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Point de presse de Mme Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime et d'électrification des transports

Version finale

Wednesday, June 1, 2016, 11 h 16

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures seize minutes)

Mme Ouellet : Donc, bonjour. Concernant tout le dossier du MTQ, donc, nous avons déposé, ce matin, une motion pour pouvoir entendre M. Poëti, Mme Trudel, l'enquêteuse, et pouvoir entendre M. Pierre Ouellet, qui est l'ancien chef de cabinet au ministère des Transports.

Ce qui se passe, actuellement, au ministère des Transports, c'est très grave. Ça fait deux fois que des documents falsifiés ont été déposés aux parlementaires. C'est vraiment très grave, ce qui est en train de se passer, et on doit pouvoir entendre les personnes concernées. M. Poëti, depuis deux semaines, rencontre les médias, Mme Trudel est obligée de s'exprimer par lettre parce qu'elle n'a pas d'autre façon de se faire entendre, et il serait important de pouvoir entendre M. Pierre Ouellet parce que, là, on se rend compte, là, qu'il y a une rétention de documents. Les documents qui sont déposés sont falsifiés, et là c'est pour protéger qui?

Et, lorsqu'on sait que le bureau du premier ministre était au courant, à travers son chef de cabinet de M Couillard, M. Dufresne, à travers M. Iglesias, qui était au courant, il y a eu la démission de Mme Savoie, il y a eu la démission de M. Pierre Ouellet, mais, clairement, il y a d'autres personnes qui sont impliquées dans, je vous dirais, cet ensemble de rétention et de modification d'information au niveau des parlementaires. Puis ce n'est pas juste au niveau des parlementaires de l'Assemblée nationale, c'est même la rétention d'information à la demande de l'ancien ministre. Donc, on doit absolument pouvoir entendre les parlementaires.

On a ici la lettre de Mme Trudel, il y a encore... Bien, le rapport, vous vous rappelez, le fameux rapport qui manquait quatre pages, on n'a toujours pas d'explication autre que des explications Word, et là, ici, le tableau, le tableau où il y a... Mme Trudel dit clairement qu'il y a des fausses informations dans ce tableau-là et qu'il y a sûrement d'autres irrégularités qu'il faut pouvoir valider en fonction des informations de la clé USB. Puis, quand même assez surprenant, un tableau qui porte la date du mois de mai — et vous vous rappelez, Mme Trudel a démissionné le 4 avril — et, je vous dirais, il y a plus d'une dizaine d'actions dont la responsabilité incombe à Mme Trudel. Donc, un tableau qui a été botché, en plus d'avoir des fausses informations. C'est une insulte aux parlementaires, de nous déposer des documents comme ceux-là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que ça se peut que ce document-là, il ait été fait à partir d'éléments qu'elle avait soumis?

Mme Ouellet : Oui.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce que c'est, ce document-là? Elle n'en est clairement pas l'auteure.

Mme Ouellet : Elle n'en est clairement pas l'auteure. Ce qu'elle nous indique dans sa lettre, c'est que la première colonne reprend ses recommandations, des recommandations qui datent de la présentation du 9 novembre 2015, date à laquelle M. Poëti était encore ministre, mais dont il n'a jamais eu vent et dont il n'a jamais eu les informations et... mais Mme Trudel nous dit, dans sa lettre, qu'il y a plusieurs fausses informations.

Donc, nous, sans pouvoir entendre Mme Trudel, on ne peut savoir lesquelles informations, dans ce tableau-là, sont fausses, mais on voit que le tableau a été préparé après le départ de Mme Trudel, après le départ de M. Poëti, qu'il y a des fausses informations à travers le tableau, et qu'en plus, dans les responsabilités, on indique des responsabilités à cette consultante-là, alors qu'elle a déjà quitté.

M. Robillard (Alexandre) : Puis il y a plein de documents qui ont été déposés par la CAP sur le site Web de l'Assemblée nationale, pouvez-vous nous dire un peu c'est quoi? Tout ça vient de la clé USB, ou pas, ou... Qu'est-ce que vous avez reçu à date qui était sur la clé USB?

Mme Ouellet : Bien, on n'a pas encore ces informations-là parce qu'on n'a pas les... on ne sait pas ce qu'il y a sur la clé USB. Semble-t-il que ce document-là, selon Mme Trudel, se retrouve... pas ce document-là, mais sa présentation serait sur la clé USB, et c'est d'ailleurs ce qu'elle demande : Pourquoi ne rendre publics les originaux?

M. Robillard (Alexandre) : Mais ça, ça ne vient pas de la clé USB?

Mme Ouellet : Non, pas celui-là parce qu'il a été produit après, mais que l'original, donc la première colonne, serait sur la clé USB. Donc, elle dit : Pourquoi ne pas rendre public l'original plutôt qu'une copie falsifiée de ses recommandations?

