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Point de presse de Mme Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion

Version finale

Thursday, June 2, 2016, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-deux minutes)

Mme Weil : Bonjour. Alors, je dévoile aujourd'hui les orientations gouvernementales sur la planification pluriannuelle de l'immigration du Québec pour la période 2017‑2019. Les discussions avec les oppositions sont en cours pour fixer les dates et les modalités de la consultation générale qui se tiendra bientôt. Cet exercice démocratique nous permet de consulter les acteurs de la société québécoise et la population sur les orientations qui détermineront les niveaux et la composition de l'immigration que le Québec accueillera annuellement pendant cette période.

En 2015, notre gouvernement a lancé une vaste réforme de l'action du Québec en matière d'immigration, de participation et d'inclusion. Au mois de mars dernier, j'ai rendu publique une nouvelle politique et une stratégie d'action Ensemble, nous sommes le Québec pour orienter nos actions afin de mieux sélectionner, mieux intégrer et mieux vivre ensemble. En avril dernier, l'Assemblée nationale a adopté une nouvelle Loi sur l'immigration au Québec qui nous permettra de mettre en place un système d'immigration novateur, rapide et flexible pour mieux sélectionner et bénéficier pleinement des compétences dont notre économie et nos entreprises ont besoin.

Beaucoup de travail a donc été réalisé dans les derniers mois et nous en sommes aujourd'hui rendus au troisième jalon de notre grande réforme, soit la planification pluriannuelle de l'immigration 2017‑2019, qui, par ses orientations, reflétera les réformes structurantes que nous mettons en place.

Nous avons identifié et proposé neuf orientations qui tiennent compte des enjeux actuels et qui confirment notre volonté de faire en sorte que l'immigration et la diversité contribuent à la prospérité du Québec et de ses régions, à un vivre-ensemble harmonieux, à la vitalité du français et au rayonnement international du Québec. Vous me permettrez d'en mettre quelques-unes en lumière.

Premièrement, au cours des prochaines années, soit les deux premières de la planification pluriannuelle, nous prévoyons maintenir la stabilité des niveaux d'immigration. Une légère augmentation est proposée pour atteindre 52 500 personnes dans la dernière année de la période, au moment où notre nouveau système de sélection prendra pleinement ses effets. Cette légère hausse se fera uniquement au chapitre des travailleurs qualifiés. J'insiste sur le fait que l'immigration économique est un véritable levier d'action pour le Québec. Nous déterminons les facteurs et les critères de sélection de ces travailleurs qualifiés, ce qui explique que certaines des orientations leur soient consacrées.

Ce sont aussi les immigrants économiques, surtout les travailleurs qualifiés, qui connaissent, dans une plus grande proportion, le français à leur admission. À cet égard, notre gouvernement réitère l'importance fondamentale de la francisation des personnes immigrantes, autant pour leur intégration au marché du travail que pour leur contribution à la vitalité et à la pérennité de la langue française. On le sait, 86 % des personnes immigrantes sont soit francophones, soit en francisation ou soit des enfants scolarisés en français. Nous voulons miser sur un tel succès et nous voulons aller plus loin. C'est pourquoi nous investissons cette année 4 millions de dollars pour assurer une promotion vigoureuse pour assurer... de notre offre de francisation et répondre aux besoins variés des nouveaux arrivants. J'aurai d'ailleurs le plaisir d'annoncer d'autres mesures en matière de francisation dans les prochaines semaines.

Alors, pour revenir aux orientations et l'importance de la contribution de l'immigration à la vitalité du français, nous souhaitons mettre la barre haute en fixant à un minimum de 85 % la proportion des adultes de la sous-catégorie des travailleurs qualifiés qui déclarent connaître le français à l'admission. Les orientations que nous proposons tiennent compte également de la mobilité croissante des talents sur la scène mondiale et de la nécessité pour le Québec de s'affirmer en tant que destination de choix. Nous voulons capitaliser aussi sur l'apport de l'immigration temporaire et faciliter la voie vers l'immigration permanente pour les travailleurs temporaires et les étudiants étrangers, c'est pourquoi nous leur avons consacré une orientation.

