan Côté après que Marc-Yvan Côté ait été banni du Parti libéral du Canada, moi, je pense qu'il y a un manque de jugement. Est-ce que ça a changé la subvention? Est-ce qu'on est capables de le prouver, que ça a changé la subvention à Premier Tech? Ça, c'est peut-être difficile, pour la Vérificatrice générale, d'avoir cette preuve-là. Mais la preuve qu'on a, c'est que M. Hamad manque de jugement et, selon moi, n'a pas les qualités pour être ministre au gouvernement du Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, peu importe le rapport de la vérificatrice et ensuite du Commissaire à l'éthique ou du Commissaire au lobbyisme, le DGE, selon vous, il ne peut pas réintégrer le Conseil des ministres.

M. Legault : Absolument. Moi, à partir du moment où il a fourni des informations à Marc-Yvan Côté, selon moi, c'est un manque de jugement. Puis peu importe si le Commissaire à l'éthique, au lobbyisme est capable ou non de faire la preuve. Parce qu'on va tous comprendre que ce n'est pas facile de faire la preuve que ce contact-là entre Sam Hamad et Marc-Yvan Côté a permis d'augmenter la subvention qui a été donnée du gouvernement du Québec. Je veux dire, c'est difficile, on n'était pas dans chaque conversation puis chaque décision qui ont été prises par le gouvernement. Mais, de toute évidence, il y a un manque de jugement important.

La Modératrice : Merci beaucoup. Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour, M. Legault. Dans un tout autre sujet, hier, M. Khadir, à ce lutrin, nous disait... parce que vous, vous parlez souvent du monopole libéral, M. Khadir en parlait en employant d'autres mots, mais en blâmant les non-francophones d'être responsables du maintien en place du gouvernement libéral. Est-ce que vous partagez cette analyse-là?

M. Legault : Écoutez, tous les Québécois, là, sont sur le même pied au Québec. Il y a un défi, effectivement, pour les partis autres que le Parti libéral d'aller chercher plus d'appuis chez les anglophones et chez les allophones, mais, je veux dire, le poids des Québécois, peu importe leur origine, est le même au Québec, là.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, vous n'avez pas d'inquiétude particulière par rapport, donc, au comportement électoral de ce groupe de citoyens là.

M. Legault : Bien, écoutez, il y a un défi. Il y a un défi évident, actuellement. 80 %, 90 % des allophones et des anglophones votent pour le Parti libéral du Québec, ils sentent que c'est le seul parti qui peut leur offrir un rempart contre la souveraineté du Québec. Moi, le message que je leur lance — et puis je commence, actuellement, à rencontrer les différents représentants des communautés culturelles — c'est de leur dire : Bien, maintenant, il y a un deuxième choix, qui est la CAQ, la CAQ a un projet à l'intérieur du Canada.

La Modératrice : Merci beaucoup. Questions en anglais? Oui, Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Je suis la seule, ce matin. Bonjour, M. Legault. What do you make of the revelations that some documents, according to Annie Trudel, were falsified that have been submitted to the National Assembly?

M. Legault : I worry about these revelations. Yesterday, Mr. Couillard refused to table these documents. Now, the Vice-President Ouimet accepted to table those documents, and, this morning, we understand from Mrs. Trudel that her documents have been changed. So, I worry a lot and I think we need some answers from Mr. Couillard. Merci.

(Fin à 8 h 33)

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