Donc, on doit pouvoir poser des questions à Mme Trudel, à M. Poëti, à M. Pierre Ouellet pour savoir qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce qu'ils ont remarqué. Et tantôt la CAP va se réunir, là, pour aussi avoir les informations contenues sur la clé USB.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous faites un lien entre ces documents-là et le rapport qui a été déposé la semaine dernière où il y avait des problèmes de pagination, selon le ministre, là, où il manquait des pages, selon vous. Est-ce que vous croyez que ce sont les mêmes personnes qui ont modifié les deux documents?

Mme Ouellet : On ne peut pas du tout savoir. C'est pour ça qu'aujourd'hui on a posé la question : Qui? Qui a, premièrement, commandé ce tableau-là? Qui l'a produit et qui l'a falsifié? Est-ce que ce sont les mêmes personnes? Est-ce que ce sont des personnes différentes? Nous ne pouvons pas le savoir, mais c'est extrêmement grave de présenter à des parlementaires des informations qui sont fausses et qui ne respectent pas l'information originale. Donc, on ne peut pas... et c'est pour ça qu'on va demander de rencontrer les différentes personnes, pour savoir qu'est-ce qui s'est passé.

M. Croteau (Martin) : Mais, en Chambre, M. Gaudreault, il a avancé une hypothèse. Il a dit que les fonctionnaires cherchaient à protéger le gouvernement. Qu'est-ce qui vous amène à penser ça?

Mme Ouellet : Bien, pourquoi il y aurait ces modifications-là? Et, quand c'est rendu au cabinet de M. Couillard et qu'au cabinet de M. Couillard ils n'ont même pas jugé bon d'avertir M. Couillard de ce qui se passait... ou bien non M. Couillard était au courant, et ce qu'il nous a dit n'est pas exact. C'est grave, là. On parle de...

M. Croteau (Martin) : Mais ça, ça vous donne à penser que la haute fonction publique du MTQ cherche à protéger le pouvoir politique, c'est ça?

Mme Ouellet : Bien, c'est clairement une hypothèse, c'est clairement une hypothèse, et on se demande c'est qui qui a fait les commandes, qui a fait ces commandes-là. M. Dufresne était au courant, M. Iglesias était au courant, puis ils n'ont pas agi, il ne s'est rien passé, et qui sont au courant depuis un certain temps. Et Mme Trudel a été remerciée, Mme Savoie a été tassée, M. Ouellette a été tassé, Mme Boily a été tassée et un autre monsieur qui a signé la lettre comme quoi il disait que c'étaient des problèmes Word pour le rapport a été également tassé. Écoutez, là, les indices s'accumulent, là. Je veux dire, pourquoi est-ce que toutes ces personnes-là sont tassées après avoir été impliquées dans les dossiers de la gestion des contrats du MTQ? Est-ce que c'est pour qu'on ne puisse plus remonter la chaîne?

M. Croteau (Martin) : Selon vous, est-ce que le gouvernement savait déjà que ce document avait été falsifié?

Mme Ouellet : Écoutez, c'est à lui demander, mais clairement, si Mme Trudel le dit dans sa lettre, bien, ça veut dire qu'il y a quelqu'un qui le savait parce que les modifications qui ont été faites, il y a quelqu'un qui les a faites, donc c'est sûr qu'il y a quelqu'un, en quelque part, qui est au courant. Qui? On ne le sait pas. Et est-ce que... C'est attaché jusqu'où dans la ligne de direction? On ne le sait pas, et c'est ça qu'il faut savoir.

M. Boivin (Simon) : Comment pensez-vous que les députés libéraux de la CAP vont se comporter lors de la réunion... de la séance de travail à venir? Est-ce que vous avez l'impression qu'ils vont être ouverts à convoquer les personnes que vous avez nommées, à obtenir le contenu de la clé USB et à faire comparaître M. Lafrenière?

Mme Ouellet : Bien, en fait, j'espère que les députés du Parti libéral vont agir de façon non partisane, vont agir pour le bien du Québec, vont agir pour l'intégrité. Et ils l'ont fait la dernière fois à la Commission de l'administration publique, j'espère qu'ils vont le poursuivre sur la même lignée. J'espère qu'ils n'ont pas reçu d'ordres. On a essayé de savoir s'il y avait un ordre qui avait été reçu d'en haut, mais vous avez très bien entendu M. Couillard, à la période de questions, qui refusait à ce que les informations de la clé USB soient remises à la commission, malgré, malgré la décision du vice-président, hier, M. Ouimet, en disant : Oui, les députés peuvent avoir accès à cette information-là, et ça s'est déjà fait dans le passé. Et après ça il y a un jugement qui se pose : Est-ce qu'effectivement il y a des informations de nature sensible ou non?

Mais, vous savez, Mme Savoie nous avait dit, en commission parlementaire, que, par exemple, la présentation PowerPoint, il n'y avait aucune information sensible, là, c'était banal, c'était ordinaire, c'était... Et là, tout d'un coup, on se fait dire que c'est des informations tellement sensibles que ça ne peut pas être communiqué aux parlementaires. Il y a quelqu'un qui ne dit pas la vérité, là. Et, vous savez, ici, à l'Assemblée nationale, on se doit de dire la vérité, donc on a un problème.