Alors donc, on vise, pour la fin de la période, je crois bien, pour la fin de la période, 40 % de l'immigration permanente qui serait issue de la voie temporaire. C'est ambitieux, mais nous sommes convaincus... nous avons la ferme conviction qu'on pourra atteindre ce 40 %. Ces personnes sont des candidats de choix pour le Québec : elles connaissent bien notre société, elles sont formées ici, elles sont en emploi, elles connaissent le français, et leur intégration est bien amorcée. Qu'elles détiennent un statut temporaire ou permanent, les personnes immigrantes contribuent, par leurs compétences et leur diversité, à la vie économique, à la croissance démographique, au dynamisme des régions et à la vitalité du français. Notre objectif est de sélectionner des personnes jeunes, qualifiées, et qui, majoritairement, connaissent le français — je suis en train de relire, là, attendez... non — alimenter la population en âge de travailler et ainsi répondre aux besoins actuels et futurs du Québec. Je vous rappelle que la croissance de la population en âge de travailler est l'une des principales composantes de la croissance économique, les deux autres étant la création d'emplois et l'amélioration de la productivité.

Cet exercice de planification pluriannuelle est aussi une occasion de réaffirmer l'engagement du Québec envers l'immigration humanitaire. C'est un engagement qui est en phase avec nos valeurs de solidarité, de respect des droits et libertés de la personne, d'équité et de générosité. Malgré les épreuves très difficiles qu'elles ont traversées, les personnes réfugiées trouvent la force de rebâtir leur vie et de participer pleinement, en français, au développement du Québec. Cette conviction s'appuie sur de nombreuses histoires à succès de personnes qui sont venues au Québec comme réfugiés.

Nous avons vécu, dans la dernière année, une opération humanitaire sans précédent qui nous a permis d'accueillir au Québec plus de 5 729 personnes réfugiées en provenance de la Syrie. Nous pouvons en être très fiers. Nous sommes en contact fréquent avec les groupes parrains pour que notre accompagnement soit le plus adapté à la réalité des personnes réfugiées. Nous nous assurons ainsi que notre modèle d'accompagnement soit le meilleur possible.

Je vous annonce aujourd'hui que nous allons faire un pas de plus, nous allons mener une vaste consultation sur l'accueil et l'intégration des réfugiés auprès des groupes parrains, des familles réfugiées et de tous les organismes et ministères oeuvrant auprès de ceux-ci afin de bien cerner les besoins et renforcer notre modèle d'accompagnement. Par ailleurs, nous mettons, dès aujourd'hui et au courant de la journée, en fonction la ligne téléphonique 1 844 307-AIDE, A-I-D-E, donc 2433, qui sera à la disposition des personnes réfugiées ainsi que des groupes qui les ont parrainées. Cette ligne est complémentaire aux services que nous donnons déjà et elle nous permettra de renforcer nos interventions sur le terrain. Depuis le début de la crise syrienne, j'étais constamment en contact avec les organismes et les réfugiés. Cet été, je compte aller encore une fois à la rencontre de ces familles que nous avons accueillies et des intervenants qui sont sur le terrain. Je veux les écouter et leur réitérer l'engagement du gouvernement du Québec à leur égard.

En conclusion, j'aimerais insister sur le fait que ces orientations visent à répondre aux besoins du Québec tout en tenant compte de sa capacité d'intégration. Nous voulons que les personnes immigrantes puissent avec célérité participer pleinement à notre vie collective. La conjugaison de ces neuf orientations que nous rendons publique aujourd'hui contribuera à renforcer la société québécoise en tant que société prospère, francophone, diversifiée et engagée à favoriser le dynamisme de ses régions. Merci de votre attention.

