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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Thursday, June 2, 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures dix-sept minutes)

La Modératrice : Bon matin à tous. Merci d'être là. Si vous êtes prêts, on va commencer tout de suite par une déclaration de M. Legault et après on prend vos questions.

M. Legault : Bonjour tout le monde. Le gouvernement Couillard s'est fait servir toute une leçon hier par la Commission-Jeunesse du Parti libéral. Les jeunes libéraux, dans un mémoire qui a été déposé sur le projet de loi n° 100, ont dit que le projet de loi du gouvernement Couillard était un échec, que ça représentait un manque de vision. Donc, je pense que les jeunes libéraux ont donné un méchant coup de vieux au gouvernement Couillard hier, là. C'est incroyable.

Je comprends, on est tous d'accord au Québec, Uber doit payer les taxes et les impôts sur tous les services qui sont donnés, mais il y a des solutions sans qu'on mette dehors Uber. L'économie de partage, c'est l'avenir et le gouvernement Couillard envoie un très mauvais message en étant contre l'innovation.

La Modératrice : On va prendre les questions. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Legault, de toute évidence, dans ce dossier-là, le gouvernement ne bougera pas. Pour vous, la solution passe par quoi? Parce que, là, vous dites toujours l'innovation, et tout ça, mais Uber, qu'est-ce qui serait acceptable, selon vous?

M. Legault : Bien, les jeunes libéraux proposent des solutions, la Chambre de commerce de Montréal propose des solutions, on propose une solution. En gros, la solution qu'on propose, c'est d'avoir deux catégories de permis : d'abord, un permis pour les taxis traditionnels où on donnerait l'exclusivité sur ce qu'on appelle héler un taxi et les contrats gouvernementaux; puis, de l'autre côté, on ouvrirait la porte à des chauffeurs occasionnels qui peuvent venir transporter des passagers du point A au point B, via les applications qu'on connaît.

Donc, ça existe déjà dans plus de 200 villes dans le monde, qu'on puisse à la fois avoir le taxi traditionnel qu'on peut héler sur la rue et des applications comme Uber. Ce n'est pas sain comme solution, mais on doit se donner la peine d'aller dans cette direction-là parce que c'est l'innovation. L'économie de partage, on prévoit que, d'ici 2025, ça représentera la moitié de l'économie. Donc, il faut absolument trouver des solutions. Puis, dans la proposition de M. Daoust, bien, on dit grosso modo : Un chauffeur occasionnel devra s'acheter un permis de taxi à 200 000 $. Ça ne fait pas de sens, là, puis ce que nous dit, dans le fond, M. Daoust, c'est : Sortez du Québec Uber, sortez du Québec l'innovation.

Il y a des solutions qui existent et il y en a de proposées par la CAQ, par la Chambre de commerce, puis même par les jeunes libéraux. Il faut prendre le temps de les étudier. Et le gouvernement a déposé son projet de loi le 12 mai, on n'a même pas encore commencé l'étude article par article, ça devrait être fait la semaine prochaine, puis là on veut régler tout ça dans une semaine. Je ne vois pas comment le gouvernement va y arriver.

M. Vigneault (Nicolas) : Allez-vous mettre des bâtons dans les roues du gouvernement pour...

M. Legault : On va juste... Écoutez, si on proposait seulement les modifications qui sont proposées par les jeunes libéraux, on en aurait pour plus qu'une semaine. Donc, évidemment, on va proposer des modifications, on va essayer d'améliorer le projet de loi, mais le gouvernement a juste lui à blâmer pour avoir déposé ce projet de loi qui aurait dû être déposé il y a six mois.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Legault, sur un autre sujet, comparution évidemment, et M. Lafrenière sera entendu demain. Est-ce que pour vous d'abord c'est une bonne nouvelle? Est-ce que c'est suffisant ou vous allez continuer de pousser pour entendre d'autres personnes comme M. Poëti, par exemple, Mme Annie Trudel?

M. Legault : On va continuer de pousser, ce n'est pas suffisant. D'abord, c'est M. Lafrenière qui va nous dévoiler ce qu'il y a sur la clé USB. On aurait aimé bien voir nous-mêmes la différence entre le document qui a été déposé par le gouvernement puis la clé USB de Mme Trudel. On aimerait bien entendre Mme Trudel, M. Poëti. Donc, pour nous, c'est une première étape.

M. Vigneault (Nicolas) : Mais vous voulez plus que ça, de toute évidence?

M. Legault : On veut plus que ça, on veut aller au fond du dossier. Dans le fond, je m'excuse de le dire comme ça, là, mais il doit y avoir une tête qui roule. On ne peut pas avoir un document qui a été modifié puis qu'il n'y ait pas de coupable, que ça soit le bon Dieu qui ait changé ce document-là. On a besoin de savoir qui a modifié le document puis qu'il y ait une conséquence pour cette personne-là, qu'on arrête d'être dans une espèce de société où il n'y a jamais personne de responsable.

La Modératrice : Valérie Gamache, TVA.