M. Dutrisac (Robert) : Mais entre-temps il n'en demeure pas moins que, bon, là, la motion que vous avez présentée n'a pas eu le consentement du gouvernement, des parlementaires. Semble-t-il, les parlementaires libéraux ne voudront pas... en tout cas, ne semblent pas disposés à accepter que la Commission des transports et de l'environnement siège à ce sujet-là, va entendre ces gens-là. Qu'est-ce que vous allez faire, là? C'est quoi, votre...

Mme Ouellet : Bien, dans un premier temps, c'est d'entendre M. Lafrenière, avec l'ensemble des informations du côté de la clé USB, pour qu'on... parce que, là, là, on nous dit une chose et son contraire, et il n'y a plus de confiance. Le lien de confiance est brisé, là, il y a un bris du lien de confiance, ça, c'est très clair.

Donc, ça, c'est dans une première étape, et j'espère que nous aurons l'appui de l'ensemble de députés de la Commission de l'administration publique pour pouvoir atteindre cet objectif-là parce que ça doit être une motion unanime, donc... ou majoritaire, en tout cas. Il faudrait valider, là, mais ça prend l'appui des libéraux dans tous les cas. Et ensuite il y a la deuxième étape, d'entendre les différentes personnes à la commission parlementaire des transports et de l'environnement, on va être obligés de revenir à la charge.

Vous savez, pour l'enquête de la commission Charbonneau, combien de fois il a fallu revenir à la charge. J'espère que ce sera moins long et je ne peux pas concevoir que le Parti libéral, après toutes les questions de corruption, de collusion et tout ce qui est ressorti des enquêtes de l'UPAC menant même jusqu'au financement du Parti libéral, qu'on se retrouve encore dans les mêmes dossiers. C'est l'ère Charest qui revient, avec Philippe Couillard qui refuse d'ouvrir les livres, qui refuse la transparence, qui n'arrête pas de répéter. Ça, c'est assez choquant pour des parlementaires, de l'entendre toujours parler de transparence, mais, quand vient le temps d'agir, il refuse toujours. Donc, moi, j'ai beaucoup de difficultés à accepter ce genre d'attitude là. Puis il osait même référer à M. Parizeau sur sa façon de répondre en période de questions. En tout cas, il aurait des leçons à prendre, très clairement.

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce qu'il y a une possibilité d'une procédure d'outrage au Parlement? Parce que, là, manifestement, il y a des documents… en tout cas, ce que Mme Trudel dit, c'est que les documents ont été falsifiés. Donc, comme parlementaires, est-ce que vous pourriez, justement, soulever cette question-là?

Mme Ouellet : Tout à fait. Il y a plusieurs procédures qui sont possibles, et nous aurons des discussions au sein du caucus du Parti québécois pour examiner chacune de ces avenues.

Mme Plante (Caroline) : Mrs. Ouellet, can you explain why your party is talking about a cover-up?

Mme Ouellet : How come we cannot have access to all the information? And we have a letter here from Mrs. Trudel who says that, from this report, we have false information, and it's the second time. We also had false information related to the report that was deposited last week to the commission, so, how come? Who they want to protect? It really looks like a cover-up. And that's why we're asking to hear Mr. Poëti, Mme Trudel and Mr. Pierre Ouellet in the Transport Environmental Commission. I think it's really important. And this afternoon we'll also ask to have access to all the information on the USB key and also to be able to have the analysis from M. Lafrenière, which is clearly the opposite of what we heard from Mme Savoie in the commission. And both are supposed to say the truth and they are not saying the same thing, so we have, clearly, a problem here.

Mme Plante (Caroline) : Your motion was defeated in the House, so what does that mean? Will we hear these people? Will there be a commission?

Mme Ouellet : But, for the moment, we need to have the «consentement» of the Liberal Party, and today it's the second time that they refuse. So, of course, we will come back and we'll have to talk about it at the caucus this afternoon… we have this different way we'll have to look at, but we'll come back because we cannot accept that false information are deposited to the parliamentarians. That's not acceptable in our system. People that come to us to give us information, they have to say the truth, and, clearly, it wasn't the case. And, you know, that's really, really an important, «grave»… serious problem that we have here related to all the governmental affairs because it's not only the Transport Minister, it's also related to the cabinet of the Prime Minister, who were aware of what was going on, and they didn't do nothing about it, and that's not explicable.

Mme Plante (Caroline) : And we're talking of possible contempt of Parliament here, so this is pretty serious.

Mme Ouellet : That's really serious and it's serious because we don't have the right information. And it's also serious because we are talking about billions of dollars, it's contracts related to billions of dollars. You know, it's not… it's not «par hasard»… it's not out of the blue that problems are inside the Transport Ministry, it's because there is a lot of money there. And that lot of money has to be well managed because it's the money of all Quebeckers, and that's really important. And, with the refusal of the consent of the Liberal Party, we're really asking the question : Who they want to protect? Who they want to protect? And that's not acceptable in our system.

(Fin à 11 h 32)

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