Le Modérateur : Nous allons désormais passer à la période de questions. S'il vous plaît, vous présenter au micro. Martin Croteau, La Presse.

M. Croteau (Martin) : Merci. Bonjour, Mme la ministre. Je constate que le nombre de réfugiés est appelé à diminuer au cours des dernières années. Est-ce qu'il y a un lien à faire entre l'accueil des réfugiés syriens et votre décision, peut-être, de baisser ou de réduire le nombre de réfugiés qui viendraient au Québec?

Mme Weil : Donc, l'immigration économique et le volume des personnes réfugiées, c'est... ou regroupement familial, tout ça, c'est des vases communicants. Donc, vous remarquerez, si vous avez les proportions, les personnes... les travailleurs qualifiés sont légèrement en baisse en 2016. Alors, c'est ce qu'on voit, le pourcentage est en baisse. On a déjà été à des sommets de 68 %, 70 %, c'est toujours l'objectif. On est dans les alentours de 60 % parce qu'on a accueilli, justement, plus de réfugiés en 2015 et on accueille plus de réfugiés en 2016.

Donc, à partir des prochaines années, on va commencer légèrement à réduire pour pouvoir avoir plus de travailleurs qualifiés. Et je vous dirais qu'on est en symbiose avec le gouvernement fédéral aussi, qui, en discussion avec les autres provinces aussi, souhaite... tout le monde s'engage envers cette mission humanitaire, accueille beaucoup de réfugiés, plus de réfugiés que les dernières années, mais en même temps l'économie exige des personnes qui sont capables d'intégrer rapidement le marché du travail. Au Québec, les personnes en âge de travailler, ça, c'est un enjeu important. Il y a des pénuries un peu, ici, partout; parfois rareté, parfois réellement pénurie. Donc, on veut... notre intention, c'est de commencer légèrement à augmenter... C'est toujours progressivement, hein, on ne peut jamais, du jour au lendemain, augmenter soudainement à 70 %, c'est graduellement. Donc, c'est... vous le voyez dans le plan, les... comment dire, ils sont interreliés, volume de travailleurs qualifiés et les réfugiés. Mais c'est quand même un volume important si on compare aux années 2013, par exemple, même 2014.

M. Croteau (Martin) : D'accord. Mais vous annoncez la mise sur pied d'une vaste consultation auprès des réfugiés et des groupes d'accueil, vous annoncez la mise sur pied d'une ligne téléphonique et maintenant on voit ça dans les chiffres. Est-ce qu'on comprend qu'aux yeux de votre gouvernement c'est peut-être plus difficile d'accueillir des réfugiés que des immigrants économiques?

Mme Weil : Je vous dirais, c'était évident que l'accueil des réfugiés, la francisation, l'intégration en emploi... Aussi, ce que je remarque, et tout le monde le remarque, il y a des gens qui ont des séquelles importantes. Il faut être attentifs à ça. C'est au mois de décembre que... lorsque j'ai changé... c'est par rapport au parrainage, le parrainage privé, c'est de bien encadrer les parrains, de nous assurer aussi que, si les gens... ce que j'appelle tombent entre deux chaises, ils se sentent libres de nous appeler, confortables de nous appeler pour dire : On a un problème, on a un besoin de soutien. Je l'avais déjà confirmé dans plusieurs entrevues, c'était avant Noël, où j'ai dit : Je voulais être très, très soucieuse à cette question. On n'a pas de chiffres exacts, mais mon impression — puis c'est juste des impressions, c'est pour ça que j'ai demandé au ministère de demander à des professionnels de faire une vérification, si on veut — je pense qu'on... ça doit être à 80 %, 85 % très réussi, mais il y a peut-être, dans certains cas, des familles qui trouvent que c'est difficile, le parrainage. Donc, on souhaite leur lancer, comment dire, l'offre du gouvernement de les assister, de les aider par la formation. L'information, on le fait, on a beaucoup de contacts. Le ministère a des rencontres de façon régulière avec les organismes de parrainage.