Mme Gamache (Valérie) : Je veux revenir sur le dossier d'Uber, M. Legault. Hier, il y a des chauffeurs de taxi qui ont quand même manifesté devant les bureaux de deux de vos députés, vous accusent de faire de la politique sur ce dossier-là en disant que, bien, pour eux, finalement, ce dossier-là, c'est le dossier d'une vie. Que dire à ces chauffeurs-là?

M. Legault : Bien, moi, je pense qu'il existe une solution où la valeur des permis des chauffeurs de taxi actuels resterait si on leur offre certaines exclusivités, comme on le fait à Toronto, comme on le fait à New York, comme on le fait à Edmonton, dans plusieurs grandes villes canadiennes, nord-américaines puis même européennes. Il pourrait y avoir une valeur qui reste pour ces permis de taxi. Mais on ne peut pas être fermés à l'innovation. Écoutez, dans les prochaines années, les gens vont louer leur drill, vont louer leur maison, vont louer plein d'équipements de services qu'on va partager. C'est bon pour l'environnement, c'est bon pour l'entrepreneurship, c'est plus efficace. Vous savez, quand on suit le premier cours d'économie, l'économie pure et parfaite, là, c'est de ne pas avoir de barrière à l'entrée. Donc, plus il va y avoir d'offres sur le marché, plus le consommateur va être content. Donc, je m'excuse, là, mais on doit être ouverts à l'innovation puis on doit trouver des solutions, puis, pour l'instant, moi, je trouve que le gouvernement Couillard n'a pas fait beaucoup d'efforts. Tout ce qu'il a dit, c'est : On garde le statu quo. C'est un gouvernement, là, qui fait des discours sur l'innovation, mais, quand il arrive des sujets pratiques, ferme la porte à l'innovation. On ne peut pas faire ça.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, pour les taxis, c'est une bataille perdue d'avance.

M. Legault : Moi, je pense que... J'en discutais avec Guy Chevrette lorsque je l'ai rencontré, puis représentant les taxis, supposons que, demain matin, on accepte le projet de loi tel qu'il est là, est-ce que quelqu'un, demain matin, irait acheter un permis de taxi à 200 000 $? Bien non, parce qu'il va se dire : Est-ce que c'est dans un an, dans trois ans, dans cinq ans que le débat va revenir? Mais ce n'est pas vrai que le débat va être réglé. L'économie de partage, là, ça va être de plus en plus présent dans tous les États, dans toute la société.

La Modératrice : Régys Caron, Journal de Québec.

M. Caron (Régys) : Oui, bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Caron (Régys) : Toujours au sujet d'Uber, il y a un principe là-dedans qui est invoqué par le gouvernement : on ne peut pas, au nom de l'innovation, défier les lois. Est-ce que le législateur ne doit pas leur dire, à Uber ou à quiconque prétend innover : Vous devez d'abord respecter les lois?

M. Legault : Le principe qui devrait être respecté, c'est : encadrer pour mieux permettre. Encadrer pour mieux permettre. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu'on doit adapter les lois, les lois qui sont des vieilles lois. À l'époque où ces lois-là ont été votées, ça n'existait pas, des applications comme Uber. Donc, on doit adapter la loi.

Bien sûr, on doit s'assurer que tout le monde paie les taxes et les impôts. Puis là je vois les deux vieux partis, le PQ puis le Parti libéral, qui s'amusent à dire que la CAQ ne veut pas qu'Uber paie ses taxes et ses impôts. C'est complètement faux, c'est de la démagogie qui est faite par les deux vieux partis. Nous, on souhaite que les taxes et les impôts soient payés par tout le monde, incluant Uber. Mais on souhaite être ouverts pour le consommateur. Pensons au consommateur. Moi, je veux bien, là, qu'on dise : On pense aux chauffeurs de taxi. Il faut y penser, mais il faut aussi penser au consommateur, qui est gagnant quand on ajoute de l'offre.

M. Caron (Régys) : Au sujet des prétendues irrégularités au ministère des Transports, le ministre des Transports a expliqué hier que le document qui aurait été falsifié a été modifié à la demande de Mme Annie Trudel, puisque les fonctionnaires, ou la sous-ministre, ou les gens qui travaillent autour d'elle ont émis des commentaires, indiqué ce qui avait été fait, alors ce qui expliquerait les modifications apportées. Est-ce que les explications de M. Daoust vous satisfont?

M. Legault : Bien, Mme Trudel dit exactement le contraire, donc, de toute évidence, il y en a un des deux qui ment, puis moi, je voudrais savoir c'est qui. Je pense qu'on doit aller au fond du dossier. C'est trop grave.

M. Caron (Régys) : Mais comment se fait-il que les députés, hier, n'ont pas demandé à entendre Mme Trudel? M. Lafrenière, je comprends, mais la personne qui est au coeur de ce dossier-là, il me semble que c'est…

M. Legault : On l'a demandé, on l'a demandé, mais M. Couillard, les députés libéraux refusent. Il y a comme une ligne de parti, encore une fois, comme sur le registre des armes à feu. Tout le monde suit le chef du Parti libéral, au détriment de la démocratie puis de la vérité.

M. Caron (Régys) : Merci.

La Modératrice : Merci. D'autres questions en français? On va passer en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault.