Donc, cet exercice, ça sera non seulement avec les organismes de parrainage, non seulement avec les personnes parrainées, mais aussi avec les autres services gouvernementaux, avec Emploi-Québec, Santé et services sociaux, avec l'Éducation. Pour l'instant, l'information qu'on a, nous, le gouvernement, c'est que ça va bien. Je veux être très, comment dire, soucieuse... et d'avoir une information plus recherchée.

M. Croteau (Martin) : Mais diriez-vous que les difficultés que vous avez rencontrées avec les réfugiés syriens vous ont convaincue de peut-être réduire le nombre de réfugiés qui viendraient au Québec à l'avenir et d'augmenter la proportion d'immigrants économiques? C'est ce qui semble se dégager.

Mme Weil : Je vous dirais que l'engagement qu'on a envers les réfugiés syriens, c'est à la lumière de la crise à l'échelle internationale. Et ce que tout le monde dit à l'international, que cette crise ne va pas se résorber rapidement. On a aussi la plus grande communauté syrienne — à Montréal, au Québec — du Canada. On a beaucoup de dossiers de parrainage chez nous, beaucoup. Alors, c'est évident qu'on va traiter ces dossiers. On s'est engagés et on veut... Mais en même temps on veut être capables de bien accueillir et bien intégrer, de nous assurer de donner les soins nécessaires à tous. C'est sûr que l'engagement est quand même très impressionnant si vous regardez les chiffres, et on suit la tendance canadienne pour l'instant. On suit la tendance canadienne, c'est-à-dire de faire en sorte qu'on puisse aussi avoir des travailleurs qualifiés, et, comme vous voyez, je stabilise les volumes. Notre intention, nous, le gouvernement, c'est de maintenir cette stabilisation pour bien intégrer, taux de chômage encore trop élevé, parfois trois fois plus élevé.

Donc, c'est tout ce... il faut composer avec tous ces éléments-là. Mais je tiens à le dire haut et fort, notre engagement envers les réfugiés, tous les réfugiés de tous les différents bassins, notamment de l'Afrique, est maintenu, il est aussi vigoureux que toujours et il est maintenu envers les familles syriennes aussi.

Le Modérateur : Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, bonjour, Mme Weil. Bon, vous augmentez donc légèrement les seuils d'immigration à la fin de la période. Vous dites ici que cette légère augmentation permettra au Québec d'être en mesure de répondre à ses besoins économiques. Je sais que, dans le document sur la politique, on parlait d'un chiffre de 60 000, selon les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec, pour faire en sorte que le nombre de personnes en âge de travailler reste stable ou augmente légèrement. Là, à ce moment-ci, je pense que j'ai vu, dans le document, que la population du Québec va s'accroître. Mais qu'en est-il, justement, de...

Mme Weil : Des personnes en âge de travailler?

M. Dutrisac (Robert) : ...de la population en âge de travailler?

Mme Weil : Elle est en baisse. Elle est en baisse à partir de maintenant. C'est un enjeu, c'est une préoccupation, et on le voit surtout si on se compare au reste du Canada, aux Etats-Unis, où la population en âge de travailler — et l'Ontario, nos voisins — est en augmentation.

En même temps, il faut avoir le souci de l'intégration. Il y a beaucoup de gens qui sont ici qui cherchent de l'emploi. Il faut mieux réussir l'intégration. Et c'est des gens qui pourront... c'est des personnes en âge de travailler, en fait, mais qui ne sont pas au travail. Donc, il faut mobiliser toute la société québécoise autour de cet enjeu, les entreprises. Et je suis très contente de voir... D'ailleurs, j'étais à un événement avec la chambre de commerce lundi dernier, il y avait 60 entreprises qui étaient là pour essayer de voir s'il y avait des personnes réfugiées syriennes qui avaient le profil, et il y a eu certains qui ont pu trouver de gens capables d'intégrer le marché du travail.

Donc, c'est des initiatives de ce genre qu'on retrouve dans la politique et la stratégie d'action. Donc, la stratégie d'action, oui, il y a les éléments du système d'immigration, mais il y a beaucoup d'éléments qui touchent l'intégration, l'accueil, le vivre-ensemble, comment mobiliser le milieu économique, notamment, pour intégrer ces personnes, la francisation. Donc, c'est tous ces efforts ensemble qui font que... Notre vision, c'est, les deux prochaines années et même la troisième année, maintenir cette stabilisation pour qu'on puisse réussir réellement l'intégration.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, vous dites que, bon, une progression plus importante du nombre d'immigrants, là, ça pourrait entraîner certains problèmes, notamment ce que je traduis comme une stimulation, si on veut, des sentiments anti-immigration. Donc, même si ce serait peut-être souhaitable, comme M. Couillard le pense, d'avoir des seuils d'immigration supérieurs de façon... pour avoir à conserver notre poids démographique au Canada, ou des choses comme ça, on a peur, finalement, de stimuler ce sentiment anti-immigration.

Mme Weil : Non, d'ailleurs, le premier ministre — en tout cas, envers moi — a toujours réitéré l'importance de cette consultation puis qu'on ait des orientations basées sur des chiffres, sur un jugement qu'on porte aussi. Et le jugement qu'on porte, on ne peut pas nier le facteur chômage des personnes immigrantes et reconnaissance, notamment, des compétences. C'est des obstacles importants. Il faut éliminer ces obstacles pour bien réussir l'immigration. Ça crée de l'amertume, ça crée de la déception, et en plus c'est des gens qui ont tellement de talent, tellement de volonté. Donc, tout le gouvernement, tous ensemble, on comprend que cette période, surtout avec cette réforme qui est très, très prometteuse, quand je parle de 40 % qui vont venir de la voie temporaire, c'est des travailleurs qualifiés haut de gamme, là — vraiment très stratégique — qui sont recherchés, qui sont ici et qui se plaisent ici, qui veulent rester.

Donc, si on atteint 40 %, c'est des gens déjà intégrés. Ensuite, si on couple avec ça... on rajoute toutes les mesures d'intégration des programmes qu'on a comme PRIIME, Interconnexion, mentorat, tous ces genres de programmes pour aider les autres, accompagner les autres, et ensuite le gros bloc qui est reconnaissance des compétences, il y a le projet de loi n° 98, qui a été déposé pour donner plus de pouvoir aux commissaires aux plaintes. Toutes ces mesures vont faire en sorte que, rendus la troisième année, 2019, nous, on est convaincus qu'on va être en très bonne position afin de pouvoir augmenter l'immigration, mais ce sera un autre gouvernement, en 2018, qui prendra le relais, mais il fallait absolument nous assurer de s'attarder à cette question-là. On était un peu dans la même dynamique en 2011.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, on apprenait, dimanche dernier, qu'il y avait des compressions en matière de francisation, mais dans les commissions scolaires. Les documents budgétaires à l'étude des crédits montrent une coupe de 13 millions à ce chapitre-là.

Mme Weil : Nous, on n'a pas encore la reddition de comptes du ministère de l'Éducation, mais le signal que je vous donne aujourd'hui — et d'ailleurs on fera une annonce en bonne et due forme très bientôt, j'espère, très, très bientôt — c'est qu'on veut vraiment avoir une offre de francisation très dynamique. On va rejoindre des populations qu'on ne peut pas normalement rejoindre en milieu de travail, mais aussi je pense à des gens qui sont peut-être du regroupement familial, c'est peut-être l'épouse ou l'époux, qui n'est pas rentré parce que la personne connaît le français, c'est plus... la personne est rentrée par le regroupement familial, conjoint ou conjointe du requérant principal. Toutes ces personnes-là, on veut les rejoindre pour que tout le monde puisse bénéficier des cours de francisation et qu'on ait une offre souple qui répond aux besoins. Alors, ça, c'est un gros chantier de travail pour nous, au ministère, et donc la volonté, c'est plus de francisation.