M. Legault : Good morning.

Mme Johnson (Maya) : Could you please start with the same declaration that you made in French earlier about the youth wing and their position on Uber?

M. Legault : Yes. I think, yesterday, the Commission Jeunesse, the young Liberals, they were very tough with the government. They said that the bill 100 was a lack of vision. So, it means that, right now, Mr. Couillard should listen. He must listen, not only to the Chamber of Commerce, but also to young Liberals. They are telling Mr. Couillard: You're against innovation. Of course, we have to adjust regulations, but in 2016, we see that more than 200 cities in the world accept Uber. We have to be open for business and for innovation in Québec. And I think it was a very tough declaration for Mr. Couillard, coming from the youth section of the Liberal Party.

Journaliste : Regarding the MTQ crisis, yesterday afternoon we heard from Mr. Daoust, who seemed to be suggesting that Mme Trudel had in fact given staff at the MTQ the go-ahead to make modifications to the documents she prepared. He showed an email, he showed some documents.

What is your response to that?

M. Legault :OK. I think that one thing is clear right now. Mr. Daoust admitted that the document was modified, hein? We all agree that there was major modification, unacceptable modifications to the document. Either these modifications have been done by Mrs. Trudel or by somebody at the ministry of Transport. But we need to know the truth, we need to know who did that, because it's a key and we have to give consequences to the person who did that.

Journaliste : And on Sam Hamad, I mean, we heard yesterday that the Auditor General is expected to clear him today.

Does that surprise you? What do you think his future will be within the Liberal Party?

M. Legault :OK. First, we still have three inquiries to come about Mr. Hamad. Second, it's not easy to have a real proof that the fact that Mr. Hamad listened to suggestions of Marc-Yvan Côté… that it changed really the offer of grant from the government to Premier Tech. It's tough to prove, but one thing is clear for me: Mr. Hamad has a total lack of judgment and he is not qualified, for me, to be a minister.

La Modératrice : Merci. Une autre question en anglais. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Can you just expand on your last tought? Why do you say he has a lack of judgment?

M. Legault : Because he dealt with Marc-Yvan Côté. He admitted that he had some conversation with Marc-Yvan Côté. I have to remember you that Marc-Yvan Côté was thrown out of the federal Liberal Party. So, how come he accepted to have some conversation about a grant to a company that was not in his riding? It's a lack of judment.

La Modératrice : Dernière petite question en français. Régis Caron.

M. Caron (Régys) : Oui. M. Legault, le ministre des Transports a indiqué hier que Mme Trudel sera entendue par l'UPAC et la Vérificatrice générale. Bon, je comprends que, pour vous, ça ne suffit pas, là...

M. Legault : Non.

M. Caron (Régys) : ...les députés devraient ou devront entendre Mme Trudel, même si c'est à huis clos.

M. Legault : Je pense que, écoutez, il y a quelque chose de grave, là, actuellement. Il y a deux déclarations contradictoires. On a un document qui a été falsifié, qui a été modifié de façon importante, puis tout le monde l'admet, incluant M. Daoust. Puis là, de deux choses l'une : ou ça a été fait par Mme Trudel ou ça a été fait par quelqu'un au ministre des Transports ou au gouvernement. Bien, il faut savoir qui a modifié le document. La meilleure façon de le savoir... là, on a la version de Jacques Daoust, moi, je veux avoir la version de Mme Trudel.

Journaliste : Mais que les députés sachent quelque chose qu'ils ne pourront pas dire parce que ça va être sous enquête, qu'est-ce que ça change, M. Legault?

M. Legault : Bien, c'est effectivement difficile, là, puis on aurait préféré que ça soit fait d'une façon publique, mais on doit fonctionner avec les règles de l'Assemblée nationale puis avec ce que nous permettent aussi les libéraux. Les libéraux nous ont juste permis... Ils ne nous ont même pas permis de voir la clé USB, de voir le document, ils nous ont permis d'écouter les questions, les réponses de M. Lafrenière. Donc, moi, je pense que M. Couillard va devoir montrer plus de transparence dans ce dossier-là parce que ça va le suivre encore pendant des semaines et des semaines.

Journaliste : Le PQ parle de «cover-up». Partagez-vous l'avis du Parti québécois là-dessus?

M. Legault : Bien, écoutez, là, on a deux déclarations contradictoires. M. Daoust dit : C'est Mme Trudel qui a modifié le document ou a demandé de le faire.

Journaliste : Qui a demandé...

M. Legault : Donc, si c'est le cas, ce n'est pas un «cover-up». Mais, si Mme Trudel dit vrai puis que le document a été modifié par quelqu'un au ministère des Transports, bien là, oui, ça commence à ressembler...

Journaliste : Mais qu'il ait été modifié sans qu'il y ait de fausseté, c'est une chose, mais, s'il y a des faussetés, ce que Mme Trudel a dit, c'est...

M. Legault : C'est ça, exactement, c'est que Mme Trudel ne laisse pas entendre, là, que ça a été des petites modifications mineures, c'est qu'on a écrit des faussetés dans son document. Donc, c'est très grave.

Journaliste : Merci.

M. Legault : Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 8 h 32)

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