M. Dutrisac (Robert) : Mais comment conciliez-vous cet effort de francisation du gouvernement que vous allez annoncer et les coupures, par ailleurs...

Mme Weil : Moi, mon... Nous, on n'a pas vu ces chiffres-là, le ministère ne les a pas vu, mais mon collègue a réitéré, bon, que les commissions scolaires — moi, j'ai entendu sa réponse aussi — ont une certaine marge de manoeuvre, mais que, non, il n'y a pas de coupures... en tout cas, que ce n'est pas la volonté d'avoir des coupures en francisation, bien au contraire. Et d'ailleurs il y a beaucoup de réfugiés, d'enfants réfugiés dans nos écoles, on a rajouté des sommes. Mais ce n'est pas juste pour des réfugiés, c'est tous les enfants qui sont des nouveaux arrivants. Ça, ça fait partie de notre vision depuis toujours.

Alors, je peux vous garantir que c'est l'orientation qu'on a : plus d'argent dans nos grands réseaux; il y a Emploi aussi, Éducation, Santé pour d'autres mesures aussi, et évidemment francisation au ministère de l'Immigration.

Le Modérateur : Caroline Plante, The Gazette.

Mme Plante (Caroline) : Hello, Mrs. Weil.

Mme Weil : Hi.

Mme Plante (Caroline) :Hi. On page 30, and I'll translate very loosely here, but it says : «Higher immigration levels could lead some people to question the contribution of immigration to the enrichment and development of Québec.» So, do you... What would be the impact of higher immigration? And do you fear a backlash?

Mme Weil : It's really wrapped up with unemployment. When you see people unemployed and you see the despair, it's a reflection of our own society, and I would say that that causes a certain fragility, so that's why there's this period of transition that we consider so important. We need to mobilize the whole society, and that's why we've got this new policy around immigration, participation and inclusion, so that we mobilised everybody. They are pretty mobilized if you see some of the actions that the business community is doing vis-à-vis Syrian refugees, but, if you look at the recognition of competencies, that, you know, various professionals don't have their education or experience recognized, this too causes a lot of tension, so it's in that regard. We need to integrate everybody... well, everybody... as well as we can. We need to reach... our ambitions are large and they have to be.

So, this period is going to allow the reform… because there are many types… there's reform in terms of how we select immigrants, but also the policy and the news measures that we want to bring in to recognize credentials, there's a lot of work that is being done currently on that, so that when people arrive, they already have their credentials recognized fully or almost fully. So, that's the delicacy, if you will, the balance that we need to reach.

Mme Plante (Caroline) :Wouldn't it be preferable to aim for higher targets, let's say 60,000 and above, especially considering that, you know, births have slowed and the… there's a decline in the working-age population or that we're anticipating a major decline in the working-age population?

Mme Weil : The only area where it really can help is the working-age population, but we have many people here, working-age population, who haven't integrated the workforce. They've arrived in the last few years. So, we need to accompany them. They fill that gap to a large extent. We have other ways as well : temporary workers, temporary foreign workers, qualified workers. They also fill the gap to a certain extent. We have the leeway. With this reform, we're giving ourselves a two-year leeway to get all of these reforms fully implemented, and we have the conviction that we're going to be successful with this new way of functioning, new way of selecting where people integrate quickly the job market.

Mme Plante (Caroline) :And you talked about fragility…

Mme Weil : Well, it's fragility around unemployment.

Mme Plante (Caroline) :Right. Oh! OK. But there's also concern about public opinion here and integration, and all of that. Do you think that it's possible to have a healthy discussion on immigration thresholds in this province?

Mme Weil : We will during the consultation, I'm convinced of that. I've experienced the consultation previously. It's people with expertise, people who understand immigration. You have the economic groups, but you have a lot of community organizations. But there's one «constat», one observation that they all have : we need to work on integration into the workforce. And it's interesting to even hear our economic partners saying the same thing. I feel them very mobilized around that now. There's the issue… there's the French language, that's one component, and where we have the most control over that component is qualified workers because we can select people who speak French, and that's what we do, and there's an orientation on that. So, during this consultation, we will hear all those voices and we will listen to them. That's what this exercise is all about.

Mme Plante (Caroline) :Two very quick clarifications, if I may. The 85%, the minimum for French speakers, is that new, setting a minimum for French speakers?

Mme Weil : It's a more ambitious target. But I have to tell you that we found that, in 2015, close to 95% of what we call «le requérant principal», the principal person asking for a certificate of selection of Québec speaks French, declares speaking French. But you've got the spouse that may not speak French, but is also a qualified worker. These are very technical issues. But, so, it's an ambitious goal, but it's one that we are confident we can achieve.

Mme Plante (Caroline) :I'm just not sure… you responded to my colleague Robert Dutrisac in French earlier, and I think I heard that you said that another… it will be up to another government in 2018, and take the baton, and move forward…

Mme Weil : Well, it's… yes… It's always that way. I mean, I'm a new Government right now, as well, and I did it in 2011. So, mostly, it's that this period… I see it as a transition period, so, by the end of this period, we will see where we're at, we'll see if we were successful. We're hopeful and we're confident we will be, but I think it's prudent to make sure that all of these strategies are fully in place… There are some very interesting immigration strategies and there are some very interesting participation and integration strategies. Thank you.

Le Modérateur : Dernière question, last question. Ryan Hicks, CBC.

Mme Weil : Hi, Ryan.

M. Hicks (Ryan) : Hi. What to do you say to Opposition MNAs who say that 50,000 is too much? Jean-François Lisée thinks that it should go down, and that there shouldn't be as many immigrants, and that integration isn't going well, so it's time to roll back.

Mme Weil : Well, he hits at the heart of our ability to have immigration contribute to our economy, and I don't think he realizes it, because that would be 10,000 qualified workers less. So, you are really… and you listen to the businesses right now telling us about how they want a reform of the temporary worker program because they cannot get the talent they need. It's really becoming an issue in the regions and in Montréal. Québec city has full employment, they're feeling it too. So, we have to listen to that call for help. And I think that those who talk about volumes, they don't, perhaps, also see that the commitment Québec has towards humanitarian immigration is real and there's actually a commitment under the Canada-Québec Accord. The objective is that we take the proportion our relative weight in the population. So, we do it with a lot of goodwill, and we do it because we believe in it and we're maintaining that commitment. So, where it affects us is in the qualified workers than we can select.

The other point I would make, and I am not sure that people realize this, where we can really work on the French aspect of immigration is qualified workers, that's where we select them based on their knowledge of French. So, that's the portion of the immigration that really does contribute to «le fait français, un Québec français», where the common language is French. When it's humanitarian immigration, of course, the challenge or the obligation we have is to register them quickly in French language courses and get them up to level.

M. Hicks (Ryan) : And on the hotline, why did you feel the need to put that hotline in place?

Mme Weil : Because I think it's been close to six months that I have been meeting a lot of groups, been on the ground, exchanged with other people, exchanged… There are certainly families that sponsor or groups that sponsor, there is the possibility that… this is what we read in the articles, anyhow. I haven't, frankly, seen much of it myself, but I'm sensitive to the fact that there are maybe some people that are falling through the cracks. So, we just wanted to make sure that our public services are the best they can be and responding as quickly as possible for these people if they are in need of help. And we don't want them to feel concerned because we're the Government. We're there to help, we're there to assist and we're looking at other models to make sure that we really do cover all the angles. So, I've asked the Ministry to do this scan, if you will, it's a scan. We're confident, but we just… I just want to be more confident that everything we're doing is fast, quick and we're up to level.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Ceci met fin au point de presse.

Mme Weil : Merci.

(Fin à 13 h 52)

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